Ressources humaines, force de travail et capital humain
321 pages
Français

Ressources humaines, force de travail et capital humain , livre ebook

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321 pages
Français

Description

Force de travail, capital humain, ressources humaines... A partir d'un retour sur l'apparition, le développement ou le délaissement de ces notions fondatrices de la réflexion sur les ressources humaines, cet ouvrage permet de faire le point sur la signification de chacune, sur les liens entre elles et sur leur efficacité explicative, avant d'en étudier l'utilisation et les conséquences pratiques dans le pilotage des organisations.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2011
Nombre de lectures 358
EAN13 9782296446526
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait










Ressources humaines, force de travail
et capital humain


Educations et Sociétés
Collection dirigée par Louis Marmoz

La collection Educations et Sociétés propose des ouvrages, nés de
recherches ou de pratiques théorisées, qui aident à mieux comprendre
le rôle de l’éducation dans la construction, le maintien et le
dépassement des sociétés. Si certaines aires géographiques, riches en
mise en cause et en propositions, l’Afrique subsaharienne, l’Europe du
Sud et le Brésil, sont privilégiées, la collection n’est pas fermée à
l’étude des autres régions, dans ce qu’elle apporte un progrès à
l’analyse des relations entre l’action des différentes formes
d’éducation et l’évolution des sociétés.
Pour servir cet objectif de mise en commun de connaissances, les
ouvrages publiés présentent des analyses de situations nationales, des
travaux sur la liaison éducation-développement, des lectures politiques
de l’éducation et des propositions de méthodes de recherche qui font
progresser le travail critique sur l’éducation, donc, sans doute,
l’éducation elle-même...

Dernières parutions

Madeleine GOUTARD, L'école porteuse d'avenir, 2010.
Moussadak ETTAYEBI, Renato OPERTTI et Philippe
JONNAERT (dir.), Logique de compétences et développement
curriculaire. Débats, perspectives et alternative pour les
systèmes éducatifs, 2008.
Gilbert TSAFAK, L’enseignement universitaire à distance en
Afrique subsaharienne, 2008.
Yves ALPE et Jean-Luc FAUGUET, Sociologie de l’école
rurale, 2008.
Mamadou BELLA BALDE, Démocratie et éducation à la
citoyenneté en Afrique, 2008.
Claude CARPENTIER (dir.), L’école dans un monde en crise,
2008.
Claude CARPENTIER, La politique scolaire sud-africaine face
aux inégalités, 2007.
Annie VINOKUR (dir.), Pouvoirs et financement en éducation,
2007.
Pierre FONKOUA, Quels futurs pour l’éducation en
Afrique ?,2006
Ségolène ROYAL (dir.), Parler du patrimoine roman, 2006. Sous la direction de
Louis Marmoz et Véronique Attias Delattre









Ressources humaines, force de travail
et capital humain

Des notions aux pratiques














L’Harmattan





























© L'HARMATTAN, 2010
5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12904-7
EAN : 9782296129047

Préface

Jacques Ardoino, Véronique Attias-Delattre, Louis Marmoz



Ressources humaines, force de travail, capital humain… Des
mots, bien sûr, mais des notions et des réalités dites sans doute aussi :
tout au long de cet ouvrage, les interrogations sur le langage seront
essentielles.
Il ne s’agit pas de développer ici des dissertations savantes sur
les langues; il ne s’agit pas non plus de travailler les différences entre
la notion de langue et celle de langage : nous les prendrons dans leur
sens commun. Mais le sens dit commun est-il le même pour tous ?
Parmi les différentes langues, il y a des langues triviales qui
permettent de faire face aux exigences banales de la communication et
de la vie. Ces langues, dont on ne creuse pas la complexité, sont
simplificatrices et doivent permettre d’éviter toute ambiguïté.
Il y a aussi des langues, comme celle des économistes et des
gestionnaires; qui, contrairement aux langues triviales, ne sont pas
simplificatrices : elles sont riches d’ambiguïtés.
Enfin, la langue évolue, selon des lignes de force ou dans le
désordre.

La langue des gestionnaires est riche de versants et d’acceptions
différentes qui développent des compréhensions et des besoins
contradictoires : l’ambition simplificatrice du langage du gestionnaire,
telle qu’elle s’affiche, renforce la confusion car elle puise dans des
conceptualisations très différentes les unes des autres. En tant que
réalité construite, ce langage veut servir à mettre en scène et à
moduler ce qui n’est pas irréel ; or, la réalité ne s’épuise jamais dans
les découvertes qu’il fait.

La notion de ressources humaines, comme celle de capital
humain, a une prédominance économiste. Toutefois, les ressources
comme le capital sont autre chose qu’un fonds dans lequel nous
puisons selon notre gré.
La notion de ressources est du registre du vivant, de ce qui se
crée, s’autodétermine. Les termes mêmes de ressources humaines
peuvent donc constituer une rupture en créant nombre d’ambiguïtés.

Mais pourquoi ces termes sont-ils factices et épurés ? Le terme de
“ressources” veut être positif, mais cet a priori proclamé devrait
déclencher de la méfiance car, dans l’entreprise comme ailleurs, les
individus ne sont pas pacifiques par avance: l’interaction, les tensions,
les rapports et les jeux ne sont pas pacifiques.
Devant l’immensité du sujet, nous pourrions vouloir tout traiter
et d’un seul coup aussi parler de la psychologie du personnel, de ses
impressions, de ses représentations, de ses compréhensions. Mais nous
nous limitons à ce qui est rationnel. L’entreprise exige d’être toujours
raisonnable et la notion de “ressources” suit le même penchant. C’est
un aspect qui rend l’analyse difficile, qui l’obstrue, car nous nous
laissons duper par cette passivité construite.

Les termes de gouvernance, de management, d’objectifs, qui se
déclinent en poursuite d’objectifs ou en réalité des objectifs, sont
définis, programmés et planifiés. Mais ils sont dépourvus de sens.
Nous parlons plus rarement des finalités. Certes nous parlons de
finalités globales ou d’objectifs encore. Ce terme d’objectif peut se
rattacher à l’activité du photographe : l’objectif d’un appareil photo
n’a rien de fantaisiste, des normes techniques sont associées à la
nature de l’activité du photographe ainsi qu’à ses finalités. Plus
généralement la notion d’objectif est indissociable de la notion de
stratégie qui l’accompagne. Mais l’objectif ne fait que restituer l’objet
investi ; il ne donne pas de sens. Il y a du sens dans les finalités, pas
dans les objectifs. Or nous avons besoin des deux.

Nous utilisons un langage fonctionnel et opérationnel car, dans
les entreprises, il y a de l’urgence et de l’opérationnel. Le rythme de
l’entreprise est mécanique, il n’est pas dans l’élan. Nous sommes donc
contraints de réfléchir en temps, temporalité et moment. Un moment
est hors du temps et un instant du temps. En physique le “moment
d’un couple” est la représentation de forces dynamiques. C’est alors la
représentation de deux forces qui s’opposent pour créer une source
d’énergie. Nous sommes dans la physique des forces... Mais,
actuellement, nous sommes dans une incapacité à distinguer la
dynamique de la dialectique : l’antagonisme entre deux forces et
l’indécollabilité des forces.
Nous sommes façonnés comme individu (au sens comptable),
personne (histoire) et sujet (phénomène au sens psychanalytique) :
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- les individus font nombre ; ils sont une force par exemple lors des
mouvements sociaux.
- Les sujets, au sens cognitiviste, ont du vague entre eux.
- Les personnes sont envisagées comme capacité et histoire dans et
hors de l’entreprise.
Le sujet a un inconscient c’est-à-dire des pulsions et des
répulsions avec lesquelles il n’est pas tout à fait au clair.Dans les
organisations, il y a du désir au sens freudien, de la réalisation de soi,
de la jouissance et de l’apprentissage d’autrui. Au départ l’autre est
celui qui me dérange. Apprendre de l’autre comme ressource est un
apprentissage long. Or le management a à voir, depuis toujours, avec
la manipulation et le conditionnement, comme dans le manège,
l’endroit où l’on dresse les chevaux, avec des versions plus
subtilement domestiques, sans que personne ne s’en émeuve.

Dans une entreprise, nous nous arrêtons au conscient mais les
“sujets” n’en réagissent pas moins. Notre regard sur les sujets s’est
construit à partir de l’interactionnisme. L’interactionnisme se situe
dans le premier quart du

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