Bac 2014 Fiche incipit Candide Voltaire
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Candide de Voltaire, l’incipit Pour vous préparer au bac français, vous trouverez ci-dessous le commentaire littéraire rédigé par J. Cuvillier, professeur de français en première. Contexte : Objet d’étude : Convaincre, persuader, délibérer Genre littéraire : L’apologue (le conte philosophique) Type de sujet : Commentaire littéraire Texte étudié : L’incipit de Candide, du début à « … il fallait dire que tout est au mieux » Auteur : Voltaire (1694, 1778) Le plan du commentaire : I. L’univers du conte A. Les formules traditionnelles du conte B. Les éléments traditionnels du conte C. Une présentation de personnages de contes II. Les « grincements », révélateur de l’ironie du texte A. Les discrètes interventions du narrateur B. Les justifications absurdes révélant l’envers du décor C. Une philosophie qui sonne faux Le commentaire rédigé : Introduction Le texte dont il est ici question est l’incipit de Candide de Voltaire. Voltaire est un des grands hommes du mouvement des Lumières, il dénoncera sans relâche et en utilisant différents genres, les injustices, les inégalités et l’intolérance. Il écrira des contes philosophiques, comme Candide et Micromégas, mais aussi des traités, des essais, des lettres ainsi que des articles de l’Encyclopédie. Candide est donc un conte philosophique, une des formes possibles de l’apologue, qui se doit d’être un récit divertissant comportant une moralité, un enseignement explicite ou non.

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Publié le 18 décembre 2013
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Langue Français

Extrait

Candide de Voltaire, l’incipit
Pour vous préparer au bac français, vous trouverez ci-dessous le commentaire littéraire rédigé par J.
Cuvillier, professeur de français en première.
Contexte :
Objet d’étude : Convaincre, persuader, délibérer
Genre littéraire : L’apologue (le conte philosophique)
Type de sujet : Commentaire littéraire
Texte étudié : L’incipit de Candide, du début à « … il fallait dire que tout est au mieux »
Auteur : Voltaire (1694, 1778)
Le plan du commentaire :
I. L’univers du conte
A. Les formules traditionnelles du conte
B. Les éléments traditionnels du conte
C. Une présentation de personnages de contes
II. Les « grincements », révélateur de l’ironie du texte
A. Les discrètes interventions du narrateur
B. Les justifications absurdes révélant l’envers du décor
C. Une philosophie qui sonne faux
Le commentaire rédigé :
Introduction
Le texte dont il est ici question est l’incipit de Candide de Voltaire. Voltaire est un des grands hommes du
mouvement des Lumières, il dénoncera sans relâche et en utilisant différents genres, les injustices, les
inégalités et l’intolérance. Il écrira des contes philosophiques, comme Candide et Micromégas, mais aussi
des traités, des essais, des lettres ainsi que des articles de l’Encyclopédie.
Candide est donc un conte philosophique, une des formes possibles de l’apologue, qui se doit d’être un
récit divertissant comportant une moralité, un enseignement explicite ou non. Ce conte est représentatif de
l’esprit des Lumières et de ses grands combats, puisque Voltaire y dénonce en particulier la philosophie
Leibnitzienne, mais également diverses formes d’injustices comme les abus de la religion (chapitre 6 :
« L’autodafé »), du pouvoir (chapitre 3 : « La guerre »), ainsi que l’esclavage (chapitre 19 : « Le nègre de Surinam »). De plus, c’est une œuvre qui propose constamment un double niveau de lecture par le recours
à l’ironie, une arme formelle dont Voltaire a souvent usé.
L’incipit nous donne à voir les éléments traditionnels du conte pour mieux les subvertir et mettre à jour une
réalité déceptive cachée derrière des illusions, qui sont ainsi dénoncée.
I. L’univers du conte
Avant toute chose, l’incipit met en avant un univers du conte traditionnel, qui est illustré dans le texte par
les formules du conte, les éléments spatio-temporels et les poncifs ainsi que des personnages représentatifs
de ce genre très codé, qui fait partie des références culturelles du lecteur.
A. Les formules traditionnelles du conte
Tout d’abord, Voltaire a recours à la formule traditionnelle du conte : « Il y avait en Westphalie » pour
débuter son récit. Il l’inscrit de cette façon dans un genre codé auquel il le rattache et à partir duquel le
lecteur pourra mesurer l’écart. Il reprend également toutes les tendances langagières de celui-ci. Il utilise
des comparatifs et des superlatifs, comme « les moeurs les plus douces »/ « l’esprit le plus simple »/ « un
des plus puissants »/ « le plus beau des châteaux »/ « la meilleurs des baronnes possibles », qui doivent
participer à la création d’un monde manichéen, ce qui présente l’intérêt de proposer des repères simples.
De même, le texte est littéralement envahi par une caractérisation positive qui passe par la multiplication
d’adjectifs mélioratifs comme « beau », « bon », « honnête », « douce », etc.
On retrouve aussi le temps de la description du conte, l’imparfait, avec par exemple, « avait », « annonçait
», «soupçonnaient». L’incipit est dominé par l’imparfait ce qui souligne sa vocation, car il s’agit de
présenter la situation initiale et tous ses éléments avant d’évoquer l’élément perturbateur, qui amènera
l’utilisation du passé simple.
B. Les éléments traditionnels du conte
Ensuite, si le lecteur retrouve d’emblée le langage du conte, il retrouve aussi tous ses éléments. En effet, les
lieux sont dignes d’un conte de fée, le récit débute dans un pays peu connu, « la Westphalie », et surtout se
déroule dans un « château », lieu emblématique du conte où l’on trouve, bien sûr, une « grande salle » avec
sa « tapisserie ».
Non seulement les personnages font pratiquement tous partie de la noblesse, on trouve ainsi le « baron », la
« baronne » et leurs enfants, mais de plus cette noblesse est mise en relief par le refus de la sœur du baron
d’épouser un « bon et honnête gentilhomme du voisinage » car celui-ci « n’avait pu prouver que soixante et
onze quartiers, et que le reste de son arbre généalogique avait été perdu par l’injure du temps ». La noblesse
est donc à la fois la caractéristique principale des personnages mais elle commande aussi leurs actions. La
présence d’un précepteur va dans ce sens, en faisant partie des attributs inséparables de la noblesse.
De même, Voltaire choisit l’intemporalité propre à l‘univers du conte et l’absence de précision pour plus
d’irréalité. L’univers qu’il construit est clos sur lui-même et fantasmatique, il permet de placer une
philosophie au centre de ce microcosme et sa clôture même fait de cette philosophie la seule explication du
monde connue, donc valable pour les habitants du château : « Il prouvait admirablement qu’il n’y a point
d’effets sans causes, et que dans ce meilleur des mondes possibles, le château de monseigneur le baron était
le plus beaux des châteaux et madame la meilleure des baronnes possibles ».
On peut lire en filigrane dans cette description, une image du paradis qui sera confirmée par l’exclusion de
Candide.C. Une présentation de personnages de contes
En dernier lieu, les personnages sont assez peu décrits et se résument en général à une caractéristique
principale, ce qui les rapproche des personnages de conte qui sont généralement réduits à des types et n’ont
aucune nuance ni complexité. C’est dans ce sens que Candide est présenté par une périphrase : « un jeune
homme à qui la nature avait donné les moeurs les plus douces ». De plus, on note une complète coïncidence
entre son apparence et son caractère : « Sa physionomie annonçait son âme ».
Le personnage du baron se réduit à son appartenance à la noblesse, qui est soulignée de manière insistante.
Le baron est un personnage puissant et digne qui est définit comme « un des plus puissants seigneurs de
Westphalie », qui jouit de la considération et de l’admiration de son entourage : « ils riaient quand il faisait
des contes ».
Il en est de même pour la baronne, caractérisée elle aussi par sa dignité, ce que met en relief le lexique, «
très grande considération », « honneurs », « dignité », « respectable ».
Les enfants ne sont que de pâles reflets de leurs parents : Cunégonde est réduite à son physique et à sa
sensualité (« haute en couleur, fraîche, grasse, appétissante ») et le fils du baron est la copie de son père («
paraissait en tout digne de son père »). Quant à Pangloss, il n’est que ce qu’il enseigne et n’a pas d’autres
caractéristiques physiques ou morales.
II. Les « grincements », révélateur de l’ironie du texte
Si dans un premier temps, le lecteur semble plongé dans un univers qui lui rappelle celui des contes de fée,
il se rend rapidement compte que la présence d’un certain nombre de « grincements » invite à une lecture
ironique du texte et que derrière une façade idyllique le monde du baron n’est pas ce qu’il semble. Cet
incipit déconstruit donc plus encore qu’il ne construit un univers merveilleux.
A. Les discrètes interventions du narrateur
Le premier élément qui doit laisser entendre au lecteur que le monde présenté n’est peut-être pas aussi
simple et caricaturale qu’une lecture au premier degré le laisse entendre est l’intervention répétée et
dissonante du narrateur.
Ainsi, les noms propres peuvent être vus comme une annonce de l’ironie du texte, du fait qu’ils sont
particulièrement signifiants. La dureté du nom du baron souligne ainsi sa cruauté puisqu’il va chasser
Candide et le livrer à lui-même sans scrupules, la consonance allemande de « Thunder-ten-tronkh » se
justifiant également par le fait que le conte se déroule en Westphalie. De même, le no

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