C est toujours aux autres que ça arrive...
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Une vie comme une autre...

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Publié le 10 septembre 2011
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Langue Français

Extrait

C'est toujours aux autres que ça arrive...
Ernest David avait toujours eu du mal avec son nom. En effet, avoir un nom pouvant faire office de prénom avait quelques inconvénients. Au collège, lorsque ses professeurs décidaient soudainement qu'il s'appelait David. Ou lors de son mariage, lorsque le prêtre rappela à toute l'assemblée que, tout comme son homonyme face à Goliath, David aurait la force de vaincre tous les problèmes qui pourraient survenir pendant son union, et ce tant qu'il aurait foi en Dieu (Ernest n'était pas croyant, il se fichait éperdument de ce que David ou Goliath pouvaient bien avoir fait avant lui). Il ne comprit l'erreur du prêtre que celui-ci lui posa la question qui allait l'obliger à se séparer de la moitié de ses biens à peine 2 ans plus tard: David Jérôme Ernest, voulez vous prendre pour épouse Maria Delatarte ici présente, pour le meilleur comme pour le pire, et bla bla bla et bla bla bla… Deux ans qui avaient cependant réussi à lui faire découvrir la joie d'être père, bien que sa chère (ex)femme ai prit la peine de se payer le meilleur avocat de la région dans le but de priver Ernest de la compagnie de sa fille 26 jours par mois. Le week-end sur deux où il avait l'occasion d'emmener sa fille au cinéma ou au restaurant fut d'ailleurs à peut près tout qu'il lui restait d'intéressant dans sa vie, étant donné qu'il bossait à mi-temps comme tenancier de bar dans les TGV, que la plupart de ses connaissances étaient des potes de buvette aussi paumés que lui et que ses partenaires sexuels favoris semblaient fortement être sa main droite et son ordinateur. Mais malheureusement, et force est de constater qu'il s'agit d'un phénomène naturel dument démontré, les enfants finissent par grandir. Et le pauvre David (pardon, Ernest) finit par n'avoir l'occasion d'entrapercevoir sa fille que lors des fêtes de fin d'année et encore, lorsque son ex femme(qu'il partageais désormais avec deux autres hommes) daignait l'inviter. Sa raison d'être ayant décidé que finalement, le sud serait bien plus intéressant pour ses études, Ernest commença sérieusement à avoir des doutes sur l'intérêt de son existence sur terre et, aidé par ses nouveaux amis Vodka et Pinard Du Franprix Du Coin, décida que finalement la vie ne valait peut être pas tant que sa d'être vécue. Il commença donc à réfléchir au moyen de sortie le plus discret possible. En effet, le pauvre étant quelqu'un de fondamentalement tranquille et ne souhaitant surtout pas faire chier le monde en, par exemple, sautant de la tour Montparnasse, ce qui serait salissant et qui gâcherais probablement la journée d'une petite centaine de personne. Il opta finalement pour quelque chose de propre, sans bavures, un petit empoisonnement tranquille sur son canapé, avec une lettre à l'intention de sa fille pour s'excuser et une pour son ex femme histoire d'être sur qu'elle serait au courant . Un matin de novembre, il prit donc la direction de son bar habituel, qui avait une superbe vue sur à peu près rien, afin de s'offrir un dernier petit verre (un peu plus, en fait, mais bon, on est pas au détail près non?). Il aperçut au fond un de ses vieux camarades de cuite, un certain Gilles Poitoux, toujours coiffé de la même casquette de supporter des Chicago Bulls, qui semblait en permanence vissée sur son crâne. Il s'assit donc à coté de lui, commanda une bière et entama la conversation: - « Comment va la vie?? » - « Pas pire, écoute, tu devineras jamais la meilleure » - « T'as gagné au loto? » - « Non, j'ai trouvé quelqu'un » - « Quelqu'un que tu n'as pas besoin de payer, tu veux dire? » - « Ouaip, c'est ca, d'ailleurs c'est la dernière fois qu'on se voit. Je pars vivre chez elle en banlieue »
Lorsque Gille fut partit, Ernest se dit qu'il semblait en effet avoir meilleur mine que d'habitude, l'œil un peu moins vitreux, les cheveux un peu moins gras. C'est alors qu'une étrange colère s'empara de lui. Merde, si même cet abrutit de Gilles Poitoux avait finit par s'en sortir, il ne voyait pas pourquoi lui ne le pourrait pas. D'ailleurs c'était même ce dernier qui lui avait fait songer pour la première fois à la solution finale (ils en étaient alors à leur 15eme verre) : - « Tu sais, vieux, parfois je me demande ce que je fous la... pas toi? » La nuit blanche qui suivit fut la première d'une longue série. Et maintenant, c'était le même type qui lui expliquait tout sourire qu'il allait s'installer chez sa nouvelle copine! Envahit par une résolution nouvelle, il prit le chemin de chez lui avec énergie, avec la ferme résolution de brûler cette stupide lettre et de jeter les divers comprimés qu'il avait pu se procurer sans ordonnance (il n'aurait pas voulu créer des problèmes à son cher médecin). C'est alors qu'il aperçut une une foule amassée au milieu de la route. Intrigué, il se fraya un passage pour voir ce qui pouvait bien se passer. Il découvrit un corps inerte entouré par un cercle parfait de curieux avec, à une vingtaine de centimètres de la tête,une casquette de supporter des Chicago Bulls tachée de quelques gouttes de sang...
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