Cartouche - Les trois bandits - T1
157 pages
Français

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Cartouche - Les trois bandits - T1 , livre ebook

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Description

Le premier volet d'une grande saga populaire dans laquelle Michel Peyramaure romance la vie de trois personnages aussi peu recommandables que célèbres : les bandits Cartouche, Mandrin et Vidocq.







Par le caractère exceptionnel de ses exploits, Louis Dominique Cartouche est devenu le criminel le plus célèbre de son époque. Fils d'un tonnelier parisien, il fait sa première expérience de la délinquance dans les tripots. Sa dextérité au jeu l'amène vite à devenir une vedette. Après l'austérité du règne de Louis XIV, la faiblesse du nouveau roi permet de donner libre cours à tous les excès. Les spéculateurs font fortune par le simple jeu de signatures et étalent une richesse et un luxe insolent. En s'attaquant à ces profiteurs, Cartouche s'attire la sympathie populaire. Le chef de bande recrute ses hommes parmi d'anciens soldats. Cartouche arrive ainsi à former une véritable troupe qui, dans les derniers temps, a atteint les deux mille hommes. L'organisation de la bande s'inspire de celle de l'armée, avec une discipline et une hiérarchie sévère. Les cartouchiens enchaînent les attaques de diligence, les coups de main contre les hôtels particuliers ou les pillages de bijouteries.Le peuple est aux anges mais les autorités veulent mettre fin à ses exactions qui ridiculisent le pouvoir royal. Le 14 octobre 1721, en pleine nuit, le bandit, qui tenait en haleine les autorités depuis plus de quatre ans, est arrêté sur la dénonciation d'une femme. Il n'a pas le temps de réagir et se retrouve, pieds nus, conduit à la prison du Châtelet.L'homme arrêté nie être Cartouche. Il subit le supplice des brodequins mais proclame son innocence jusqu'à la fin. Son courage aura été vain car les juges, qui ont déjà pris leur décision, le condamnent à être roué vif sur la place de Grève.Le jour de son exécution, Cartouche espère un miracle et attend l'intervention de ses hommes. Mais personne ne bouge. Lui qui jusqu'à présent avait fait preuve d'un grand courage décide alors de se venger de leur trahison : il accepte de faire des aveux et donne les noms de ses complices.Cette dénonciation ne le sauvera pas. Aussitôt après, il est reconduit place de Grève et exécuté.La légende de Cartouche ne fait que commencer...





Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 septembre 2010
Nombre de lectures 54
EAN13 9782221112694
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

DU MÊME AUTEUR
Grand Prix de la Société des gens de lettres et prix Alexandre-Dumas pour l’ensemble de son œuvre
Paradis entre quatre murs , Laffont.
Le Bal des ribauds , Laffont ; France-Loisirs.
Les Lions d’Aquitaine , Laffont ; prix Limousin-Périgord.
Divine Cléopâtre , Laffont ; collection « Couleurs du temps passé ».
Dieu m’attend à Médina , Laffont ; collection « Couleurs du temps passé ».
L’Aigle des deux royaumes , Laffont ; collection « Couleurs du temps passé » et Lucien Souny, Limoges.
Les Dieux de plume , Presses de la Cité, prix des Vikings.
Les Cendrillons de Monaco , Laffont ; collection « L’amour et la Couronne ».
La Caverne magique (La Fille des grandes plaines) , Laffont, prix de l’académie du Périgord ; France-Loisirs.
Le Retable , Laffont et Lucien Souny, Limoges.
Le Chevalier de Paradis , Casterman, collection « Palme d’or » ; Lucien Souny, Limoges.
L’Œil arraché , Laffont.
Le Limousin , Solar ; Solarama.
L’Auberge de la mort , Pygmalion.
L’Auberge rouge , Pygmalion ; Pocket.
La Passion cathare :
1. Les Fils de l’orgueil , Laffont.
2. Les Citadelles ardentes , Laffont.
La Lumière et la Boue :
1. Quand surgira l’étoile Absinthe , Laffont ; Livre de Poche.
2. Les Roses de fer , Laffont, prix de la ville de Bordeaux ; Livre de Poche.
L’Orange de Noël , Laffont, prix du Salon du livre de Beauchamp ; Livre de Poche ; France-Loisirs et Presses Pocket.
Le Printemps des pierres , Laffont ; Livre de Poche.
Les Empires de cendre :
1. Les Portes de Gergovie , Laffont ; Presses Pocket et France-Loisirs.
2. La Chair et le Bronze , Laffont.
3. La Porte noire , Laffont.
La Division maudite , Laffont.
La Passion Béatrice , Laffont ; France-Loisirs et Presses Pocket.
Les Dames de Marsanges :
1. Les Dames de Marsanges , Laffont.
2. La Montagne terrible , Laffont.
3. Demain après l’orage , Laffont.
Napoléon :
1. L’Étoile Bonaparte , Laffont.
2. L’Aigle et la Foudre , Laffont.
Les Flammes du Paradis , Laffont ; Presses Pocket et France-Loisirs.
Les Tambours sauvages , Presses de la Cité ; France-Loisirs et Presses Pocket.
Le Beau Monde , Laffont ; France-Loisirs et Presses Pocket.
Pacifique-Sud , Presses de la Cité ; France-Loisirs et Presses Pocket.
Martial Chabannes gardien des ruines , Laffont, prix du Printemps du livre de Montaigut ; France-Loisirs.
Les Demoiselles des Écoles , Laffont ; France-Loisirs et Presses Pocket.

(voir suite en fin de volume)

MICHEL PEYRAMAURE
CARTOUCHE
Les trois bandits
roman


© Éditions Robert Laffont, S.A., Paris, 2006
ISBN 978-2-221-11269-4
1
Pour Christiane et Pierre Lagier
Paris : Prison du Châtelet, octobre 1721
Il croyait en être débarrassé ; ils sont revenus. Il s’imaginait avoir fini avec cette comédie mais le rideau se lève sur un nouvel acte : le troisième ? le vingtième ? Legrand et Quinault, deux hommes de théâtre, ont pris place comme des spectateurs sur les escabeaux que le garde-chiourme a posés en face de lui. Un calepin sur leurs genoux croisés, suçotant leur mine, ils ne laissent rien perdre de ses paroles et de ses gestes limités par les chaînes. Ils lui font parfois répéter tel ou tel propos, telle ou telle confidence mal formulée, s’interrogent du regard comme pour se demander quel crédit lui accorder. Cette suspicion l’irrite et il ne le leur envoie pas dire.
Quand ils lui ont demandé, au début de leur entretien, des précisions sur son mariage avec la fille Antoinette Néron, au mois de mai de l’année passée, il les a envoyés paître en adoptant volontairement le ton de la pègre. De temps en temps, pour épater et amuser ses visiteurs, il leur jette en pâture quelques-unes de ces expressions argotiques.
— Je vous l’ai déjà dit, nom de Dieu ! a-t-il répondu. C’était pas un vrai mariage. Sans notaire et sans cureton. Mais, pour une fête, c’en était une, ça, oui ! L’était temps, depuis que moi et ma marquise on galantisait. Fallait faire une fin, s’pas ? Ce qu’elle est devenue, ma daronne ? Pas de nouvelles, pas de visites. Si elle me manque ? Ça, oui. J’en ai le palpitant qui cogne chaque fois qu’on m’annonce une bourgeoise. Pourvu qu’il lui reste de la thune, qu’elle tourne pas pouliche et fasse pas trop voltiger le gobelet… Ils ont minaudé, l’ont interrogé sur la signification de ces termes.
— Eh, quoi ? Faudrait vous instruire, lire le Jargon réformé , de Chareau, ou La Vie généreuse des mercelots, gueux et boémiens , de Péchon de Ruby ! Ça rafraîchirait un peu votre vocabulaire. Ce que je vous dis, c’est que mon Antoinette et moi on s’est mariés à la mode de Bretagne, que j’ai le cœur qui bat à attendre sa visite et que je crains, si elle manque d’argent, qu’elle devienne une prostituée et une ivrognesse.
L’air surpris, ils lui ont demandé s’il avait lu ces ouvrages.
— On dit pourtant que vous êtes illettré, monsieur Cartouche…
— Je le suis quand ça m’arrange. J’ai appris à lire et à écrire à La Courtille, avec le curé. Pour tout dire, les livres, à part ceux que m’a fait lire Diogène, j’en fais pas mon ordinaire.
— Vous voulez parler de Diogène d’Apollonie ou du Cynique ?
— Non : de Diogène du quartier des Halles. Un vieil ami…
— Où pourrait-on le rencontrer ?
— Vous pourrez pas. Je veux pas le mêler à mes affaires.
La mine de Legrand et Quinault quand ils l’ont vu, maigre, mal rasé, vêtu de haillons crasseux, enchaîné sur une paillasse infecte… Auteurs de comédies populaires, ils lui ont exposé leur projet : une pièce dont il sera le héros, avec son nom en gros caractères sur l’affiche. La gloire assurée…
— Si nous nous attendions, monsieur Cartouche, a dit Legrand, à vous voir dans cet état…
— Qu’est-ce que vous vous imaginiez ? Qu’on me traitait comme un hôte du Palais-Royal, avec des larbins pour me torcher le cul, comme au roi ? Regardez ! J’ai la peau qui pèle avec le frottement des chaînes, je m’ankylose, je suis dévoré par la vermine ! Je donnerais une semaine de ma foutue vie pour me promener quelques heures dans la cour, regarder passer les nuages et les hirondelles. Ça me manque, figurez-vous !
Ce qu’ils viennent chercher ? Notamment des détails sur quelques-unes de ses amies : Françoise la lingère, Jean-neton-Vénus, Jeanne Bonnefoy, Antoinette Néron, Mme de Boufflers…
— Voyez ça avec mes juges. Je leur ai tout dit ou presque. Le reste, c’est mon secret. Je suis pas à confesse ! Confesser Louis Dominique Cartouche ? Oh ! lala ! Ma vie est un arbre à péchés. Il faudrait des jours et des nuits pour en compter les fruits et les feuilles.
— L’arbre à péchés…, murmure Legrand. Belle image !
Ils en prennent note fébrilement, se concertent à voix basse.
— Peut-être, ajoute Legrand, aurons-nous plus de chance avec les événements qui ont marqué votre enfance et votre adolescence. Vos jeux, vos fréquentations, vos amours peut-être…
— Là, si ça vous intéresse, je lève le secret. L’ennui, c’est que j’ai la gorge sèche à force de jaspiner. N’auriez pas un petit quelque chose ? Cette bouteille qui dépasse de votre veste, c’est quoi ?
— Elle vous était destinée, dit Quinault. C’est du madère.
— On dirait que vous connaissez mes goûts ! C’est mon vin préféré. Quelques gorgées, en mangeant du chocolat, c’est le bonheur…
— Pour le chocolat, il faudra attendre notre prochaine visite. En attendant, tâchez de ne pas vous montrer avare de détails, de ne pas travestir la réalité…
— Vous vous chargerez de le faire, et mieux que moi ! Donnant, donnant : je vous dis tout ce qui reviendra à ma mémoire, mais, en plus du chocolat, j’exige que vous me fassiez lire votre pièce avant qu’on la joue.
— C’est que…, bredouille Legrand, ce n’est pas la coutume.
— Dans ce cas, bonsoir, messieurs, et merci pour la bouteille.
Ils se trémoussent sur leurs sièges comme si un frelon s’était introduit dans leur culotte de velours. Quinault, à contrecœur, finit par accepter la transaction. Cartouche soupire d’un air résigné :
— Après tout, quelle importance ? De toute manière, vous trahirez mes confidences. Je connais bien les gens de votre espèce.
— Monsieur Cartouche, proteste Legrand, les lois du théâtre ne sont pas celles de la vie. Notre rôle est de donner une cohérence à ce qui n’est la

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