L’Italien
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>L’ItalienouLe confessionnal des pénitents noirsAnn Radcliffetraduction : Narcisse Fournier1797Texte sur une seule page – Format PdfIntroductionIIIIIIIVVVIVIIVIIIIXXXIXIIXIIIXIVXVXVIXVIIXVIIIXIXXXXXIXXIIXXIIIConclusionL’Italien : Texte entier'Quoique Schedoni méritât bien les traitements dont Vivaldi l’avait accablé, il n’était pas homme à les supporter impunément. Ce quil’avait surtout blessé au cœur, c’étaient quelques traits relatifs à sa vie passée. C’était là ce qui l’avait forcé à quitter brusquementl’église. Et, à en juger par son effroi, il eût probablement cherché à ensevelir ce fatal secret dans la tombe avec Vivaldi, s’il n’eûtredouté le ressentiment de la famille du jeune homme.Depuis ce moment-là, il n’avait pas pris un instant de repos, à peine un peu de nourriture, et il s’était tenu constamment prosterné aupied du grand autel. Les personnes dévotes s’arrêtaient en le voyant et admiraient sa ferveur. Ceux des religieux qui le haïssaientpour son orgueil, ou qui l’enviaient pour sa réputation de sainteté, souriaient dédaigneusement et passaient outre. En apparenceinsensible à cette admiration et à ce dédain, Schedoni semblait oublier ce monde terrestre et s’élever d’avance à une vie meilleure.Les tourments de sa conscience et ses mortifications avaient fait de lui un spectre plutôt qu’un homme. Son visage était blême, sestraits décomposés, ses yeux caves et presque sans regard ; et pourtant son air et son maintien ...

Informations

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Nombre de lectures 59
Langue Français
Poids de l'ouvrage 13 Mo

Extrait

>
L’Italien
ou
Le confessionnal des pénitents noirs
Ann Radcliffe
traduction : Narcisse Fournier
1797
Texte sur une seule page – Format Pdf
Introduction
I
II
III
IV
V
VI
VII
VIII
IX
X
XI
XII
XIII
XIV
XV
XVI
XVII
XVIII
XIX
XX
XXI
XXII
XXIII
Conclusion
L’Italien : Texte entier
'
Quoique Schedoni méritât bien les traitements dont Vivaldi l’avait accablé, il n’était pas homme à les supporter impunément. Ce qui
l’avait surtout blessé au cœur, c’étaient quelques traits relatifs à sa vie passée. C’était là ce qui l’avait forcé à quitter brusquement
l’église. Et, à en juger par son effroi, il eût probablement cherché à ensevelir ce fatal secret dans la tombe avec Vivaldi, s’il n’eût
redouté le ressentiment de la famille du jeune homme.
Depuis ce moment-là, il n’avait pas pris un instant de repos, à peine un peu de nourriture, et il s’était tenu constamment prosterné au
pied du grand autel. Les personnes dévotes s’arrêtaient en le voyant et admiraient sa ferveur. Ceux des religieux qui le haïssaient
pour son orgueil, ou qui l’enviaient pour sa réputation de sainteté, souriaient dédaigneusement et passaient outre. En apparence
insensible à cette admiration et à ce dédain, Schedoni semblait oublier ce monde terrestre et s’élever d’avance à une vie meilleure.
Les tourments de sa conscience et ses mortifications avaient fait de lui un spectre plutôt qu’un homme. Son visage était blême, ses
traits décomposés, ses yeux caves et presque sans regard ; et pourtant son air et son maintien attestaient encore une énergie
extraordinaire et en quelque sorte surhumaine.
Il n’était pas encore remis du choc violent qu’il avait reçu, lorsqu’il fut mandé au palais Vivaldi par la marquise. Il s’empressa de s’y
rendre, dans l’espoir de trouver là quelque moyen de se venger. Quand il entra, la marquise tressaillit, frappée de l’altération de son
visage. Elle le fit asseoir, et l’instruisit de l’absence de Vivaldi qui, sans doute, avait découvert le lieu de la retraite d’Elena et lesauteurs de son enlèvement.
Schedoni avait ses raisons pour ne pas penser comme elle ; mais il lui annonça qu’il ne fallait plus attendre aucune soumission d’un
jeune homme qui avait oublié tous les principes de la religion au point d’en insulter les ministres dans l’accomplissement même de
leurs pieux devoirs. Alors il raconta la conduite de Vivaldi dans l’église de Spirito Santo, exagéra les circonstances qui lui étaient
défavorables, en inventa d’autres, et fit du tout un tableau d’impiété monstrueuse. La marquise indignée s’en remit, sur la conduite à
tenir, aux nouveaux conseils du confesseur, et celui-ci entrevit dès lors l’éclatante vengeance qu’il méditait. Quant au marquis, il
demeura étranger aux complots de sa femme et du moine. L’amour paternel commençait à revivre dans son cœur et à combattre
l’orgueil de la naissance. Aussi, l’absence prolongée de son fils lui causait-elle de vives inquiétudes.
Cependant, Vivaldi errait de ville en ville, recherchant partout les traces d’Elena. Les gens de la poste de Bracelli lui apprirent qu’un
carrosse semblable à celui qu’il dépeignait avait changé de chevaux, tel jour, à telle heure, et pris la route de Morgagni. Vivaldi se
rendit en hâte dans cette ville ; mais là, il perdit la piste : le maître de poste ne se rappelait aucune circonstance qui pût le guider et le
chemin, se divisant, allait alors dans plusieurs directions. Vivaldi n’avait plus qu’à en suivre une au hasard ; mais comme il était
probable qu’Elena avait été conduite dans quelque couvent, il résolut de faire des recherches aux environs de tous ceux qui se
trouvaient sur sa route. Déjà il avait parcouru certains sites sauvages des Apennins, qui semblaient abandonnés aux bandits par les
honnêtes gens. Même là cependant, au milieu de déserts inaccessibles, il avait trouvé quelques communautés religieuses, entourées
de petits hameaux, sortes d’oasis perdues au milieu des montagnes et des forêts. Il en était à la septième journée de son voyage,
lorsqu’il s’égara dans les bois de Ruggieri. Le jour tombait, et Vivaldi commençait à perdre courage ; mais Paolo, toujours gai,
vantant l’ombre et la fraîcheur des lois, lui représentait qu’après tout, s’ils étaient obligés de passer la nuit là, ils pourraient grimper sur
un châtaignier et trouver entre ses branches un logement plus propre et plus sain qu’une chambre d’auberge. Tout à coup, ils
entendirent dans le lointain un bruit d’instruments et de voix. Ne pouvant rien distinguer dans le crépuscule, ils s’acheminèrent du côté
d’où venaient les sons et reconnurent bientôt des chants d’église.
— Nous sommes près d’un couvent, dit Paolo, c’est l’office du soir.
— Ne vois-tu pas, demanda Vivaldi, quelque bâtiment ou quelque pointe de clocher ?
— Je ne vois rien, monsieur, et cependant nous approchons.
Les chants cessèrent à ce moment ; mais des bruits d’un autre genre attirèrent les voyageurs vers une clairière où une troupe de
moines pèlerins couchés sur le gazon causait et riait, pendant que chacun d’eux tirait des provisions de sa besace et les étendait
devant lui. Celui qui paraissait être le supérieur, assis au milieu de ses compagnons, leur prodiguait plaisanteries et contes joyeux et
recevait d’eux, en échange, quelque partie du contenu des sacs. C’était la gaieté d’une partie de plaisir plutôt que le recueillement
d’un saint pèlerinage. Vivaldi s’avança alors et s’adressa au chef de cette troupe pour lui demander son chemin. Celui-ci, voyant un
jeune homme bien vêtu, distingué, accompagné d’un domestique, l’invita à s’asseoir à sa droite et à partager le souper de la
caravane. Vivaldi accepta l’invitation, et Paolo, après avoir attaché les chevaux à un arbre, s’occupa aussi de l’agréable soin de se
réconforter. Pendant que son maître s’entretenait avec le chef, il captiva par sa gaieté et ses lazzi l’attention de toute la troupe, qui
convint n’avoir jamais vu meilleur compagnon ni plus drôle. Et tous lui témoignèrent le désir de l’emmener avec eux visiter les
chapelles d’un couvent de carmélites qui était le but de leur voyage. Quand Vivaldi entendit parler d’un monastère de religieuses
éloigné seulement d’une demi-lieue, il décida d’accompagner les pèlerins ; car il était possible, pensait-il, qu’Elena fût enfermée dans
ce couvent. Il se mit donc en marche avec les pèlerins, après avoir donné son cheval au père directeur. Il était nuit close quand ils
atteignirent le village où ils devaient se reposer. Avant d’y entrer, ils s’arrêtèrent pour se ranger en procession ; et le supérieur,
mettant pied à terre, entonna un cantique que toute la troupe reprit en chœur. Les paysans, attirés par cette musique bruyante, vinrent
au-devant d’eux et les conduisirent à leurs chaumières où ils reçurent la plus respectueuse hospitalité. Vivaldi passa une nuit fort
agitée, impatient de voir se lever le jour qui allait peut-être lui rendre son Elena. Pour se dérober au soupçon, il chargea Paolo de lui
procurer un habit de pèlerin et, de grand matin, il se mit en route avec les autres.
Bientôt, le couvent, ses vieux murs et leurs créneaux se montrèrent à travers les arbres. Arrivé aux premières grilles, l’émotion de
Vivaldi s’accrut à la vue du cloître silencieux et désert. Son capuchon baissé sur son visage, il s’avança avec ses compagnons vers
l’église, édifice majestueux détaché du reste des bâtiments. Les sons de l’orgue, mêlés à des voix graves, s’élevaient le long des
voûtes en une harmonie solennelle, comme on en entend aux grandes fêtes dans les églises de Sicile. Puis, tout à coup, la musique
cessa pour faire place au glas d’une cloche, pareil à celui qui accompagne l’agonie des mourants ; et dans le lointain des voix de
femmes répondirent à ces sons lugubres par des chants pleins de mélancolie. Le jeune homme s’approcha du chœur dont le sol était
jonché de fleurs et de branches

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