Les battements du coeur d'Alix

Karine Géhin

Description

Il y a des rencontres qui ne s’oublient pas. Qui transforment une vie. Comme Alix, qui a fait d’un malfrat amoureux un homme au grand cœur. Comme Antoine, qui a décidé de prendre sous son aile le jeune Mehdi.Mais personne n’a le pouvoir de déjouer le destin...Un récit court et émouvant au suspense haletant.

Sujets

• Romance
• Contemporary
• Contemporary history
• Fiction

Informations

• Publié par: StoryLab Editions
• Date de parution: 03 mars 2015
• Nombre de lectures: 290
• EAN13: 9782363154255
• Langue: Français

Extrait

Les battements du cœur d'Alix
Karine Géhin
ISBN 978-2-36315-425-5
karine-gehin.iggybook.com/fr/les-battements-du-coeur-d-alix

Mars 2015
Storylab Editions
30 rue Lamarck, 75018 Paris
www.storylab.fr
Les ditions StoryLab proposent des fictions et des documents d'actualit lire en moins d'une heure sur smartphones, tablettes et liseuses. Des formats courts et in dits pour un nouveau plaisir de lire.

Photographie de couverture
Fré Sonneveld, Unsplash, licence CCO 1.0

Table des mati res

Partie 1 : Alix
Partie 2 : Mehdi
Partie 3 : Antoine
Biographie
Du m me auteur
Partie 1 Alix
Mercredi 2 octobre

Vous m’avez demandé de vous raconter mon histoire. De vous l’écrire .
Docteur, si j’ai accepté, c’est uniquement parce que je sens que vous souhaitez sincèrement m’aider.
Pourtant je sais que c’est inutile. Rien, ni personne, ne peut me soigner.
Le personnel est lassé des cris, des sombres périodes de mutisme, des crises de nerfs. Et de mes larmes de douleur. Et moi, je ne supporte plus les blouses blanches, l’odeur aseptisée, les cachets qui m’assomment. Vous voulez comprendre, moi je veux sortir d’ici et payer mes dettes. On devrait pouvoir s’arranger l’un l’autre, non ?

Donc, puisque ça fait partie de la thérapie censée me guérir, je vais vous raconter. Mais je vous préviens, ce ne sera pas un conte de fée.


Vendredi 4 octobre

Par où commencer ?
Je n’ai jamais été très doué pour parler de moi. Alors je vais vous parler d’elle. Alix.
La meilleure chose qui me soit arrivée.
Son sourire si tendre. Son regard plein de compassion. Sa générosité.
Alix était belle, docteur. Pas comme une star de cinéma, non, belle comme la femme de ma vie, comme la future mère de mes enfants, belle comme l'amour. Je pourrais parler d’elle pendant des heures.
Elle ne portait jamais de pantalon. Que des jupes, même en hiver. Je trouvais qu’elle avait les plus adorables genoux qu'un homme puisse voir. Et les cheveux les plus doux qu'on puisse imaginer. Quand nous faisions l'amour, je plongeais mes mains dans sa crinière pour le plaisir de la sentir glisser entre mes doigts…
Vous savez, mon cœur se serre quand je pense à elle. Si fort que j’ai l’impression qu’il va s’arrêter. Ça fait un mal de chien.
Je ne suis pas sûr qu’on puisse appeler ça « thérapie par les mots », docteur.

Mon Alix aimait les gens. Elle était une personne sur laquelle on peut compter. Je l'estimais pour ça. Je me rappelle ce jour où je suis rentré et il y avait ce vieux mec dégarni assis à la table de notre cuisine. Il fumait une clope en buvant un énorme bol de chocolat chaud. Il empestait tellement que j'ai failli mettre la main devant mon nez. Alix est venue se camper devant moi du haut de son mètre soixante, et le sourire qu'elle affichait jusqu'aux oreilles a fait fondre la remarque déplacée qui allait sortir de ma stupide bouche.
— Mon ange ! (Elle m'appelait toujours comme ça, moi qui étais pourtant tout sauf un ange.) J'ai rencontré Lucien en rentrant du boulot. Il voulait une petite pièce pour aller boire quelque chose de chaud mais je n'avais pas d’argent. Alors je l'ai ramené à la maison.
Et le brave Lucien, la barbe tout emmêlée, lui a fait un grand sourire édenté.
— Tu as bien fait, mon cœur. Bonjour Lucien ! Vous prendrez bien une douche aussi ?
Elle avait le don de faire ressortir le meilleur des personnes autour d'elle. Un simple regard d’elle et on était comme possédé par son charme innocent. Albert Camus a dit : « La vraie générosité envers l'avenir consiste à tout donner au présent » ; Alix en avait fait sa devise.
Ce jour-là, Lucien est reparti de chez nous sentant le savon, rasé et rhabillé de vêtements que je ne portais plus. Et j'en ai été ravi.

Je sais, docteur, que vous allez avoir du mal à me lire. Les larmes dévorent un peu l’encre et le papier gondole. Je vous prie de m’excuser.

J'étais son ange. Elle était le cœur de mon univers.
Avant de la connaître je n'étais rien.
Enlevé à la garde de mes parents, alors que j’avais huit ans, je ne les ai jamais revus. Ils n'ont même pas essayé de me récupérer, trop occupés qu'ils étaient à se défoncer en permanence. J'ai erré de foyer d'accueil en foyer d'accueil jusqu'à ma majorité. Et je suis vite devenu ce qu'on appelle un petit délinquant. Bagarres, dégradations publiques… Je n’accordais ma confiance à personne et on me le rendait bien.