Mets-moi en pièce

Joanne Richoux

Description

Julianne? La parfaite étudiante paumée, jeune femme intelligente et sensible qui se noie dans une époque où tous les excès sont à portée de main. La relation Julianne-Étienne? Oh, c’est simple, elle est amoureuse, désespérément, pathétiquement, alors que lui n’est qu’absence, instabilité et jeux inconséquents. Alors en attendant, Julianne trinque, dans tous les sens du terme. Tutoie les abîmes de la désolation. S’oublie dans quelque relation superficielle ou quelques notes de musique. Et puis soudain, quand Étienne se déclare, c’est l’éclaircie, la vie qui reprend sens. Julianne vivante. Enfin, avant de trinquer à nouveau quand son amant ami retrouve son comportement versatile. Je suis le journal de Julianne et voici ses confessions. Amour à doubles tranchants, alcool et autodestruction pour une œuvre qui sonde une âme féminine à la dérive face à un homme insaisissable. Un roman aux éclats tantôt lumineux, tantôt ténébreux, vertiges et descentes des montagnes russes et dont Joanne R. fait le lieu d’un étrange jeu de manipulation. En somme, un anti roman à l’eau de rose incisif et déroutant pour lecteurs revenus des douceurs romantiques.

Informations

• Publié par: publibook
• Date de parution: 22 mars 2012
• Nombre de lectures: 2 207
• EAN13: 9782748380590
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Mets-moi en pièce

Joanne Richoux Mets-moi en pièce

Publibook

Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : [phone] IDDN.FR.010.0117010.000.R.P.2011.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2012

Janvier Désastre scolaire, alcoolisme nerveux, célibat chronici- sé. La putain malfaisante a testé pour vous l’auto sabotage. Et c’est fou comme en défiant toutes les limites du je- m’en-foutisme on réussit drôlement bien son échec. Je te parle de mes partiels là. Je sais c’est synthétique et dé- contextualisé mais j’ai perdu je crois le sens de la déblatération depuis que je suis trop impatiente pour être inspirée. De toute façon c’est un mauvais jour, de ceux où il ne s’agit plus d’espérer le bonheur mais de souhaiter aux autres le malheur, alternative qui harmoniserait plus ou moins les choses. Bonjour, je m’appelle Julianne, j’ai 20 ans et je fais la gueule. En plus, je suis mal fringuée. Tu sais tout. T’en as de la chance, Journal. Au plaisir.

* Il convient certainement, Journal, de commencer par le point le plus crucial et récurrent de mon existence. Évi- demment, ça concerne un garçon, mais il se peut que notre histoire à nous soit moins commune que les autres. Hmm, je me surprends à sourire, même cette prétention-là est populaire. « Les contraires s’attirent. » Un peu débile mais pas ab- surde. Comment expliquer sinon que l’excessive au cœur en bandoulière et l’autiste destructeur auto-formaté s’entendent aussi bien ? Enfin non, il n’est pas tout à fait comme cela, ni moi d’ailleurs. Et on ne s’entend ni bien ni mal parce qu’il n’est pas certain qu’on s’écoute au fond. Étienne il est

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cultivé, drôle, à l’aise et terriblement réfléchi. Mais Étienne il est aussi méfiant, distant et il lui arrive d’avoir envie d’être responsable de l’éradication de tout huma- noïde, y compris celui qu’il considère comme le plus dangereux, lui-même. Un gros inadapté social relou en résumé. Pourtant c’est lui. Avec moi il est maladroit et sincère, je crois que je suis la seule, et j’espère bien dans la mesure où je prends cela pour sa preuve d’attachement. Non mais tu ne te rends certainement pas compte de ce que cela représente. Il m’offre sa vulnérabilité à peine voilée et en échange il a droit à ma patience, ma souplesse et un truc désintéressé et tendre que je ne parviens pas à expliquer. Je crois que dans ce cas les gens parlent d’amour, mais le mot est si vul- gaire, et inapproprié aussi… Parce qu’il est nécessaire de préciser que si je pouvais, Étienne je le tuerais. Il y a des moments et des souvenirs qui font que je le déteste. J’imagine que c’est souvent ainsi quand on a connu un garçon avant qu’il ait des poils et une grosse voix. Mais même là je le préfère au reste du monde. Si je prenais tout ce qui vient de moi et va à lui et que je le redistribuais à mon entourage, je serais probablement une sorte de bisou- nours paroxystique. En fait, y’en a que pour sa gueule, et ça me plaît bien ainsi. Allez d’accord j’arrête, même mon Bic se fout de moi parce qu’il me trouve mièvre. Il n’empêche que c’est ma croquette. J’ignore ce qu’il se passe vraiment dans sa tête, mais j’aime quand il m’y invite, même s’il y a du plastique sur les meubles et une odeur foudroyante de javel, j’y pas- serai des heures.

* Un amphi mec. C’est la deuxième année que je passe à la fac mais je ne me lasserai jamais d’accorder toute mon attention aux choses latentes plutôt qu’au prof. De la fille qui fait tourner son stylo sur son pouce (j’ai jamais réussi)

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