Un ange pour diner
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Description

Un ange pour diner Sophie-Anne marchait sur le trottoir, revenant de l'école pour le diner. L'air était frais, ce qui était plutôt normal pour une journée de décembre. Les arbres gigantesques qui bordaient le trottoir semblaient lui offrir la protection, telle une rangée de soldats gardant le passage d'une reine. C'était un vieux quartier de la ville. Les immeubles dataient de l'époque de la guerre. La plupart revêtus de briques rouges et des balcons de fer forgé, inspiraient aux passants le calme et l'assurance d'avoir plusieurs hivers. Elle allait, comme à tous les midis, partager son repas avec son amie, Gabrielle. Celle-ci, s'était entichée de Sophie-Anne il y a de cela près de 3 mois : Lorsqu'elle revenait du dépanneur du coin, elle avait remarqué Sophie-Anne assise dans les marche de l'escalier du vieux nettoyeur, barricadé il y a longtemps à cause d'un incendie. La petite fille pleurait et elle s'était arrêtée pour lui demander ce qui n'allait pas. Elle était toute mignonne, avec ses cheveux tressés de chaque côté, une petite chemise à carreaux bleus et blancs, une petite jupe d'écolière noire et des chaussures bleues. Elle lui raconta qu'elle avait perdu son petit chat et qu'elle éprouvait tellement de chagrin qu'elle ne pouvait s'arrêter de pleurer. Après une longue discussion, elle réussit à la consoler. Depuis ce temps, à chaque midi, elles se rejoignaient pour partager le dîner ensemble.

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Publié le 30 mars 2013
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Licence : Tous droits réservés
Langue Français

Extrait

Un ange pour diner
Sophie-Anne marchait sur le trottoir, revenant de l'école pour le diner. L'air était frais, ce qui était plutôt normal pour une journée de décembre. Les arbres gigantesques qui bordaient le trottoir semblaient lui offrir la protection, telle une rangée de soldats gardant le passage d'une reine.
C'était un vieux quartier de la ville. Les immeubles dataient de l'époque de la guerre. La plupart revêtus de briques rouges et des balcons de fer forgé, inspiraient aux passants le calme et l'assurance d'avoir plusieurs hivers.
Elle allait, comme à tous les midis, partager son repas avec son amie, Gabrielle. Celle-ci, s'était entichée de Sophie-Anne il y a de cela près de 3 mois : Lorsqu'elle revenait du dépanneur du coin, elle avait remarqué Sophie-Anne assise dans les marche de l'escalier du vieux nettoyeur, barricadé il y a longtemps à cause d'un incendie.La petite fille pleurait et elle s'était arrêtée pour lui demander ce qui n'allait pas. Elle était toute mignonne, avec ses cheveux tressés de chaque côté, une petite chemise à carreaux bleus et blancs, une petite jupe d'écolière noire et des chaussures bleues.Elle lui raconta qu'elle avait perdu son petit chat et qu'elle éprouvait tellement de chagrin qu'elle ne pouvait s'arrêter de pleurer. Après une longue discussion, elle réussit à la consoler. Depuis ce temps, à chaque midi, elles se rejoignaient pour partager le dîner ensemble.
Cela faisait l'affaire de Gabrielle, qui n'avait plus souvent qu'autrement pasde quoi manger. Sophie-Anne partageait avec elle. Elle apportait toujours un peu plus, prétextant qu'elle donnait une partie de son repas à une amie à son école. Gabrielle vivait en fait dans la rue, elle était une prostituée depuis presque 12 ans.Les nouveaux règlements municipaux votés par la nouvelle administration municipaleavaient forcé les prostituées du centre ville à aller exercer leur métier dans ce quartier tranquille de la ville, afin de soi-disant "nettoyer" l'endroit pour satisfaire l'industrie touristique.
Gabrielle était bien contente de voir Sophie-Anne régulièrement, cela lui rappelait à chaque jourque la vie valait la peine d'être vécue. Cela lui donnait de l'espoir. Elle lui rappelait qu'à son âge, elle-même avait toute la vie devant elle, cela la faisait rêver. Sophie-Anne s'en retourna à l'école et Gabrielle se replongea dans sa sombre réalité.
Robert résidait à deux pas de l'épicerie du coin. Il sortit pour aller y faire une course. En passant devant la ruelle, tout près de chez lui, il entendit un gémissement. Il s'arrêta un moment, puis, ne pouvant distinguer quoi que ce soit dans le noir, poursuivit sa route vers l'épicerie. Quelques minutes plus tard, il revint chez lui, deux sacs à la main. Il entendit à nouveau des bruits provenant de la noirceur de la ruelle, mais cette fois-ci bien plus perceptibles. Un frisson lui parcourut le corps. L'être humain a une étrange habileté à pressentir le danger.Il s'approcha doucement. Et plus il s'avançait plus il distinguaitune ombre, tapit dans un coin. Gabrielle était recroquevillée sur elle-même, comme un enfant. Elle avait le visage ensanglanté et plein d'ecchymoses. Son manteau gisait par terre tout près d'elle, elle frissonnait.Robert eut un mouvement de recul, surpris par ce qu'il voyait. Puis il se dit qu'il valait mieux appeler une ambulance ou la police. L'énervement l'empêchait de penser correctement, il ne savait que faire.
Gabrielle ouvrit les yeux. Flottant au dessus d’elle, des petites formes que sa vision floue ne permettait pas de distinguer. Un mobile pour enfant était accroché au dessus du lit. À mesure que sa vue s'habituait doucement à la lumière du jour, elle discernades poupéessur les tablettes d'une étagère sur sa gauche. Elle fit un geste pour remonter la couette dontelle était couverte. Sur sa droite elle distinguait des petits objets sur la commode et quelques photos. Elle ne voyait pas encore assez bien pour les discerner.La porte s'ouvrit et elle vit entrer un homme assez costaud, dans la quarantaine, aux cheveux court teintés de gris ici et là. Prise de panique, ses yeux s'ouvrirent, son corps se raidit, malgré sa douleur, prête à se défendre. Elle y était habituée.
- Bonjour, Je m'appelleRobert!
- Je vous ai trouvée dans la ruelle et je ne savais trop quoi faire, je vous ai ramenée chez moi.
Gabrielle affichait un air surpris, mais elle resta sur ses gardes. Tout son être lui dictait de s’enfui de toutes ses forces. Cependant quelque chose d'étrange la retenait. Elle se releva et s'assied sur le lit. Elle posa son regard sur les photos de la commode.Elle fut étonnée de voir une photo en particulier. Elle lui était familière.... Elle se leva avec peine,agrippa le cadre de la photo et l'approcha. Elle n'en revenait pas, c'était Sophie-Anne. Elle se tourna vers Robert qui pointa la photo du doigt et en disant ;
- Elle est jolie !? C'est Sophie-Anne, ma fille.
- Mais je la connais, je la vois tous les jours!" prononça Gabrielle, d'une voix hésitante.
- Tous les jours???Ma fille est décédée l'année dernière. Un chauffard ivre tournant le coin en trombe,la happa de plein fouet. La violence de l’impact la tua sur le coup, lui expliqua Robert.
-Vous la voyez tous les jours, vous dites???
Gabrielle ne dit plus un mot...
Écris par Daniel Bone
07 Octobre2010
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