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Description

Deux personnes, un hasard et une rencontre. C'est en quelque sorte le début d'une histoire, les prémices d'un scandale et d'une histoire d'amour.

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Publié le 11 février 2012
Nombre de lectures 113
Langue Français

Extrait

Un homme :
7 Heure. Le réveil sonne, sonne, sonne, et sonne encore. Ce n’est pas tout à fait une sonnerie
au sens ou l’on pourrait l’entendre, disons plutôt un braillement continu. Sonner est
malheureusement un verbe bien trop doux pour désigner le son qu’émet cet objet de mauvais
augure.
J’aurais du réellement installer une sonnerie informatique ou bureautique ressemblant au tintement
des cloches ou à la sirène d’un paquebot. Quand j’y pense j’aurais bien aimé être réveillé par le
timbre sucré de la voix d’une femme. Tout particulièrement celle nous indiquant quelle voie prendre
lorsque nous activons notre GPS. Une femme ayant le sens de l’orientation, quelle ironie.
Arrêtons donc ce fantasme matinal et revenons donc à notre sonnerie. Du moins par sonnerie je sous
entends les sons émis par cet animateur de radio dont j’oublis toujours le nom. Insupportables… Trop
de mots, de rires, de cris, un homme beuglant, braillant ou vociférant comme vous l’entendez vient
cogner à ma tête dés le matin. J’attends tout simplement que le bruit s’arrête. 7 Heure 05. Il cesse
enfin. 5 longues minutes pendant lesquelles je l’entends. 5 minutes qui peuvent être longues très
longues.
C’est souvent à cet instant que mes sens reprennent le dessus. Je ressens le froid qui m’entoure
marquant le contraste avec la douce chaleur de la nuit. Une tendre tiédeur marquée de transpiration.
Une nuit agitée, encore une. L’érection matinale entre en jeux, cette dernière du même ordre que le
fantasme montre mon humanité. Je suis un homme. Mon premier membre est en activité, je suis
vivant.
Tous les matins j’ouvre les yeux. Sur une fissure. Celle qui vous coupe un plafond en deux permettant
à l’humidité de s’insinuer chez vous. C’est une fissure préoccupante, vraiment. Il faudrait la combler,
je devrais le faire, je pense que je vais faire appel à quelqu’un… Je crois que tous les matins après la
même voix insupportable la même réflexion s’impose à moi comme une évidence. Une fissure… Une
fissure et une voix.
Généralement je replonge la tête dans l’oreiller en me disant que 5 minutes de plus ne me
retarderont pas. Je frotte mon visage contre le tissu essayant de retrouver la chaleur qui
m’envahissait quelques instants plus tôt.
Là à cet instant c’est le moment précis où mes souvenirs refont surface. Ma consciente toque tous les
matins me forçant à me concentrer et me remémorer. J’aperçois les courbes d’une bouteille de
whisky, celle d’une de vin blanc, du moins il me semble. Je crois discerner d’autres cadavres
abandonnés sur le bord du cadre de mon lit. Bien sûr le cendrier est plein et il règne une douce
odeur. Douce et enivrante, corsée et belliqueuse. Une odeur vous prenant à la gorge tel un agresseur.
Elle se fait violente. Dés le matin mes sens se trouvent pris au piège, ma conscience chuchote et me
pointe du doigt, un inconnu rit de moi. Une routine matinale.
C’est alors que je tends mes muscles, craque mes os, gratte ma peau, étire et chauffe mes membres…
Je m’étends regardant fixement ma fissure… Je suis une machine usée, mal huilée, en fin de course,
abandonnée de ses ouvriers, mais qui se dresse.
J’entends un son. Un son qui ne m’appartient pas, pas plus qu’à l’animateur qui s’est tu quelques
instants plus tôt. Le souvenir revient encore plus fort. Une femme. Une femme, de l’alcool, de la
fumée… Une matinée de débauché.
Sans jeter un regard à ma concubine d’un soir je lève les couvertures et émerge nu du lit. Une
machine usée… Oh miroir mon beau miroir renvoi moi mon image. Le corps est fripé, retombant sur
lui même, la peau est détendue, le ventre sort, les muscles tombent, les cheveux grisonnent, les rides
se forment, le regard est vide. Vide… Même mon sexe retombe à la vue de cette image. Dépité.
Nu dans mon salon ma première préoccupation est mes plantes. J’aime voir ces choses futiles grandir
sous mes doigts, les branches pousser tentant désespérément de toucher un idéal. Les feuilles se
dressant telles des index caressant leur rêve, leur utopie. Je les touche distraitement le regard vague
et lointain savourant cet instant. La solitude peut parfois tellement être agréable me permettant de
me concentrer sur mes préoccupations, d’agir à ma guise, d’être maitre de mes gestes pouvant me
diriger en toute liberté. Un endroit calme et reposant, un asile, un havre de paix comme certains
peuvent le dire. Ces moments me sont indispensables, me permettant de me retrouver après la
tempête dans laquelle je baigne. Une tempête que je pourrais vous décrire comme un tourbillon, un
tourbillon de volants me fouettant délicatement le visage, volants de femmes créatures que
j’affectionne particulièrement. Mon chat se blottit silencieusement entre mes jambes, se frottant
contre ma peau. Je n’ai pas d’enfants, un poids en moins. Comment pourrais-je avoir quelqu’un à ma
charge avec la vie que je mène ? Je suis déjà bien submergé par ma propre personne. Il m’arrive
parfois d’imaginer des situations où je jouerais le rôle de père. Imaginons par un temps de pluie
l’homme que je suis attendant devant une école la sortie fracassante de ma progéniture. Me pressant
contre la cohue de parents attendant frénétiquement ou pestant l’enfant désiré qui se fait attendre.
Un florilège de fleurs ouvertes, multicolores abritant cette marée soudée, stagnant dans le même
but, collés les uns contre les autres, s’écartant devant les élèves surexcités sortant précipitamment de
l’éducation nationale. Ces petits êtres fragiles et stupides que nous pourrions écraser tels des
parasites grouillant entre nos jambes pendant que nous tentons d’apercevoir ou de discerner les
traits de notre création. Je le dis, le clame, le cri, m’égosille, le chante même : JE SUIS UN HOMME
LIBRE ! Seulement dépendant de ma propre enveloppe corporelle indissociable de mon incontrôlable
conscience. Oui je suis un homme seul mais malgré tout accompagné. De sombres créatures
rencontrées au gré de mes allez venues
attendant désespérément un signe d’amour semblent
s’accrocher à mes bras, le lacérant de leurs ongles peints. Voilà la présentation bien pâle et sans vie
de ma personne, pour être exact voilà la personne que j’étais avant.
Tu sais Lucy, au moment où tu m’as rencontré je ressemblais à cela. La vie m’était déjà passée dessus
alors que tu n’en étais qu’aux prémices de la tienne. Tu as ouvert tes grands yeux sur ce corps, sur
moi. Il est rare de voir une personne au plus profond d’elle même, de rompre toute les barrières,
toutes les façades que nous nous imposons, tous ces faux semblants et ces paraîtres. Sincèrement je
ne sais ce que tu as vu à l’intérieur mais je sais tout simplement qu’il y avait quelque chose de
profond et de perçant dans ton regard…
Tu avais cette lumière qui m’avait quitté il y a bien longtemps, ce feux brulant qui te dévorait, cette
envie de donner à autrui ce que tu ne pouvais plus contenir en toi. Il fallait que tu laisses cette chose
se déverser, se rependre, sortir de ton corps, coulant le long de ton corps lui permettant ainsi de
s’insinuer dans les fissures de nos mauvaises constructions. Que ce feux brûlant nous prenne à la
gorge et nous embrasse avec force, transmettant ainsi toute la puissante qui était cristallisée en toi
depuis trop longtemps.
Je me suis toujours interrogé sur cette étincelle, la dirigeais tu vers tous ceux qui croisaient ta route
ou m’as tu fais un présent en orientant ce rayon vers moi ?
Ces yeux qui voyaient au plus profond de moi me troublaient. Je devais petit, frêle, timide, j’avais
honte, je cachais mon corps comme un enfant surpris ou pudique, tremblant face aux événements
qui pouvaient se produire. Je ne savais comment me comporter et l’homme viril que j’aurais du être
me semblait bien lointain. En effet tu ne connaissais rien de ma personne je suis souvent resté secret
et distant. Il est vrai aussi que tu ne me questionnais pas laissant ce vide tel qu’il était. Je peux te dire
maintenant qui je tentais de te protéger et je n’agissais en rien par honte ou dégout de ta personne.
Oh non mon dieu bien au contraire. Je suis tombé bien malgré moi sous le charme de la beauté de tes
courbes. Je tremblais sous tes caresses et l’amour que tu laissais irradier de toi, je perdais toute
puissance. Fougueuse et insouciante jeunesse que je retrouvais sur ton corps, ta peau lisse, sous ta
douceur. Tes cheveux que j’agrippais, ton cou que je mordais, tes seins que j’embrassais, cet
ensemble que je regardais… Ma routine était si différente, les femmes d’un soir ou d’une nuit se
levaient doucement pour prendre leurs vêtements éparpillés un peu partout dans mon appartement.
Cherchant leurs chaussures ou leurs sous vêtements. Elles s’habillaient rapidement, se coiffaient
encore plus rapidement en s’aidant de la vitre teintée de ma chambre. C’est après cet enchainement
qu’elles ouvraient délicatement la porte pour partir, me laissant utilisé dans les draps souillés. Je n’ai
que très peu connu l’amour d’une femme sans pour autant être seul un instant. Je courrais, je
n’arrêtais pas, mais …
Quelque chose me manquait, c’est un fait que je n’ai réalisé qu’en voyant tes yeux, à cet instant je
serais incapable d’expliquer précisément ce qui s’est passé mais le vide m’est apparu. Je me suis
retrouvé face à un caveau trop vide mais tout aussi trop plein de la mort d’un inconnu. Joli paradoxe
face au reflet de la mort. J’ai eu l’impression d’être devant une sépulture, les pieds sur le rebord de
d’une tombe prêt à tomber à l’intérieur et à être avalé par ces spectres. Ta lumière était pour moi
comme celle salvatrice sauvant une pauvre âme en détresse, seul au fond de mon puits une main
surgissant de nul part m’en avait sortit avec violence, j’étais de nouveau entré dans la puissance, la
clarté, la lumière et tes rayonnements.
Tu débordais de chaleur, ton corps brulant qui s’agitait sur moi, tes prunelles qui me perçaient, la
bestialité qui émanait de toi comme un animal se débattant pour vivre. Tu étais forte, plus grande
que n’importe qui et plutôt que de me le faire sentir tu me guidais vers cet inconnu.
Tu me soulevais
me déchirais, arrachais avec ta mâchoire cette enveloppe, tu la lacérais la transformant en
lambeaux qui retombaient lamentablement à nos pieds nus.
Ton visage se crispait sous l’effort que
tu développais mais étrangement un sourire maudit se développait lentement. Tu m’avais épinglé et
ne voulais plus me laisser divaguer à ma guise, bien loin d’en pâtir j’appréciais ces nouveaux
sentiments. Je t’agrippais grisé sous le plaisir de mes nouveaux ressentis, je renaissais sous tes doigts
que tu passais inlassablement sur ma peau. Ils bougeaient dans une course folle et indéfinie. Je ne
pouvais prédire le prochain endroit où tu m’attaquerais. Tu me remodelais, tu rebâtissais l’homme
que j’étais enlevant sa noirceur que tu m’arrachais. Tes mains plongeaient au plus profond de moi
même me retournant et me laissant seul sur le ventre, abandonné. Tu t’éloignais posant ainsi ta
vision sur ce corps sanglant, ta création non aboutit.
La première vague était passée, la seconde serait terrible du moins je le croyais. Tu t’es approchée
doucement, tel un animal à l’affut, tes muscles bougeant doucement en rythme sur ton corps svelte.
Je les voyais rouler et couler sous ta fine peau comme les anneaux d’une vipère. Ta bouche s’est
dirigée vers la mienne avec douceur mais je tremblais de succomber à l’étouffement ou qu’une chose
inconnue en sorte pour me sauter à la gorge. Bien au contraire. Un voile sucré et voluptueux s’est
alors posé sur ma personne. Elles étaient brûlantes me transperçant agréablement, l’amour en
transpirait et semblait s’évaporer ou partir en fumé autour de nous. Ces dernières me touchaient au
plus profond de moi même et c’est ainsi que tu me remis sur pied. Ta douceur était tranquille,
paisible comme une mer se calmant après la tempête, tu passais ta bouche sur chaque parcelle de
mon corps le redécouvrant avec bonheur et avidité. Tu me frôlais, tournais autour de moi,
t’approchais en te laissant désirer pour partir l’instant d’après dans un souffle glacial. Devant toi je
devenais humain, me brandissant face aux intempéries des événements qui faisaient rage autour de
nous. Je remontais doucement dans cette nouvelle armure que tu avais bâtit pour moi de tes propres
mains.
7h45. Tout vient de me revenir en mémoire. Cette nuit, notre rencontre, nos actes, ta donation, la
beauté de cette soirée. Tu me regardais encore fixement, tu ne pouvais dévier ton regard de ce but
que j’étais, ces yeux je pense me hanteront pour toujours. Nous étions face à face, paisibles, nous
guettant essayant de saisir l’autre. Le calme régnait d’une manière oppressante.
Lucy :
Lui. Tout simplement lui. La première fois où je l’ai aperçu j’ai remarqué un homme gris, trempé et
froid. Un homme se déplaçant dans la cohue, une barre noire remplaçant ses yeux. C’était un
personnage de fer, un pantin désarticulé qui avançait péniblement comme un automate ayant perdu
ce pour quoi il avait était créé. Le rire. Il ne riait plus depuis longtemps, le sourire, la joie étaient bien
loin, accablé par une pression invisible se mouvant avec lui. Il était suivi par un lent nuage qui
déversait son poison sur ses épaules fines. Sa façon d’avancer était étrange chaque pas qu’il faisait
semblaient s’enfoncer dans un sol spongieux. Il s’engluait jusqu’aux genoux, luttant pour continuer sa
route. Tu étais ainsi à mes yeux. Bien malgré moi je t’ai suivi et j’ai sonné à la porte que tu venais de
refermer. Nous avions juste échangé un long regard, ou plusieurs. Tu m’avais ouvert et j’ai cru à cet
instant que tu étais prêt. Prêt à changer. Pour détendre cette atmosphère pesante tu m’avais invité à
boire un verre et nous ressemblions à deux vieux amis venant de se retrouver et ne sachant quoi dire
après tant d’années écoulées. En réalité nous étions deux inconnus, le pur produit d’un hasard. Ni toi
ni moi n’avions peur, nous n’avions aucune idée de ce que la suite nous réservait, loin d’être confiants
nous savourions juste ce moment.
Au réveil j’ai posé mes yeux sur un homme complètement abasourdi, dérouté, n’ayant à mon avis
aucun souvenir de la veille. Tu avais peur, peur d’avoir commis une faute irréparable.
Bonjour Alan, au fait ne t’inquiète pas je suis majeure et vaccinée, lui ai je dis en souriant.
Oh… Non pas du tout je ne m’inquiétais pas pour ça et puis il me semble qu’hier soir tu étais plus que
consentante… Il m’adressa ces mots d’une seule traite, une phrase rapide qu’il se devait de dire et je
m’aperçu à cet instant que c’était la première fois que j’entendais sa voix outre les râles,
gémissements et cris de cette nuit.
On peut clairement établir qu’il n’était pas un apollon ni l’effigie sculpté dans du marbre d’un dieu
grec, bien au contraire. C’était un homme d’un certain âge sur lequel la vie était passée et avait
abusée de lui à moins que se ne soit le contraire. Son ventre avait du un peu forcir avec le temps, se
gonflant des gaz ingurgités par le biais de la boisson, de légères rides se dessinaient au contour des
joues, certains cheveux blancs commençaient à percer à travers sa chevelure noire, sa peau n’était
plus aussi élastique et de petites taches brunes apparaissaient sur l’ensemble de son corps. Son
visage lorsqu’il était détendu et non crispé donnait à voir une douce beauté, ses yeux noirs étaient
magnifiques et perçants. Ses épaules, son torse, ses mains, ses pieds et jambes, tous étaient fins.
J’aimais le voir s’agiter en cherchant ses vêtements éparpillés au travers de son appartement, j’aimais
je voir bougonner au réveil, arroser ses plantes perdu dans ses pensées. Voilà tout simplement
comment se déroula ma première rencontre avec cet homme.
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