Cent jours au front en 1915
170 pages
Français

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Cent jours au front en 1915 , livre ebook

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170 pages
Français

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Description

La Première Guerre mondiale est déclarée depuis 4 mois quand Armand Truel, 18 ans, quitte son village du Lot pour rejoindre Montpellier. Instruit pour devenir sapeur-pompier du génie, il rejoint le front de Champagne en avril 1915. Pendant 100 jours, il creuse des galeries, met à feu des fourneaux de mine et aménage les entonnoirs causés par des explosions. C'est ce récit, reconstitué à partir d'éléments de mémoire familiale et de très nombreux documents d'archive, qui est ici proposé.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2011
Nombre de lectures 60
EAN13 9782296467088
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

CENT JOURS AU FRONT
EN 1915

Un sapeur du Quercy
dans les tranchées de Champagne
Mémoires du XX e siècle

Déjà parus

Michel FRATISSIER, Jean Moulin ou la Fabrique d’un héros , 2011.
Joseph PRUDHON, Journal d’un soldat, 1914-1918. Recueil des misères de la Grande Guerre , 2010.
Arlette LIPSZYC-ATTALI, En quête de mon père , 2010.
Roland GAILLON, L’étoile et la croix , De l’enfant juif traqué à l’adulte chrétien militant , 2010.
Jean GAVARD, Une jeunesse confisquée, 1940 – 1945 , 2007.
Lloyd HULSE, Le bon endroit : mémoires de guerre d’un soldat américain (1918-1919), 2007.
Nathalie PHILIPPE, Vie quotidienne en France occupée : journaux de Maurice Delmotte (1914-1918) , 2007.
Paul GUILLAUMAT, Correspondance de guerre du Général Guillaumat , 2006.
Emmanuel HANDRICH, La résistance… pourquoi ? , 2006.
Norbert BEL ANGE, Quand Vichy internait ses soldats juifs d’Algérie (Bedeau, sud oranais, 1941-1943) , 2005.
Annie et Jacques QUEYREL, Un poilu raconte …, 2005.
Michel FAUQUIER, Itinéraire d’un jeune résistant français : 1942-1945 , 2005
Robert VERDIER, Mémoires , 2005.
R. COUPECHOUX, La nuit des Walpurgis. Avoir vingt ans à Langenstein , 2004.
Groupe Saint-Maurien Contre l’Oubli, Les orphelins de la Varenne, 1941-1944 , 2004.
Michel WASSERMAN, Le dernier potlatch, les indiens du Canada, Colombie Britannique, 1921. 2004.
Siegmund GINGOLD, Mémoires d’un indésirable. Juif, communiste et résistant. Un siècle d’errance et de combat , 2004.
Michel RIBON, Le passage à niveau , 2004.
Pierre SAINT MACARY, Mauthausen : percer l’oubli , 2004.
Marie-France BIED-CHARRETON, Usine de femmes, Récit , 2003.
Dominique Camusso


CENT JOURS AU FRONT
EN 1915

Un sapeur du Quercy
dans les tranchées de Champagne
Du même auteur aux éditions L’Harmattan

Développement cognitif et entreprise , 1996
L’adaptabilité, un défi pour l’entreprise , 2001
Les plans de la formation , 2007


Retrouvez l’auteur et les compléments à ce livre sur le site
www.camusso.fr


© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-55472-6
EAN : 9782296554726

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Quand un soldat pleure, la vérité n’est pas de
le consoler, c’est de le réveiller de ses larmes

Albert Londres (1914)
Introduction
Nous sommes au milieu des années 70. Ce sont les vacances de Pâques que je passe, comme d’habitude, à Compertrix dans la banlieue de Châlons-sur-Marne. Cette année est un peu particulière, c’est la dernière fois que je viens ici. Cet été, mes grands-parents repartiront dans leur département de naissance, le Lot.
Un matin, mon grand-père m’annonce que nous allons nous promener tous les deux. D’habitude c’est en famille que nous allons passer l’après-midi dans les petits bois. Nous allons, me dit-il, là où il a été blessé pendant la guerre de 14. En route donc dans la Taunus 20M avec boîte automatique qui lui permet de faire le taxi malgré sa jambe handicapée.
A partir de là le souvenir qui me reste est curieux. Nous roulons un certain temps, qui me paraît un peu long, sur une longue route très droite ; puis il s’arrête pour me montrer un monument avec une liste de noms sans fin ; puis un cimetière avec des croix là aussi en nombre incalculable ; des chemins fermés par des barrières ; des panneaux indicateurs pour des villages dont il est dit qu’ils n’existent plus.
J’ai un peu plus de dix ans et je ne comprends pas très bien. Je ressens que ça doit être important mais, depuis le départ de Compertrix, Pépère ne m’a plus dit un mot.
Nous continuons ce voyage que le silence rend immensément long et lent.
Peut-être m’a-t-il parlé mais je n’ai rien entendu. Je ne comprendrai que des dizaines d’années plus tard que son silence m’a transmis l’indicible.
C’est en souvenir de cette journée et de ce grand-père décédé le jour de Noël 1984 que j’ai décidé d’entreprendre le récit de cette période qu’il a tenté d’évoquer avec moi.
Raconter d’accord mais raconter quoi. Hormis un livret militaire récupéré après sa mort, aucun récit, aucun matériau pour fonder ce travail. Pas plus de lettres écrites à sa famille. Certainement y en a-t-il eu. J’en ai trouvé deux, il devait en exister d’autres. Si elles étaient encore là à ce moment, elles ont dû disparaître avec la maison de ses parents lorsque, durant la guerre suivante, une division allemande, sentant la fin du conflit venue, mit le feu à la totalité des maisons du village.
Restaient donc les documents et les archives militaires. Longtemps je suis resté avec pour seules données : 2 e régiment de génie, compagnie 16/3 et une réponse du service historique de la Défense : « Nous possédons bien le Journal de Marche et des Opérations de la compagnie sus-citée, mais la consultation en est malheureusement actuellement impossible… ». Puis un jour je compris la raison de cette indisponibilité, tout avait été numérisé et était désormais disponible sur internet.
A partir de là la matière était disponible. Et quelle matière, des dizaines de recueil, des milliers de pages. Hasard et bonheur du chercheur, les documents qui m’intéressaient étaient complets, détaillés, précis.
Maintenant il fallait trouver une forme à donner à ce récit. Ma première intention a été de tenter de rédiger le journal personnel qu’il n’avait pas tenu. Ce choix aurait nécessité de recourir à une forme romancée qui m’a posé deux problèmes. Tout d’abord des fictions seraient venues combler quelques faits manquants. Ceci dans un contexte où les documents de base sont quasiment exhaustifs, quelques inventions parsemées dans un ensemble de réalités auraient fait porter le doute sur la véracité de l’ensemble. Ensuite il m’aurait fallu, pour mettre les faits en relief, attribuer des sentiments à mon grand-père alors qu’il n’avait, me semble-t-il, pas été capable d’en exprimer un seul qui me mette sur la voie. Le contresens risquait d’être total.
J’ai donc opté pour la forme que le lecteur trouvera dans les pages qui suivent. Celle d’un récit, au ras des événements, tentant de se rapprocher de la manière dont les événements étaient vécus par un sapeur de 19 ans. Si la guerre à laquelle il participe est mondiale, son engagement est lui extrêmement local : un kilomètre à droite, un kilomètre à gauche, tout au mieux ; quatre à cinq kilomètres en arrière pour rejoindre le campement. Les attaques n’existent que pour elles-mêmes. Le plan d’ensemble qu’elles dessinent échappe au soldat qui y participe. Les événements n’ont pour profondeur temporelle que celle que leur donne une information sur le projet d’un assaut ou d’une explosion de mine. Quelques heures, quelques jours tout au plus.
C’est donc le récit de cent jours passés à creuser la craie champenoise au printemps 1915 qui est reconstitué ici.
Ce travail ne constitue pas un « devoir de mémoire », qui sous-entendrait la conformation à une exigence qui me serait extérieure, mais un « vouloir de mémoire », parfaitement volontaire et personnel, en souvenir de ce qu’a vécu mon grand-père et qu’il n’a pas su me dire.
Armand, Auguste Truel, bientôt 19 ans, né le 6 décembre 1895 à Terrou, département du Lot, canton de Latronquière.

Taille : 1m79 ;

cheveux : châtains foncé ;

yeux : marrons foncés ;

front : moyen ;

nez : rectiligne sinueux ;

visage : plein et long.

Fils de Cyprien Truel et de Justine Magot

Exerçant la profession de charron.
A Terrou
Lorsqu’il est appelé pour son incorporation en décembre 1914, Armand Truel, habite Terrou, un gros bourg du Ségala. Il y travaille avec son père et ses frères dans l’atelier familial. On y transforme le bois, le fer et l’électricité. Son père, Cyprien, y réalise des semelles de galoches, des charrettes et la ferronnerie qui va avec. On y ferre aussi les chevaux. Pour les besoins de l’atelier une usine électrique a été construite en bas du champ, en contrebas de la maison, pour profiter de l’énergie du ruisseau. L’atelier occupe tout le sous-sol de la grande maison du bord de la route. Dans le reste de la maison, Justine, la mère, tient une épicerie. Elle y accueille aussi des personnes de passage dans la salle qui sert de restaurant et, si l’on so

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