Esclavage, diaspora africaine et communauté noires du Maroc
259 pages
Français

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Esclavage, diaspora africaine et communauté noires du Maroc , livre ebook

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Description

Ce livre s'articule autour de trois formes d'outrage qu'ont subies au cours des siècles les populations d'Afrique subsaharienne: la traite négrière vers l'Amérique; la négation des droits humains qu'ont été l'institutionnalisation de cette traite par les Codes Noirs européens et sa légitimation par certains philosophes des Lumières; la déportation au Nord du Sahara des ancêtres des communautés noires actuellement présentes en Afrique du Nord. cecia mène l'auteur à étudier les silences entretenus par ces philosophes sur l'esclavage outre-atlantique et ses effets sur les descendants d'esclaves, le rite de possession et la transe emblématique de la spiritualité des communautés afro-marocaines (Gnawa).

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2005
Nombre de lectures 190
EAN13 9782336264790
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Du même auteur
Chez le même éditeur :
Edmond Amran El Maleh. Cheminements d’une écriture (L’Harmattan, 1997).
Négritudes du Maroc et du Maghreb (Servitude , cultures à possession et transthérapie), préface de Georges Lapassade, Paris, L’Harmattan, 2001.
Le souci de l’Autre , Paris, L’Harmattan, 2005.
Chez d’autres éditeurs :
Essai sur la raison planétaire , Publications de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines, Marrakech, 1990.
Sous la direction du même auteur
Écrivains marocains de langue française, revue Nouvelles du Sud, n° 11, Paris, éd. Silex, Mai / Juin / Juillet 1989.
Le croisement des cultures : Monde Arabe / États-Unis d’Amérique (avec Myriem Cooke), Marrakech, Publications de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, Université Cadi Ayyad, 1994.
En collaboration
Voix tunisiennes de l’errance, Palermo, Palumbo & C. Editore S.p.A., 1995.
L’Imaginaire méditerranéen, Paris, Maisonneuve et Larose, 2000.
Esclavage, diaspora africaine et communauté noires du Maroc

Bouazza Benachir
http://www.librairieharmattan.com harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2005
9782747591638
EAN : 9782747591638
Pour Laïla Pani, Benachir Benachir, Louis Sala-Molins, Georges Lapassade et Jean-François Robinet.
Sommaire
Du même auteur Page de titre Page de Copyright Dedicace LETTRE-PRÉFACE - Beauté du métissage La noirceur de l’extase (Préliminaires) Première Partie - SAISON AUX PAYS DE CANAAN
I. - VOMITO NEGRO OU LA GEOPHILOSOPHIE DU DROIT REVISITEE II. - CARTOGRAPHIES AFRICAINES ET DIASPORIQUES PLANETAIRES
Deuxième Partie - SOUS LA TRANSE, LE CARNAVAL FANTÔME DU MAROC EN NOIR ET BLANC
I. - LA BOUCLE DU NIGER AU MAROC II. - DE FREUD À PRÉ-FREUD. Sur la médiumnité dissociative afro-marocaine
CONCLUSION GENERALE BIBLIOGRAPHIE
LETTRE-PRÉFACE
Beauté du métissage
Acceptez, cher Bouazza Benachir, qu’ainsi soit titrée une lettre que je serais heureux de voir jointe, en guise de préface, à votre étude aussi érudite que passionnée sur les négritudes, les confréries et les arts d’Afrique subsaharienne au Maghreb et au Maroc en particulier.
Ce faisant, je rends également un allusif hommage à un de nos amis communs, Guy Hocquenghem qui, il y a quelque vingt-cinq ans écrivit une Beauté du métis célébrant ces heureux mélanges d’individus et de cultures qui sont la vie des peuples et des civilisations.
À ces rencontres, à ces syncrétismes, à cette fusion du singulier et de l’universel, mieux : à cette constitution, de nos jours, d’une universalité nouvelle et non uniformisante, vous avez consacré vos études et votre œuvre, depuis déjà de longues années. Depuis, exactement, cette Université de Vincennes où vous avez directement suivi la leçon de maîtres comme François Châtelet, Michel Foucault, Gilles Deleuze, sans compter Félix Guattari, aujourd’hui physiquement disparus mais dont la gloire ne cesse de se répandre et de s’accroître. Parmi ces enseignants vincennois, c’est encore de Georges Lapassade que vous vous recommandez ici, survivant (presque le seul) d’une vieille garde dont vous vous faites l’héritier et l’inventif prolongateur.
Oui, je retrouve bien cet « esprit de Vincennes », dans la passion qui anime votre écriture et qui, sans explicitement rechercher une actualité à tout prix, touche au plus brûlant de nos préoccupations présentes : les rapports entre ces « mondes » que l’on désigne par numéros d’ordre (tiers, quart...) et que l’on se plaît surtout à présenter, à imaginer – une fiction qui satisfait à tous les chauvinismes – comme antagonistes et exclusifs les uns des autres.
Tout au contraire, les rencontres que vous décrivez et pensez ne ménagent que des accords. Suivant leur ligne, dans leur mouvement, on songe à « l’invention de ces sociétés nouvelles » dont rêvait l’anthropologue Georges Balandier. On imagine d’autres rendez-vous de l’histoire que ceux qui ont eu lieu dans les heurts et dans le sang. Rendez-vous pacifiques et ralliants, d’autant plus urgents qu’ils n’ont justement pas eu lieu, tout en étant dans l’ordre des possibles, des « compossibles » comme disait Leibniz, et nécessaires aussi bien au plan du désir qu’à celui de la raison.
En branchement, en greffe sur nos préoccupations et attentes actuelles , disais-je, est votre propos. Mais j’entends bien par-là une actualité non « journalistique » ni « médiatique » ; non, intempestive ou, si l’on peut dire, en osant l’oxymoron, « inactuelle » au sens que Nietzsche a imprimé décisivement à ce mot.
Vous travaillez dans l’inactuel ( unzeitgemässe ) et c’est ce qui vous fait accorder tant d’intérêt, donner tant de poids, à des faits, à des conjonctions, à des événements passés inaperçus ou presque, négligés ou minimisés par bien des anthropologues plus attentifs à la « grande » Histoire politique des relations entre Etats qu’à la vie quotidienne des peuples. Cette inactualité est celle des phénomènes que l’on nomme « marginaux », de scènes qui se déroulent dans l’ombre des projecteurs, dans les coulisses d’une histoire et d’une politique « majeures » et qui, placés tout à coup sous la lumière d’un autre mode de recherche, ressortent avec un saisissant relief, une éblouissante évidence, et permettent de réorganiser le tout.
À Deleuze, à Guattari, vous avez emprunté cette idée combien convaincante que c’est du côté du « mineur » qu’il faut chercher ce qui importe et qui indique vraiment une orientation pour l’avenir. Du côté du mineur ou dit tel, en histoire comme en art, en poésie, en musique, se trace la ligne des inventions et des devenirs ; c’est-à-dire de ce qui arrive et doit arriver. En un autre langage, avec Charles Fourier, cette fois, je dirais que c’est de ce côté, qui est aussi celui des énergies constantes, incoercibles, des « forces », le côté du « mouvement passionnel » que se trouvent Les Destinées .
Destinée : une « destination de l’homme » (sa Bestimmung , pour parler avec Fichte) qui n’est certainement pas dans une Civilisation « occidentale » dont la Terre périt et dont nous mourrons, mais dans un pluralisme culturel et ethnique conduisant à une grande « Harmonie » de l’Univers. Ce pluralisme, cette multiplicité dans un universel ou un « être univoque », cette polyphonie musicale se composent tout aussi bien de dissonances que d’accords ; car, même, des accords trop parfaits, réduits à autant d’identités mornes, annonceraient la pétrification et la mort du Tout.
C’est là ce que je lis, cher ami, dans votre livre ; j’allais écrire : dans votre musique, dans votre poème, car il est des passages qui emportent le lecteur avec leur souffle enflammé ; comme cette évocation de « la beauté noire » ou celle de la puissance des rythmes africo-marocains, dont l’éclat et l’incandescence prolongent miraculeusement le Verbe qu’ils scandent.
Et, puisque j’en viens à cette dernière expression d’africo-marocain – et laissant au lecteur le soin de la découverte des applications et des détails qu’une préface n’a ni à anticiper, ni à commenter – j’insisterai seulement, pour conclure ma missive, sur sa signification que je crois essentielle, pivotale (un terme cher à Fourier qui abonde en néologismes suggestifs). Oui, la compénétration de l’Afrique noire et du Maroc, directement intuitionnée, rendue sensible, sensuellement audible et visible, charnelle, dans la musique et les rites magiques ou thérapeutiques, est bien l’un des pivots de votre étude. Ce pivot est, sans doute, celui d’une « machine de désir », pour parler, comme vous aimez le faire, avec Guattari et Deleuze ; mais c’est également celui d’une boussole nous orientant vers l’avenir.
« Nous », les Européens qui, à l’occasion, comme au cours de récentes rencontres autour d’Averroès, aimons à concevoir, à anticiper une alliance européenne et maghrébine ; ce qu’on ne saurait que souhaiter et célébrer, bien entendu. Mais peut-être faut-il aller plus loin et tourner notre boussole vers ailleurs (qui serait « un Ailleurs »). Car, une union européo-maghrébine risque, encore, de n’être qu’un avatar de cet européocentrisme

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