Florent l artiflot
210 pages
Français

Florent l'artiflot , livre ebook

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210 pages
Français

Description

L'auteur romance ici, à partir de ses carnets retrouvés, la guerre de son grand-père. Il bâtit une histoire de terre et de sang, mais aussi de vie et d'amour. Ce n'est pas un plaidoyer contre la guerre, c'est l'histoire d'un homme qui a décidé de se battre pour ne pas devenir allemand, qui a envie de gagner la guerre pour enfin pouvoir se marier et fonder une famille. Une balade ethnographique dans la Grande Guerre...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2014
Nombre de lectures 4
EAN13 9782336359786
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Bertrand Arbogast
Florent l’artiflot
Florent Grilleau, né en 1885 à Varrains (Maine-et-Loire), est
mobilisé le 4 août 1914 en tant que réserviste. Il est affecté au
e e e266 régiment d’infanterie, il appartient au 6 bataillon de la 21
recompagnie. Il sert comme mitrailleur de 1 classe. Il quitte Tours Florentle 11 août 1914 et part avec ses camarades pour Laxou à côté
de Nancy. C’est le début de sa guerre, il ne sera rendu à la vie
civile que le 26 mars 1919. Pendant toute cette campagne, il a
écrit dans des carnets, comme beaucoup d’autres soldats, sa vie l’artiflot
au jour le jour. L’auteur de ce livre est le petit-fils de Florent.
Il a lu et relu ces notes manuscrites de guerre, souvent sèches,
brèves, elliptiques, mais aussi parfois très détaillées, poétiques,
dramatiques, émouvantes. Avec ce matériau brut, le descendant
de poilu a voulu romancer la guerre de son grand-père. Il a bâti
une histoire de terre et de sang, mais aussi de vie et d’amour.
Sans éviter la guerre de tranchées, les morts, les blessés, les
atrocités, les injustices, il s’est aussi attaché à décrire l’amitié,
l’amour des permissions, le rêve de jours meilleurs, l’énorme
envie que la paix revienne. Ce n’est pas un plaidoyer contre la
guerre, c’est juste l’histoire d’un homme qui a décidé de se battre
pour ne pas devenir allemand, qui a surtout envie de gagner la
guerre pour enfin pouvoir se marier et fonder une famille. Une
balade ethnographique dans la Grande Guerre…
Bertrand Arbogast, 62 ans, est journaliste retraité. Il est aussi écrivain
et c’est son quatrième livre chez L’Harmattan dans la collection
« Ethnographiques ». Il se consacre aujourd’hui principalement à
l’écriture et à sa commune de Saint-Denis-les-Ponts, tout à côté de
Châteaudun, dont il est adjoint au maire. Après avoir évoqué la guerre
de 39-45 dans La Tondue, il se lance cette fois dans la Grande Guerre
sur les traces de son grand-père Florent.
Photographie de couverture : Florent Grilleau est à gauche sur la photo.
ETHNOGRAPHIQUES
ISBN : 978-2-343-04634-1
20 €
ETHNOGRAPHIQUES
Florent l’artiflot Bertrand Arbogast







Florent l’artiflot














Ethnographiques
Collection dirigée par Pascal LE REST

Ethnographiques veut entraîner l’œil du lecteur aux couleurs de
la vie, celle des quartiers et des villes, des continents et des îles,
des hommes et des femmes, des jeunes et des vieux, des blancs
et des noirs. Saisir le monde et le restituer en photographies
instantanées, de façon sensible et chaude, proche et humaine,
tout en préservant la qualité des références, des méthodes de
traitement de l’information et des techniques d’approche est
notre signe et notre ambition.
Déjà parus
Muriel SANTORO, Mon voisin de maíz. Voyage au Guatemala
au cœur de la culture maya, 2010.
Bertrand ARBOGAST, Voyage initiatique d’un adolescent…
Lancelot et le vieux, 2009.
Mohamed DARDOUR, Corps et espace chez les jeunes
français musulman. Socioanthropologie des rapports de genre,
2008.
Jacques HUGUENIN, La révolte des « vieilles » : Les
Panthères Grises toutes griffes dehors, 2003.
Pascal LE REST, Des Rives du sexe, 2003.
Bertrand Arbogast





Florent l’artiflot




































































Du même auteur chez L’Harmattan

Voyage initiatique d’un adolescent… Lancelot et le vieux, 2009
La tondue… Un amour de jeunesse franco-allemand, 2010
Ethnographie d’un village si ordinaire, 2012


















































































































































© L’Harmattan, 2014
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-343-04634-1
EAN : 9782343046341





Pour mon petit-fils Ulysse,
e5 génération de Florent.


Préambule


J’ai 75 ans aujourd’hui et je me sens vieux. Je n’ai
jamais prêté grande attention à mes anniversaires. Chez
moi, on ne les fêtait pas. Une grande partie de ma jeunesse
a été bouffée par la guerre, ensuite il y a eu le travail,
passionnant le travail, de tonnelier je suis devenu
distillateur, puis vigneron, enfin directeur d’une grande
maison de vins. A part la guerre, tout ça est passé très vite.
Maintenant tout va très lentement, mon vieux corps réagit
de moins en moins bien. J’ai du mal à me lever, à
m’asseoir, à marcher. Ma vieille Rose m’aide à me laver, à
me raser, à m’habiller, me lace mes chaussures, sans elle
je serais un vieillard impotent. Après ces guerres
interminables, du Maroc à la Lorraine, mais si riches en
aventures, après cette carrière professionnelle variée et
réussie, de Strasbourg à Vouvray en passant par la
Belgique, je n’ai plus rien à faire, plus rien à vivre et donc
plus envie de vivre. Ce n’est pas la première fois que j’ai
le cafard ces dernières années, mais cette fois c’est plus
fort. Je sens mes forces décliner et je pense qu’il est temps
d’arrêter tout ça. Mes médailles de guerre sont dans le
tiroir du secrétaire, je n’ai plus rien à prouver. Mes deux
épouses successives sont mortes très jeunes mais j’ai deux
filles en pleine santé, deux gendres qui ont réussi, des
petits-enfants prometteurs. Alors quoi de plus ? Dans ce
secrétaire où sont soigneusement rangées ma médaille
commémorative du Maroc, ma Croix de guerre, ma
Médaille Militaire, ma Médaille de la Victoire, il y a un
tiroir secret. J’y ai caché, après ma démobilisation, un
révolver Lebel en parfait état avec ses balles. Je ne l’ai
9
jamais ressorti de sa cachette, c’est aujourd’hui le
moment. J’ouvre la porte du secrétaire, appuie sur le
mécanisme qui permet de dégager le tiroir et d’accéder à
la petite trappe fermée par un couvercle coulissant. Voici
qu’apparaissent au-dessus du révolver mes deux carnets de
guerre. Je les avais complètement oubliés. J’ai toujours
essayé de refouler les souvenirs de guerre. Bien sûr j’ai
participé à toutes les commémorations et même été
président des anciens combattants de mon village, mais il
s’agissait de la guerre en général pas de la mienne
particulièrement. Je ne raconte jamais à personne, mes
faits et malheurs de guerre. Je prends ces deux carnets
avec, quand même, une certaine appréhension, on ne se
débarrasse pas comme ça de son passé. Je laisse pour
l’instant le révolver dans sa planque et referme le
secrétaire.
C’est mon journal de guerre. Ce 16 avril 1960, je relis
ces lignes avec émotion. En quelques minutes, j’ai oublié
mon idée de suicide, je suis de retour dans mon passé, et
en fait je revis ! Ce n’est pas de la littérature, c’est un
carnet de marche, sec et précis. Chaque ligne me ramène
en force des images. Je raconte la guerre au jour le jour,
sans dialogue, sans fioriture, et pourtant je trouve que mes
petites histoires entrent bien dans la Grande Histoire. Je ne
comprends pas pourquoi j’ai abandonné ces deux minces
carnets noirs si longtemps. Malgré mon petit état de sant&

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