Guadeloupe
269 pages
Français

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Guadeloupe , livre ebook

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Description

Le 25 février 1848, les onze membres du Gouvernement provisoire prennent la décision, à l'Hôtel de Ville de Paris, d'abolir l'esclavage. Ainsi 87 000 esclaves sont libérés en Guadeloupe. Les maîtres, eux, que deviennent-ils et surtout, qui sont-ils ? On passe trop souvent sous silence que ces colons ont continué à vivre confortablement en Guadeloupe. Ils maintiennent et renforcent leur domination économique en bénéficiant des avantages octroyés par la création des banques coloniales. Ils investissent dans la production sucrière, la banane et les grandes surfaces commerciales.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2010
Nombre de lectures 114
EAN13 9782296257450
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

GUADELOUPE
Les propriétaires d’esclaves
en 1848
En couverture : fer d’esclave, Musée de Saint-Malo, cliché « L’Escale Photo », Saint-Malo.


Ouvrage publié avec le concours du Centre de Recherches Caraïbes-Amériques – CERCAM cercam@wanadoo.fr
Site/blog: Oruno-D-Lara-Cercam-le blog.com


© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www. librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN: 978-2-296-11960-4
EAN: 9782296119604

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Oruno D. Lara
Inez Lara


GUADELOUPE
Les propriétaires d’esclaves
en 1848


L’Harmattan
Ouvrages des deux auteurs
Le Commandant Mortenol, un officier guadeloupéen dans la « Royale », Paris, Editions du Centre de Recherches Caraïbes-Amériques, CERCAM, 1985.
Inez FISHER-BLANCHET (LARA), L’indemnité des planteurs des colonies françaises, 1848-1855 , Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris, 1981, CERCAM, 1985.
Les Caraïbes , Paris, P.U.F., 1986, réédition 1997.
La Guadeloupe dans l’Histoire , Paris, Editions L’Harmattan, 1979, rééd. 1999.
Caraïbes en construction : espace, colonisation, résistance , 2 vols., Paris, Editions du CERCAM, 1992.
De l’Oubli à l’Histoire. Espace et identité caraïbes. Guadeloupe, Guyane, Martinique, Haïti , Paris, Editions Maisonneuve et Larose, 1998.
La naissance du Panafricanisme. Les racines caraïbes, américaines et africaines du mouvement au XIXe siècle , Paris, Editions Maisonneuve et Larose, 1999.
Breve Historia del Caribe , Caracas, Venezuela, Academia Nacional de la Historia, 2000.
Mortenol ou les infortunes de la servitude , Paris, Editions L’Harmattan, 2001.
En collaboration avec Inez FISHER-BLANCHET, Capitaine de vaisseau Mortenol
Croisières et campagnes de guerre, 1882-1915 , Paris, Editions L’Harmattan, 2001.
Caraïbes entre Liberté et Indépendance. Réflexions critiques autour d’un Bicentenaire, 1802-2002 , Paris, Editions L’Harmattan, 2002.
La liberté assassinée. Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion, 1848-1856 , Paris, Editions L’Harmattan, 2005.
La colonisation aussi est un crime. De la destruction du système esclavagiste à la reconstruction coloniale , Paris, Editions L’Harmattan, 2005.
Space and History in the Caribbean , Princeton, USA, Markus Wiener Publ., 2006.
Suffrage universel et colonisation, 1848-1852 , Paris, Editions L’Harmattan, 2007.
Tracées d’historien. Entretiens avec Inez FISHER-BLANCHET , Paris, Editions L’Harmattan, 2007.
Guadeloupe: faire face à l’Histoire , Paris, Editions L’Harmattan, 2009.
Mortenol, un colonisé exemplaire, 1856-1930 , Paris, Editions L’Harmattan, 2010.
Directeur de publication de Espaces Caraïbes , Université Paris X Nanterre, et de Cimarrons , Centre de Recherches Caraïbes-Amériques, CERCAM.

AVERTISSEMENT PRÉLIMINAIRE

En vertu de la législation en vigueur, relative à la propriété intellectuelle et à la protection des œuvres écrites, tout emprunt au texte du présent ouvrage devra porter en référence la mention de son titre et des noms de ses auteurs.
PRÉFACE Guadeloupe, 1848 : qui possède des esclaves ?
L’établissement de la liste des affranchis de 1848 dans les colonies françaises, un travail en cours, ne se dissocie pas de l’inventaire de leurs maîtres. Qui sont ceux qui possèdent des esclaves au moment de l’émancipation générale de 1848 ? Depuis longtemps ce problème me préoccupe, au vrai depuis mes années d’études universitaires. Entreprendre des recherches dans ce domaine implique une connaissance approfondie des archives, celles des colonies françaises en particulier. Or, une telle connaissance ne s’acquiert véritablement qu’au fil des années. Les questions se posent avec insistance au néophyte, puis les réponses apparaissent et la compétence se précise. Mais cela prend des années, voire des décennies, à naviguer dans des océans d’archives, à s’investir dans des enquêtes et à apprendre son métier d’historien. Comment ne pas reconnaître qu’il y a des questions qui se bousculent et demeurent sans réponse, des problèmes sans solution, tant qu’on n’a pas la maîtrise de l’arsenal archivistique.

L’établissement d’une liste intégrale de propriétaires d’esclaves nécessite l’analyse de plusieurs fonds de documents. Au point de départ, nous possédons la liste des nouveaux libres (décret du 27 avril 1848) tirée des registres d’état-civil, qui permet de préciser le nom des plantations sur lesquelles ils travaillaient. Très vite, on s’aperçoit que leur dénombrement comporte des difficultés insoupçonnées. Ainsi, ces registres ne permettent pas de comptabiliser tous les propriétaires esclavagistes. Combien d’entre eux échappent-ils à l’analyse ? Pour le savoir, nous avons dû poursuivre des investigations archivistiques dans plusieurs autres fonds. Comment inventorier le nom de ces maîtres qui n’apparaissent pas dans les registres précédents ? Des maîtres qui possèdent pourtant des esclaves en 1848.

Des archives des commissions coloniales, en particulier de celles de la commission d’abolition présidée par Victor SCHŒLCHER en 1848, on peut tirer des noms de propriétaires d’esclaves. Lettres, pétitions, adresses en contiennent un grand nombre. Mais on s’aperçoit vite qu’elles ne permettent d’établir qu’une liste fragmentaire, utile certes, mais de manière complémentaire.

Au cours de mes travaux universitaires, dès les années 19691970, j’avais noté l’importance du fonds de la série Colonies K conservé alors à Paris, aux Archives Nationales. Les registres et les cartons de cette série – K1 à K15 – traitant de l’indemnité coloniale, constituent des trésors. Bien avant la création du Centre de Recherches Caraïbes-Amériques (CERCAM), je m’étais promis de travailler sur ce fonds pour en tirer une étude portant sur les colonies françaises en 1848. Or, l’indemnité coloniale ne se dissocie pas des événements survenus au moment de l’abolition de l’esclavage. Une priorité s’est donc imposée : entreprendre des recherches globales intégrant l’indemnité à l’ensemble de 1848. Ce qui supposait un travail collectif. D’où la création, dix ans plus tard, d’une équipe de recherche, puis du CERCAM.

Engagé moi-même sur d’autres pistes, j’ai alors proposé le sujet de l’indemnité fondé sur la série Colonies K à trois personnes successives. La première, Nelly SCHMIDT, a eu l’occasion d’examiner quelques éléments de cette série K, dans le cadre de ses travaux universitaires. Ses recherches lui permirent d’approfondir l’étude de la période 1848-1852 en France et aux colonies, en particulier la Guadeloupe. Cependant il n’était pas question pour elle de s’investir totalement dans des recherches portant sur l’indemnité coloniale de cette époque.

Nous avions observé que les documents de la série K exposent une histoire complexe, difficile à saisir. Des investigations qui exigent du chercheur une formation critique et scientifique élevée. En outre, l’étude de ces archives de l’indemnité nécessite un investissement total et de longue durée. Nelly SCHMIDT étant prise par ses recherches consacrées aux abolitions de l’esclavage, c’est Inez FISHER-BLANCHET (Madame LARA) qui hérita du sujet de l’indemnité. Alors étudiante-chercheuse en histoire et en anthropologie, elle sut magistralement exploiter ce fonds de la série K dans le cadre d’un Diplôme de l’ Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (E.H.E.S.S.). Elle a travaillé aux Archives Nationales pour la rédaction, en 1980, d’un volumineux mémoire d’étude intitulé L’indemnité coloniale dans les colonies américaines de la France, 1848-1855 (361 p.). Quant à la troisième personne que j’ai contactée, beaucoup plus tard, pour travailler sur ce fonds, sa personnalité et sa formation ne lui permirent pas d’effectuer des investigations de niveau scientifique et de s’intégrer au groupe du CERCAM.

Ayant orienté mon épouse Inez LARA sur ce thème de recherche, j’ai participé avec elle à la constitution de son impressionnant lot de documents et de fiches qui mentionnent les données concernant les propriétaires

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