Histoire des villes de la province de Constantine
248 pages
Français

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Histoire des villes de la province de Constantine , livre ebook

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248 pages
Français

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Description

Cet ouvrage aborde de façon complète et détaillée, sur une période qui va de l'Antiquité jusqu'a la révolte de Mokrani, l'histoire de cette contrée englobant les villes de Sétif, Bordj, Msila et Boussaâda. Ecrit par Laurent-Charles Feraud, certes agent actif de la colonisation, mais homme érudit ayant une parfaite connaissance de la culture algérienne, voici rassemblé tout ce qu'on peut glaner de renseignements sur cette région.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2011
Nombre de lectures 45
EAN13 9782296800373
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Histoire des villes
de la
province de Constantine
presenceberbere@yahoo.com
Couverture conçue et réalisée par Larbi RABDI
L. Charles Féraud


Histoire des villes
de la
province de Constantine


Sétif – Bordj-bou-Arreridj – Msila – Boussaâda


Réédité et présenté par Larbi Rabdi
© L’H ARMATTAN , 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-54115-3
EAN : 9782296541153

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Présentation



À la mémoire de
Monsieur Roger Saïd Kermouche, un Sétifien de naissance et de souffrance.


De travaux relatifs au Sétifois, on en connaissait jusqu’à maintenant de plusieurs sortes :
Du travail d’universitaire dont le genre imposait, dès l’abord, qu’on s’en tienne à une problématique bien définie, dans un domaine bien donné (archéologie, urbanisme, économie, histoire, etc.), avec le risque d’être trop technique pour intéresser un large public ;
Aux publications occasionnelles improprement désignées par le titre de monographies (s’apparentant, avec leurs statistiques, leur inventaires des différents sites archéologiques et urbanistiques, beaucoup plus à des rapports d’exercices annuels ou à des guides touristiques qu’à des études) ;
Jusqu’aux mémoires et récits personnels de ceux dont le parcours a eu à croiser cette région (autochtones, anciens colons rapatriés en France, etc.) ;
Mais jamais un seul ouvrage qui épuisât, comme le fait le présent, de façon complète et détaillée, une période aussi étendue, de l’Antiquité jusqu’à la révolte de Mokrani, de l’histoire de cette contrée englobant les villes de Sétif, Bordj, Msila et Boussaâda.
Écrit par Laurent-Charles Féraud, certes un agent actif de la colonisation française, mais aussi un homme érudit, ayant une parfaite connaissance de la culture algérienne, cet ouvrage {1} rassemble exhaustivement tout ce que l’on peut glaner de renseignements sur cette région. Fondée aussi bien sur les écrits savants d’historiens confirmés, les notes et impressions de voyageurs ayant traversé la région à différentes époques, les rapports de campagnes, la propre expérience de l’auteur (il avait fait partie de certaines des plus importantes expéditions militaires dans la région), que sur les récits locaux, les manuscrits conservés dans les grandes familles, l’étude qu’il porte, partagée entre les quatre villes de cette région, consacre toutefois la part grande à Sétif et à la famille des Mokrani.
Déjà par la définition de son objet, ce texte, qui envisage cette région dans son tout naturel, inscrit son auteur dans une justesse de vue et de vision indéniables, et prélude à une étude sérieuse et bien documentée, les faits relatifs au passé de Sétif – Bordj-bou-Arreridj, – Msila et Boussaâda , ayant entre eux une telle connexité (…) qu’il est impossible de parler de l’une de ces villes sans toucher à l’autre {2} .
Introduite à grands traits par une description géographique et politique du pays, la partie historique proprement dite peut être divisée en deux grandes périodes : l’une, ancienne, allant de l’Antiquité à la conquête française, l’autre, récente, de 1830 à 1871.
La première est construite de façon à situer cette partie du territoire algérien dans la grande Histoire de la Berbérie et de la Méditerranée en général. L’auteur s’y arrête, au fur et à mesure, pour marquer les faits importants qui en croisèrent le destin, associèrent ses tribus – que l’on découvre pour la première fois dans leur individualité hors de cette histoire nationale commune et dissolvante que l’on connaissait –, les querelles que leurs populations ont dû épouser, les conflits, les jeux de pouvoir, d’alliances, de désunions, d’influences, où ils sont entrés, les mirent en intersection avec l’histoire générale du pays, en somme firent leurs histoires locales propres {3} .
La seconde traite de la conquête de cette région par l’armée coloniale française ; le sujet et la problématique générale de l’ouvrage, liés à l’actualité qui l’a suscité, expliquent qu’elle soit de loin la plus importante et la plus détaillée : du côté de Sétif (de la Kabylie), est partie l’étincelle qui a fait éclater l’insurrection la plus violente que les annales algériennes aient eu à enregistrer jusqu’à ce jour ; il était donc utile de s’occuper immédiatement d’un sujet plein d’actualité.
On croyait l’Algérie complètement acquise et conquise, Abdelkader avait depuis longtemps négocié une retraite dorée pour lui et les siens en Syrie, les provinces algériennes les plus reculées s’offraient l’une après l’autre à l’avancée colonialiste, la soumission totale de la Kabylie n’était plus qu’une question de temps après la campagne du général Randon de 1857. Mais voilà que cette dernière pour atteinte qu’elle était par les Français en plein cœur, dans la région des Igawawen (Djurdjura), n’en restait pas moins imprenable, et en plus rebelle. Ainsi, les braises de la résistance de Bou-Baghla, de Fadhma n Soummer, n’avaient pas plutôt refroidi que le feu de la révolte s’attisait sous la direction du bachagha Mokrani et du chef de khouan Si Aziz-ben-el-Haddad, qui a amené les affreux malheurs qui désolent plusieurs de nos centres européens, naguère si prospères et maintenant couverts de sang et de ruines.
Parmi ces centres européens figure Sétif, et pas à la moindre des places quant à son importance {4} . Son emplacement au centre de la contrée la destinait à reprendre le rôle qu’elle avait déjà joué pendant l’occupation romaine ; celui de point de jonction de toute la région allant du Hodna au sud jusqu’aux rives de la Méditerranée au nord, comme centre commercial et administratif, et surtout en tant que ville garnison chargée d’assurer militairement la présence de l’occupant en face des autochtones (particulièrement des montagnes environnantes, dont celles de Kabylie).
Cette révolte risquait de l’entraîner dans son sillage et avec elle tout le Sétifois, contrecarrant du coup tous les espoirs qu’on y avait mis, en tant que modèle de la ville coloniale, symbole de la réussite de la présence française en Algérie, celle que, de passage en son sein en 1866, Anne Dutertre décrivait ainsi : « Sétif n’est point une ville arabe (…) C’est une ville française, par conséquent toute neuve (…). » {5}
Toute cette « contrariété » que représentait la révolte de Mokrani, notable de vieille famille caïdale, de surcroît commis (bachagha) de l’État français, pour le projet de cette « œuvre coloniale » que l’on essayait de vendre aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur, n’allait pas laisser indifférent l’historien-soldat Féraud. Interrompant ses plans en cours {6} , il détournera tous ses efforts vers ce travail ad hoc , consacré à cette région, et surtout à cette famille des Mokrani, qu’il s’attellera à discréditer, à diaboliser, pour légitimer son élimination. La répression qui suivit cette révolte, faillit anéantir définitivement la race kabyle, et fut aussi l’occasion pour les vainqueurs de disposer de cette région comme jamais ils n’ont pu le faire jusque-là (expropriations, déplacement de populations, rasage de villages entiers, etc.), s’inscrit dans le droit chemin de la logique de tout le développement que l’auteur consacra aux Mokrani et de la présentation qu’il fit de leur histoire.
On serait donc logiquement en droit d’arguer de tout ce qui précède et plus généralement du fait que la carrière et la science de son auteur se soient conjuguées et vouées à l’entreprise coloniale, et ses travaux motivés ou commandés directement ou indirectement par elle, pour n’aborder cette monographie, si d’aventure on ne la balayait pas d’emblée du revers de la main, qu’avec toutes les appréhensions et la défiance dues à une œuvre qui relèvera

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