J ai compris
340 pages
Français
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Description

Ce qui est dorénavant en cause, c'est l'enseignement que nous tiendrons du passé, et les vérités que nous porterons au firmament de l'histoire dans l'intérêt des générations qui voudront réellement connaître ces vérités. C'est l'histoire d'un capitaine d'industrie à succès, Yves Michel Fotso, fils du premier industriel du pays Victor Fotso, qui se retrouve du jour au lendemain en prison, accusé d'atteinte à la fortune publique. Mais voici que par un hasard de communication publique suscité par un homme politique, sa part de vérité est dite depuis sa prison, et l'opinion s'en trouve bouleversée.

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Date de parution 01 octobre 2016
Nombre de lectures 9
EAN13 9782140019043
Langue Français
Poids de l'ouvrage 50 Mo

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Extrait


SHANDATONME
J’AI COMPRIS YVES MICHEL FOTSOUn testament pour la postérité
J’ai compris Yves Michel Fotso
© L’Harmattan, 2016 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-10180-4 EAN : 9782343101804
SHANDATONME
J’ai compris Yves Michel Fotso
Un testament pour la postérité
DU MÊME AUTEUR AUX ÉDITIONS L’HARMATTAN, Paris 1- Le Crépuscule sombre de la fin d’un siècle tourmenté, juillet 2008 2- L’Orée d’un nouveau siècle, juillet 2008 3- Pensée unique et diplomatie de guerre, juillet 2008 4- Ces dinosaures politiques qui bouchent l’horizon de l’Afrique, juillet 2008 5- Repenser la diplomatie, juillet 2008 6- Réflexion sur l’universalisme, juillet 2008 7- Avancez, ne nous attendez pas.Le constat amer d’un intellectuel africain, juillet 2008 8- Droits de l’Homme et droits des peuples dans les relations internationales, juillet 2008 9- Afrique, l’inéluctable effondrement des dictatures, octobre 2008 10- Autopsie de la décrépitude de l’intelligentsia camerounaise, novembre 2008 11- Un Africain au musée des arts premiers, décembre 2008 12- Coexistence contentieuse entre les nations, janvier 2009 13- La politique africaine de la France en question, janvier 2009 14- Réflexion sur les crises de la société camerounaise, janvier 2009 15- L’Afrique et la mondialisation, février 2009 16- La crise de l’intelligentsia africaine, janvier 2009 17- Pouvoir politique et autoritarisme en Afrique, mars 2009 18- Mémoires d’un diplomate africain, avril 2009 19- Réflexion sur l’état du monde, mai 2009 20- La France a-t-elle commis un génocide au Cameroun ?, juillet 2009 21- Jeux et enjeux des États dans l’ordonnancement géostratégique planétaire, juillet 2009 22- Les tribulations d’un étudiant africain à Paris, septembre 2009 23- Fondements culturels du retard de l’Afrique noire, septembre 2009 24- Et si l’Occident n’était pas responsable des problèmes de l’Afrique ?, novembre 2009 25- Analyses circonstanciées des relations internationales, avril 2010 26- Le rêve américain d’un enfant d’Afrique, juillet 2010 27- Le système des organisations internationales non gouvernementales.Emergence d’un droit international spécifique, décembre 2010 28- L’impossible paix mondiale, avril 2011 29- Les chemins de l'immigration,La France ou rien,octobre 2011 30- La malédiction de l'Afrique noire.De la négritude à la négrocratie,novembre 2011 31- La presse en accusation.Soupçons sur un pouvoir au-dessus de tous les pouvoirs,septembre 2014 32- Conflits d'éthiques et crises des relations internationales, février 201533- Tourments de polygamie.Un enfant de sa mère, février 2015
AUX ÉDITIONS EDILIVRE, Paris 1- Les truands de la galaxie humanitaire.De la pitié à l'escroquerie,26 février 20132- Espoirs et désespoirs des nations, 21 mars 2013 3- Une bouleversante idylle en Noir et Blanc, 29 avril 2013 4- Je suis un esclave et mon maître est un Noir, 19 juin 2013 5- Violences et guerres comme instruments des systèmes de gouvernance, 20 juin 2013 6- Le nouvel ordre moral du monde, 30 juillet 2013 7- L'Afrique noire est foutue, 10 octobre 2013 8- Vérités d'Etat et vérités du peuple, 6 août 2014
AUX ÉDITIONS DU SCHABEL, Yaoundé 1- Destin de battant : De la misère aux hautes sphères, août 2015 2- Les convictions d’un intellectuel engagé,Vérités sur le Cameroun, l’Afrique et le Monde, 2015
DÉDICACE
Si quelques convictions, solides et réputées inébranlables, finissent par ne pas résister aux mutations imprévisibles de l’histoire, certains jugements censés correspondre à une exigence parfaite de justice dans l’intérêt de la société, peuvent vaciller et bégayer devant des éléments matériels inaltérables.
SHANDA TONME, Septembre 2016
Pourquoi un testament ? L orsque j’ai pris la décision, en toute indépendance, fidèle à une ligne de conduite sarcastique pour certains, osée pour d’autres, dérangeante pour des tas d’anonymes, courageusement suicidaire selon quelques sources et enfin admirable comme le diront des anges secrets, j’ai eu droit à l’interrogation suivante d’une personne qui m’est très chère. «Pourquoi lier ton destin à celui d’Yves Michel Fotso? » Il s’agit d’une personne vraiment importante dans ma vie, une personne sans laquelle, je n’aurais peut-être pas eu droit à quelques joies, à quelques moments d’apaisement et de réussite, une personne suspendue à chacune de mes décisions et de mes démarches comme le soleil qui vient illuminer de sa chaleur tendre et riche, le fruit qui l’attend pour prendre ses couleurs de maturité. Ma réponse a été immédiate, simple, directe et franche : c’est une question de principe. Une telle réponse, il me souvient l’avoir fait vibrer une seule fois avant, et cette fois-là, le destin de notre pays se jouait dans la rue, avec les « villes mortes », avec la demande d’une conférence nationale souveraine, avec nos turpitudes et nos fautes, nos espoirs et nos rêves tantôt infantiles et mal canalisés, tantôt rassurants et envoûtants. Six ans que cela dure, et six ans que j’ai doucement, tranquillement regardé le ciel et la terre, tourné et retourné mes pensées. Six ans que dans le plus profond de mes sentiments et développant une affection presque sournoise, j’ai souvent usé de mes nerfs de karatéka pour supporter la peine et vivre avec mes souffrances et déceptions. Non, n’entendez pas qu’il m’est arrivé d’en vouloir à qui que ce soit, tant ma conscience de l’idée du pouvoir et des ressources infinies du pouvoir dans l’ordonnancement du destin de la cité et du confort des habitants m’a convaincu que chaque sort du moment est une traduction juste ou injuste, négative ou positive de la condition humaine, que manipulent et construisent les institutions de gouvernance. Il serait superfétatoire au propre comme au figuré, de prétendre élever mes pauvres sentiments et attentes au rang de programme de vie de toute la cité. Mais si c’est à
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chacun de choisir de répondre aux attentes que des liens de circonstance ou des liens de sang, voire du sol lui imposent, alors je peux dire, en réponse à quelques interrogations, que j’ai convenablement appris à me cantonner dans ma mission et à traduire en acte irréprochable ma démarche de tous les temps. Cherchez où se trouve Yves Michel Fotso depuis 2010 et vous aurez compris cette référence banale, mais ô combien terrible, au temps.
Certes, on ne verra rien, mais vraiment rien du tout qui puisse nous confondre ou nous fondre, rien en apparence ni de nos parcours, ni de nos moyens, ni de nos ambitions, espérances et productions matérielles. Pourtant, ce destin-là, celui qui, en un moment, autrement rapproche les cœurs et unit les consciences, celui qui, comme une flamme ravageante, éteint les différences et efface les discriminations des classes sociales, aura définitivement scellé mon cœur à celui de ce frère qui par un jour de décembre 2010, a quitté son salon pour ne plus y revenir.
Six ans donc que mon âme a presque changé de sens, me laissant au milieu du gué confronté à des écrits, des analyses, des insultes, des insinuations, des calomnies, des jalousies tenaces. Tantôt, « tu perds ton temps avec lui » ; tantôt, « tu ne tireras rien de lui » ; tantôt, « tu ne peux pas le conseiller » ; tantôt, « il est trop dur de caractère » ; tantôt, « tu ne le connais pas vraiment » ; tantôt, « tu vas t’épuiser » ; tantôt, « tu te bas pour rien » ; tantôt, « tu es trop idéaliste ». Que n’ai-je pas entendu ? Au fond, je réalise longtemps après que ce sont tous ces messieurs et dames qui ne connaissent pas Yves. Pour l’avoir fréquenté et pratiqué même si souvent éloigné, je sais exactement qui il est, ses défauts et ses qualités avec. Vous avez donc tous tort ou presque.
Je me suis souvent posé la question de savoir, par où je tiendrai la plus petite mèche salvatrice, par où je puiserai assez d’arguments solides, convaincants, irréfutables et imprenables pour faire prévaloir, pour renaître un peu, pour conjurer toutes ces médisances. Entre les déçus en affaires et les ratés sentimentaux, les gâteux et les envieux sournois, j’ai essayé et essaye de naviguer, leur donnant d’abord raison avant de m’en aller ensuite avec mes évidences encore plus renforcées et mieux consolidées. Quand vous avez entendu des sentences publiques se multiplier contre une personne qui vous est si intime, vous finissez, nonobstant toute éloquence, tout grade et tout laurier, par vous taire pour ne pas pousser ces essaims d’abeilles qui jouent de la plume et des images comme des bonbons dans une boîte de loterie, à vous tomber
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dessus. Ils savent vous mettre en deuil, ces gens de la pensée immédiate. Ils se fichent de tout élément de preuve qui puisse les contredire et tuer leur commerce de la délation et de la calomnie, et ne jouent qu’à transformer ce qui est blanc en noir, et ce qui est noir en néant.
L’histoire de l’humanité est aussi faite, hélas, de ces temps réparateurs où, sans que les apôtres de la mise à mort automatique s’en rendent compte, une étincelle jaillit accidentellement de nulle part pour intimer l’ordre à toute la cité de retenir son souffle et de comprendre. Mais il ne suffit pas de comprendre, il faut apprendre à comprendre et pouvoir comprendre, pour ensuite porter la nouvelle, ventiler les vérités et refaire le bilan des comportements meurtriers. Trop de sentences cruelles sont souvent d’abord le fait de l’opinion, une opinion avide de justice populaire et de lynchage sans appel. Laissez donc s’exprimer les condamnés à mort, tous les condamnés à mort, et le monde découvrira avec horreur la grande distraction normative des justiciers qui portent dans leurs entrailles les germes des décisions alambiquées. J’aurais donc attendu six bonnes années, pour qu’enfin un jour, par une de ces belles matinées qui voient le soleil pâlir et se faire rare, parce qu’enveloppé par des orages menaçants, une véritable pièce de théâtre dévoile ses scènes sous ma lecture. Tous ceux qui m’ont fréquenté et me fréquentent encore, savent ce que la privation de liberté d’Yves Michel a changé dans mon quotidien et troublé dans mon regard de la société. Celui qui m’a connu dans mes pérégrinations communautaires allant de plaidoyer en plaidoyer pour sa cause, n’a plus de soupçon sur notre proximité. Celui qui sait lire le trouble de l’intellectuel et la rage du militant des causes, des grandes causes, des petites causes, des causes délaissées, a une idée exacte du genre de frisson que chaque titre de la presse consacrée à ce frère induit dans mon intelligence et injecte dans mon comportement, dans ma relation avec le ou les auteurs.
En trois temps, permettez que je redise l’épopée d’une telle découverte, d’abord en tant que frère, ensuite comme citoyen le plus simple et le plus anonyme, et enfin comme observateur de l’actualité et patriote.
Le frère, oui le frère, et qui me le reprochera donc, d’avoir eu cet égard, cette vision, cette préoccupation à propos du sort d’Yves Michel Fotso ? Allez donc vérifier dans cette brume matinale des champs d’arachides des montagnes de l’Ouest-Cameroun, comment se métamorphose une complicité nôtre qui pénètre jusqu’aux nerfs, et
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