Journal d Egypte
190 pages
Français
190 pages
Français

Description

En mai 1963, de Gaulle reprend avec l'Egypte les relations diplomatiques rompues depuis la crise de Suez en 1956. Le Quai d'Orsay désigne l'ambassadeur Henri Froment-Meurice. Dans ce témoignage exceptionnel, il raconte au jour le jour sa mission dans la capitale égyptienne, notamment les négociations sur le retour des professeurs français dans les lycées nationalisés et sur l'indemnisation des biens et entreprises séquestrés.

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Date de parution 01 octobre 2014
Nombre de lectures 43
EAN13 9782336358253
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

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Extrait

Mémoires e duXX siècle
Henri FromentMeurice Ambassadeur de France
JOURNAL D’ÉGYPTE 19631965 Préface de Robert Solé
Série SMéditerranée Orientale
25/08/14 15:04:16
JOURNAL D’EGYPTE1963-1965
e Mémoires du XX siècle Déjà parus Joseph-Albert di FUSCO,Fusillé à Caen en 1941, Lettres d’un otage à sa famille,2014. Tahîa GAMÂL ABDEL NASSER,Nasser ma vie avec lui, Mémoires d’une femme de président,2014. Fernand FOURNIER,Paroles d’appelés. Leur version de la guerre d’Algérie,2014. Marguerite CADIER-REUSS,Lettres à mon mari disparu (1915-1917),2014. Nadine NAJMAN,1914-1918 dans la Marne, les Ardennes et la Belgique occupées, 2014.Marcel DUHAMEL,Ça jamais, mon lieutenant !, Guerre 1914-1918,2014. Xavier Jean R. AYRAL,HÉROÏSME - Jean Ayral, Compagnon de la Libération, Histoire et Carnets de guerre de Jean Ayral (18 juin 1940 – 22 août 1944),2013. Sabine CHÉRON,Les coquelicots de l’espérance,2013. Pierre BOUCHET de FAREINS,Madagascar, terre ensanglantée,2013.Jacques SOYER,Sable chaud.Souvenirs d’un officier méhariste (1946-1959),2013.Edith MAYER CORD,L’éducation d’un enfant caché,2013. Michelle SALOMON-DURAND,De Verdun à Auschwitz,L’histoire de mon pèreAndré Raben Salomon (1898-1944),2013.Robert du Bourg de BOZAS,Lettres de voyage. Avant-propos et notes de Claude Guillemot,2013. Marion BÉNECH,Un médecin hygiéniste déporté à Mauthausen. Portrait de Jean Bénech, 2013.Larissa CAIN,Helena retrouvée. Récits polonais,2013. Lucien MURAT,Carnets de guerre et correspondances 1914 – 1918.Documents présentés et annotés par Françoise FIGUS, 2012.Zysla BELLIAT-MORGENSZTERN, La photographie, Pithiviers, 1941. La mémoire de mon père, 2012.
Henri FROMENT-MEURICE Ambassadeur de France JOURNALD’EGYPTE1963-1965
Préface de Robert Solé
L’HARMATTAN
Du même auteur Une Puissance nommée Europe,Julliard, 1984 Une Education Politique,Julliard, 1987, Vu du Quai Mémoires 1945-1983,Fayard, 1998 Journal d’AsieChine Inde Indochine Japon 1969-1975, - l’Harmattan, 2005 Les Femmes et Jésus, Cerf, 2007 La Mort dans le Café,l’Harmattan, 2007 Journal de Moscou,Armand Colin, 2011 Journal de Bonn,Armand Colin, 2013
PREFACE On a beaucoup écrit sur l’affaire de Suez. Beaucoup moins sur la manière dont Le Caire et Paris se sont réconciliés après ce drame aux conséquences catastrophiques. C’est un témoignage exceptionnel que nous offre l’ambassadeur Henri Froment-Meurice : chargé en 1963 par le Quai d’Orsay de préparer le rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays, il raconte au jour le jour sa mission dans la capitale égyptienne. Le lecteur y découvrira, entre autres, le récit d’une étonnante rencontre avec Ben Bella, et l’aventure non moins étonnante d’un engin explosif secrètement entreposé à la chancellerie…Jusqu’au lendemain de la seconde guerre mondiale, la France bénéficiait d’une position exceptionnelle en Egypte. Elle n’occupait pourtant pas le pays, devenu protectorat britannique : c’est sur un autre registre, bien plus séduisant, que s’exerçait son influence.Tout commence avec Bonaparte. En détruisant le système mamelouk, il ouvre la voie à Mohammed Ali qui, installé au pouvoir, ne tarde pas à faire appel à des Français pour l’aider à créer un Etat moderne. Le nouveau maître du pays engage d’anciens officiers des armées
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napoléoniennes, des ingénieurs, des médecins... et envoie de jeunes Égyptiens se former à Paris. C’est un Français, Jean-François Champollion, qui déchiffre les hiéroglyphes en 1822, mettant fin à une énigme qui durait depuis quatorze siècles. Un autre Français, Auguste Mariette, fonde le Musée du Caire une trentaine d’années plus tard et devient le premier directeur du Service desAntiquités égyptiennes. C’est encore un Français, Ferdinand de Lesseps, qui convainc le vice-roi d’Egypte, Saïd pacha, de changer la carte du monde en reliant la mer Rouge à la Méditerranée. Réalisé en 1869 malgré l’opposition de Londres et de Constantinople, le canal de Suez va considérablement renforcer la présence économique et culturelle des Français en Égypte. Des religieux catholiques y contribuent de leur côté, de manière déterminante. Les écoles qu’ils créent à partir des années 1850 ont la particularité d’accueillir des garçons et des filles de toutes origines nationales et de toutes les religions. Ces établissements s’affirment très vite comme les meilleurs du pays et seront relayés, à partir de 1909, par les lycées de la Mission laïque française. Plusieurs générations de dirigeants égyptiens s’y formeront.Dans cette Égypte arabe, sous occupation britannique, le français n'est pas seulement une langue de salon: c’est aussi celle des affaires et de la justice internationale. Des « tribunaux mixtes » ont vu le jour en 1875 pour trancher les litiges civils et commerciaux entre des personnes ou des sociétés de nationalité différente. Le français y domine les autres langues dans la mesure où cette juridiction est inspirée du Code Napoléon. Magistrats et avocats sont plongés en permanence dans des manuels édités à Paris. Les tribunaux mixtes ont besoin de tout un personnel francophone : des juges, des avocats, mais aussi des greffiers, des huissiers, des secrétaires…
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On ne compte plus alors les journaux et les revues publiés dans la langue de Molière. A la passion des Français pour l'Égypte répond la passion française de nombre d'Égyptiens. Les poètes, romanciers et essayistes francophones sont aussi bien des musulmans que des coptes, des juifs que des chrétiens orientaux. Ils font partie d’un petit monde cosmopolite, très influent, pour qui Paris reste le centre du monde. Mais une page va se tourner avec le renversement du roi Farouk en juillet 1952. Pour les officiers nationalistes qui instaureront la République, le français apparaît comme une langue d’ancien régime. L’heure est à l’indépendance. Les directeurs du Service des Antiquités et du musée islamique du Caire sont remplacés par des Egyptiens. La colonie française continue cependant ses activités mondaines et culturelles, même si les événements d'Algérie créent une certaine tension entre Paris et Le Caire. Pour répliquer aux Etats-Unis, qui ont empêché le financement du haut-barrage d'Assouan, Nasser annonce, le 26 juillet 1956, la nationalisation de la Compagnie universelle de Suez. « Nous le financerons nous-mêmes, déclare-t-il, avec les revenus du canal. » Or, la compagnie appartient à des actionnaires britanniques et français. Paris et Londres ne veulent pas s’incliner devant ce dirigeant nationaliste, considéré en Occident comme un dangereux dictateur. En France, le président du conseil, Guy Mollet, estpersuadé que l’armée égyptienne menace l’existence même de l’Etat d’Israël; il est convaincu, par ailleurs, que si le dirigeant égyptien est écarté du pouvoir, la question algérienne sera réglée. Le coup de poker de Nasser provoque, trois mois plus tard, une triple intervention militaire : israélienne, britannique et française. Mais cette mini-guerre sera stoppée au bout de quelques jours à l'instigation de
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Washington et de Moscou. C'est un fiasco, lourd de conséquences. Non seulement les relations diplomatiques franco-égyptiennes sont rompues, mais la plupart des Français d'Égypte sont expulsés et leurs biens mis sous séquestre. Les lycées de la Mission laïque changent de nom et passent sous contrôle gouvernemental. Si les écoles religieuses échappent à cette mesure, c'est en raison d'un artifice juridique habilement négocié par le nonce apostolique : elles n'appartiennent pas à la France, mais au Vatican… De toute manière, le bilan de la campagne de Suez est catastrophique. La France vient de perdre en quelques jours un capital accumulé en Égypte depuis cent cinquante ans. Ne l’assimile-t-on pas désormais à l'Angleterre, sinon à Israël ? La suite de l’histoire nous est racontée par l’ambassadeur Froment-Meurice. Il ne s’agit pas d’un rapport diplomatique, politiquement correct, qui s’efforcerait de ne choquer personne, mais d’un Journal écrit sur le vif, d’une plume alerte, sans langue de bois. Et c’est tout son intérêt. Robert Solé
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AVANT-PROPOS En 1963 j’occupais les fonctions de sous-directeur d’Europe Orientale à la Direction des Affaires Politiques au Quai d’Orsay et j’émergeais à peine des rudes crises de Berlin et de Cuba lorsqu’un jour de mars Charles Lucet, directeur des Affaires Politiques, dont j’avais la chance d’occuper le bureau voisin du sien, ouvrit ma porte et, tout de go, me demanda : « Henri, voulez-vous aller au Caire ?» Tout surpris, car nous n’avions plus de relations avec l’Egypte: « mais pour quoi faire ? », lui demandai-je à mon tour. Lucet alors m’expliqua que Jacques de Beaumarchais qui, à ce moment, était directeur adjoint du cabinet de notre ministre, Maurice Couve de Murville, avait secrètement négocié en Suisse avec des Egyptiens le rétablissement des relations diplomatiques avec l’Egypte interrompues depuis novembre 1956 en conséquence de l’affaire de Suez. Il avait été décidé que, dans un premier temps et par souci de prudence, les relations seraient rétablies au niveau de «chargé d’affaires en pied». Cette expression m’intrigua fort, car je ne voyais pas bien quel genre de posture, physique ou protocolaire, elle impliquait. « En pied», m’indiqua Lucet, «signifie que vous n’êtes pas seulement un chargé d’affaires adinterim,
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