L école aux Antilles françaises
408 pages
Français

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L'école aux Antilles françaises , livre ebook

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Description

Les républicains qui détiennent le pouvoir politique en Guadeloupe et en Martinique au début de la IIIe République rêvent d'instaurer la démocratie dans leurs îles. L'assimilation de leur colonie à la Mère patrie est leur credo. Ils réclament un outil : l'école. Ce livre retrace la tragique perversion des idéaux républicains relatifs à l'école, au contact des réalités coloniales antillaises et rend compte de ce rendez-vous manqué.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2008
Nombre de lectures 292
EAN13 9782336269269
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Histoire et mémoire de la formation
Collection dirigée par Jacky Beillerot (1939-2004,) Michel Gault, Dominique Fablet, Françoise Laot
L’éducation des adultes, au sens où nous l’entendons aujourd’hui, s’est développée à partir de la Révolution de 1789 avec pour premier objectif de pallier l’absence ou les insuffisances de la formation initiale. Elle a connu d’importants changements avec la formation professionnelle des adultes, le développement de l’enseignement technique, la montée de l’éducation populaire... jusqu’à devenir véritablement un fait social à partir de la loi fondatrice de 1791 qui en assure le développement. Au sens large du terme, elle est théorisée dès l’Antiquité et apparaît plus actuelle que jamais avec des notions comme celle de l’école de la deuxième chance, de l’éducation permanente et de la formation tout au long de la vie, ou encore de la formation de soi.
La collection Histoire et mémoire de la formation constitue un instrument de référence, d’information et de réflexion, pour les formateurs et les chercheurs concernés par ce domaine d’activités et de pratiques.
Déjà parus
Jean-François CONDETTE, Histoire de la formation des enseignants en France (XIXe-XXe siècles), 2007.
Gilles PINTE, La CFTC-CFDT et la formation permanente, 2007.
Guy PALMADE, Réunions et formation, 2007.
Jean DUBOST, Analyse sociale et sociologies d’intervention, 2006.
Jacques DENANTES, les universités françaises et la formation continue (1968-2002), 2006.
Jean DUBOST, Psychosociologie et intervention, 2006.
Philippe HUGOT, La gratuité de l’enseignement secondaire. L’application des premières mesures démocratiques dans l’enseignement secondaire. 1918-1939, 2005.
Claude PUJADE-RENAUD, Le corps de l’élève dans la classe, 2005.
Claude PUJADE-RENAUD, Le corps de l’enseignant dans la classe, 2005.
L'école aux Antilles françaises
Le Rendez-vous manqué de la démocratie

Sylvère Farraudière
Site Internet
http://www.lekolchatt.fr
© L’HARMATTAN, 2007
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296048812
EAN : 9782296048812
Sommaire
Histoire et mémoire de la formation - Collection dirigée par Jacky Beillerot (1939-2004,) Michel Gault, Dominique Fablet, Françoise Laot Déjà parus Page de titre Page de Copyright Dedicace Remerciements. I. Introduction II. L’école, enjeu dans la lutte politique pour le contrôle des institutions démocratiques, après 1870 III. L’école, champ d’épreuve pour l’assimilation de la colonie à un département français, après 1881 IV. La scolarisation en Martinique 1881-1947 V. Le retard de scolarisation des enfants des mornes était-il inéluctable ? VI. D’un monde à l’autre VII, Conclusion VIII. Annexes B. Exemples d’organisation des concessions de bourses, entretenues par la colonie, en métropole IX. Liste des figures X. Liste des tableaux XI. Liste des cartes XII. Liste des abréviations utilisées XIII. Bibliographie
Aux Antilles, les gens des mornes n’ont pas d’histoire, parce que personne ne l’a écrite.
Je dédie ce livre
A mon père, Cyprien, dit, Montrope,
A ma mère, Marie-Madeleine, affectueusement, Jenny,
A tous ceux qui, comme eux, ont cru vainement qu’un jour viendrait leur tour d’aller à l’école.
A tous ceux qui, dans le brouillard, ont lutté, luttent ou lutteront pour que triomphe la cause des enfants et de l’école.
Reculé, le 17 avril 2007.
Remerciements.
L’ossature de ce travail est construite à partir d’informations tirées de documents écrits conservés aux Archives Nationales, Section Outre-mer, anciennement à la Rue Oudinot, à Paris, et dans l’important fonds documentaire concernant les anciennes colonies françaises de la Bibliothèque Administrative de la Ville de Paris.
A Yvette, mon épouse, va mon affectueuse gratitude, entre autres inclinaisons, pour avoir mis à ma disposition son expertise dans l’approche des documents de ce type.
La BAVP offre, à l’Hôtel de Ville de Paris, un cadre de travail agréable animé par une équipe professionnelle et aimable autour de Madame Bernadette Fournier.
Qu’elle reçoive, ici, mes sincères remerciements pour sa clairvoyante patience.
« Nous sommes de ceux qui refusent d’oublier. Nous sommes de ceux qui refusent l’amnésie, même comme méthode. »
Aimé Césaire, Discours sur la Négritude, 26 février 1987.
I. Introduction
En 1871, au moment où le régime républicain commence à s’installer à nouveau au pouvoir en France, la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique et la Réunion jouissent, dans le vaste empire colonial français, d’un statut spécifique qui les distingue des territoires d’Afrique et d’Asie en cours de colonisation. En effet, ces quatre anciennes colonies constituent les vestiges du premier empire colonial français des XVII e et XVII e siècles dont la plus grande partie a été perdue au cours des guerres contre les Anglais.
Dans le mouvement de décolonisation entamé après la Seconde Guerre mondiale, ces quatre « vieilles colonies » sont transformées en autant de départements français d’outremer, par la loi du 19 mars 1946, dite loi de départementalisation.
Ces territoires présentent une grande diversité géographique. En effet, si la Guadeloupe, la Guyane et la Martinique sont situées dans le Bassin caribéen, la Réunion fait partie des Mascareignes, dans l’océan Indien. Si la Martinique et la Réunion sont des îles, la Guadeloupe est un archipel de huit îles : La Basse-Terre et la Grande-Terre qui constituent la Guadeloupe dite continentale par opposition aux Dépendances que sont La Désirade, Les Saintes (Terre-de-Haut et Terre-de-Bas), Marie-Galante, Saint-Barthélemy et la partie nord de Saint-Martin. La Guyane appartient à la partie amazonienne de l’Amérique continentale.
La Guadeloupe et la Martinique, distantes de 200 kilomètres, constituent les Antilles françaises.
C’est à partir de 1635 que leur histoire est intimement liée à celle de la France, quand Leynard de L’Olive et du Plessis d’Ossonville, pour la Guadeloupe, Pierre Belain D’Esnambuc, pour la Martinique, prirent possession de ces territoires au nom de la Compagnie des Îles d’Amérique. Cette pratique était rendue possible, en vertu des dispositions royales en faveur des compagnies dites à charte. D’abord possessions extérieures de statut privé, ces terres lointaines furent rattachées, pour leur administration, au ministère de la marine par Colbert, en décembre 1669.

Carte 1 : le bassin caribéen.

Cinq ans plus tard, en décembre 1674, après la faillite de la Compagnie des Indes occidentales, la Guadeloupe, la Martinique, comme les autres vieilles colonies furent réunies à la Couronne par Louis XIV.
« C’était une forme de nationalisation. C’est à partir de cette époque que les Îles allaient commencer à devenir des circonscriptions administratives, des subdivisions de l’état, soumises aux compétences du droit public français 1 . »
Elles conservèrent le statut de colonie jusqu’en 1946, en dépit des vicissitudes de la vie politique en France.
A partir du XVII e siècle, l’implantation des colons européens venus de toutes les régions de France se fait aux dépens des Caraïbes, premiers occupants de ces îles. L’économie de celles-ci devient rapidement prospère. En particulier, au XVIII e siècle, elles sont les plus riches « îles à sucre », après Saint-Domingue, ce qu’atteste l’acharnement de la lutte entre Français et Anglais pour leur possession. Le sort de ces territoires est souvent lié au sort des armes dans les guerres que se livrent les puissances coloniales. Ils sont utilisés comme monnaies d’échange lors des traités de paix. Au traité de Paris en 1763, la France ne préfère-t-elle pas la Martinique, « aux quelques arpents de neige du Canada », selon le mot de Voltaire ? Ces îles connurent d’ailleurs des périodes d’occupation anglaise, voire hollandaise ou suédoise, plus ou moins longues.
Leur prospérité, fondée sur la monoculture de la canne à sucre et l’industrie sucrière dérivée nécessita l’introduction massive d’Africains noirs mis en esclavage, à un point tel que la population servile augmentant beaucoup plus rapidement que celle des colons blancs, devient majoritaire. L’inversion du rapport démographique entre population servile et population de colons s’est opérée dans les années 1660, en Guadeloupe comme en Martinique. C’est ainsi, qu’en 1848, année de la promulgation de l’acte d’abolition de l’esclavage par le Gouvernement provisoire de la Seconde République, la population non blanche représente plus de 92% de la population totale, en Guadeloupe et Martinique alor

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