L économie politique de la Guinée (1958-2010)
298 pages
Français

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L'économie politique de la Guinée (1958-2010) , livre ebook

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Description

La République de Guinée a subi en cinquante ans deux types de régime, deux formes de dictature. La 1ère République (1958-1984), dirigée par Sékou Touré, a sacrifié le développement de la jeune nation à l'omnipotence du parti unique aux mains d'un noyau inamovible. La 2è République (1984-2008), dictature molle à peine déguisée en Etat de droit, a confié le pouvoir d'Etat aux prétoriens et l'orientation économique au FMI.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2013
Nombre de lectures 72
EAN13 9782296513747
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Études africaines
Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa
Dernières parutions
Alphonse MAKENGO NKUTU, Droit constitutionnel et pouvoir exécutif en RDC (1 re et 3 e République) , 2012.
Alphonse NKOUKA-TSULUBI, 50 ans de politique extérieure du Congo-Brazzaville , 2012.
Dingamtoudji MAIKOUBOU, Les noms de personnes chez les Ngwabayes du Tchad , 2012
Abderrahmane NGAÏDÉ, L’esclave, le colon et le marabout. Le royaume peul du Fuladu de 1867 à 1936 , 2012.
Casimir Alain NDHONG MBA, Sur la piste des Fang. Racines, us et coutumes , 2012.
Boubakari GANSONRE, Archives d’Afrique et communication pour le développement , 2012.
Angelo INZOLI, Le développement économique du Burundi et ses acteurs, XIX e -XX e siècle , 2012.
Djibril DIOP, Les régions à l’épreuve de la régionalisation au Sénégal. État des lieux et perspectives , 2012
Vitaly TCHIRKOV, La Guinée face au handicap. La problématique des déficiences motrices à Conakry , 2012
Mohamed Lamine MANGA, La Casamance dans l’histoire contemporaine du Sénégal , 2012.
Roda N’NO et Alice ATERIANUS-OWANGA, Akamayong-Nkemeyong. Recueil de textes de rap en langue fang nzaman , 2012.
Théodore Nicoué GAYIBOR (dir.), Cinquante ans d’indépendance en Afrique subsaharienne et au Togo , 2012.
Christian Thierry MANGA, Le Sénégal, quelles évolutions territoriales ? , 2012.
N’deye Maty Sene, L e commerce des produits maritimes et fluviaux au Sénégal de 1945 à nos jours , 2012.
Tiéman DIARRA, Santé, maladie et recours aux soins à Bankoni, Niarela et Bozola (Mali). Les six esclaves du corps , 2012.
Tiéman DIARRA, Paludisme, cultures et communautés. Le cri du hibou , 2012.
André SAURA, 1975, une année sans pareille à Madagascar , 2012.
Coordonné par Céline LABRUNE-BADIANE, Marie-Albane de SUREMAIN et Pascal BIANCHINI, L’école en situation postcoloniale , 2012.
Jérôme TOUNG NZUE, Elites et compromission en Afrique. Légitimation d’un système et sous-développement au Gabon , 2012.
Joachim E. GOMA-THETHET, Histoire des relations entre l’Afrique et sa diaspora , 2012.
Titre
Alain COURNANEL
L’ÉCONOMIE POLITIQUE DE LA GUINÉE
(1958-2010)
Des dictatures contre le développement
Copyright
© L’HARMATTAN, 2012
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-28597-9
Dédicace
À la mémoire de Diallo Seydou et Pai Cissé qui m’ont introduit à la société guinéenne,
À Josiane, Françoise et Ismaël Diakité qui m’ont ramené à Conakry,
À Barry Sidoux, Diallo Teliwel, Camara Mamadi pour leurs précieuses contributions,
À Rosine Tchokouatou qui a rendu ce livre possible, À tous mes étudiants de Poly des années soixante,
À notre folle jeunesse.
PRESENTATION
La première nation africaine francophone aura traversé, en un demi-siècle, deux expériences traumatisantes, vécues sous deux régimes, formellement aux antipodes l’un de l’autre, concrètement identiques dans leur acharnement à proscrire toute alternative politique, dans leur despotisme donc.
La I re République, incarnée avec éclat par Sékou Touré, a sacrifié le développement du pays au maintien du monopole, de l’omniprésence, de l’omnipotence, d’un Parti jalousement approprié par sa direction initiale. Un étatisme forcené, économiquement suicidaire dans une économie non mobilisée 1 , a stérilisé les potentialités nationales.
La II e République, dictature molle à peine déguisée en Etat de droit, a confié le pouvoir d’Etat aux prétoriens et l’orientation économique au FMI. La prédation des uns combinée à l’idéologie anti-Etat des autres a mis en danger l’appareil d’Etat, sa substance, sa capacité future à mettre en œuvre des politiques ambitieuses, tout cela pour un bilan aussi décevant que celui de la I re République. Nous nous appliquerons à démontrer nos allégations en empruntant le cheminement suivant :
Première partie : Colonisation et formation de la société guinéenne Chapitre I – Structures économiques
Chapitre II – La différenciation sociale dans la Guinée coloniale Deuxième partie : Centralisation économique et répression : Les vicissitudes de la I re République
Chapitre III – La centralisation comme nécessite sociale Chapitre IV – La bourgeoisie d’Etat
Chapitre V – Le pouvoir contre le développement
Troisième partie : La II e République et les chimères du libéralisme Chapitre VI – L’illusion
Chapitre VII– L’humiliation Chapitre VIII – Quels lendemains ?
Notre livre s’achève sur le retrait de l’armée, son retour dans les casernes et la première élection démocratique d’un Président de la République, en novembre 2010. Le bilan des gestions précédentes est lourd et les urgences multiples. Dans notre dernier chapitre, nous avons risqué quelques suggestions sur un avenir qu’il faut souhaiter plus apaisé.
1 . Jacques Sapir « L’économie mobilisée », la découverte 1990.
PREMIERE PARTIE LA COLONISATION ET LA FORMATION DE LA SOCIETE GUINEENNE
Nous allons montrer comment s’est construite, économiquement et sociologiquement, une entité guinéenne qui devint en 1958 une nation. La colonisation avait-elle créé des ensembles fédéraux dont les composantes, les territoires qui les constituaient, étaient susceptibles de devenir à court terme des entités économiquement viables ? Nous ne le pensons pas. La France avait-elle sciemment provoqué une situation (par le truchement de la loi-cadre) qui devait mener à ces indépendances en ordre dispersé ? Nous en sommes persuadés.
Toujours est-il que la colonisation a façonné des sociétés qui vont devoir assumer un avenir dont elles étaient loin de détenir les clés, nous aurons l’occasion de le prouver.
CHAPITRE I LES STRUCTURES ECONOMIQUES
Nous traitons dans l’ordre la structure des échanges, leurs incidences monétaires et les structures productives. Cette séquence correspond, selon nous, à « l’ordre linéaire des liaisons » 2 pour l’étude d’une économie sous-développée et a fortiori coloniale.
En outre, il nous a paru difficile de se contenter d’une coupe de l’économie guinéenne en 1958. Pour la rendre significative, nous avons choisi de couvrir la dernière décade ou plus de la présence française.
I – La structure des échanges
Fin 1959 (l’indépendance est acquise le 28 septembre 1958), les exportations de la Guinée se répartissent en trois groupes de produits 3 :

Nous avons choisi de partir des chiffres tenant compte de l’année 1959 pour illustrer la situation finale de la Guinée coloniale, quitte à rendre compte de faits nouveaux qui brouillent l’image présentée.
« Au total, les exportations réelles de la Guinée ont donc totalisé en 1959 environ 7,2 milliards F.O.B. Le montant des importations C.A.F. s’est élevé à 9,3 milliards, ventilés grossièrement comme suit :

Le déficit commercial extérieur aurait été de l’ordre de 2,1 milliards » 4 .
Ce commerce extérieur était très dépendant de la France. Nous avons calculé un indice de concentration pour 1958. Il était de 73,5 % pour les importations et de 69,9 % pour les exportations. Cette différence s’expliquait par la vente du minerai en dehors de la zone franc.
I.1 – Les étapes de cette orientation des échanges
I.1.1 – Les exportations
Avant 1900 5 , la Guinée faisait partie de la zone dite libre, en AOF, c’est-à-dire non soumise à des restrictions d’ordre international. Les marchandises n’étaient frappées que de droits de consommation.
En 1897, le Gouverneur Balley avait simplement institué une « surtaxe d’importation directe » frappant toutes les marchandises ne provenant pas directement du pays d’origine (il s’agissait de dépouiller Freetown de son rôle d’entrepôt du commerce de la Guinée, au profit de Conakry).
Le décret du 14 avril 1905 consolidait les positions du commerce français.
Les effets de la surtaxe furent frappants : la part de la France dans les importations de la Guinée passait de 32 % en 1904 à 60 % en 1908. Cependant, le commerce colonial se plaignait de trouver en France des débouchés insuffisamment privilég

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