La Guerre de Trente Ans
552 pages
Français

La Guerre de Trente Ans , livre ebook

-

552 pages
Français

Description

Tournant de l'histoire européenne, la Guerre de Trente Ans liquide l'héritage économique, social, politique, religieux et territorial de la Renaissance. Dans ce troisième tome, la France entre en guerre et affirme sa suprématie vis-à-vis des Habsbourg, consacrant la victoire politique de Louis XIII, de Richelieu et de Mazarin. L'examen approfondi des négociations de Westphalie permet de suivre l'élaboration des nouvelles structures qui seront celles de l'Europe jusqu'à la fin du XVIIIe siècle.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2003
Nombre de lectures 255
EAN13 9782296285163
Langue Français
Poids de l'ouvrage 28 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA GUERRE DE TRENTE ANS
ill
CENDRES ET RENOUVEAUCollection Chemins de la mémoire
Dernières parutions
Princesse DACHKOV A, Mon Histoire. Mémoires d'une femme de lettres
russe à l'époque des Lumières.
.
Michel BERNARD, La colonisation pénitentiaire en Australie
(17881868).
UMR TELEMME, La Résistance et les Européens du Sud.
Patrick PASTURE, Histoire du syndicalisme chrétien international.
Stefan LEMNY, Jean-Louis Carra (1742-1793), parcours d'un
révolutionnaire.
Jean-François CARAËS, Le Général de Castagny (1807-1900). Servir
dans l'armée française sous le Second Empire.
@ L'Harmattan, 2003
ISBN: 2-7475-2302-0HENRI SACCHI
LA GUERRE DE TRENTE ANS
III
CENDRES et RENOUVEAU
L'Harmattan L'Harmattan Hongrie L'Harmattan Italia
5-7, rue de l'École-Polytechnique Hargita u. 3 Via Bavat 37
75005 Paris - FRANCE 10214Torino-ITALIE1026 Budapest HONGRIE-AVERTISSEMENT
NOUVELLE ÉDITION
Le présent ouvrage:
LA GUERRE DE TRENTE ANS
Tome I : L'OMBRE DE CHARLES-QUINT
Tome II : L'EMPIRE SUPPLICIÉ
Tome III : CENDRES ET RENOUVEAU
constitue une nouvelle édition, revue, corrigée et annotée de l'ouvrage:
LA GUERRE DE TRENTE ANS
Tome I : L'OMBRE DE CHARLES-QUINT
Tome II : L'EMPIRE SUPPLICIÉ
Tome III : LA GUERRE DES CARDINAUX
publié en 1991 par les Éditions l'Harmattanà Pierre, monfrèreChapitre 1
LA FRANCE EN LICE
La déclaration de guerre et la campagne des Flandres
Le jeudi 16 mai 1635, sous un soleil printanier, deux cavaliers chamarrés
quittèrent le village de Neufchâtel-sur-Aisne et s'engagèrent sur la route de
Vervins. Ils traversèrent les collines verdoyantes de la Thiérache puis franchirent
l'Oise et la Sambre. Le long du chemin, les paysans suspendaient leurs travaux
pour les saluer d'un geste. Pouvaient-ils se douter que les deux hommes, qui
s'éloignaient en laissant derrière eux un nuage de poussière, allaient sur ordre du
Roi déclarer la guerre à l'Espagne?
Le premier cavalier s'appelait Jean Gratiolet. Il était héraut d'armes de France
au titre d'Alençon. Le 12 mai, à Saint-Quentin, le roi lui avait remis une missive
scellée aux armes de France qui contenait les instructions de sa mission et le texte
de la déclaration qu'il devait faire aux Flamands: «Je viens vous trouver de la part
du roi mon maître, pour vous dire que, puisque vous n'avez pas voulu rendre la
liberté à Monsieur l'archevêque de Trêves, Électeur de l'Empire, qui s'était mis
sous sa protection lorsqu'il ne pouvait la recevoir de l'Empereur, ni d'aucun autre
prince, et que contre la dignité de l'Empire et le droit des gens vous avez retenu
un prince souverain avec lequel vous n'avez point de guerre, Sa Majesté est
résolue de tirer raison par les armes de cette offense, en laquelle sont intéressés
tous les princes de chrétienté».
Gratiolet était accompagné de Gratien Elissavide, «trompette ordinaire du roi»,
qui avait charge de l'assister en toutes circonstances. Primitivement, il avait été
convenu que les deux messagers accompagneraient le roi jusqu'à Château-Thierry,
où le souverain se rendait pour suivre les opérations aux frontières. Mais Louis
XIII, terrassé par la fièvre, avait dû s'arrêter à Neufchâtel et les deux hommes
avaient pris la route de la Belgique sans attendre son rétablissement. Ils arrivèrent
à Bruxelles, devant la porte de Haut, le samedi 19 mai vers neuf heures du matin.
Gratiolet revêtit alors «sa cotte d'armes au titre d'Alençon, le bâton et la toque en
telle action requis», puis Elissavide emboucha sa trompette et fit entendre «les
chamades à la manière accoutumée». Pour la dernière fois dans l'Histoire de
France, on déclarait la guerre suivant les règles établies sous saint Louis.
Au bruit des trompettes, cinq hommes de garde apparurent, bientôt suivis par le
sergent-major de la ville. Gratiolet demanda à parler à l'Infant. Interloqué, lefonctionnaire belge partit chercher des ordres au palais. Il ne revint que vers midi,
alors que les Français se trouvaient toujours devant la porte, entourés maintenant
d'une foule de badauds que les gardes contenaient avec difficulté. Le sergent-major
avait autorisation de laisser pénétrer les deux visiteurs à condition qu'ils ôtent «les
habillemens de hérault», ce que Gratiolet refusa. Pour éviter tout incident, le
sergent-major les conduisit dans sa propre demeure, sur la place du Sablon, puis se
rendit une nouvelle fois au palais. Il en revint une heure plus tard pour informer ses
hôtes que l'audience était accordée, mais que l'heure n'avait pas pu en être fixée
car le Cardinal-Infant tenait conseil avant de partir pour Louvain. Gratiolet perdit
patience et exigea de savoir à quelle heure il serait reçu. À l'extérieur, la foule
grossissait et s'agitait. Le sergent-major, de plus en plus embarrassé, craignait
maintenant pour sa demeure et maudissait ces deux inconnus qui provoquaient si
grand tapage. Une troisième fois, il prit le chemin du palais.
Pendant ce temps, trois hérauts d'armes flamands étaient arrivés sur la place du
Sablon et s'entretenaient avec les Français. Aimable au début, la conversation
devint plus acerbe. Gratiolet menaçait de se fâcher lorsque le sous-officier belge
réapparut, accompagné cette fois d'un fonctionnaire qui réclama au héraut français
une marque de sa charge. Cette demande mit Gratiolet au comble de la colère. Il
était déjà six heures et il n'avait pas encore obtenu l'assurance d'être reçu. Devant
sa fureur, les deux Belges réclamèrent un nouveau délai et retournèrent au palais
en promettant de faire hâter les choses. Gratiolet ne voulut plus attendre et tendit sa
déclaration aux hérauts flamands qui la refusèrent avec dédain. Cette fois, c'en était
trop. Les deux Français remontèrent à cheval. Gratiolet, dans son rapport, a raconté
la suite: <<Je leur diets que c'estait la déclaration que je devois faire de la part du
roy mon maistre au cardinal infant d'Espagne et jettay ladite déclaration à leurs
piedz devant le logis du dit sergent-major, sur la place du 8ablon, et passant dans
la grand rue je suis venu sortir à ladite porte de Haut, pour me retirer en France».
Le 21 mai au matin, Gratiolet et Elissavide franchirent la frontière française au
village de Larouillies, entre Avesnes et La Capelle. Ils s'arrêtèrent près de l'église.
Gratiolet attacha à un poteau une copie de la déclaration de guerre puis fit prévenir
le Mayeur qui se rendit sur place pour examiner le document, tandis qu'Elissavide
faisait entendre «les chamades accoustumées». Bientôt, tous les clochers de
Picardie se mirent à sonner le tocsin pour propager l'inquiétante nouvelle.
Désormais, l'Europe entière était en feu. Le Cardinal-Infant ne répondit
officiellement à cette déclaration que le 24 juin suivant, accusant la France d'avoir
trahi les engagements du traité de Vervins de 1598.
Suivant un plan bien établi, Louis XIII avait préparé l'entrée en guerre par
plusieurs décrets contre les intérêts espagnols. Plusieurs jours auparavant, depuis
Fismes, il avait demandé au Parlement de faire saisir les biens des Espagnols
résidant en France, mesure qu'il expliqua ensuite au cardinal de La Valette,
gouverneur de Metz: «(..) j'ay jugé à propos, pour le bien de mon service que tous
les effects et marchendises qui se trouveront dans mon royaume et terres de mon
obéissance appartenantes aux sujects ou vassaux du dit Roy (d'Espagne) soient
saisis à la requeste de mes Procureurs généraux ou de leurs substitutz et mises en
la garde de personnes qui en puissent répondre et les reprensenter toutefois et
quantes il sera besoing».
10Le roi n'avait pas attendu la déclaration de guerre pour lancer ses armées
contre les Pays-Bas. Les maréchaux de Brézé et de Châtillon avaient quitté
Mézières au début de mai et s'étaient dirigés vers le pays de Liège avec 20.000
hommes. Leur objectif était de se joindre aux troupes hollandaises dépêchées par
le stathouder Frédéric-Henri conformément au traité du 8 février précédent. Il était
convenu qu'on ne livrerait pas bataille avant le 19 mai, jour de la déclaration de
guerre, pour ne pas faillir aux lois de l&#

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