La place et la pratique plébiscitaire
84 pages
Français

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La place et la pratique plébiscitaire , livre ebook

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Description

La place consiste, durant la Renaissance italienne, en un lieu public où se manifeste l'atmosphère populaire. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, elle devient le tribunal des revanches et le centre de gravité des révoltes sociales. A l'époque moderne et contemporaine, elle rassemble les instances parfois inquiétantes des masses, qui transforment la convocation en un exercice plébiscitaire souvent en contradiction avec les procédures parlementaires.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2011
Nombre de lectures 39
EAN13 9782296468290
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La place et la pratique plébiscitaire
Questions Contemporaines Collection dirigée par J.P. Chagnollaud, B. Péquignot et D. Rolland  Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions Contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective. Derniers ouvrages parus e Bernard LAVARINI,La Grande Muraille nucléaire du III millénaire, Plaidoyer pour un bouclier antimissiles européen, 2011. Arnaud KABA,Le commerce équitable face aux réalités locales : l’exemple d’une plantation de Darjeeling, 2011. Christian SAVÈS,Éthique du refus. Une geste politique, 2011. Marieke LOUIS,L’OIT et l’Agenda du travail décent, un exemple de multilatéralisme social, 2011. PaulAÏM,Où en sommes-nous avec le nucléaire militaire ?,2011.Michel ADAM,Jean Monnet, citoyen du monde. La pensée d’un précurseur, 2011. Hervé HUTIN,Le triomphe de l’ordre marchand,2011. Pierre TRIPIER,Agir pour créer un rapport de force, Savoir, savoir agir et agir, 2011. Michel GUILLEMIN,Les dimensions insoupçonnées de la santé, 2011. Patrick Dugois, Peut-on coacher la France ?,2011. Jean-Pierre LEFEBVRE,joli mois de mai quandArchitecture : reviendras-tu ?, 2011. Julien GARGANI,Voyage aux marges du savoir. Ethno-sociologie de la connaissance, 2011. Stanislas R. BALEKE,Une pédagogie pour le développement social, 2011. Hélène DEFOSSEZ,le végétarisme comme réponse à la violence du monde,2011. Georges DUQUETTE,Vivre et enseigner en milieu minoritaire. Théories et interventions en Ontario français, 2011.Irnerio SEMINATORE,Essais sur l’Europe et le système international. Crise, multilatéralisme et sécurité, 2011.
RiccaRdocampa
LapLaceetLapratiquepLébiscitaire
© L’Harmattan, 2011 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-56319-3 EAN : 9782296563193
1. L’espaceL’espace est une dimension de la perception humaine, une forme de l’expression conceptuelleà laquelle la grâce morphologie des êtres prend une qualité qui dépasse l’intentionnalité de l’imagination. En effet, l’espace comprend la réalité vue comme le lieu de l’action de l’homme, car il implique des aspects inédits des choses et des évènements qui peuvent être compris selon une succession ou un ordre temporel. En fait, l’espace impose la constatation, lanostalgie des conditions en soi et préfigure des situations précises où s’inscrit l’opérationnalité humaine: «L’espace social, d’abord biomorphique et anthropologique », soutient Henri Lefèbvre, « tend à déborder cette immédiateté ». L’espace social transforme la solidarité humaine en un système de relations dont les plus évidentes sont représentées par les lois :il s’agit des lois mathématiques et physiques, dans la mesure où il est question de structures évidentes (par exemple, les édifices religieux et civils) et de relations latentes et qui se trouvent en transformation potentielle (par exemple, les institutions juridiques et politiques). La parole, qui crée l’argumentation, constitue la partie essentielle de lacréativité humaine qui se réfère à l’espace: construire une maison, fonder une cité, diriger un État sont des attitudeslibérées par la parole à l’intérieur de cadres prédisposés afin de les rendre efficaces. Dans l’espace, la solidarité humaine trouve son milieu à la fois naturel et illusoire : la perspective inventée par Paolo Uccello et Piero della Francescapermet de percevoir des qualités d’objets dans un espace précisqui n’étaient pas visibles auparavant. La révolution anthropologique, survenue grâce à la perspective, constitue une amplification des dimensions des objets et, par conséquent, de l’espace lui-même. En paraphrasant Platon, qui considère le temps comme l’image mobile de l’éternité, on dira que l’espace est la représentation feinte des perspectives cosmiques. L’anthropologie a montré comment l’espace occupé par tel ou tel groupe de « primitifs » correspond au classement
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hiérarchique des membres de la société : il le rend perpétuellement actuel et présent. Le processus d’adaptation de l’homme à l’espace se réalise dans la coexistence de facteurs concrets, tels les édifices, et de facteurs abstraits, tels les nombres imaginaires. Cette présence simultanée de facteurs apparemment hétérogènes rend l’histoire compréhensible tout comme la mémoire des actes humains dans le temps. On y rencontre des états que l’archéologie de la culture transforme en catégories conceptuelles, en formes d’abstraction, de sorte qu’on peut parler de la vie des Sumériens et des chiffres arabes en les rendant contemporains à l’intérieur d’un ordre de phénomènes engendréspar la parole. L’espace concret et l’espace imaginaire se complètent. Sans le lieu de l’action, celle-ci ne saurait se transformer en mémoire. Les anciens voyageurs de l’Hellade, le Juif errant, les navigateurs de la Renaissance, les capitaines de l’aventure, les armées régulières et irrégulières, tous se sont intéressés à apporter à l’espace une signification stratégique avant de le transformer en théâtre de leurs activités. L’espace épique se transforme, depuis Homère jusqu’aux poètes du roman picaresque, de la Table Ronde, en espace concret : Ithaque, les châteaux de la Loire, les cathédrales gothiques sont des lieux où l’ingéniosité humaine, sollicitée par l’imagination, exerce son pouvoir cohésif et divinatoire. La cité moderne tend à harmoniser un sentiment archaïque de la nature avec unhabitatartificiel, capable de mettre en relation des lieux éloignés entre eux dans le but d’uniformiser les intérêts selon un calcul qui se réfère au temps, épuré de tout préjudice et réduit à la prudence. Le monde moderne et contemporain se reflète dans un espace imaginaire qu’est le marché, où sont élaborées toutes les formes alternatives de l’existence qui ne doiventeffectivement pas être vérifiées. En réalité,dans le monde contemporain tout l’espace est archéologique de manière prospective : le tourisme transforme les lieux en fonction du temps libredonc tous les lieux de la planète en spectacles lunaires et en espaces à parcourir comme s’ils s’étaient déjà rendus, abandonnés par le genre humain. La privation anticipe et ramifie les espaces de l’action. Les machines qui, contredisant les prévisions d’Aristote, remplacent
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