La République en Méditerranée
394 pages
Français

La République en Méditerranée , livre ebook

394 pages
Français

Description

Fille de la Méditerranée, la République entretient avec cet espace géographique et culturel un lien historique privilégié. Dans le sillage et l'héritage de la République romaine des temps antiques ou des Républiques italiennes de l'époque moderne, République et Méditerranée se rencontrent de nouveau à l'époque contemporaine. Les diverses modalités participant du "phénomène républicain" se manifestent en plusieurs contrées selon des temporalités et des modes qui appellent une comparaison internationale.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2012
Nombre de lectures 87
EAN13 9782296503939
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La République en Méditerranée. Diffusions, espaces et cultures républicaines en France, Italie et Espagne e e (XVIII -XX siècles)
Collection Cliopolis
La République en Méditerranée. Diffusions, espaces et cultures républicaines en France, Italie et Espagne e e (XVIII -XX siècles) er Actes du colloque de Nice, 1 et 2 octobre 2009 (Université de Nice Sophia-Antipolis, Centre de la Méditerranée moderne et contemporaine) Sous la direction de Luis P. Martin, Jean-Paul Pellegrinetti et Jérémy Guedj Ouvrage publié avec le soutien du Comité d'Histoire Parlementaire et Politique (CHPP), du Centre de la Méditerranée Moderne et Contemporaine (CMMC) et de l'ANR ICEM (Identités et Cultures en Méditerranée. Les élites politiques de la Révolution française à nos jours).
© L'HARMATTAN, 2012 5-7, rue de l'École-Polytechnique, 75005 Parishttp://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-99442-3 EAN : 9782296994423
Propos liminaires Un modèle républicain en Méditerranée ?
Introduction 1 2 3 Luis P. MARTIN,Jean-Paul PELLEGRINETTIet Jérémy GUEDJCette rencontre niçoise est la première manifestation d’un projet d’envergure européenne. Lorsque le Centre de la Méditerranée Moderne et Contemporaine (CMMC) de l’Université de Nice Sophia-Antipolis a accueilli e e le projet « La République en Méditerranée (XVIII -XX siècles) », cela nous a permis d’établir un premier réseau avec des partenaires espagnols et italiens. À ces équipes, prochainement, se joindront des chercheurs portugais, grecs, turcs, israéliens et nord-africains. Cette dimension n’est pas exclusivement géographique, elle répond à d’autres critères humains, sociaux, politiques et culturels. La République en tant qu’objet historique est toujours d’une actualité brûlante. En effet, aux lendemains des fastes de la commémoration du bicentenaire de la Révolution française, les études sur la République trouvent un nouvel essor dans les principaux États européens de la Méditerranée. Ceci tient, à la fois, aux nouvelles approches et méthodologies historiques, dont les études culturelles ont été porteuses d’une dynamique inattendue, et aux débats politiques propres à l’évolution des régimes politiques actuels : en Italie, sur le changement de modèle républicain et en Espagne, sur la légitimé d’une monarchie héritière d’une dictature. En e France, les débats sur la VI République, ont aussi fait couler de l’encre sur une République plus inspirée par les principes originels. Les historiens, à l’origine de ces débats, ont mené des travaux qui dépassent la lignée libérale et intègrent les aspects sociétaux des travaux de Maurice Agulhon, les apports anthropologiques des cultures politiques (voir à ce sujet à titre d’exemple les enquêtes de Marc Augé), la transversalité des sensibilités des études d’Alain Corbin et des représentations de Roger Chartier. Les études sur la République se projettent sur des chantiers 1 Luis P. Martin est Professeur en Civilisation de l’Espagne contemporaine à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour et membre du Centre de la Méditerranée moderne et contemporaine (CMMC). 2  Professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Nice Sophia-Antipolis, membre du Centre de la Méditerranée moderne et contemporaine (CMMC). Coordinateur d’un projet financé par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) sur le thème :Identités et cultures en Méditerranée. Les élites e politiques de la Révolution française à la V République. 3  Jérémy Guedj est ATER en histoire contemporaine à l’Université de Nice Sophia Antipolis et membre du Centre de la Méditerranée moderne et contemporaine (CMMC).
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nouveaux qui sont plus explicites, dans la mesure où elles contiennent tout l’éventail des productions politiques du républicanisme, mais aussi des pratiques. Un point non négligeable dans cette trajectoire réside dans les travaux réalisés par les historiens du politique (M. Agulhon, M. Winock, O. Rudelle, S. Berstein, J.-M. Mayeur, R. Rémond, J.-F. Sirinelli, J. Garrigues), mais aussi par les philosophes du politique (Ph. Pettit, M. Viroli, J.-F. Spitz…), accompagnés par des historiens des idées politiques (G. A. Pocock, Q. Skinner), qui ont insufflé un élan aux études relatives à la République. Dans ce contexte historiographique, une réflexion d’ensemble sur l’aire de la Méditerranée n’est pas superflue ; tant par la puissante influence française que pour l’originalité des expériences qu’ont connues toutes les Républiques de l’Occident à l’Orient. Nous avons retenu trois voies d’exploration : les diffusions, les espaces et les cultures de la République. Ces axes sont susceptibles de rendre plus visibles les productions et les pratiques républicaines, les mettre en parallèle, ou en confrontation, avec d’autres formes ou modèles. Seule une perspective comparatiste est susceptible de faire jaillir de nouvelles questions et problématiques. LES DIFFUSIONSNos Républiques sont le fruit de multiples échanges. Il y a donc des diffusions tous azimuts qui réclament notre attention. La République révolutionnaire accouche des Républiques sœurs, la Révolution de 1848 e porte le message républicain sur toutes les Nations naissantes, la III République française inspire les républicains « sans République » d’Espagne et d’Italie, les réconforte même. Un des grands legs de la République est cette diffusion universaliste d’une idée de la cité sans commune mesure avec d’autres régimes politiques. De la diffusion sont nées la représentation et la symbolique : une façon de « dire » et « voir » la République. Ainsi, l’idée de République est « parole » ; qui dit parole dit « agora », transmission… LES ESPACESLes territoires de la République ne sont pas uniquement les États, ils sont une cosmogonie qui est récréée par le biais des transmissions. La République existe dans et hors de l’État. C’est plus qu’une image car celle-ci est matérialisée par un corps politique bien défini : dans la participation (sociabilités, partis, presse). Puis insertion dans le corps de la Nation : dans la représentation (députés, maires, préfets). Les espaces républicains sont parfaitement délimitables, même dans le paysage urbain, par exemple.
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En la Méditerranée – zone la plus sensible à la République (y compris la Grèce révolutionnaire) – les espaces sont transversaux : ils communiquent entre eux et dépassent les frontières. Les républicains se reconnaissent dans une fraternité d’espaces qui ne sont pas forcément autochtones : les Espagnols chantaient laMarseillaiseà tue-tête, à la moindre fête républicaine ! LES CULTURES ET LES PRATIQUESIl va de soi que la République est une culture, plus qu’un culte. En éliminant tout caractère religieux, la République libère – si l’on peut dire – toute notion de transcendance du politique. La culture républicaine est donc même plus vaste que la République, car elle est faite d’autres cultures. Elle les dépasse, les réécrit, les invente et en produit de nouvelles également. La plus répandue : la laïcité. La plus convoitée : la séparation de l’Église et de l’État. La plus aimée : les Droits de l’Homme et du citoyen. Au-delà de ces cultures particulières, il y a la culture du droit universel. Cet esprit social qui se moule dans la volonté générale et qui se manifeste par un contrat de la communauté, fait que les cultures républicaines sont les flambeaux de la liberté, de l’égalité et de la fraternité. La République est surtout civique et elle entend être le socle de la société civile. En définitive, les cultures républicaines nous montrent la possibilité de construire des sociétés humanistes. Les buts que nous nous fixons sont simples. En premier lieu, il s’agit de rassembler des experts qui puissent présenter leurs derniers travaux, leurs lignes de recherches et les tendances historiographiques à l’œuvre sur ce vaste sujet. Dans un second temps, les travaux doivent permettre d’établir et animer un débat sur la question. Enfin, ils se doivent de réunir suffisamment d’éléments pour mettre sur pied des rencontres avec les historiens de tous les pays de la Méditerranée, afin de permettre de stimuler des recherches thématiques et comparatistes, échanger des données, favoriser la mobilité des doctorants, inciter les autorités scientifiques, culturelles et politiques à aider financièrement ce projet, dont le dernier objectif est de rapprocher, par l’Histoire, les peuples de la Méditerranée. Trois équipes se sont constituées autour de ce projet. Ainsi, aux côtés de celle de Nice, s’est associée une équipe espagnole, pilotée par le professeur Fernando Martínez López, directeur duCentro de Investigación SUR-CLIO de l’Université d’Almería et une équipe italienne, coordonnée par le professeur Maurizio Ridolfi, directeur duCentro Studi per la Storia dell’Europa Mediterraneaà Viterbe. Une équipe, de l’Université della Tuscia portugaise se joindra très prochainement au groupe. Le déroulement de rencontres, ainsi que sa périodicité, démontrent l’intérêt suscité par le projet. La première rencontre niçoise en octobre 2009, dont nous présentons
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