La transition espagnole, 40 ans après
368 pages
Français

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Description

La mort du dictateur Franco en 1975, puis le couronnement du roi Juan Carlos, ont ouvert la voie à la "transition démocratique" marquée par un pacte politique inédit, une amnistie, et un processus constitutionnel. Mais depuis 2015, avec l'abdication de Juan Carlos et l'instabilité politique, certains aspects de la Constitution de 1978 sont contestés. Quarante ans plus tard, donc, qu'entend-on par "transition démocratique" ? Et quelle est la légitimité de ce concept ?

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Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2016
Nombre de lectures 15
EAN13 9782140021848
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La transition espagnole, 40 ans après
Quel s enjeux, quel s acquis, quel s enseignements ?
Sous la direction de Henry H B , Carmen P T , ERNANDEZ AYTER INEIRA RESMONTANT et Denis V IGNERON
LANGUE & PAROLE
La transition espagnole, 40 ans après
Langue et Parole. Recherches en Sciences du langage Collection dirigée par Henri Boyer (Université de Montpellier 3) Conseil scientifique : C. Alén Garabato (Univ. de Montpellier 3, France), M. Billières (Univ. de Toulouse-Le Mirail, France), P. Charaudeau (Univ. de Paris 13, France), N. Dittmar (Univ. de Berlin, Allemagne), V. Dospinescu (Univ. "Stefan cel Mare"de Suceava, Roumanie), F. Fernández Rei (Univ. de Santiago de Compostela, Espagne), A. Lodge (St Andrews University, Royaume Uni), I.-L. Machado(Univ. Federal de Minas Gerais, Brésil), M.-A. Paveau (Univ. de Paris 13, France), P. Sauzet (Univ. de Toulouse-Le-Mirail), G. Siouffi (Univ. de Montpellier 3, France).  La collectionLangue et Parole. Recherches en Sciences du langagedonne se pour objectif la publication de travaux, individuels ou collectifs, réalisés au sein d'un champ qui n'a cessé d'évoluer et de s'affirmer au cours des dernières décennies, dans sa diversification (théorique et méthodologique), dans ses débats et polémiques également. Le titre retenu, qui associe deux concepts clés (et controversés) duCours de Linguistique Générale de Ferdinand de Saussure, veut signifier que la collection diffusera des études concernant l'ensemble des domaines de la linguistique contemporaine : descriptions de telle ou telle langue, parlure ou variété dialectale, dans telle ou telle de ses/ leurs composantes; recherches en linguistique générale mais aussi en linguistique appliquée et en linguistique historique; approches des pratiques langagières selon les perspectives ouvertes par la pragmatique ou l'analyse conversationnelle, sans oublier les diverses tendances de l'analyse de discours. Elle est également ouverte aux travaux concernant la didactologie des langues-cultures.  La collectionLangue et Paroleainsi contribuer à faire connaître les souhaite développements les plus actuels d'un champ disciplinaire qui cherche à éclairer l'activité de langage sous tous ses angles. Rappelons que par ailleurs la CollectionSociolinguistiquede L'Harmattan intéresse les recherches orientées spécifiquement vers les rapports entre langue/langage et société. Dernières parutions Sihem HASNI,Anaphores, cohésion et mouvements textuels, 2016. Takuya NISHIMURA, La personne, sujet appelant. Esquisse d’une anthropologie pragmatique, 2014. Kyriakos FORAKIS,Structures complexes du français moderne, 2014. Tayeb BOUGUERRA,Pour une écodidactique du français langue étrangère et seconde, 2014. Jean-Adolphe RONDAL,Une théorie du fonctionnement et du développement morphosyntaxique, 2014.
Sous la direction de Henry HERNANDEZ-BAYTER, Carmen PINEIRA-TRESMONTANTet Denis VIGNERONLa transition espagnole, 40 ans après
Quels enjeux, quels acquis, quels enseignements ?
De Carmein Pineira-Tresmontant (ou en collaboration), chez L’Harmattan La présidentielle 2007 au filtre des médias étrangers(2008) Les commémorations de la chute du mur de Berlin à travers les médias européens(2012) L’Espagne : quels enjeux pour l’Europe ? Le regard des médias sur les élections de 2011(2013) © L’Harmattan, 2016 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-10010-4 EAN : 9782343100104
Présentation
Carmen Pineira-TresmontantUniversité d’Artois La mort du dictateur Francisco Franco en 1975 et l’avènement du roi Juan Carlos ont ouvert la voie à unetransition démocratiqueoriginale : marquée par un pacte politique, une amnistie et un processus constitutionnel, cette période a effectivement abouti à la mise en place d’institutions démocratiques modernes, sitôt la Constitution de 1978 ratifiée par les Espagnols. Depuis lors, c’est un véritable renouveau qui a fait émerger une Espagne nouvelle, sur tous les plans : ce renouveau a été institutionnel et politique avec des alternances successives et une vie régionale souvent intense, mais aussi une longue lutte contre le terrorisme de l’ETA, la fragilité de la morale publique trop souvent mise en cause et enfin les velléités indépendantistes ; économique avec l’intégration européenne et l’essor rapide des flux d’échanges avec l’Europe, les Amériques et l’Afrique, mais aussi une profonde crise économique et sociale qui place près de la moitié des jeunes espagnols hors-jeu depuis plusieurs années ; culturel aussi avec la génération des années 80 qui a démontré un extraordinaire dynamisme dans tous les genres, des arts à la production scientifique et littéraire, en passant par cette fameusemovida. 40 ans plus tard, que vaut le mot detransition, quelles significations peut-on accorder à ce concept ? La transition politique en Espagne a été conduite il y a 40 ans, de façon rapide – quelques années ont suffi pour élaborer et voter une nouvelle Constitution – et pacifique – des pas décisifs en faveur des libertés et d’un nouveau régime démocratique ont été réalisés sans incident majeur. Ces deux caractéristiques sont remarquables : sont-elles exemplaires ? C’est une première question qui s’est posée à propos de ruptures politiques considérables, par exemple dernièrement leprintemps arabeou depuis peu, l’évolution du régime cubain. Au pacte politique initial a succédé, bon gré, mal gré, le retour de la memoria históricaet un fort désenchantement politique rythmé par le mouvement dit delos indignadoscomme par l’essor de l’abstention aux élections ; la référence à l’identité catalane, basque, ou d’autres nationalités démontre la force vitale de conceptions séculaires mais 7
profondément ancrées dans les langues et les cultures urbaines et régionales ; le dynamisme de certains secteurs économiques coexiste avec des faiblesses profondes que la croissance économique n’a guère corrigées depuis le début des années 80. Le rang de l’Espagne en Europe a pu être mis à rude épreuve lorsque les plans européens d’aide ont imposé des exigences fortes, parfois humiliantes, pour cette nation au passé glorieux et au capital culturel, artistique et linguistique remarquable. Bref, face au temps long des forces et des divisions de l’Espagne, la dernière période marquée par latransition démocratiquen’a pas toujours modifié en profondeur ni ses atouts ni ses freins. En cette année 2015, un cycle est-il révolu ? En effet le Roi Juan Carlos a abdiqué après un règne de 40 ans, certains aspects de la Constitution de 1978 sont désormais massivement contestés comme la place des nationalités au sein de la Nation espagnole, l’intégration de l’Espagne en Europe et le monde a radicalement modifié les références des citoyens espagnols par comparaison avec leurs aînés de 1975. Peut-on alors conclure que cette Transition tant vantée – rapide, pacifique – a gouverné pendant 40 ans le temps long de l’introspection collective et de l’émergence d’une nouvelle citoyenneté, de nouveaux acteurs politiques, de nouveaux médias, de nouveaux discours ? Cet ouvrage rassemble les réflexions d’un groupe de chercheurs français et espagnols qui a investigué et débattu sur les multiples aspects 1 de la Transition espagnole de façon continue depuis plusieurs années . On citera en particulier le Congrès international tenu à Cáceres et Yuste en Espagne (24-26 novembre 2010) :La Transición española a la democracia. Ímagenes, testimonios y territorios, les colloques tenus à l’Université d’Artois (24-25 mai 2012) :L’Espagne : quels enjeux pour l’Europe ?, au :Collège d’Espagne à Paris (24-26 novembre 2014) La Transición española a la democracia. Un balance y diversas perspectivas.Et à nouveau à l’Université d’Artois (25-26 novembre 2015) :La Transition démocratique espagnole, 40 ans après. Quels enjeux, quels acquis, quels enseignements ?Avec l’exigence d’une approche toujours rigoureuse, multidisciplinaire et novatrice, cet ouvrage rassemble les contributions de chercheurs désireux d’apporter leur analyse originale pour interroger l’appellation detransition démocratique, dans ses manifestations
1 Création en 2013 de la revue :plurisiciplinaire “Tiempo Presente. Revista de Historia” https://tiempopresenterevhist.wordpress.com8
diverses comme dans ses références historiques, comparatives et linguistiques. Une organisation thématique Les réflexions s’ordonnent selon deux grandes approches thématiques distinctes. L’avènement de la démocratie à travers un processus de pacte politique rapide et pacifique a précédé sa maturation sous la force d’alternances répétées entre un parti conservateur – el Partido Popular (PP) - et un parti réformiste – el Partido Socialista Obrero Español (PSOE). Un tel processus a incontestablement accompagné et sans doute autorisé la modernisation de l’Espagne et son intégration européenne. Quarante ans plus tard un tel modèle démocratique présente pourtant des failles importantes que le nouveau roi Felipe VI a la tâche difficile d’affronter : le nationalisme catalan et peut-être aussi celui d’autres régions contestent de plus en plus vivement le cadre constitutionnel qui était accepté en 1978. La loi sur la mémoire historique rouvre de façon parfois aiguë les oppositions qui ont marqué l’Espagne des années 20 et 30 d’une façon terriblement sanglante : ce retour de l’Espagne sur son passé est bien supporté par le système démocratique nouvellement installé mais les contradictions et les conflits anciens demeurent toujours vifs. Et enfin, la crise économique qui a touché l’Espagne à partir de 2008 a démontré de façon cruelle la faiblesse du modèle de développement économique du pays et, singulièrement l’impéritie des élites gouvernantes, régionales et nationales, quel que soit leur bord politique à engager un développement économique permettant à l’Espagne d’entrer dans le XXI° siècle. L’accusation de corruption et le taux de chômage insupportablement élevés sont les deux leviers sur lesquels s’appuie la contestation politique des institutions démocratiques elles-mêmes. Cette première approche regroupe des contributions françaises et espagnoles dans le premier chapitreLa force du modèle démocratique et sa dynamique. Croisant cette approche politique, institutionnelle et citoyenne, nous présentons la perception que les écrivains, artistes, médias et certains corps intermédiaires ont eue au cours de ces quarante ans. Il est remarquable d’observer combien les écrivains de la première Transition démocratique, les années 75 à 80, ont pu être sceptiques et exprimer des frustrations, très tôt, relayées vingt ans plus tard par leurs successeurs avec des arguments acérés, critiques sur l’hypocrisie des nouveaux 9
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