Le massacre des Bagogwe
151 pages
Français

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Le massacre des Bagogwe , livre ebook

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Description

Depuis 1959 les Bagogwe étaient considérés par les populations hutu du nord du Rwanda comme une caste inférieure. Ils seront marginalisés par tous les régimes, traités par leurs compatriotes comme des gens non civilisés. A partir du 21 janvier 1991, des centaines de Bagogwe furent massacrés, des femmes violées. Plusieurs éléments laissent penser que le massacre des Bagogwe fut un des prémices du génocide de 1994. Le massacre avait été planifié par les tueurs, aux ordres des autorités politiques et militaires.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2009
Nombre de lectures 258
EAN13 9782336260860
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Points de vue
Collection dirigée par Denis Pryen
Déjà parus
Cyriaque Magloire MONGO DZON, Quelle refondation pour le Congo ? , 2008.
Khayar Oumar DEFALLAH, Fils de nomade. Les mémoires du dromadaire, 2008.
Oumar DIATTA, La Casamance coincée. Essai sur le destin tumultueux d’une région, 2008.
Georges TOUALY, Le modèle de développement ivoirien : mirage ou utopie partagée ?; 2008.
Mohamed Salem MERZOUG, L ’ Africanisme solidaire. Sur les quais de l’espérance, 2008.
Habib DEMBELE GUIMBA, Être... ou ne pas naître, 2008. Edgard M’FOUMOU-NE, La reconstruction du Congo-Brazzaville: la synthèse , 2008.
Adjo SAABIE, Epouses et concubines de chefs d’Etat africains. Quand Cendrillon épouse Barbe-Bleue, 2008.
Francine BITEE, La transition démocratique au Cameroun, 2008.
Gérard Bossolasco, L’Ethiopie des voyageurs, 2008.
Roland Ahouelete Yaovi HOLOU, La Faillite des cadres et intellectuels africains, 2008.
Pierre Mithra TANG LIKUND, Cameroun: vingt-cinq ans d’échec ; les promesses manquées, 2008.
Jean-Claude SHANDA TONME, Avancez, ne nous attendez pas !, 2008.
Jean-Claude SHANDA TONME, Droits de l’homme et droits des peuples dans les relations internationales , 2008.
Jean-Claude SHANDA TONME, Réflexions sur l’universalisme. 2005,2008.
Jean-Claude SHANDA TONME, Repenser la diplomatie . 2004, 2008.
Le massacre des Bagogwe

Diogène Bideri
Sommaire
Points de vue Page de titre Page de Copyright Dedicace Carte du Rwanda Remerciements Sigles Préface Introduction Les Bagogwe et leur région Les Bagogwe et le pouvoir du Mwami Les Bagogwe face aux autres populations du Nord Les événements de 1959 au nord du Rwanda L’exécution publique en 1963 des “Inyenzi” à Nyamagumba et le traumatisme des Bagogwe Incendies et massacres annonciateurs du coup d’Etat de 1973 La naissance du réseau à l’origine du massacre des Bagogwe La libération de la prison de Ruhengeri Les FAR et la gendarmerie se lancent à la chasse aux Bagogwe Arrestations et exécutions au camp militaire de Mukamira Les Bagogwe indésirables déplacés à la mission de Busogo Les bambous acérés dans la commune de Kinigi Les rafles de Bagogwe dans la commune de Mukingo Le camp militaire abattoir de Bigogwe La chasse aux survivants Bagogwe Les soldats français dans les camps militaires de Mukamira et de Bigogwe Les timides réactions de l’antérieur Une enquête internationale tardive Quelques chiffres La question des poursuites pénales contre les auteurs des massacres des Bagogwe Epilogue Conclusion Quelques noms connus de victimes Bagogwe de 1990-1991 Chronologie sommaire Bibliographie
Photo de couverture paysage rwandais Alain Gantier
© L’Harmattan, 2008
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296069725
EAN ; 9782296069725
A Angélique Nkurikiye, ma femme. A Shiloh-Comte Abagabe, notre fille.
A mon oncle Augustin Bukumba fusillé au bureau communal de Mukingo, et à toutes les victimes Bagogwe massacrées en 1991.
A mon père Faustin, à ma chère maman Hélène, à mes frères Innocent, Léonard, Claude, à ma soeur Médiatrice, tués pendant le génocide.
Carte du Rwanda
Remerciements
Écrire un livre n’est pas chose facile. Pour y arriver j’ai été soutenu par des amis qui ont lu, critiqué et suggéré des corrections à mon texte.
Je pense à Jacques Delforge, Jacques Morel, Raphaël Doridant qui m’ont corrigé, encouragé jusqu’à la publication de ce livre.
D’autres personnes m’ont livré spontanément leurs témoignages. Je pense en particulier à Immaculée Mpinganzima et à tous les rescapés Bagogwe. Je remercie mes soeurs Jeanne, Yvonne, Olive, Mignonne qui m’ont rappelé des détails importants de mon récit.
Un grand merci à Emmanuel Cattier qui a réalisé la mise en page du texte. J’exprime ma profonde gratitude à Monsieur Servillien Sebasoni qui a accepté de préfacer ce livre.
« Ces dits Bagogwe ou Falacha (...) ont cependant intérêt à se convertir à une vie civilisée des autres Rwandais (... ) avant qu’il ne soit trop tard pour eux. A 90%, ils ont été repérés (...). Le 31 octobre c’est la fête de Rwigema, mort comme les morts, tandis que le lendemain c’est la Toussaint. A eux de choisir leur tour... »
(Hassan Ngeze 1 , Kangura, 24 septembre 1991)
Sigles
ADL : Association rwandaise pour la défense des Droits de l’Homme APROSOMA : Association pour la promotion sociale de la masse CDR : Coalition pour la défense de la République CEC : Commission d’enquête citoyenne sur l’implication de la France dans le génocide des Tutsi au Rwanda — (Citoyens français) CRDDR : Comité pour le respect des Droits de l’ Homme DAMI: Détachement d’assistance militaire et d’instruction (Armée française) FAR : Forces armées rwandaises FIDH: Fédération Internationale des Droits de l’Homme FPR : Front patriotique rwandais MDR : Mouvement démocratique républicain MIPR : Mission d’information parlementaire française sur les opérations militaires menées par la France, d’autres pays et l’ONU au Rwanda entre 1990 et 1994 MRND : Mouvement républicain national pour la démocratie RMP : Parquet général de Kigali RTLM : Radio télévision libre des mille collines TPIR : Tribunal pénal international pour le Rwanda
Préface
1. Lorsque nous disposerons de nombreuses monographies sur les régions du Rwanda, les perspectives sur le génocide des Tutsi ne changeront certes pas pour l’essentiel ; elles seront mieux établies et mieux protégées contre la négation et l’inversion de culpabilité.
C’est-à-dire qu’on ne pourra plus décemment nier qu’un génocide ait été commis, ni prétendre que le génocide des Tutsi a été commis par les Tutsi eux-mêmes.
Les perspectives ne changeront pas pour ceux qui ont observé l’évolution de la société rwandaise depuis les années 50 et ont vu se mettre en place inexorablement le refus de « vivre ensemble » (kubana) au Rwanda. Elles seront mieux établies et mieux protégées quand on verra que s’est organisée peu à peu, mais avec constance, l’élimination des Tutsi du paysage rwandais pour aménager un mini paradis du « peuple majoritaire ».
Le présent travail de recherche le montre éminemment ; d’autres monographies sont sur le point de sortir ou sont ici et là en gestation. C’est le cas de Nyarubuye à l’extrême Est du Rwanda, c’est le cas de Butare au Sud et peut-être bientôt à Kibilira dans le Nord-Ouest, à Nyamata, chantier inlassable d’un écrivain français, Jean Hatzfeld, et sans doute, à Gikongoro où la culture du génocide a poussé ses racines dès les années 63-64.
2. Le massacre des Bagogwe 2 a une autre importance : il s’est avéré être le premier chaînon de la montée en puissance d’un génocide ininterrompu. Jusque là ceux qu’on a appelés les « cerveaux » du génocide avaient cru pouvoir se débarrasser des Tutsi par un exil définitif. Or voilà que, le 1 er octobre 1990, le FPR fait irruption sur la frontière et se moque d’une diplomatie pleurnicharde du genre « la guerre qui nous est imposée » que d’aucuns en exil lancent encore de temps en temps sur les forums internet.
Habyarimana, matois et bon enfant, misait sur l’oubli et la mémoire courte des Rwandais. Or, en 1964, Grégoire Kayibanda nous avait prévenus du scénario qui s’enclenchait en 1990. « A supposer par impossible que vous veniez à prendre Kigali d’assaut, comment mesurez-vous le chaos dont vous seriez les premières victimes ? Je n’insiste pas : vous le devinez, sinon vous n’agiriez pas en séides et en désespérés ! Vous le dites entre vous : « Ce serait la fin totale et précipitée de la race tutsi » 3 .

3. Ce discours de Kayibanda, en mars 1964, signifiait clairement : « Si vous, réfugiés Tutsi, vous vous avisez de prendre Kigali, nous allons massacrer tous les Tutsi ». Les Inkotanyi, en franchissant, le 1 er octobre 1990, la frontière du Rwanda, voulaient manifestement au bout du compte prendre Kigali. Kayibanda n’était plus là, mais ses héritiers étaient là : ils ont simplement mis en acte ce que Kayibanda avait annoncé, ils ont commencé l’extermination des Tutsi.
Tout le monde a bien compris que le génocide a commencé le jour de l’attaque comme Kayibanda l’avait bien dit. Ce n’est que longtemps plus tard, à Arusha 4 , qu’un avocat, pour les besoins de sa cause, pinaillera sur la planification du génocide. Tandis que d’autres, dans la diaspora paniquée ou dans les rangs de leurs amis flamands et français, échafauderont des montages subtils sur la préméditation des tueurs et

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