Les peuples d Ajatado (entre Accra et Lagos) (Tome 3)
302 pages
Français

Les peuples d'Ajatado (entre Accra et Lagos) (Tome 3) , livre ebook

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302 pages
Français

Description

Il est urgent de retrouver aujourd'hui la véritable histoire de sa propre civilisation. Pour les peuples d'Ajatado aux XIIIe et XIVe siècles et qu'on appelle aujourd'hui les Eve et les Fan, l'histoire du XVIe siècle a marqué l'implantation définitive dans la région que délimitent de nos jours les villes d'Accra et de Lagos, alors simples établissements précaires.

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Publié par
Date de parution 01 juillet 2014
Nombre de lectures 7
EAN13 9782336352589
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

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Extrait

Roberto Pazzi
Les Peuples d’Ajatado (entre Accra et Lagos)
E 3 : L’ExpàNsION àuxvisIèclE ET là pREmIèRE mIssION chRéTIENNE EN 1660
inter-nationaL
LES PEUPLES D’AJATADO (ENTRE ACCRA ET LAGOS) 3
Roberto Pazzi LES PEUPLES D’AJATADO (ENTRE ACCRA ET LAGOS) Volume 3 e L’expansion au XVI siècle et la première mission chrétienne en 1660
De cet ouvrage LES PEUPLES D’AJATADO, l’auteur a publié, en 2012, la première partie, soit : vol. 1 -Des origines à la rencontre avec l’Occident et le Christianisme e au XV siècle (sources écrites) vol. 2 -Des origines à la rencontre avec l’Occident et le Christianisme e au XV siècle (sources orales) Il publiera prochainement les volumes restants : e vol. 4 -Les nouveaux partenaires politiques à la fin du XVII siècle et l’élargissement du Danxome vers 1730 e vol. 5 -siècle et les lueursLes situations de crise en plein XVIII d’espérance autour de 1850 © L’Harmattan, 2014 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-03070-8 EAN : 9782343030708
AVANT–PROPOS
A l’époque où les peuples européens prenaient conscience que le globe terrestre était plus vaste qu’on ne l’avait cru et qu’un nouveau continent existait sur l’autre rive de l’Atlantique, les ressortissants d’Ajatado poursuivaient quant à eux une expansion qui les fixerait définitivement sur leur région actuelle, entre Accra et Lagos. Son littoral avait tout d’abord vu débarquer les Portugais, puis, à partir de 1600, les Hollandais, suivis par d’autres nations encore, chacune ayant sa physionomie propre. Les sensibilités chrétiennes elles-mêmes différaient de l’une à l’autre. De leur côté, les habitants du pays s’adaptèrent, autant que possible, au Portugal d’abord puis aux autres sociétés, par des rapports qui n’ont pas été seulement commerciaux, ainsi que cela apparaît dans la documentation que quelques Européens nous ont laissée, et que nous allons examiner en ces pages en la confrontant, comme pour les volumes précédents, avec les sources indigènes. Mais une nouvelle intervention étrangère aura lieu en 1660, l’Espagne ayant envoyé au roi d’Alada les missionnaires qu’il avait demandés. Leurs relations de l’accueil témoignent de la difficulté qu’ils ont eue à rencontrer la population et de l’impossibilité où celle-ci s’est trouvée de comprendre leur Message. C’est pourtant bien la laborieuse approche des deux partenaires qui les portera à élargir leur culture respective et même, en fin de compte, à évoluer dans la conception que chacun s’est faite de sa propre histoire.
Pour les peuples de culture aja, l’histoire est essentiellement le cordon ombilical qui relie aux ancêtres fondateurs, donc une réalité vivante et qui, en tant que telle, évolue. Chaque génération se l’est appropriée et l’a nourrie avant de la transmettre à la suivante, tout en la délestant d’éléments secondaires devenus un encombrement excessif pour la mémoire collective. Par ailleurs, en cours de route, au récit des faits mémorables du passé se sont ajoutées des excroissances plus ou moins fantaisistes, mais néanmoins géniales, qui empiètent sur les circonstances banales des faits originels et finissent par les remplacer en partie. De la phase initiale, où le récit est strictement documentaire, au bout de dix à douze générations la narration devient ainsi partiellement légendaire ; elle nécessitera désormais une analyse critique pour que la vérité historique réapparaisse sous les ajouts qui en brouillent les circonstances d’origine ; mais l’articulation entre
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documentaire et légendaire n’interrompt pas pour autant la continuité d’une transmission orale qui est, en sa globalité, l’artère reliant le lignage à son fondateur, ou bien la cité à son foyer primitif.
Quand il se prolonge encore plus loin dans le temps, ce processus atteint la charnière d’une articulation ultérieure, due au fait que le récit légendaire lui aussi ne saurait subsister immuablement sans fin, étant donné qu’il s’épuise au fur et à mesure que la transmission orale se prolonge ; il risque même de disparaître un jour totalement s’il ne trouve pas à se transformer en une dernière phase de niveau différent, qui consiste en ce que le fait historique, laissant alors tomber à la fois le maquillage légendaire et toute circonstance de lieu et de temps, donc sa structure identitaire, va assumer en son noyau nu un rôle d’ordre désormais symbolique. Tout comme le serpent qui a pourtant déjà mué à plusieurs reprises, doit néanmoins le moment venu abandonner une fois encore sa peau vieille pour continuer à vivre, l’histoire initialement racontée dans un récit du genre documentaire, puis muée en légendaire, en arrive finalement à se dépouiller de tout cela pour se présenter renouvelée, en tant que figure mythique. Le temps s’écoulera désormais pour elle sans plus de repères pour mesurer, et l’espace s’étendra autour d’elle sans plus de limites pour définir. Mais en cette phase mythique, qui prétend s’identifier avec l’âge primordial du monde, elle sera néanmoins maintenue vivante dans la continuité des générations jusqu’à la nôtre et, théoriquement, pour toujours.
On peut se demander si la conception de l’histoire qu’avait autrefois l’ancienne Rome, ou bien d’autres peuples d’Europe, et dont il arrive que les traces resurgissent encore de nos jours au fin fond des mentalités populaires, n’était pas en fin de compte assez proche de celle d’Ajatado ; mais les civilisations européennes, grâce à une longue accoutumance à l’écriture, sont progressivement parvenues à une telle exigence de précision, et leur relative abondance de sources écrites a produit chez elles une confiance tellement exclusive dans ce type de documentation, que l’oralité dans les sources s’est trouvée dévaluée et le légendaire a été expulsé du concept de récit des faits passés. La narration s’est donc vue de plus en plus concentrée dans la phase documentaire, qui s’est imposée au dépens de la légendaire au fur et à mesure que la critique scientifique a écarté tout ajout fantaisiste. Quant à la phase mythique, l’archéologie et les sciences
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des procès évolutifs l’ont pratiquement vidée de ses contenus, en replaçant de plus en plus au niveau documentaire les éléments historiques dont les anciens avaient délesté leur mémoire pour les synthétiser à celui du mythe. Du point de vue de la culture traditionnelle aja, l’histoire au sens moderne européen apparaît donc aplatie, puisqu’elle se réduit à la seule phase documentaire : or, c’est e justement à cette vision scientifique que, dès la fin du XIX siècle, l’école introduite par la colonisation éduque la jeunesse.
er Dans son message pour la Journée de la Paix du 1 janvier 2001, le Pape Jean-Paul II a invité les chrétiens et tous les hommes de bonne volonté à une réflexion urgente et approfondie sur le dialogue entre les différentes cultures et traditions des peuples. « Les cultures humaines – y dit-il – se différencient les unes des autres par l’itinéraire historique qui les distingue, et par les traits caractéristiques qui en résultent et qui, dans leur structure, les rendent uniques, originales et organisées ». En fait, « être homme signifie nécessairement exister dans une culture déterminée. Chaque personne est marquée par la culture qu’elle reçoit de sa famille et des groupes humains avec lesquels elle est en relation, à travers son parcours éducatif et les influences les plus diverses de son milieu, ainsi qu’à travers la relation fondamentale qu’elle entretient avec le territoire dans lequel elle vit ». Pour cette raison, « l’accueil de sa propre culture comme élément structurant de la personnalité (…) est de la plus grande importance (…) en particulier dans la phase initiale de la croissance (…) : sans cet enracinement dans un humus défini, la personne elle-même risquerait d’être soumise, à un âge encore tendre, à un excès de stimuli opposés, qui ne faciliterait pas son développement serein et équilibré ».
Accompagner le jeune dans l’assimilation de la culture de sa patrie, est donc la tâche initiale d’une saine pédagogie, car ce n’est que lorsqu’il se sentira ancré dans l’histoire de celle-ci qu’il saura y intégrer sans dommages la découverte progressive d’autres civilisations. Parmi ces dernières, l’apport de celles qui, depuis longtemps douées de l’écriture, ont particulièrement cultivé la précision et la rigueur dans l’étude des documents, n’est certainement pas sans valeur, mais il doit être accueilli avec esprit critique et sans renoncer à l’exubérance que transmettent les légendes et les mythes du patrimoine propre. Pour Ajatado et tant d’autres peuples du monde,
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c’est assurément là que s’enracine, entre le récit documentaire et le légendaire, l’art du discours attrayant et, à l’articulation du mythique, la réflexion philosophique. Sans oublier qu’au terme du cheminement dans l’histoire, au delà de ses modalités et même par-dessus ses événements, surgit la problématique ultime, transcendante et religieuse, de l’origine.
Décembre 2007
VOGAN (Togo), s/c Paroisse catholique, BP. 74
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 p. Roberto PAZZI Ermitage Atitsoga Yayratåa
AVERTISSEMENTS
1 – Nous maintenons le système d’écriture et de références déjà en vigueur dans les deux premiers volumes,qui constituent la Première partie de l’ouvrage et, que nous citerons dorénavant par le sigle P. Quand on veut donc rappeler, en cours d’exposé, un passage antérieur du texte, s’il est dans le même chapitre la référence consiste uniquement dans le numéro du paragraphe (01, 02, 03…), éventuellement suivi par la lettre majuscule qui dit l’alinéa, ou la minuscule qui désigne la note ; mais si on renvoie à un autre chapitre, le numéro de celui-ci (1, 2, 3…) précède la mention du paragraphe, et si le lieu de ce chapitre est en P, ce sigle se trouve en tête (P1, P2, P3…). Ainsi, puisque le LIMINAIRE est marqué L, l’INTRODUCTION 0 et l’ÉPILOGUE E, PL.08 renvoie au paragraphe 08 du LIMINAIRE de P, mais 0.02B au paragraphe 02 alinéa B de l’INTRODUCTION de ce volume-ci, et 3.08b à la note b du paragraphe 08 de son chapitre 3.
2 – Pour aider le lecteur à situer correctement dans leur catégorie les noms et autres mots inhabituels, on continue ici de respecter les conventions typographiques adoptées en P. Le texte français est donc en caractères ordinaires, avec les mots qui lui sont étrangers – ex. l’adjectifaja– en italique, tandis que les vocables (PL.10) vernaculairesajasont en caractères ordinaires mais orthographiés d’après l’alphabet AFRICA avec les signes du ton (voir P5.07 à 18). Quant aux toponymes et autres termes propres aux aires culturelles voisines, on les écrits en capitales italiques (p.ex.BINI), alors que les noms géographiques imposés par les anciens navigateurs européens sont en caractères ordinaires minuscules mais reliés par un trait d’union ou un point signalant l’abréviation (ex. Rio-da-Volta / R.d.Volta).
3 – Pour éviter toute équivoque dans l’identification des toponymes autochtones, notamment ceux que les différents dialectes prononcent différemment, nous les écrivons toujours de la même manière, celle qu’impose l’orthographe phonologique élaborée en P5, mais en ajoutant éventuellement, entre crochets et en orthographe phonétique, la variante en vigueur sur place. Par ailleurs, lorsqu’il convient de signaler aussi la transcription coloniale du toponyme devenue officielle dans l’administration, celle-ci sera distinguée par un astérisque : ex. ÝÒþé [Ýåxwe] (*Nokoué).
4 – Selon le système déjà adopté en P, les sigles à trois majuscules renvoient à la liste PUBLICATIONS ci-jointe. Pour les autres ouvrages, le nom de l’auteur est en capitales s’il s’agit d’une publication, mais en caractères ordinaires si, à son époque, le texte n’avait pas été édité.
5 – Tout document rapporté entre guillemets – « » – sera écrit soit avec les mots de l’original en italique, soit, en caractères ordinaires, dans notre traduction française. Quand celle-ci est doublée par le mot original, ce dernier est en italique et entre crochets, tandis que les gloses éditoriales sont entre parenthèses rondes. Ex : « …toute en plage [playa] jusqu’àryo de volta(R.d.Volta)… ». Là où, dans la traduction, a été introduite une correction textuelle conjecturale du texte, l’original
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