Les soldats de Napoléon en Espagne et au Portugal
537 pages
Français

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Les soldats de Napoléon en Espagne et au Portugal , livre ebook

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Description

La guerre dans la péninsule ibérique a été une guerre d'indépendance pour les Espagnols et les Portugais, qui l'ont vécue comme une croisade. Ce fut une guerre de professionnels pour les Anglais, et une guerre d'usure pour les Français. Conflit d'une modernité surprenante, ce fut une guerre totale, impliquant civils autant que militaires, ne respectant aucune trêve, aucun sanctuaire, idéologique autant que nationaliste, maniant la propagande et l'intimidation, utilisant la terreur et le mensonge comme moyens d'action...

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2007
Nombre de lectures 447
EAN13 9782336277325
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2007
9782296024779
EAN : 9782296024779
Les soldats de Napoléon en Espagne et au Portugal

Jean-Claude Lorblanchès
Pour Monique.
Prélude
De 1807 à 1814, les Français ont mené dans la péninsule Ibérique un combat sans merci contre les Espagnols et les Portugais que soutenaient les Anglais. Le désastre subi par sa marine à Trafalgar lui ôtant tout espoir d’envahir l’Angleterre, Napoléon décida de la frapper en ruinant ce qui concourrait le plus à sa puissance : son commerce international. L’imposition d’un blocus continental à l’ensemble de l’Europe finirait, pensait-il, par mettre à genoux son irréductible adversaire en l’asphyxiant. La mise en œuvre de cet embargo impliquait une occupation du Portugal qui était inféodé à Londres. Lisbonne ne pouvant plus être atteinte par voie maritime, il faudrait traverser l’Espagne, et donc s’assurer de lignes logistiques et de communication sûres au travers de ce pays.
Profitant de la décrépitude et de la décadence de la monarchie espagnole, l’Empereur crut pouvoir confisquer aisément la couronne des Bourbons de Madrid pour la remettre à son frère Joseph. En exacerbant les sentiments nationalistes et xénophobes d’une population solidement encadrée par le clergé, ce coup de force déclencha un mouvement de résistance qui se manifesta d’emblée avec une vigueur inattendue.
Venu laver la honte de la capitulation d’une de ses armées en rase campagne, dispersant les Espagnols et chassant les Anglais venus en renforts, Napoléon réussit, en trois mois, à redresser la situation militaire. Menacé par des intrigues ourdies à Paris et préoccupé par l’évolution de la situation en Europe centrale, il dut toutefois quitter prématurément l’Espagne, en janvier 1809, convaincu à tort d’avoir réglé l’essentiel des problèmes.
De 1809 à 1811, après s’être déployés sur l’ensemble de la péninsule, à l’exception de Cádiz qui ne fut jamais occupée, les Français purent contenir les offensives répétées de corps expéditionnaires anglais débarqués au Portugal, sans toutefois arriver à se maintenir durablement dans ce pays. En Espagne, ils réussirent à contrer tout retour en force des armées régulières espagnoles. Harcelés par les bandes de guérilla, ils eurent cependant de plus en plus de mal à assurer la sécurité de leurs lignes de communications, et l’administration du roi Joseph n’arriva jamais à s’implanter de manière durable sur le territoire.
Au début de 1812, Portugais et Espagnols acceptèrent de servir sous commandement militaire anglais. Désigné commandant en chef des armées alliées, Wellington passa à l’offensive. Opérant avec circonspection, il finit, avec des fortunes diverses, par repousser jusqu’en France les armées impériales affaiblies par des prélèvements d’effectifs destinés à remettre à niveau la Grande Armée que la campagne de Russie avait rendue exsangue.
En juin 1813, la défaite de Vitoria marquait la fin du règne de Joseph et de la présence française dans la péninsule. Après avoir mené une retraite exemplaire dans le sud-ouest de la France, Soult déposait les armes le 12 avril 1814, à Toulouse, une semaine après l’abdication de l’Empereur.
Confrontés à une xénophobie et à des atrocités qui les accablaient, les Français n’ont pas compris que les Espagnols, dans leur grande majorité, rejetaient, avec la même détermination et la même haine, l’occupation militaire étrangère et le régime politique et social qu’on voulait leur imposer. Ils n’ont pas su prendre la mesure de la guerre de libération que ce peuple fier leur livrait.
Toutefois, si les harcèlements de la guérilla ont fini par les affaiblir, ils n’ont pas suffit à les faire plier. Ce ne sont pas les guérilleros, mais les unités régulières anglaises, portugaises et espagnoles qui ont battu une armée impériale diminuée par les ponctions d’effectifs qu’imposait la désastreuse campagne de Russie, minée par les querelles intestines des maréchaux et fragilisée par le manque de ressources logistiques de l’administration du roi Joseph.
Bien que son impact sur les affaires françaises en Europe centrale et de l’est, là où se jouait le sort de l’Empire, soit resté modéré jusqu’en 1813, cette guerre a, de son propre aveu, précipité la ruine de Napoléon. Elle a permis aux Anglais de préparer leurs armées à un retour en force sur les champs de bataille du continent dont elles étaient absentes depuis 1793. Elle a donné à Wellington l’occasion de se former et d’affirmer ses qualités de chef militaire.
Guerra de la Independencia pour les Espagnols, elle a propulsé leur pays dans le monde moderne. Affrontement souvent barbare entre traditions et idées nouvelles, elle a été un des mythes fondateurs du nationalisme espagnol, comme l’avait été, quatre siècles plus tôt, la Reconquête sur les Arabes. Guerre moderne, elle a été une guerre totale, impliquant les populations dans les combats, généralisant la terreur pour briser les résistances et utilisant l’économie comme arme de destruction. Guerre globale, elle n’a laissé aucun de ses acteurs indifférents, exacerbant à l’extrême leur sensibilité et leurs sentiments.
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Dedicace Prélude 1. Les dés sont jetés 2. Déploiement en Espagne - Un milieu hostile 3. Résistance des Espagnols - Xénophobie francophobe 4. Capitulation en rase campagne 5. De l’armée régulière à la guérilla 6. Revers au Portugal 7. Les soixante-seize jours de l’Empereur en Espagne 8. Pacification de l’Aragon et de la Catalogne 9. Deuxième abandon du Portugal 10. Suprématie française de la Castille à l’Andalousie 11. Suchet s’assure du Levant 12. Abandon définitif du Portugal 13. Les Impériaux mis en échec 14. Une offensive alliée qui tourne court 15. L’armée impériale se retire d’Espagne 16. Wellington sur la Bidassoa 17. Batailles au Pays basque 18. Soult se replie sur Toulouse 19. L’après guerre Principales batailles Bibliographie
1. Les dés sont jetés

La perfide Albion
Le 25 mars 1802, l’Angleterre, à bout de souffle, s’est résolue à signer à Amiens une paix mettant un terme à neuf années de guerres contre la France révolutionnaire. La popularité de Bonaparte, Premier consul, est au plus haut. Le 18 août, c’est sans surprise qu’il est nommé consul à vie. Redoutant d’être dupes l’une de l’autre, l’Angleterre et la France ne désarment pourtant pas. Épiant le moindre manquement aux accords, elles se tiennent prêtes à reprendre les hostilités.
Avec une inquiétude grandissante, les Britanniques voient les Français bouleverser l’équilibre politique de l’Europe centrale en poussant leur avantage vers l’est, au-delà de Rome, Mayence et Hambourg qui jalonnent leurs nouvelles frontières. Ils leur reprochent de se constituer une clientèle d’États vassaux auxquels ils imposent un monopole commercial, tout en refusant de baisser leurs taxes douanières pour l’importation de marchandises anglaises. Comble de la provocation, Anvers, “ ce pistolet braqué sur l’Angleterre”, est devenu port français ! Estimant que la trêve favorise outrageusement leurs voisins d’outre-Manche, les puissants lobbies du monde de la finance et du commerce londoniens poussent à la reprise de la guerre. Ils peuvent compter sur le soutien sans faille du roi George III qui déteste la France, et sur celui de l’Amirauté qui redoute la montée en puissance de la flotte française.
Bien que mise à genoux à Aboukir, cette dernière est à nouveau active aux Antilles, dans l’océan Indien et en Méditerranée ; elle constitue une menace pour le soutien des corps expéditionnaires anglais déployés en Inde et en Amérique du Nord. L’Angleterre tient aussi à conserver sa liberté de manœuvre en Amérique latine où elle se livre à une contrebande effrénée avec les colonies espagnoles et portugaises, tirant de ce commerce illicite des revenus considérables qui lui permettent de développer sa jeune industrie manufacturière. En refusant d’évacuer Malte, en dépit des engagements pris à Amiens, et en décrétant un embargo sur tous les navires français, les Anglais provoquent

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