Liberté pour les Noirs !
398 pages
Français

Liberté pour les Noirs ! , livre ebook

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398 pages
Français

Description

Deux groupes d'Africains évoluaient sur le territoire des États-Unis en devenir : celui des Noirs libres et celui des esclaves. L'un et l'autre groupe prirent part à une lutte sans merci contre l'injustice de la ségrégation et de l'esclavage. C'est souvent au péril de leurs vies qu'ils mirent en place des réseaux de fuite, des codes,... Des siècles d'une résistance farouche firent trembler l'Amérique et inscrivirent au fer rouge les noms de ces femmes et des hommes dans l'Histoire Universelle.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2013
Nombre de lectures 17
EAN13 9782336329741
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Historiques
Anne Méténîer
série Travaux
LIBERTÉ POUR LES NOIRS !
La résistance des AfricainsAméricains à la ségrégation et à l’esclavage (16191865)
Historiques Travaux
LIBERTÉ POUR LES NOIRS !
Historiques Dirigée par Bruno Péquignot et Denis Rolland
La collection « Historiques » a pour vocation de présenter les recherches les plus récentes en sciences historiques. La collection est ouverte à la diversité des thèmes d'étude et des périodes historiques. Elle comprend trois séries : la première s’intitulant « travaux » est ouverte aux études respectant une démarche scientifique (l’accent est particulièrement mis sur la recherche universitaire) tandis que la deuxième intitulée « sources » a pour objectif d’éditer des témoignages de contemporains relatifs à des événements d’ampleur historique ou de publier tout texte dont la diffusion enrichira le corpus documentaire de l’historien ; enfin, la troisième, « essais », accueille des textes ayant une forte dimension historique sans pour autant relever d’une démarche académique.
Série Travaux
Michel FERLET,Les testaments des rois français, L’art de transmettre le pouvoir, 2013.Jean-Yves CHAUVET,L’usage des maisons lorraines. Familles et maisons e e paysannes de la fin duXVIIau milieu duXXsiècle, 2013.André POLARD,Ecrire l’histoire de l’épilepsie, 2012. Claude COHEN-MATLOFSKY,Flavius Josèphe. Les ambitions d’un homme, 2012. Georgiy VOLOSHIN,Le nouveau Grand Jeu en Asie centrale. Enjeux et stratégies géopolitiques, 2012. Emmanuel de CHAMBOST,Histoire de la CSF sous l’Occupation, L’enfance de Thales, 2012. Armand AJZENBERG,L’abandon à la mort… de 76 000 fous par le régime de Vichy, 2012. Michel GRENON,Charles d’Anjou. Frère conquérant de Saint Louis, 2012. Thomas PFEIFFER,Marc Lescarbot : pionnier de la Nouvelle-France, 2012. Michel VANDERPOOTEN,3000 ans de Révolution agricole, Techniques et e pratiques agricoles de l’Antiquité à la fin du XIX siècle, 2012. Kilien STENGEL,L’aide alimentaire : colis de vivres et repas philanthropiques. Histoire de la Gigouillette 1934-2009, 2012.
Anne MÉTÉNIER
LIBERTÉ POUR LES NOIRS !
La résistance des Africains-Américains à la ségrégation et à l’esclavage (1619-1865)
Du même auteur :
Le Black American English. Etude lexicologique et sémantique, Collection « Sémantiques », L’Harmattan, 1998.
© L’HARMATTAN, 2013 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-01732-7 EAN : 9782343017327
 (...) Les Israélites, gémissant de leur servitude,  crièrent, et leur appel à l’aide monta vers Dieu,  du fond de leur servitude. Dieu entendit leur  gémissement (...) L’Exode 2, 23-25.
Contexte
1 Création de la colonie britannique en Amérique du Nord.
ème  Au début du 17 siècle, le roi Jacques Premier d’Angleterre (1) eut de grandes ambitions économiques afin que la balance commerciale anglaise ne fût plus déficitaire. Il engagea alors son pays dans un processus de valorisation de ses colonies. Le souverain voulut y faire pousser ce que l’Angleterre était jusqu’alors obligée d’acheter à l’étranger : ces nouveaux territoires lointains deviendraient des sources de profit.  Elle jeta alors son dévolu sur le territoire nord-américain. C’est en 1606 que s’y établit la colonie britannique. Elle se divisa en deux groupes : la Plymouth Company,colonie qui s’établit pour peu de temps près de la rivière Kennebec dans le futur Etat du Maine et laLondon Company, colonie qui se fixa définitivement à Jamestown, en Virginie.  Dès leur installation en Virginie, les colons britanniques du Nouveau Monde se mirent à la recherche d’une culture pouvant assurer le développement et la prospérité de leur colonie. Ils plantèrent du café, de la canne à sucre, des bananes, entre autres. C’est en 1612 que John Rolfe -futur époux de l’Indienne Pocahontas - croisa deux espèces de tabac et obtint un produit très apprécié des Européens. Le succès fut instantané, foudroyant…
Impact du succès de la culture du tabac sur la colonie virginienne.
 La culture du tabac eut un triple impact sur la colonie américaine. Elle eut tout d’abord un effet sur la terre. Cette culture nécessitait de vastes étendues de terre. Elle façonna, par conséquent, l’aspect de la colonie.  D’autre part, le succès de cette culture eut une répercussion sur l’attitude des colons qui devaient être très vigilants pour sécuriser leurs terres. Cela engendra des conflits avec les Indiens qui vivaient là. Enfin, le tabac eut un impact sur la main d’œuvre. Avec son succès fulgurant, le besoin de main d’œuvre devint énorme dans les années 1620.
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La main d’œuvre.
 Les colons ouplanteurs firent appel à destravailleurs sous contrat encore appelésserviteurs sous contratLe travail sous contrat se (2). pratiquait depuis bien longtemps en Angleterre. Ces travailleurs étaient essentiellement recrutés par la London Company. Ils représentèrent plus de la moitié de la population de la colonie américaine. D’après les rares documents de l’époque, un contrat de travail était signé entre l’ouvrier et le planteur qui devenait son maître pour une période allant de 4 à 7 ans. Ils travaillaient dans les plantations, accomplissant les travaux des champs ; ou bien étaient employés à couper les arbres, charger des pierres, aller à la pêche ou à la chasse,… En fait, leur statut relevait plus de celui de l’esclave que du travailleur. Ils n’avaient pas de liberté. Ils avaient peu de droits, ne pouvaient pas voter - seuls les propriétaires terriens avaient le droit de vote ; ils ne pouvaient pas se marier sans la permission de leur maître, ils n’avaient pas le droit de quitter la maison du maître, ni de voyager,… Le courrier que ces travailleurs envoyaient en Angleterre ou celui qu’ils recevaient était parfois contrôlé afin qu’ils ne puissent pas se plaindre de leurs conditions. Ils étaient parfois maltraités, sévèrement punis pour des broutilles. Certains étaient fouettés, d’autres pendus, écartelés, fusillés ou brûlés vifs.
 Cet esclavage avait une durée limitée. A la fin de leur contrat, la London Company libérait ces travailleurs de leurs obligations … en principe car leurs maîtres cherchaient souvent des excuses pour prolonger leur contrat. Si la Company décidait de prolonger leur contrat de quelques années, les travailleurs n’avaient rien à dire. Dès qu’ils devenaient libres, la Company leur attribuait un morceau de terrain, les instruments aratoires nécessaires à son entretien ainsi qu’une participation aux profits faits par la London Company. Dans l’Etat de Virginie, une loi prévoyait de fournir aux serviteurs blancs en fin de contrat dix boisseaux de céréales, trente shillings et une arme. Les femmes se voyaient attribuer quinze boisseaux de céréales et quarante shillings. Certains obtinrent jusqu’à vingt hectares de terre.
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Provenance de cette main d’œuvre sous contrat.
 Les conditions de vie dans cette colonie étaient très difficiles pour des Européens en raison du climat, des maladies, de l’insécurité, des Indiens,… ; il y avait par conséquent très peu de femmes et le taux de natalité était bas. Ainsi, la main d’œuvre se renouvelait difficilement. Pour pallier au problème, deux options se présentèrent immédiatement aux colons anglais. Dans un premier temps utiliser la main d’œuvre locale, c'est-à-dire les Indiens. Mais cela était insuffisant, il fallut faire venir des gens d’Angleterre. Ces immigrés blancs anglo-saxons vinrent pour la plupart de leur plein gré en raison des conditions économiques souvent difficiles en Angleterre. La Company parvint sans difficulté à persuader les Anglais qui n’avaient pas de travail, et particulièrement les jeunes, à s’embarquer sur les bateaux en partance pour l’Amérique. Ils s’engagèrent alors à travailler pour un maître pendant un certain nombre d’années en échange de leur transfert dans la colonie américaine. Cependant, certains furent embarqués de force. Il s’agissait des criminels, des pauvres, des orphelins,… qui furent kidnappés et envoyés en Amérique du Nord jusqu’en 1700 environ.
 Il est par conséquent important de souligner qu’au tout début de l’installation de la colonie britannique dans le Nouveau Monde, les planteurs de Virginie ne s’étaient pas encore tournés vers l’Afrique pour y chercher de la main d’œuvre esclave.
2 Premiers Africains installés sur le territoire nord-américain.
 Dans son journal de la fin août 1619, John Rolfe écrivit (3) qu’un navire de guerre hollandais arriva sur la côte est américaine avec une vingtaine d’Africains à son bord. L’équipage hollandais échangea ces vingt personnes - aux colons anglais - contre de la nourriture. Ce qui tend à prouver que ces Africains voyageaient en tant qu’esclaves probablement enrôlés de force dans le commerce transatlantique qui sévissait depuis longtemps. A leur arrivée en Virginie, ils furent forcés d’y rester pour travailler dans les plantations.
 Cependant, il n’est pas impossible qu’il y eût des Africains en Amérique du Nord avant 1619, car certains voyageaient, en tant que marins, aventuriers,… avec des explorateurs européens (4). Néanmoins,  9
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