Mémoire de l immigration et histoire coloniale
192 pages
Français

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Mémoire de l'immigration et histoire coloniale , livre ebook

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Description

On assiste à l'émergence d'une politique de la mémoire avec l'édification d'espaces dédiés à la mémoire coloniale. La mémoire de l'immigration révèle une histoire commune avec le pays d'accueil, tissée de non-dits et de préjugés. Evitant le piège mémoriel, historiens et sociologues rendent compte de leurs réflexions et critiques sur les noces et divorces républicains entre colons et colonisés. Un ouvrage indispensable pour éclairer le triangle des omissions : immigration, mémoire et histoire.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 février 2007
Nombre de lectures 159
EAN13 9782336262192
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Espaces interculturels
Collection dirigée par Fabienne Rio et Geneviève Vermès

La collection « Espaces Interculturels » publie régulièrement, depuis sa création en 1989, des ouvrages consacrés à des questions de la théorie et de la pratique de l’interculturel. La collection veut se faire l’écho des nouvelles recherches ouvertes dans les différentes sciences sociales sur des terrains aussi variés que ceux de l’éducation, du développement de l’enfant, des relations interethniques et interculturelles et des contacts de langue.
Déjà parus
Saeed PAIVANDI, Religion et éducation en Iran , 2006.
N. MULLER MIRZA, Psychologie culturelle d’une formation d’adulte, 2005.
R. DE VILLANOVA et G. VERMES (sous la dir. de), Le métissage interculturel, 2005.
Gabrielle VARRO (sous la dir. de), Regards croisés sur l’ex-Yougoslavie, 2005.
Tania ZITTOUN, Donner la vie, choisir un nom, 2004.
A. AKKARI et P. R. DASEN, Pédagogies et pédagogues du Sud, 2004.
J. COSTA-LASCOUX, M.A. HILY et G. VERMES (sous la dir. de), Pluralité des cultures et dynamiques identitaires. Hommage à Carmel Camilleri, 2000.
M. Mc ANDREW et F. GAGNON (sous la dir. de), R elations ethniques et éducation dans les sociétés divisées (Québec, Irlande du Nord, Catalogne et Belgique), 2000.
M. VATZ-LAAROUSSI, Le familial au cœur de l’immigration. Les stratégies de citoyenneté des familles immigrantes au Québec et en France, 2001.
C. PERREGAUX, T. OGAY, Y. LEANZA et P. DASEN (sous la dir. de.), Intégrations et migrations. Regards pluridisciplinaires, 2001.
R. DE VILLANOVA, M. A HILY et G. VARRO (sous la dir. de), Construire I’interculturel ? de la notion aux pratiques, 2001.
C. SABATIER, H. MALEWSKA et F. TANON (dir.), Identités, acculturation et altérité, 2002.
Mémoire de l'immigration et histoire coloniale

Hédi Saïdi
www.librairieharmattan.com difhtsion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2007
9782296024199
EAN : 9782296024199
Sommaire
Espaces interculturels Page de titre Page de Copyright Remerciements Préface Introduction La transmission de l’histoire coloniale L’histoire et la mémoire de la colonisation dans l’enseignement Colonisation/immigration à l’école : état des enseignements La mémoire et l’histoire : l’exemple de l’immigration algérienne Vieillir en exil : le vécu et le regard La transmission de la mémoire en terre d’immigration : un véritable dilemme pour les parents Les familles immigrées et la question de la transmission : une histoire des rencontres entre générations L’histoire coloniale en Tunisie : la mémoire transformée La triple amnésie de la mémoire coloniale : les Africains noirs en France, amnésie forcée ou volontaire ? L’absence de référence à la colonisation dans les pratiques des travailleurs sociaux auprès des réfugiés du Sud-Est asiatique I have a dream Conclusion générale Présentation des auteurs
Remerciements
Nous tenons à exprimer nos remerciements et notre gratitude au FASILD, au Conseil Régional Nord-Pas-de-Calais, aux Mairies de Lille, Roubaix et Tourcoing; à l’Institut social Lille Vauban de l’université catholique de Lille ainsi qu’aux élèves du collège Anne Franck de Roubaix, ainsi que l’association des professeurs d’histoire géographie (APHG). Nous n’oublions pas les collègues qui ont accepté dans un esprit militant de participer à notre deuxième forum « discrimination, mémoire ; une si longue histoire » : Rudy Damiani, Jean René Genty, Sandrine Lemaire, Mamadou Sall, S. Dogui, Omero Marongiu, Bernard Schaeffer, Monsieur et Madame Dia, Hubert Tison, Habib Tenghour, Fatima Mezzouj, Emmanuel Jovelin, Mansour Sayah, Jamil Sayah, Abdallah Samat, Guillaume Logez et Fatima Hasni
Préface
Janine PONTY 1

Mémoire n’est pas Histoire. Commémoration non plus. Chacune possède sa légitimité. Mais glisser de l’une à l’autre, comme s’il s’agissait de synonymes ne peut s’admettre scientifiquement.
Appeler au « devoir de mémoire » revient à solliciter le retour du refoulé, le refus de l’oubli pour ceux qui ont pris le parti de couvrir d’un voile les aspects les plus douloureux de leur passé afin de tenter de surmonter d’anciens traumatismes. A titre individuel, ce choix est respectable. Que ceux qui veulent s’exprimer le fassent, certes, mais que l’on ne contraigne pas les autres à le faire.
La mémoire familiale relève d’un autre processus, mais là aussi existe une forme de pudeur. Combien de gens regrettent, après la disparition de leurs parents, de ne pas les avoir interrogés, sollicités, enregistrés ! Le phénomène est fréquent et touche tous les milieux, immigrés ou non. Surtout les milieux ouvriers et paysans, chez qui l’on parlait peu et surtout, peu de soi, sans la conscience de posséder un capital à transmettre aux générations suivantes. D’où le trop petit nombre de récits de vie spontanés. J’ai personnellement constaté l’intérêt des enfants et des petits-enfants quand j’interviewais en leur présence un ancien mineur de fond : ils couvraient tout un pan du passé familial qu’ils n’auraient pas eu l’idée de demander.
Mais dans le matraquage médiatique actuel, les références à la mémoire englobent des groupes entiers et visent à les réhabiliter. Or toute mémoire collective se heurte à la vision mémorielle d’une autre partie de la société. Les événements récents, tels la réémergence des revendications d’anciens colons et d’anciens militaires, nostalgiques de l’Algérie française, le montrent aisément : les mémoires collectives s’opposent entre elles, chacune refusant à l’autre, explicitement ou implicitement, le droit de s’exprimer.
Plutôt que « devoir de mémoire », il existe indéniablement un « devoir d’histoire ». Des sujets considérés naguère comme de faible intérêt semblent tout à coup s’imposer comme prioritaires. L’histoire coloniale française est relancée par la demande de fils et de filles d’immigrés venus des anciennes colonies. Las d’attendre que l’égalité proclamée par la loi républicaine se traduise dans le vécu quotidien, ils pensent trouver dans l’histoire coloniale les racines des discriminations dont ils souffrent.
De là à prétendre que la métropole a, jusqu’ici, rejeté ce pan de son histoire, constitue une outrance, pour ne pas dire une contre-vérité. Prenons l’enseignement supérieur et la recherche. Depuis plus d’un demi-siècle, des historiens se sont consacrés à l’histoire coloniale, non pas pour en vanter les mérites mais pour en analyser les ressorts. A la Sorbonne, dans les années 50, les étudiants se pressaient nombreux aux cours de Charles-André Julien, titulaire de la chaire d’histoire coloniale. Ses ouvrages faisaient autorité, tout comme, une décennie plus tard, la grande thèse de Charles-Robert Ageron intitulée Les Algériens musulmans et la France, 1871-1919 . Après 1970 et l’éclatement de la Sorbonne en plusieurs universités, nombre d’UER (puis d’UFR) inscrivaient au programme, soit du DEUG, soit de la licence, des sujets ayant trait à l’histoire coloniale : Jean Ganiage à Paris-IV (Colonisation de l’Afrique), Paul Gerbod à Paris-XIII (Colonisation et décolonisation). Tous ceux qui ont préparé le Capes ou l’agrégation d’histoire entre 1993 et 1995 ont planché pendant des mois sur « L’Europe et l’Afrique au XX ème siècle » : bien leur en a pris car, au concours de 1994, le sujet d’écrit de « contemporaine » porta sur « L’année 1956 en Afrique ».
Sur les manuels scolaires des lycées et collèges, je renvoie à la communication extrêmement fouillée de Hubert Tison. Les programmes imposés par le ministère de l’Education nationale évoluent sans cesse et les horaires consacrés à l’enseignement de l’histoire diminuent. Sans compter l’attention plus ou moins soutenue des élèves, problème qui ne date pas d’hier et va en s’aggravant. Ce n’est pas en consacrant une journée à telle ou telle commémoration que l’on forme une jeunesse. S’il est un pan de l’histoire française totalement absent des programmes, ce n’est pas l’histoire coloniale, mais celle de l’immigration. Non pas uniquement les immigrations maghrébine et subsaharienne récentes, mais aussi l’immigration plus ancienne, celle des Belges, des Italiens, des Polonais, des Russes, des Arméniens, des Espagnols, des Portugais, fortement constitutive de la population actuelle. Seul le cours de géographie aborde le sujet, sous son angle statistique : « Au dernier recensement, la France comptait tant d’habitants, dont tel pourcentage d’étrangers ». Alors que la recherche historique a tant travaillé depuis plus de 20 ans sur l’histoire de l’immigration aux XIX ème et XX ème siè

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