Naissance du Coran
102 pages
Français

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Naissance du Coran , livre ebook

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Description

Pourquoi tant de violences au nom du Coran ? Lui obéissent-ils, ces fanatiques qui se réclament de lui pour tuer ou se faire tuer ? Avec clarté, l'auteur fait la synthèse d'un siècle de recherche indépendante. Il met en lumière une idéologie qui a contaminé le christianisme et l'islam, avant d'inspirer les totalitarismes du siècle dernier : le messianisme. Un éclairage saisissant apporté au nécessaire débat sur la naissance du Coran, ce brasier qui enflamme périodiquement la planète depuis la fin du 7e siècle.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2014
Nombre de lectures 70
EAN13 9782336697208
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Copyright


D U MÊME AUTEUR


Prisonnier de Dieu . Fixot-Laffont, Poche, 1992. Albin Michel, 2009. Traduit en allemand et anglais, document.
Dieu malgré lui, nouvelle enquête sur Jésus , Robert Laffont, 2001, essai.
Bienvenue en Inde, une escale en enfer , La Martinière, 2004, récit.
Le secret du treizième apôtre , Albin Michel, Poche, 2006. Traduit en 18 langues, roman.
Jésus et ses héritiers , Albin Michel, 2008. Traduit en croate, essai.
Jésus, mémoires d’un Juif ordinaire (Dans le silence des oliviers) , Albin Michel, Poche, 2011. Traduit en anglais, roman.
L’évangile du treizième apôtre. Aux sources de l’évangile selon saint Jean , L’Harmattan, 2013, essai.







© L’Harmattan, 2014
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub: 978-2-336-69720-8
Dédicaces


À Axelle,

à Emmanuelle.
A VANT-PROPOS
Avant d’être abattu, Mohamed Merah – l’assassin de Toulouse et Montauban – avouait s’être « auto-radicalisé en prison, tout seul, en lisant le Coran 1 ». Il se disait prêt à mourir, maintenant, sous les balles du RAID.
Qu’y a-t-il donc dans ce texte sacré, pour que sa seule lecture suffise à conduire tant de « martyrs » au meurtre et à l’immolation ?
Il y a quinze ans, j’avais découvert l’existence d’une obscure secte juive dont Jésus aurait fait partie 2 : les nazaréens , ou nazôréens. On ne sait rien d’eux à son époque, mais ils refont surface aux 4 e et 5 e siècles, puis disparaissent à nouveau.
J’eus la surprise de les voir ressurgir dans le Coran sous leur transcription arabe, nasârâ . Y aurait-il donc un lien historique entre les nazôréens du premier siècle, et la naissance du Coran ?
J’ai tiré ce fil, et toute la pelote est venue.
« Saisissez-les, tuez-les partout où vous les trouverez ! » , cet appel au meurtre de masse est plusieurs fois répété dans le Coran. Comment pareille violence a-t-elle pu s’introduire dans un texte qui propose au monde entier une religion supérieure à toutes les autres ?
Le fil conducteur des nazôréens m’a fait remonter jusqu’à l’invasion de la Palestine par Josué, 1200 ans avant J.C. Relu et magnifié par la Bible, cet événement a donné naissance à une idéologie rampante qui a bouleversé la planète : le messianisme .
Devenue flamboyante au tournant du premier millénaire, l’idéologie messianique est un poison violent. Avant l’islam, elle a contaminé le christianisme et on la retrouve dans les deux grands mouvements qui ont dévasté le 20 e siècle, le communisme et le nazisme.
Le messianisme serait-il la bonne clé, pour comprendre le Coran ?
En commençant ma recherche, j’avais en tête trois questions.
Ceux qui dénoncent l’amalgame – « surtout, ne confondez pas les bons musulmans avec une poignée de fanatiques ! » – entretiennent-ils une illusion ?
Ils répètent que l’islam modéré prêche la tolérance, la paix et l’amour universel. La violence des islamistes n’est-elle donc qu’un accident, une dérive regrettable qui n’a rien à voir avec le Coran, ou bien a-t-elle été inscrite par lui dans les gènes de l’islam ? Lui obéissent-ils, ces fanatiques qui se réclament de lui pour tuer ou se faire tuer ?
Enfin, les musulmans ne seront-ils en paix que quand toute la planète se sera convertie à leur religion ?
S’ajoute une difficulté particulière : le Coran est écrit dans un arabe du 8 e siècle extrêmement obscur. Aujourd’hui, qu’est-ce qu’un musulman de base peut en comprendre ? Que savent-ils, ces croyants sincères, du Livre dont ils se réclament mais dont le sens leur est souvent inaccessible ?
Les réponses ne se trouvent nulle part ailleurs que dans le texte même du Coran, guide et autorité suprême d’un milliard d’hommes et de femmes.
C’est de très loin qu’il m’a fallu partir, pour approcher ce brasier qui enflamme périodiquement la planète depuis la fin du 7 e siècle.
1. Bernard Squarcini, Le Monde du 23 mars 2012.
2. Voir Michel Benoît, Dieu malgré lui, nouvelle enquête sur Jésus , Robert Laffont, 2001, Jésus et ses héritiers, mensonges et vérités, Albin Michel, 2008, et L’évangile du treizième apôtre, aux sources de l’évangile selon saint Jean , L’Harmattan, 2013.
Première partie L’È RE DU M AL
1. NAISSANCE DU MESSIANISME
Depuis des siècles, végétait au Proche-Orient une petite confédération de tribus à l’identité incertaine, les Hébreux. Si l’on en croit la Bible, vers 1200 avant J.C. ils se seraient enfuis d’Égypte et auraient franchi le Jourdain pour conquérir la Terre Promise : « Tous ses voisins se sont unis pour combattre Israël : une coalition nombreuse comme le sable ! Mais Josué est tombé sur eux à l’improviste, les a battus et poursuivis jusqu’au Liban 3 . » S’ensuit la description complaisante du génocide des Cananéens par les Hébreux : « Josué attaque les villages en partant du centre, et massacre tout être vivant, sans laisser échapper personne. Tous sont passés au fil de l’épée. C’est comme cela qu’il a soumis tout le pays jusqu’à Gaza, sans laisser un seul survivant 4 . »
En réalité, les choses se sont passées tout autrement. Fouille après fouille, les archéologues ont découvert qu’il n’y avait jamais eu de conquête militaire de la Palestine. Á leur arrivée, les Hébreux nomades n’ont provoqué aucune réaction de rejet : il n’y a pas eu de coalition contre eux, pas de grandes batailles, pas d’effondrement des murailles de Jéricho au son des trompettes. Ils n’ont pas conquis le pays par la force de leurs armes, mais se sont intégrés sans violence, avec le temps. Sans-papiers, ils ont été régularisés par des voisins dont ils ont fini par adopter le style de vie et (en partie) la religion.
En 587 avant J.C., Nabuchodonosor roi de Babylone investit Jérusalem, détruisit son temple et déporta la population au bord de l’Euphrate. C’est à cette époque que les premiers récits de la Bible, tels qu’ils nous sont parvenus, ont été mis par écrit. Et qu’un mythe tenace va naître, qui a fait couler beaucoup de sang sur la planète.
En effet, exilés à Babylone ils se rendirent compte qu’ils couraient un grand danger : être assimilés. Disparaître, par dilution, dans la prestigieuse culture (et la religion) d’une civilisation bien supérieure à la leur. Subissant ainsi la première solution finale du peuple juif à peine né.
Pour continuer d’exister, ils se raccrochèrent aux légendes qu’ils se transmettaient de bouche à oreille, et les transformèrent en épopée glorieuse : un jour, comme Josué dans un passé devenu mythique, ils reprendraient possession de Jérusalem par la puissance de leurs armes.
Sous leur plume, Josué est devenu un héros exterminant tous ses ennemis, et le mythe de la conquête violente de la Palestine s’est introduit dans la mémoire d’Israël : il fera désormais partie de l’identité juive, et se retrouvera dans le Coran.
Les Hébreux se mirent ensuite à rêver au roi David, dont ils firent le conquérant magnifique d’un royaume qui se serait étendu de l’Euphrate au Sinaï. Ils prêtèrent à Dieu une promesse solennelle faite à David : lui, Dieu, viendrait habiter Jérusalem, dans un temple qui lui serait consacré. Là, il résiderait pour toujours dans sa Gloire.
Mise à jour par les archéologues, la réalité est tout autre. David n’a jamais été le conquérant de la légende juive : un chef de bande, un guérillero local qui n’a pas étendu sa domination jusqu’à l’Euphrate, ni régné sur le Liban et la Syrie. En revanche son fils, Salomon, a été un grand roi. Par une habile politique d’alliances avec ses voisins, il a fait de son royaume une puissance régionale reconnue. C’est lui qui a construit à Jérusalem le temple du Dieu des Juifs. Un Dieu qui pouvait s’asseoir à la table des grands, car son temple était magnifique.
Dans l’imaginaire des exilés de Babylone, c’est pourtant David qui est resté le type du héros juif royal et triomphant. Ils dirent que Dieu lui avait fait un autre serment : « Tu es mon fils : je te donnerai les nations pour héritage 5 . Ton nom sera aussi grand que celui des plus grands de la terre 6 . » Car c’est à toute la terre que devrait s’étendre leur future reconquête : « Oui, ceux que Dieu bénit possèderont la terre, et ceux qu’il maudit en seront arrachés 7 ».
Fils adoptif de Dieu, le roi David est ainsi devenu l’étendard mythique d’un peuple humilié par l’exil, qui rêvait d’une revanche en

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