Pèlerinages
117 pages
Français
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Description

Dans un calme paradoxal, les cimetières militaires de la Guerre de 14-18 s'étendent sous le vaste ciel transparent. Sous la couverture opaque des mauvais jours, c'est un silence qui n'est déjà plus de ce monde. Rien d'historique ici, davantage une sorte de méditation libre et fantasmée des lieux de combats. Y'a-t-il encore des mots pour tenter de repenser tout cela ? Toutefois la mémoire sait se faire plus douce à l'évocation d'un merveilleux grand-père qui vous fait passer d'un siècle à l'autre.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2014
Nombre de lectures 8
EAN13 9782336333199
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Collection Récits
Michel DESTOMBESDUFERMONT
Pèlerinages Libre itinéraire de souvenirs
Pèlerinages
Rue des Écoles Le secteur « Rue des Écoles » est dédié à l’édition de travaux personnels, venus de tous horizons : historique, philosophique, politique, etc. Il accueille également des œuvres de fiction (romans) et des textes autobiographiques. Déjà parus
Mills (Pierre),Des oiseaux pour le chat, 2013. Le Prestre (Claude),Je vais où je m’ignore, 2013. Termolle (Marcelle),L’Insolente, 2013. Pouhayaux (Gérard),L’Usage du désert, 2013. Breynaert (Jacques),L’Évangile selon Marie-Madeleine, 2013. Minster (Louise),Bébé Blues, 2013. Dalix (Patrice),Chroniques d’un architecte coopérant, 2013. Danzon (Marc),Le révélateur, ou le roman d’un drôle d’enfant juif et toulousain d’après-guerre, 2013. Khazinedjian (Albert),Fadila,Quand un monde s’effondre,2013. Vacher (Jean-François),Chimères, 2013. Le Doaré (Nelly),Vieillir, mourir, un chemin de vie, 2013. Guillaud (Gilles),La promesse du présent, 2013. Ces douze derniers titres de la collection sont classés par ordre chronologique en commençant par le plus récent. La liste complète des parutions, avec une courte présentation du contenu des ouvrages, peut être consultée sur le site www.harmattan.fr
Michel DESTOMBES-DUFERMONTPèlerinages Libre itinéraire de souvenirs
© L’Harmattan, 2013 5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Pariswww. harmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-02272-7 EAN : 9782343022727
À un adorable grand-père qui oublia son bras gauche du côté de Reims un jour de septembre 1914.
« Si nous ne sommes peut-être pas des générations manquées, il nous manque assurément quelque chose, mais quoi ? Quelle perte avons-nous subie, que nous n'ayons jamais su réparer ? » « On répète volontiers qu’« il ne faut pas chercher à comprendre ». Mon Dieu ! Mais nous sommes là pour ça ! » Georges Bernanos « Il faut repenser les lieux communs, pour les délivrer de leur maléfice ». Miguel de Unamuno « On ne dépasse pas le bien et le mal. Au delà du bien et du mal, ne réside que le néant… » « Le torrent de l'histoire est le fruit de l'interpénétration mystérieuse de la fatalité matérielle et de la liberté humaine… » Gustave Thibon « Il est des endroits de notre cœur qui n’existent pas encore et où il faut que la souffrance entre, afin qu’ils soient ». Léon Bloy « Ce n’est pas la guerre qui fait l’essentiel de l’histoire, ce sont les âmes. » Cardinal Suhard
Le Concerto pour la main gauche s’est effondré dans le silence. La musique a été comme bâillonnée par sa propre brutalité, une fois de plus. Cher Maurice Ravel, j’aime tant votre musique, et même votre si célèbre, métronomique et hypnotique Boléro. Ce concerto vous avait été commandé par un certain Wittgenstein, pianiste autrichien, lequel avait laissé, à ce que l’on raconte, son bras droit dans les tranchées de la guerre de 14-18, à moins qu’il n’ait été amputé suite à blessure. La chronique nous le rapporte, vous n’aviez guère apprécié ses interprétations car il en avait beaucoup rajouté quant aux effets de style. Sans doute voulait-il briller encore, de la seule main qui lui restait, rappeler la virtuosité qui avait été la sienne, avant la guerre, avec les deux mains. On peut le comprendre. La peur, la boue, la mort omniprésente n’avaient peut-être pas suffi à lui faire découvrir la nécessaire humilité. Peut-être aussi voulait-il aussi à toute force oublier, ou ne pas voir. Peut-être cherchait-il seulement à s’affirmer vivant, encore. Cher Ravel ? J’ai envie de dire Cher Maurice, avec l’infini respect du vouvoiement qui suit le prénom. À chaque écoute, votre concerto me stupéfie. Une telle maîtrise ! Une telle force ! Et autre chose, qui touche au fragile. Orgueil, fierté, humilité ? La question a-t-elle à être posée ? Je ne sais pas, et puis ce n’est pas si grave. Il y a votre musique, voilà tout. Totalement évidente. Il y a ce concerto, bizarre et puissant, à la fois primesautier et violent, impitoyable et sombre, tendre et coupant. Le tout ensemble, somme d’émotions et de sentiments juxtaposés, totalité perpétuellement mouvante. Comprendre ! À toute force ! Je m’obstine. Quelque chose en moi empêche de m’avouer vaincu. Et je sens comme un devoir : « Il le faut ! » Trois syllabes mâchées avec tout le fatalisme voulu. Car il serait trop facile de ne rien faire, de passer à côté. Faire face à l’absurde ! C’est
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