Petite contribution à l histoire de la télévision
198 pages
Français

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Petite contribution à l'histoire de la télévision , livre ebook

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Description

La "télévision", un mot lancé à Paris en 1900 devant les participants d'un congrès d'électriciens, ne décrivait encore qu'un projet sans essais. Depuis les années trente, les progrès incessants des techniques de diffusion et des stratégies de communication ont servi les meilleures intentions et, parfois, les pires causes. L'auteur a recherché les sources les plus proches du développement de la transmission par les ondes que l'imaginaire littéraire ou scientifique avait pressenti.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2012
Nombre de lectures 14
EAN13 9782296490208
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Petite contribution à l’histoire de la télévision
Questions Contemporaines
Collection dirigée par
B. Péquignot et D. Rolland
Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions Contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.

Derniers ouvrages parus

Jean-Jacques LEDOS, Petite contribution à l’histoire de la radio , 2012.
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Jean-Jacques Ledos



Petite contribution à l’histoire de la télévision
Travaux publiés

Nombreux articles d’histoire de la radiodiffusion et de la télévision dans divers journaux ou revues, Cahiers d’histoire de la Radiodiffusion, Bulletin du Comité d’histoire de la télévision, Culture technique, France Télécom, Gavroche, Historia, Le Monde, Les Temps modernes etc.
• L’âge d’or de la télévision, 1945-1975 , L’Harmattan, 2007.
En collaboration avec Jean-Pierre Jézéquel et Pierre Régnier :
• Le gâchis audiovisuel , Éditions ouvrières, 1986.
En participation :
• La grande aventure du petit écran , Musée d’histoire contemporaine – BDIC, 1997.
• De Radiola au media, enquête sur les sièges de l’info, Éditions du Pavillon de l’Arsenal, 1994.



© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-96994-0
EAN : 9782296969940
L’imaginaire et la communication à distance
Le désir de savoir ce qui se passe ailleurs, c’est-à-dire de voir et d’entendre à distance, hors de portée de la vue et de l’oreille, est sans doute aussi ancien que la pensée imaginante.
On peut parler de fantasme lorsque la réalisation du désir apparaît impossible hic et nunc à moins qu’on ne lui apporte la satisfaction virtuelle que permet l’imaginaire dans la création ou l’invention.
Il peut ne peut s’agir que d’illusion lorsque d’habiles manipulateurs abusent la crédulité d’une collectivité à laquelle ils ont le projet d’imposer leur pouvoir. C’est le rôle que se fixent les religions, les mythes, la magie ou plus prosaïquement la création artistique ou certains marchands. Faire accepter l’illusion constitue la mission des mages, des ministres des religions et des monarques qui imposent à des esprits crédules la croyance ou la foi. L’irrationnel que constitue une vérité présentée comme « révélée » apparaît vraisemblable à des esprits crédules qui ne se soucient pas de rechercher la vérité.
La persuasion, entretenue par des vérités dogmatiques autant qu’invérifiables comme le sont les mythes, les légendes ou les textes dont la source est inconnue, devient l’expression d’une tradition initiatique.
L’historien allemand Oswald Spengler soutenait que l’Antiquité n’avait pas entretenu la mémoire du passé. Il mettait en doute la véracité des historiens grecs et latins dont l’imagination aurait pu suppléer l’absence de sources fiables :
« Une caractéristique du mot histoire au sens antique est la très forte influence exercée par la littérature romanesque alexandrine sur les thèmes de l’histoire proprement politique et religieuse. On ne songeait nullement à une discrimination de principe entre la matière des documents et leur date 1
La tradition – ou la manipulation – pouvait ainsi attribuer aux puissants des pouvoirs extraordinaires, comme la possibilité de voir et d’entendre à distance. L’Histoire, grande ou petite, se nourrit ainsi de légendes développées à partir de la vie des héros, telle celle qui a assuré la gloire d’Alexandre de Macédoine dans une tradition littéraire connue comme « Roman d’Alexandre ».
Le jeune roi, mécontent de l’éloge qu’il avait commandé à un certain Callisthène, aurait détruit l’œuvre et fait assassiner l’auteur. La légende a, toutefois, été reprise et entretenue plus tard au point de constituer une tradition, voire, de créer un genre littéraire. On a établi comme source la plus ancienne, au III e siècle de notre ère, un texte connu comme Roman d’Alexandre , attribué à un auteur désigné comme Pseudo-Callisthène, six siècles après la fin de l’épopée alexandrine 2 . Cette biographie,dont l’historicité n’est pas établie, est devenue, au Moyen Âge, une tradition littéraire éponyme qui a peut-être été, par ailleurs, également influencée par des auteurs orientaux comme Mas Oudi (mort vers 957), auteur des Prairies d’or dont on connaît des traductions en langue thaï et mongole ou Ferdowsi, auteur du Shâh Nâhmè (Le livre des rois) ou encore, un siècle plus tard, Nizami ( Iskender Nahmé ) (Le livre d’Iskender , c’est-à-dire d’Alexandre). Une première compilation en langue romane, Li romans d’Alixandre, apparaît, en Occident, à la fin du XII e siècle. Au cours du Moyen Âge, le Roman d’Alexandre a été, jusqu’aux Croisades, la source d’inspiration de fictions, non dépourvues d’arrière-pensées manipulatrices. C’est, en particulier, la fonction d’une prétendue Lettre du Prêtre Jean, soi-disant prêtre nestorien et monarque, qui aurait établi un royaume chrétien, en Mongolie 3 .
Plus pertinent est l’imaginaire des penseurs, qu’on désigne comme philosophes plutôt que comme scientifiques. C’est le cas, en particulier des philosophes présocratiques qui ont eu le projet d’expliquer le monde offert à leurs sens. Si la théorie des quatre éléments proposée par Empédocle appartient au domaine de la poésie, l’intuition de l’atome par Anaxagore, Démocrite, Platon (dans le Timée ) ou Leucippe sera reconnue et précisée. Des Stoïciens aux Néoplatoniciens, la propagation de la lumière est parfois présentée, comme une émanation de l’âme 4 . L’hypothèse de la lumière constituée de grains procède encore, au Moyen Âge, des hypothèses de la philosophie antique.
L’illusion entretenue par la magie des miroirs, qui aurait permis de voir à distance, a été relevée par certains historiens de la Chine ancienne. Plus récemment, au XVIII e siècle de notre calendrier, le miroir est offert entre amants séparés dans une légendé coréenne : Histoire de Chungyang . L’illusion s’entretient selon une tradition selon laquelle l’occultisme partage ses fausses certitudes entre initiés.
La dénonciation de l’illusion s’affirme chez des auteurs à l’esprit libre, en rupture avec l’ordre établi. On la trouve, par exemple, au deuxième siècle de notre ère, chez l’un des premiers auteurs du genre romanesque, Lucien de Samosate. Dans l’introduction de son Histoire véritable , il se moque des auteurs qui imposent leur imaginaire comme vérité. Il décide d’écrire une fiction, dont les épisodes sont largement empruntés à la tradition des « merveilles » et enrichis d’un thème nouveau mais appelé à un succès durable : le voyage extraterrestre. C’est alors une utopie qui introduit le genre fantastique.
Le genre, qui deviendra le roman, aura une carrière durable jusqu’à nos jours mais l’imaginaire s’adaptera au progrès des sciences et techniques.
Au dix-huitième

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