Redécouvertes des Amériques
246 pages
Français

Redécouvertes des Amériques , livre ebook

246 pages
Français

Description

Cet ouvrage est le fruit d'une rencontre entre historiens et linguistes autour du thème de la découverte du continent américain par les Européens, qui fut à l'origine de rencontres, de confrontations, de rejets mais également d'assimilation et de syncrétisme. Il s'intéresse aussi aux questionnements identitaires des descendants des Premières Nations primitivement établies sur ces territoires ainsi que de ceux qui s'y sont enracinés ou ont tenté de le faire par la suite.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2013
Nombre de lectures 38
EAN13 9782296514324
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sous la direction de Annie BLONDELLOISEL et Éliane TALBOT
(RE)DÉCOUVERTES DES AMÉRIQUES Entre conflits, rencontres et recherche d’identité
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© L'Harmattan, 2012 5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Parishttp://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-99763-9 EAN : 9782296997639
Pour le soutien apporté à la réalisation du colloque international « Découvertes, (re)découvertes des Amériques », Annie BLONDEL-LOISEL et Éliane TALBOT sont particulièrement redevables à l’université du Havre, au laboratoire GRIC (Groupe de Recherche Identités et Cultures) et à son secrétaire David PAREŸT et à la faculté des Affaires Internationales. Brigitte HÉBERT a effectué la mise en page de cet ouvrage, Antoine CORSON et Guillaume BIGOT ont réalisé la couverture, qu’ils en soient ici vivement remerciés.
PRÉFACE
Historiens et linguistes n’ont pas toujours l’occasion de se rencontrer pour envisager ensemble des sujets d’intérêt commun. Nous l’avons fait au sujet de la découverte du continent américain par les Européens, à l’origine de moult rencontres, confrontations, rejets... mais aussi assimilation, syncrétisme... Nous nous sommes également intéressés aux questionnements identitaires des descendants des premières nations qui vivaient sur ces territoires et de ceux qui s’y sont enracinés. Nous commençons ce périple, qui va nous mener de l’époque des premières rencontres à celle d’aujourd’hui et du nord au sud du continent, par la conquête espagnole. En 1519, Hernán Cortés et ses hommes sont en chemin vers la capitale aztèque. Les habitants de la ville de Cholula leur ont tendu un piège. En confrontant documentations indigène et espagnole, Bernard Grunberg étudie l’incompréhension réciproque entre Européens et autochtones à l’origine du carnage qui resta dans l’histoire sous le nom de « massacre de Cholula ». Guillaume Candela se concentre sur la conquête du Paraguay. Dans les premiers temps, la survie des Européens dépend de leur adaptation aux traditions d’une communauté indigène très puissante : lesCarios. Ce syncrétisme entre les deux communautés donne naissance à des concepts bien spécifiques à cette région : notamment lecuñadazgo (compagnonnage) que Guillaume Candela nous fait découvrir. En se fondant sur certains témoignages des premiers voyageurs, Éric Thierry évalue l’impact des rapprochements entre Français et autochtones du Canada, dont les abus pouvaient mettre en péril les alliances franco-indiennes. Éric Roulet, Éliane Talbot, Jeanine Belgodère et Laurent Corbeil se sont, ensuite, penchés sur la vie, en Amérique, à l’époque coloniale. Éric Roulet s’est préoccupé des comportements d’imitation des élites indigènes mexicaines vis-à-vis des codes de la nouvelle société, comme le droit de porter un chapeau, une cape, une épée, celui d’avoir un cheval, de disposer du titre de « Don » ou de se faire servir par des pages. En s’appuyant sur les chroniques religieuses de l’époque, Éliane Talbot compare la réussite, en termes d’évangélisation, menée grâce aux cultes rendus aux images des autochtones du Pérou, avec les très faibles résultats obtenus dans les forêts amazoniennes. En se
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basant sur la Danse du Saint Patron observée dans un village du Nouveau-Mexique d’aujourd’hui, Jeanine Belgodère analyse les stratégies mises en place par les Indiens, contraints par les Espagnols de commémorer les fêtes chrétiennes, pour célébrer, sous leur couvert, leur religion cosmique. Enfin, en se fondant sur des sources coloniales, Laurent Corbeil traite des pratiques linguistiques d’un village de la frontière nord du Mexique, San Luis de Potosí. Des Indiens d’autres régions y avaient été amenés par les Espagnols afin de contrôler la population autochtone chichimèque. Laurent Corbeil nous révèle comment a pu se construire ce qui était, jusque-là, une catégorie juridique, la notion d’Indien. Bien entendu, les découvertes de ces peuples nouveaux ont donné lieu à de nombreux récits et témoignages. En sélectionnant certains d’entre eux, Carmen Andrei apprécie l’apport des colons et des colonisés à la constitution et à l’organisation du territoire canadien, avec la formation de l’idéologie dominante des sédentaires et de celle des coureurs des bois, qui a nourri toute une littérature du terroir. Éric Wauters analyse la représentation des premières nations canadiennes dans la littérature des années 1825-1850 où l’Amérindien apparaît comme le héros du passé glorieux de la Nouvelle-France. Nadia Prévost et Daniel Iglesias partent à la (re) découverte du passé autochtone. Dans le premier cas, c’est par le nationalisme créole du e Mexique de la fin du XVIII siècle qui cherche à forger son identité. Dans le second, le mouvement péruvien fondé par Víctor Raúl Haya de la Torre, l’Alliance Populaire Révolutionnaire (APRA) valorise, entre 1924 et 1930, la culture précolombienne grâce à ses revues Amauta etRepertorio Americano. En se basant sur la littérature indigène, Héloise Behr revient sur le portrait de l’autochtone du Brésil depuis la conquête. Elle démontre que certains écrivains, en quête de leurs racines, ont redécouvert et construit une identité indigène moderne basée sur le vécu. Nous terminons ce voyage dans les Amériques par un gros-plan sur les aspects sociaux, économiques et politiques de l’époque moderne. Tout d’abord, Almuneda Delgado-Larios considère les tensions et conflits qui marquent les relations avec l’Espagne après les indépendances des anciennes colonies hispano-américaines. Didier Vitry examine la volonté des Indiens d’Équateur de retrouver leurs racines par la création de partis politiques avec un nomkichwa (langue parlée) et des fêtes existantes renommées ou recréées. Des entretiens et des témoignages permettent d’ausculter, avec Nicolas
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Prognon, les chocs culturels endurés par les enfants des exilés chiliens en France après la dictature de Pinochet. Nous avons débuté notre voyage par le Mexique, nous l’achevons er par le Canada. Le 1 avril 1999, un nouveau territoire, le Nunavut, ( « notre pays » en langue inuite) est créé. Le projet visait à apporter des solutions aux problèmes inhérents à cette communauté. Pourquoi le magazineMacleansa-t-il parlé de « honte du Canada » ? Le Nunavut représente-t-il un échec patent ? C’est la question à laquelle tente de répondre Annie Blondel-Loisel. Toutes ces manières d’envisager la découverte ou (re)découverte des Amériques nous ont permis de relever certaines constances. Tout d’abord, quelles que soient l’aire de colonisation et l’époque, toutes ces rencontres ont été caractérisées par une grande difficulté à appréhender « l’autre », qu’il soit européen ou autochtone. La question du rapport de force a, ensuite, influencé les comportements des uns et des autres. Lorsque celui-ci a tendu vers l’égalité, en dépit des obstacles rencontrés, l’adaptation a dû se faire et a donné de nouvelles configurations relationnelles métissées. Quand la société coloniale a paru irréversible aux populations autochtones, elles ont cherché à sauver certaines de leurs croyances et de leurs traditions par le biais de l’acculturation. Les anciennes élites, quant à elles, ont tenté de se faire une place dans la nouvelle organisation en imitant les signes de pouvoir des vainqueurs. Par la littérature, la constitution d’une histoire, d’une géographie et globalement par une approche culturelle, le questionnement sur l’identité a été l’élément fondamental et fédérateur du périple que nous avons entrepris autour de la découverte et de la (re)découverte des Amériques. Ce dernier nous a montré la richesse extraordinaire qu’ont suscitée ces rencontres, même si elles n’ont pas été exemptes de violence et de cruauté. Néanmoins, la quête de leurs racines par les descendants de ce creuset originel peut paraître, aujourd’hui, extrêmement décevante sur des aspects aussi bien économiques que sociaux, politiques ou même identitaires.
Annie BLONDEL-LOISEL Éliane TALBOT
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