Six présidents à l épreuve des quinze événements qui ont changé la Ve République
194 pages
Français

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Six présidents à l'épreuve des quinze événements qui ont changé la Ve République , livre ebook

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Description

La France bouge, la Ve République aussi. En un demi-siècle, de Gaulle et ses successeurs ont été confrontés à maintes épreuves. L'indépendance de l'Algérie, l'élection du chef de l'Etat au suffrage universel, la révolte de mai 1968, la légalisation de l'avortement, la suppression de la peine capitale, l'arrivée de la gauche au pouvoir, la guerre scolaire, le quinquennat présidentiel ne constituent que l'abrégé politique d'une période riche en épisodes.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2011
Nombre de lectures 53
EAN13 9782296810143
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

SIX PRÉSIDENTS
À L’ÉPREUVE DES QUINZE ÉVÉNEMENTS QUI ONT CHANGÉ LA V e RÉPUBLIQUE
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-55080-3
EAN : 9782296550803
Jacques Raynaud
SIX PRÉSIDENTS
À L’ÉPREUVE DES QUINZE ÉVÉNEMENTS QUI ONT CHANGÉ LA Ve RÉPUBLIQUE
L’Harmattan
Du même auteur
Parfums de jeunesse , Paris, L’Harmattan, 2007, 202 p.
Le Simplet , Paris, L’Harmattan, 2009, 194 p.
Du bonheur plein les yeux , Paris, L’Harmattan, 2010, 164 p.
PRÉFACE
La France bouge, la France change. Vite et beaucoup depuis que la Ve République a pris le relais de la République précédente, à peine adolescente. Depuis qu’elle a tourné dans la douleur le chapitre algérien de son histoire coloniale, la France vit en paix. Et si, pendant un siècle, la France a désigné l’Allemagne comme l’ennemi héréditaire (et réciproquement), le Président et le Chancelier se tiennent par la main et leurs enfants vivent bras dessus bras dessous.
Au lendemain de la guerre, les enfants sans père déclaré étaient considérés comme des bâtards et les mères célibataires accouchaient de préférence dans la clandestinité. Aujourd’hui, un enfant sur deux naît hors mariage et, hormis un quarteron de traditionalistes, nul ne s’en soucie. En 1958, la France conservait quelques-uns des atours qui en firent pendant plus d’un millénaire la « fille aînée de l’Église ». Du moins, ses cathédrales et ses interdits témoignaient, malgré la laïcité proclamée, de l’imprégnation qu’y conservait la religion romaine. Aujourd’hui, plus d’un enfant sur deux ne reçoit pas le baptême, davantage échappe au catéchisme, un mariage sur trois se conclut par un divorce. Constat significatif : la grande majorité des Français ne retrouve le chemin de l’église que post mortem .
Maintenant, les paysans ne peuplent plus que les cimetières.
Seules les tombes orphelines et les monuments aux morts racontent que, jusque dans les années 30, la France recensait une majorité de ruraux. Leurs héritiers pointent à l’usine, quitte à cultiver dans leur HLM les champs, les vignes et les prairies de l’agriculture de grand-papa. Leurs descendants fréquentent le lycée et sont bacheliers. Les étudiants, dont le nombre dans les 5 années 50 avoisinait les 150 000, dépassent actuellement les 2 millions.
Ce constat du changement, on peut le répéter partout, dans l’enseignement, dans les sciences, la médecine, l’économie.
Comment la politique, ses règles, ses habitudes, ses contraintes auraient-elles pu demeurer immuables ? On convoque toujours Roland à Roncevaux, Henri IV assassiné par Ravaillac, François Ier à Marignan -1515, n’oubliez pas - le roi Soleil et Versailles, la Révolution de 89, Robespierre et la Terreur, Napoléon le grand et le petit. Et aussi la IIIe République qui donna Ferry et Gambetta, le p’tit père Combes, Verdun, avant d’agoniser en 1940 à Vichy.
De Gaulle, le dernier de nos personnages historiques, a légué à la République des institutions qui durent parce qu’elles changent en s’affranchissant au besoin des règles que lui-même avait édictées. Un exemple pour s’en convaincre : entre la République gaullienne et la République du moment, qu’y a-t-il de commun, sinon l’élection du Président au suffrage universel et les révérences périodiques qui, selon la couleur bleu horizon ou rose pâle de la casaque portée à l’Élysée, sont rendues aux grands ancêtres ou au solitaire de Colombey ?
Le génie de la Ve République, celui qui lui a permis de survivre à la perte de l’Algérie, d’assurer son avenir dans l’Europe, d’endosser la cohabitation entre des majorités contradictoires n’est pas uniquement d’avoir trouvé, au moment opportun, les hommes et les caractères qui garantissent la transition et l’avenir. Au delà, les institutions ont révélé une souplesse qui n’allait pas de soi lors de l’adoption de la Constitution en 1958 et quatre ans plus tard, avec l’élection du chef de l’État au suffrage universel qui a bouleversé la politique en France.
La Ve République le prouve : une Constitution n’est ni un roc ni un temple. Ni un roc dont l’escalade une fois pour toutes balisée conduirait au Nirvana politique de l’Élysée ni un temple où le peuple de gauche et le peuple de droite devraient communier dans un respect égal d’institutions ne varietur .
La Ve République continue, et elle continue parce qu’elle évolue. De Gaulle avait « une certaine idée de la France» , une certaine idée aussi de la manière dont elle devait être gouvernée.
Dix ans durant, il avait installé une cohérence institutionnelle qui offrait à la République un équilibre mi-parlementaire, mi-plébiscitaire où le pouvoir présidentiel ressourçait régulièrement sa légitimité par le référendum1.
La pratique du fondateur de la Ve République a trouvé ses limites avec ses successeurs. Le référendum a largement disparu après de Gaulle. Surtout, aucun des Présidents qui lui ont succédé n’a lié son sort au vote majoritaire. Ainsi, Jacques Chirac, désavoué par le suffrage populaire le 29 mai 2005 à propos de la Constitution européenne, est-il resté à l’Élysée, au contraire du général, à l’issue du référendum de 1969. Ainsi, Nicolas Sarkozy a-t-il fait adopter par le congrès du parlement le 8 février 2008 le traité de Lisbonne largement inspiré de la Constitution européenne rejetée par les Français trois ans plus tôt.
Parallèlement, le choix de la cohabitation opéré en 1986, répété en 1993, confirmé en 1997, encadre désormais les affrontements entre majorités différentes. À l’inverse de ce qu’eurent fait les présidents De Gaulle et Pompidou et de ce qu’a interdit pratiquement la révision constitutionnelle de l’an 2000 en substituant au septennat un quinquennat assorti d’élections législatives dans la foulée.
La Ve République, c’est un demi-siècle de changements.
Brusques parfois, tels l’échec du référendum d’avril 1969 préparé par la fronde de mai 1968 qui provoquera le départ définitif du général De Gaulle ou la suppression de la peine de mort à l’automne 1981 à l’initiative de François Mitterrand.
Au jour le jour également comme l’auteur, chroniqueur politique et parlementaire, a pu le constater pendant trois décennies aux avant-postes de la République, l’Élysée, Matignon, le Parlement et les assises des formations politiques.
Quitte à constater que certaines dates officialisent une mutation qui se dessinait depuis des lustres : par exemple, la légalisation de l’avortement voulue par Valéry Giscard d’Estaing et acquise en janvier 1975 à l’issue d’un débat parmi les plus passionnés de l’histoire parlementaire, mais au terme de controverses qui s’étalèrent sur plusieurs décennies2.
Bien sûr, les métamorphoses de la Ve République ne se résument pas aux « 15 journées » que nous avons retenues.
Leur choix comporte une part d’arbitraire. D’autres événements auraient pu trouver leur place dans ce qui n’est, à l’évidence, que l’abrégé politique d’une période riche en épisodes. Par exemple, l’émergence depuis les élections européennes de 2009 d’un courant écologiste qui devient l’une des composantes majeures de la vie politique nationale, le poids toujours accru de l’Europe (spécialement depuis les traités de Maastricht et de Lisbonne) ou le passage du courant gaulliste d’un tempérament politique à un autre. La Ve République issue de la rencontre entre la guerre d’Algérie et le général de Gaulle avait retrouvé le tempérament bonapartiste qui sommeille en France depuis deux siècles dans toutes les périodes de crise. Domine maintenant un orléanisme ouvert aux grands intérêts économiques tempéré – ou aggravé, c’est affaire d’opinion – par une pratique présidentielle consulaire.
Restent les aléas d’un florilège qui mêle les décisions des gouvernants, les débats du Parlement, les orientations et les refus de la société civile. Mais aussi les mouvements de l’opinion qui, à un moment, s’affirment et s’imposent.
Ceux du peuple, en définitive souverain.
J. R.
1 Vainqueur des quatre premiers référendums de la Ve République - sur l’adoption de la Constitution (septembre 1958), l’autodétermination de l’Algérie (janvier 1961), l’indépendance de l’Algérie (avril 1962) et l’élection du président de la République au suffrage universel (octobre 1962) , de Gaulle battu au référendum du 27 avril 1969 sur la r&

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