Sources orales et histoire africaine
224 pages
Français

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Sources orales et histoire africaine , livre ebook

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Description

Ce livre est un manuel indispensable à ceux qui cherchent à atteindre le passé de l'Afrique subsaharienne par le canal de sources non écrites. Il paraît au terme de 50 années de collecte et d'exploitations de sources orales en Afrique et se distingue par l'entrée en force de la religion dite traditionnelle dans le territoire de l'historien. Quelles perspectives l'exploitation des sources orales offre-t-elle aujourd'hui aux historiens ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2011
Nombre de lectures 307
EAN13 9782296459731
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

S OURCES ORALES ET HISTOIRE AFRICAINE
Approches méthodologiques
Études Africaines
Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa


Dernières parutions

Jean-Christophe BOUNGOU BAZIKA, Entrepreneuriat et innovation au Congo-Brazzaville, 2011.
Papa Momar DIOP, Guide des archives du Sénégal colonial, 2011.
Pius NGANDU Nkashama, Guerres africaines et écritures historiques, 2011.
Alphonse AYA, La fonction publique congolaise. Procédures et pratiques, 2011.
Dieudonné MEYO-ME-NKOGHE, Les Fang aux XIX e et XX e siècles, 2011.
Mohamed Lamine. GAKOU, Quelles perspectives pour l’Afrique ?, 2011.
Olivier LOMPO, Burkina Faso. Pour une nouvelle planification territoriale et environnementale, 2011.
Hamidou MAGASSA, Une autre face de Ségou. Anthropologie du patronat malien, 2011.
Mohamed Lemine Ould Meymoun, La Mauritanie entre le pouvoir civil et le pouvoir militaire, 2011.
Marc Adoux PAPE, Les conflits identitaires en « Afrique francophone », 2011.
Claudine-Augée ANGOUE, L’indifférence scientifique envers La recherche en sciences sociales au Gabon de Jean Ferdinand Mbah, 2011.
B.Y.DIALLO, La Guinée, un demi-siècle de politique, 1945-2008, 2011.
Ousseini DIALLO, Oui, le développement est possible en Afrique, 2011.
Walter Gérard AMEDZRO ST-HILAIRE, PhD,
Gouvernance et politiques industrielles. Des défis aux
stratégies des Télécoms d’État africains , 2011.
T HEODORE N ICOUE G AYIBOR


S OURCES ORALES ET HISTOIRE AFRICAINE

Approches méthodologiques


En collaboration avec
M OUSTAPHA G OMGNIMBOU ,
directeur de recherche,
CNRST, Ouagadougou
&

K OMLA E TOU ,
maître-assistant,
Université de Lomé


L’Harmattan
© L’H ARMATTAN , 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-54512-0
EAN : 9782296545120

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
« Nous sommes des nains juchés sur des épaules de géants. Nous voyons ainsi davantage et plus loin qu’eux, non pas parce que notre vue est plus aiguë ou notre taille plus haute, mais parce qu’ils nous portent en l’air et nous élèvent de toute leur hauteur gigantesque… »

Bernard de Chartres, (écolâtre, XII e siècle)
NOTE SUR LES TRANSCRIPTIONS PHONÉTIQUES
Il existe certes un alphabet phonétique international mis au point par l’API {1} . Mais les difficultés techniques liées à sa pratique {2} font que cet alphabet est peu utilisé en dehors du cercle étroit des spécialistes. Il demeure par conséquent une certaine licence dans ce domaine, où chacun fait ce qu’il peut, en l’absence d’un guide officiel (des toponymes, ethnonymes, glossonymes, hydronymes locaux) élaboré par les linguistes, validé et imposé à l’usage de tous par les pouvoirs publics ou la pratique quotidienne. Après avoir essayé – sans succès – d’adopter certains critères communs de transcription, nous avons décidé de suivre la tendance générale, en reprenant, lorsqu’elles existent, les graphies consacrées et imposées par l’usage {3} (comme Notse, éwé ou ewe, Kabiyè, Agou, etc.), même erronées dans leur forme, et de les simplifier à l’extrême là où aucune règle ne s’est imposée. Nous avons ainsi adopté l’accent grave (cas de Bè) ou aigu sur les « e » (comme les Ewé), le « ou » pour le « u », le « tch » pour le « c », entre bien d’autres, dans les termes vernaculaires utilisés {4} .

Au total, nous nous excusons pour cette commodité qui risque de choquer les spécialistes mais, excipant des exigences pédagogiques de l’ouvrage, nous pensons que cette forme sera plus accessible à la grande majorité des lecteurs.
PRÉFACE
Ce livre, par la pertinence de ses « approches méthodologiques », est appelé à devenir un manuel indispensable à ceux qui cherchent à atteindre le passé de l’Afrique subsaharienne par le canal de sources non écrites qui, – indiquons-le d’emblée –, ne se réduisent pas aux seules « traditions orales ».

Ce livre paraît au terme de cinquante années de collecte et d’exploitation des sources orales en Afrique. Depuis les années 1960, depuis le temps des indépendances, les traditions orales ont en effet été interrogées, en tant que sources distinctes, par les historiens de l’Afrique, soucieux de les traiter selon une méthode appropriée et d’évaluer leur apport à l’histoire de façon systématique et non pas seulement empirique, comme l’avaient fait avant eux quelques individus d’exception que leur curiosité d’esprit avait poussés hors des sentiers battus, à l’image du pasteur Jakob Spieth {5} auquel Nicoué Gayibor rend un vibrant hommage.

Durant ce demi-siècle, les sources orales ont été vues et traitées successivement sous deux angles radicalement opposés.

Dans un premier temps, jusqu’à la fin des années 1970, les ouvrages et articles fondés au moins en partie sur les sources orales foisonnent. Une sorte d’enthousiasme saisit les chercheurs à l’idée de prospecter un domaine encore largement vierge et de contribuer à l’élaboration d’une histoire jusque-là exclue des manuels scolaires. Leurs travaux répondent à une attente et en un temps record il leur est fait écho dans des périodiques ou dans des sortes d’encyclopédies qui, en Afrique comme en Europe, trouvent leur public. L’histoire antérieure à la colonisation sort de l’ombre.

Après 1980, tout change. Le grand élan {6} est retombé. Les recherches de terrain se font rares, pour des raisons diverses. En Europe, après la fin de la guerre froide, l’Afrique n’a plus occupé qu’une place réduite dans les programmes de recherche et les appels d’offres des organismes scientifiques. En Afrique les difficultés économiques et l’absence de crédits spécifiques n’incitent pas les chercheurs nationaux à quitter la capitale, alors que les enquêtes orales sont devenues coûteuses. Raisons conceptuelles aussi, inspirées par un courant post-moderniste envahissant, venu d’outre-Atlantique. Un scepticisme quasi systématique s’installe, allant jusqu’à dénier toute fiabilité aux traditions orales. Celles-ci n’informeraient guère que sur les intérêts et les conflits qui se jouent au présent, et dont les « traditionnistes » se feraient l’écho.

N. Gayibor prend acte des travaux de ses prédécesseurs, tirant d’ailleurs bénéfice des arguments opposés à la fiabilité des sources orales pour mieux armer l’historien qui les pratique dans sa démarche critique.

Au-delà d’une attentive prise en compte de cet héritage, cet ouvrage réalise de remarquables avancées.

Pour la première fois, le regard porté sur les sources orales de l’histoire de l’Afrique provient de l’intérieur. Il faut le souligner car, jusqu’alors, les grands ouvrages de synthèse sur le sujet ont été écrits et produits hors du continent par des chercheurs européens et américains. Aujourd’hui, notons-le au passage, les « historiens de terrain », spécialistes de périodes antérieures à la colonisation, sont sans doute plus nombreux en Afrique subsaharienne qu’en Europe, où ils semblent être en voie de disparition, et où le contemporain, au sens le plus étroit du terme, focalise l’attention.
Autre signe distinctif : ce livre est abondamment nourri d’expériences de terrain accumulées par l’auteur dans le sud du Togo et les territoires limitrophes du Ghana et du Bénin. Quand le lecteur, après quelques chapitres généraux (définitions, typologie des sources, modalités de l’enquête orale), passe à l’analyse et à l’exploitation des sources orales, ce savoir acquis « sur le tas » affleure à chaque page. Les appels constants faits par l’auteur à sa pratique du métier, le va-et-vient entre des notions générales et les leçons de ses contacts prolongés avec les sociétés dont il a écrit l’histoire {7} donnent richesse et densité à l’ouvrage.

En outre N. Gayibor a demandé à deux autres historiens, le togolais, K. Etou {8} , et le burkinabè, M. Gomgnimbou {9} , leurs contributions, inspirées également par leur propre travai

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