Souveraineté, concept et conflit en Occident
416 pages
Français

Souveraineté, concept et conflit en Occident , livre ebook

-

416 pages
Français

Description

L'ouvrage met en perspective philosophie politique et moment historique, concepts dominants et doctrines stratégiques, selon une approche centrée sur la notion de conflit. Il dresse un tableau vivant des doctrines l'ayant théorisée, en les replaçant dans leur contexte, sachant toujours conserver un équilibre judicieux entre érudition et commentaire.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2008
Nombre de lectures 159
EAN13 9782296186835
Langue Français
Poids de l'ouvrage 23 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

SOUVERAINETÉ, CONCEPT ET CONFLIT
EN OCCIDENTHistoire et Perspectives Méditerranéennes
Collection dirigée par lean-Paul Chagnollaud
Dans le cadre de cette collection, créée en 1985, les éditions
L'Harmattan se proposent de publier un ensemble de travaux concernant le
monde méditerranéen des origines à nos jours.
Déjà parus
Mimoun HILLALI, La politique du tourisme au Maroc, 2007.
Martin EVANS, Mémoires de la guerre d'Algérie, 2007.
Tarik ZAIR, La gestion décentralisée du développement économique au
Maroc,2007.
Lahcen ACHY et Khalid SEKKAT, L'économie marocaine en questions:
1956-2006,2007.
Jacqueline SUDAKA-BENAZERAF, D'un temps révolu: voix juives
d'Algérie, 2007.
Valérie ESCLANGON-MORIN, Les rapatriés d'Afrique du Nord de 1956
à nos jours, 2007.
Mourad MERDACI, Enfants abandonnés d'Algérie. Une clinique des
origines,2007.
Ahmed MOATASSIME, ltinérances humaines et confluences culturelles
en Méditerranée, 2006.
François CLÉMENT, Culture Arabe et Culture Européenne, 2006.
Vincent STAUB, La Libye et les migrations subsahariennes, 2006.
Ahmed MOATASSIME, Langages du Maghreb face aux enjeux
culturels euro-méditerranéens, 2006.
Ahmed Dialogue de sourds et communication
langagière en Méditerranée, 2006.
Serge LA BARBERA, Les Français de Tunisie (1930-1950), 2006.
Pierre-Alban THOMAS, Pour l'honneur de l'armée. Réponse au
général Schmitt sur la guerre d'Algérie, 2006.
Maâmar BENGUERBA, L'Algérie en péril, 2006.
Abderrahim LAMCHICHI, Femmes et islam: l'impératif universel
d'égalité,2006.
Abderrahim Jihad: un concept polysémique, et
autres essais, 2006.
Jean-Charles DUCENE, De Grenade à Bagdad, 2006.
Philippe SENAC, Le monde carolingien et l'islam, 2006.MUSTAPHA HOGGA
SOUVERAINETÉ, CONCEPT ET CONFLIT
EN OCCIDENT
L'HARMATTAN@
L'HARMATTAN,2007
5-7, rue de l'École-Polytechnique; 75005 Paris
http://www.1ibrairieharrnattan.com
diffusion. harmattan (â),wanadoo .ft
harmattan 1@wanadoo.ft
ISBN: 978-2-296-04541-5
EAN : 9782296045415Introduction
L'analyse de la souveraineté a besoin de sortir de son carcan juridiste et
d'être sérieusement décloisonnée; les légistes s'en sont emparés depuis des
siècles et ont en fait une pure question de droit, selon ce que son titulaire veut qu'elle
soit. Une approche critique, non abstraite de la souveraineté, doit insérer le
pouvoir dans l'ordre conceptuel de la société, et montrer les modalités de la
souveraineté dans sa dialectique: les principes légitimants aussi bien que de contestation,
la dynamique des forces sociales, les luttes pour le pouvoir, les conflits de valeurs
et la pratique du pouvoir d'un point de vue stratégique. La mise en rapport entre
philosophie politique et moment historique permet de dégager les implications
politiques de toute philosophie politique et d'examiner ses rapports avec le
pouvoirie Conjointement, l'analyse des systèmes conceptuels2 devra déterminer leur
capacité opératoire selon leur représentation du réel, en termes d'action sur le réel
(en particulier le système politique et les configurations géopolitiques) : capacité
de le maintenir ou de le modifier. Penser adéquatement génère une puissance, et
tout ce qui constitue une puissance interfère avec la souveraineté; de même toute
inadéquation conceptuelle implique, en fin de compte, un effet déterminé sur la
souveraineté et une déficience sur le plan militaire. On souligne fréquemment le
lien entre une erreur sur le plan militaire ou politique et l'effondrement d'une
souveraineté, mais le rapport de celui-ci avec la nature des concepts sur lesquels
s'appuie le pouvoir est peu examiné.
Tout s'articule à une pensée, c'est devenu une évidence; ce qui
ne l'est pas encore, c'est que le concept n'est ni pléthorique, ni au-delà du
moment historique, signifiant davantage que ce que vivent les citoyens en termes de
choix et de conflits. Les utopies même représentent des insatisfactions et des
frustrations socialement et politiquement identifiables. Il y a une approche
traditionnelle des idées politiques qui se tient à distance de I'histoire de sorte que les
lUne connaissance concrète des conflits politiques est nécessaire: le schéma suivant tente de
montrer le faisceau de relations au centre duquel se situe le concept de souveraineté; il figure ses
déterminants majeurs et son champ de pertinence.
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Techniques(s Normes(Lois)
2Philosophie, philosophie politique, idéologies, système juridique, doctrine stratégique
essentiellement.concepts paraissent abstraits, désincarnés, ou investis d'une certaine éternité,
comme s'ils étaient valables en tous temps et en tous lieux; on n'ose nouer
étroitement idées et événements: ceux-ci sont subalternes et contingents, ceux-là
appartiennent à la pensée, aux nobles facultés de l'intellect; en fait, les concepts
ont la profondeur de champ et la pertinence que leur affecte l'histoire; le parti
pris historiciste ne se nourrit d'aucun optimisme; il nous paraît nécessaire afin
de ne pas condamner les jeunes générations à ressasser les doctrines du passé
qu'on leur présente avec un parfum d'éternité, afin de les inviter également à
produire une pensée pour notre temps. Nous supposons l'essence d'une pensée
ou d'une philosophie comme un minimum pour éclairer le moment historique;
en d'autres termes, au lieu que la pensée déborde dans ses significations l'histoire,
elle lui reste circonscrite; notre approche postule la pénurie du sens, et il est
vain de faire dire aux grands penseurs ce qu'ils n'ont pas dit; ce n'est pas de
parler d'une philosophie éternelle qui peut combler notre besoin de synthèse, de
vérité et de sens; à moins de postuler qu'un penseur non seulement domine
toutes les perspectives de son époque mais détermine le futur d'autres
générations, ce qui en fait un prophète ou un dieu. C'est le sentiment d'irréductibilité
de la philosophie au moment historique, l'idée d'une « sagesse impérissable» et
d'une vérité éternelle qui semblent défier les siècles, qu'il s'agit d'expliquer.
L'information historique est nécessairement fragmentaire, la pensée
philosophique faussement exhaustive, et c'est parce que notre connaissance historique est
insuffisante, qu'elle fait paraître le concept comme ayant une dimension
transhistorique.
Ce serait un contresens de confondre les temps et d'amalgamer les
époques. Les Grecs avaient suffisamment de problèmes pour essayer de deviner et de
résoudre les nôtres. Si pour notre malheur nous les interrogions à cette fin, il
faudrait ressusciter leurs dieux, leurs sacrifices, et leur justice farouche. Cependant,
je pardonne plus volontiers aux kantiens et aux spinozistes de tenir leur maître
pour un génie indépassable qu'aux idéologues mondialistes « mnémophobes». Il
y a, aujourd'hui, un déficit de connaissance historique et philosophique qui est
plutôt loué que déploré. La mondialisation se nourrit d'oubli avec fierté; on nous
parle du renouvellement du monde et de la nouveauté de l'époque de sorte que
l'histoire serait devenue superflue et la pensée, dans ses réalisations antérieures,
caduque. Il n'en est rien; espérons que le monde tienne compte de tout son passé,
pour le meilleur et que s'il innove, il le fasse dans un sens libérateur.
Quand on a commencé à conjuguer pensée et histoire, on l'a fait dans un
sens évolutif (Hegel, A. Comte, Marx), évoquant des schémas de l'histoire qui
envisagent même son achèvement définitifl. Le rapport entre philosophie et
politique ne peut se satisfaire de la postulation hégélienne d'une évolution libératrice;
tout progrès crée de nouveaux moyens de pouvoir, et donc la problématique de la
liberté reste entière: en ce sens que si libération progressive il y a, il peut aussi
IPukuyama estime que le capitalisme et le libéralisme politique sont respectivement le meilleur
système économique et le meilleur ord

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