Une nuit en Russie

Sylvie Simonnet

Description

Hiver 1673, Russie. Amaury est déboussolé. Le jeune homme, à qui l’on a toujours caché ses origines, vient d’apprendre l’identité de son père ainsi que son appartenance à la haute noblesse russe. Sans plus attendre, il décide de se rendre dans cette contrée encore inconnue afin de rencontrer celui à qui il doit la vie. Entre excitation et angoisse, Amaury apprend peu à peu à découvrir les siens et tente de trouver sa place au sein de cette famille à la fois si proche et si lointaine. Alors que tout semble aller pour le mieux, le jeune homme est confronté à des révélations qu’il n’aurait jamais pu imaginer… Ce roman à la couleur locale très prononcée est un vrai bonheur de lecture. Dans une visée réaliste, l’auteur nous donne à voir des images et des paysages magnifiques, plongeant immédiatement le lecteur dans l’univers de la Russie du XVIIe siècle. Grâce à une plume travaillée et à des effets de suspense habilement utilisés, Sylvie Simonnet offre à son lecteur un roman historique haletant.

Informations

• Publié par: publibook
• Nombre de lectures: 69
• EAN13: 9782748361339
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Une nuit en Russie

Sylvie Simonnet Une nuit en Russie

Publibook

Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : [phone] IDDN.FR.010.0115887.000.R.P.2010.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2011

Chapitre 1 : La découverte La neige qui tourbillonnait autour des chevaux déroulait devant eux un doux tapis blanc qui assourdissait leur galop, donnant ainsi l’impression que le carrosse glissait à travers l’immense plaine russe. Légèrement penché à l’extérieur de la portière, Amaury offrait son visage à la caresse des gros flocons duveteux qui descendaient en planant depuis le ciel. De temps en temps, un petit bois de bouleaux surgissait à l’horizon, sur cette ligne insaisissable où les deux immensités – celle de la terre et celle du ciel – semblaient se rapprocher, s’apprivoiser pour finalement se confondre dans une même blancheur. Là-haut, le cocher et le valet qui lui tenait compagnie discutaient dans cette langue étrange et si mélodieuse qui demeurait encore un mystère pour Amaury malgré les dix jours qu’il avait déjà passés dans ce pays. Le jeune garçon commençait à frissonner et décida de réintégrer complètement l’intérieur du carrosse. Il se réinstalla doucement afin de ne pas éveiller les deux hommes qui se trouvaient sur la banquette en face de lui. L’un était un valet mais l’autre était le précepteur des plus jeunes de ses frères et sœurs. Amaury n’était pas sûr d’avoir bien compris quels étaient leurs prénoms mais il est vrai qu’il y avait de quoi s’y perdre un peu ; apparemment son père n’avait, en plus de lui-même, pas moins de sept enfants. Il se promit de demander des précisions, dès son réveil, à celui qui se trouvait être également son cousin par alliance : Pierre de Fronsac, précepteur des enfants du

9

Comte Simonov. Une quarantaine d’années à en juger par les tempes grisonnantes et les pattes d’oie autour des yeux, un visage aux traits fins et surtout une immense douceur et un grand calme émanant de toute sa personne ; tel était celui qu’Amaury avait découvert dans cette ville allemande où ils s’étaient donné rendez-vous trois semaines auparavant. — Amaury du Plessis ? Soulagés, le jeune garçon et le valet qui l’avait accompagné depuis la France s’étaient retournés d’un même élan. Ils étaient arrivés depuis deux jours déjà et commençaient à se demander s’il ne serait pas plus judicieux de faire demi-tour vers la France quand la voix claire à l’accent parfait avait retenti. Intimidé, Amaury s’était respectueusement incliné devant l’homme qui lui faisait face et qui venait de se présenter : — Pierre de Fronsac. Nous sommes quelque peu parents, jeune homme ; je suis le cousin germain du mari de votre tante, la Comtesse de Nanteuil. Permettez qu’à ce titre je me joigne à la douleur qui est la vôtre ; je garde un souvenir ému des quelques fois où j’ai eu le plaisir de rencontrer votre mère. Je suis également le précepteur des enfants du Comte Simonov, votre père. C’est d’ailleurs pour cette double raison que Son Excellence m’a envoyé à votre rencontre. C’était la première fois que l’on mentionnait avec autant de simplicité le lien qui l’unissait au comte russe dont il avait découvert l’existence seulement cinq mois auparavant. Une bouffée de reconnaissance avait envahi Amaury, bousculant tous les doutes qui le taraudaient depuis cette découverte. Le rouge lui était monté au visage trahissant une émotion qui n’avait pas échappé au perspicace Pierre.

10