Compte à rebours à St Petersbourg

Pierre Soubiron

Description

En deuil de celle qu’il aimait, Shark attend dans le Connecticut l’heure de la vengeance. Sa cible: Gonzalvo, narcotrafiquant infâme, Colombien infect et assassin. Un truand sadique qui a le talent de se faire des ennemis; en témoigne J. Bennet, salement amoché par lui et qui, après avoir ourdi ses représailles, peut se vanter d’avoir participé à la chute retentissante de son empire et de l’avoir forcé à quitter son pays natal pour se réfugier, bon gré mal gré, auprès des cercles mafieux russes… Entraînant justement sur sa piste Shark, surdoué aux origines indiennes, ainsi que ses amis français qui tous vont se retrouver au milieu d’une vendetta pétersbourgeoise sanguinaire. Ne cherchez aucun temps mort dans ce roman. Pas même dans les premières pages. Pénétrer dans ce récit d’action, c’est en effet mettre les pieds dans un tourbillon d’adrénaline, d’explosions, de règlements de comptes et de batailles dignes des pages apocalyptiques de la littérature. Écrit trépidant – et l’adjectif tient peut-être de l’euphémisme –, "Compte à rebours à Saint-Pétersbourg" nous fait passer des haciendas colombiennes aux combats sur la perspective Nevski dans un style uppercut, mais non dénué d’un brin de malice.

Informations

• Publié par: publibook
• Nombre de lectures: 25
• EAN13: 9782748352979
• Langue: Français

Extrait

Compte à rebours à Saint-Pétersbourg

Pierre Soubiron Compte à rebours à Saint-Pétersbourg

Publibook

Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS - France Tél. : [phone] IDDN.FR.010.0114631.000.R.P.2009.030.40000 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2010

John Bennet traîne dans la boue Colombie – Bogotá 1 «Hijo de puta, bolso de mierda, mari…» Ce hurlement n’a pas le temps d’arracher John Bennet de son clavier d’ordinateur que déjà une poigne puissante lui broie l’avant-bras gauche. Il se sent soulevé, perd ses lunettes et chute lourdement contre un mur. Un coup de pied, unshootpour être plus précis, lui enfonce trois côtes. Il se ratatine, se rabougrit et devient fœtus. Une semelle lui fend la lèvre supérieure, deux dents se mêlent au sang et s’agglutinent sur son palais. Undropà la tempe. Des étoi- les, une supernova et plus rien. Bennet estout, K.-O., hors souffrance. Une sorte de douche tiédasse le ramène à sa triste réali- té. Tout d’abord la douleur… les douleurs ! En haut et en bas de son corps talé. Il ouvre un œil, tourne difficilement la tête vers la provenance de l’écoulement. Il aperçoit alors, campé au-dessus de lui, son employeur : Pablo Gon- zalvo, dit Gongon, sexe en main, pissant sans retenue sur sa tête. Derrière son tortionnaire, il entrevoit ses deux ignobles gardes du corps, Lullo et Lupo, hilares, l’un ex- hibant des chicots noirâtres, l’autre faisant tressauter la cicatrice rosâtre qui lui barre le visage. « Fumier ! Trouve- moi avant ce soir l’origine de la fuite et du détournement des fonds, sinon je m’en prends à tes couilles. »

1 « Fils de pute, sac de merde, fum… »

9

Meurtri, blessé, sonné, Bennet, dominant ses multiples souffrances, se traîne jusqu’à son téléphone, tire sur le fil, le fait tomber à ses pieds, compose un numéro et parvient à articuler, quand son interlocuteur décroche : «Come soon, Bob, I’m blooded.» Il raccroche et sombre dans un semi-coma. Le docteur Robert Langdon a reconnu la voix de son compatriote. A deux rues de son immeuble,carrera 13, il aura tôt fait d’intervenir. Il subodore une affaire grave ; d’autant plus grave qu’il connaît l’activité de son patron. Bennet a dépassé son mal, il fait un bilan de sa vie : un désastre. Sorti de Harvard en milieu de tableau, il a voulu par orgueil gagner plus que les premiers. Embarqué dans la galère colombienne, attiré par l’argent facile distribué par des assassins analphabètes, marchands de drogue et distributeurs de mort, Bennet prenait un tournant inatten- du. Les plus grands truands aiment s’entourer de jeunes diplômés versés dans le droit international ou la finance. Il était rentré dans ce jeu par cupidité, au nom du dollar roi. Des dollars, il en avait rempli un coffre à quelques blocs de là, mais à quel prix ! Celui de sa déchéance, et certai- nement de sa vie. Elle ne tient plus qu’à un fil. Il en a la certitude. Une sensation de fraîcheur lui fait ouvrir les yeux ; le docteur Langdon lui donne les premiers soins. Il fait signe à son patient de ne pas parler. Toute explication est inutile : l’état de son ami John ne souffre aucun com- mentaire. Ils se sont connus deux ans plus tôt, à l’American Club, et, bien que de quinze ans son aîné, le praticien a sympa- thisé avec ce jeune New-Yorkais instruit, mais paumé. Très vite, l’impasse dans laquelle il s’était fourvoyé lui avait sauté aux yeux. Malgré ses mises en garde, Bennet

10