Abécédaire médecine et société

Abdallah Fayssoil

Description

L’abécédaire composé par A. Fayssoil ne se restreint pas au seul propos scientifique, mais s’ouvre encore à d’autres dimensions de l’exercice de la médecine. Aussi, aux côtés de définitions de troubles, de maux et de méthodes, insère-t-il des entrées qui concernent des thèmes tels que la (bio)éthique, la philosophie, l’économie, la sociologie. De cet élargissement des perspectives, l’auteur tire ainsi un ouvrage qui aborde les défis scientifiques et moraux de la médecine contemporaine. Après "Pour en finir avec l’infarctus du myocarde", A. Fayssoil poursuit son entreprise de vulgarisation avec cet ouvrage qui balaie les grands sujets qui agitent l’univers des praticiens et chercheurs. De la maladie d’Alzheimer au burn out, de l’état des services d’urgence aux débats qui entourent la fin de vie et la dignité de la personne, ce professionnel nous convie dans un tour d’horizon instructif et synthétique des problématiques médicales modernes.

Informations

• Publié par: publibook
• Nombre de lectures: 58
• EAN13: 9782748365610
• Langue: Français

Extrait

Abécédaire médecine et société

Abdallah Fayssoil Abécédaire médecine et société

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A Acharnement thérapeutique La mission principale du médecin est d’utiliser les moyens techniques disponibles de la médecine pour traiter les patients. Avec les progrès de la technologie, la méde- cine est devenue de plus en plus invasive. Les techniques d’assistance circulatoire, de dialyse, les nouvelles chimio- thérapies permettent de prendre en charge des pathologies lourdes et graves. Devant un patient souffrant d’une patho- logie donnée, le rôle du médecin est d’utiliser les moyens à sa disposition pour obtenir la guérison du malade. Dans certaines circonstances, à défaut d’être curatif, le médecin peut être amené à proposer d’autres pistes thérapeutiques. L’acharnement thérapeutique résulte d’un décalage entre les moyens thérapeutiques instaurés par le médecin afin de maintenir en vie à tout prix le malade et l’absence de pers- pective de guérison d’une pathologie jugée incurable, associée à un mauvais pronostic, à une qualité de vie jugée dégradante ou à une atteinte de la dignité humaine. Toute la difficulté de la notion d’acharnement thérapeutique tient du fait qu’il existe une part de subjectivité dans l’appréciation de la gravité de la pathologie, dans la notion de dignité humaine et de qualité de vie. Certes, des élé- ments physiologiques et biochimiques permettent d’avoir une vision très objective de la gravité de la maladie. Néanmoins, d’une part, de longue date, les progrès de la médecine résultent le plus souvent d’un combat de scienti- fiques repoussant à chaque fois les limites de la médecine afin de traiter les sujets atteints de pathologies jugées gra- ves et sans issue à un moment donné de l’histoire ; ainsi,

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dans le domaine de la cancérologie, les protocoles de chi- miothérapie ont permis et permettent de tester de nouvelles molécules dans le domaine de la recherche et d’ouvrir d’autres voies thérapeutiques dans certains can- cers jugés incurables. D’autre part, la notion de dignité humaine reste ambiguë.La dignité renvoie à une image de soinon dégradée, selon Jacques Ricot. De surcroît, qu’entend-on par dégradation de soi ? Par rapport à quel milieu ? Aux yeux de qui ? Qu’entend-on par qualité de vie ? Les critères de qualité de vie sont différents en fonc- tion des pays et en fonction des cultures. Enfin, le terme acharnement thérapeutique reste, malgré tout, assez ambi- gu. Qu’entend-on par acharnement thérapeutique concernant une pathologie grave ? Est-ce le fait d’instaurer des inotropes en cas de cœur défaillant ? Le fait de ventiler le malade qui est en détresse respiratoire ? Le fait d’hydrater le patient à l’aide d’une perfusion ? Le fait de réaliser des prélèvements sanguins à la recherche d’autres complications liées à la maladie ? Le fait d’instaurer une antibiothérapie en cas de survenue d’infection intercurrente chez le malade ? Le fait de mettre une sonde naso-gastrique pour nourrir le malade ? Le fait de mettre une sonde urinaire en cas de globe vésical ? Enfin, même si la médecine reste agressive, la prise en charge médicale des patients ne doit pas occulter le respect et la volonté de la personne.

ADN L’ADN (acide désoxyribonucléique) est un élément es- sentiel dans la constitution d’un organisme. L’ADN est localisé à l’intérieur de chaque cellule, tout particulière- ment au niveau des chromosomes, sous forme compacte. La molécule d’ADN est constituée de deux chaînes qui sont complémentaires, disposées sous forme de double

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