Chirurgien de l impossible
130 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Chirurgien de l'impossible , livre ebook

-

130 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Le chirurgien Maurice Camey utilisera des parties de l'intestin pour remplacer l'estomac en 1952, puis la vessie cancéreuse en 1958. C'est cette intervention que les Américains appelleront Camey Procedure en lui décernant, en 1985, le prix J. K. Lattimer, véritable petit Nobel de l'urologie. Beaucoup de cancers considérés comme inopérables seront opérés et guéris par lui. Ce sont ces « impossibles » qui sont ici décrits.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2011
Nombre de lectures 144
EAN13 9782296471511
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Chirurgien de l’impossible
Histoire de Vie et Formation
Collection dirigée par Gaston Pineau
avec la collaboration de Bernadette Courtois, Pierre Dominicé,
Guy Jobert, Gérard Mlékuz, André Vidricaire et Guy de Villers

Cette collection vise à construire une nouvelle anthropologie de la formation, en s’ouvrant aux productions qui cherchent à articuler "histoire de vie" et "formation". Elle comporte deux volets correspondant aux deux versants, diurne et nocturne, du trajet anthropologique.
Le volet Formation s’ouvre aux chercheurs sur la formation s’inspirant des nouvelles anthropologies pour comprendre l’inédit des histoires de vie. Le volet Histoire de vie , plus narratif, reflète l’expression directe des acteurs sociaux aux prises avec la vie courante à mettre en forme et en sens.

Dernières parutions

Volet : Histoire de vie

P. GALVANI, Y. de CHAMPLAIN, D. NOLIN, G. DUBÉ (coord.), Moments de formation et mise en sens de soi , 2011.
Jean FERREUX, Prise de ris[que]. Pamphlet autobiographique , 2011.
Julie DOLLÉ, Vaincue, parfois… Résignée, jamais ! , 2011.
Jacques SERIZEL, Armelle ROUDAIRE, André de Peretti : rencontres et compagnonnages franco-marocains. Entretien avec Gaston Pineau , 2011.
Yves NIGER, La roue du hamster , 2010.
Jean-Pierre WEYLAND, L’imparfait du subjectif , 2010.
SAPHIRA X, Mémoires d’une fille paumée , 2010.
Anne-Marie PIFFAUT, Les secrets de Lina, Persévérance , 2010.
Maurice ANDRE, Récit de vie d’un marin , 2010.
Maryvonne CAILLAUX, Comme des orpailleurs. De la misère à la pauvreté, les relations comme chemins de libération , 2010.
Martine LANI-BAYLE et Marie-Anne MALLET (dir.), Evénements et formation de la personne , Tome 3, 2010.
Maurice Camey


Chirurgien de l’impossible

54 ans à l’Association Française d’Urologie


Préface de Christian Cabrol
Témoignage de Gilles Lambert
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-56166-3
EAN : 9782296561663

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
« Ils ne savaient pas que c’était
impossible, alors ils l’ont fait »
Mark Twain
Chirurgien de l’impossible
Maurice Camey
Prix Albert Schweitzer SIU
P réface par Christian Cabrol
Maurice Camey est mon ami et un extraordinaire chirurgien.

Nous faisons tous deux partie de cette génération d’étudiants entrés à la faculté de médecine de Paris à l’automne 1944, après la libération de la capitale, et nos études ont suivi un cours parallèle. « Camey » (on s’appelait à l’époque par le nom de famille) est apparu d’emblée comme l’un des meilleurs d’entre nous, passant examens et concours, en tête et très vite, sans pour autant afficher aucune prétention, gardant toujours sa gentillesse, sa simplicité et sa bonne humeur. Je pense aussi que son physique avantageux et sa belle prestance lui obtinrent d’autres succès dans d’autres domaines, mais cela reste du domaine privé et il n’en fit jamais étalage.

Le récit détaillé qu’il nous donne de nos études d’alors et de leur déroulement très particulier montre qu’à l’époque les grades médicaux obtenus et très enviés n’étaient pas universitaires (en dehors de la thèse finale) mais hospitaliers.
Nous étions engagés sur des concours particulièrement difficiles par l’Assistance publique, comme externes puis internes des hôpitaux de Paris. Le travail et la formation hospitalière étaient donc prédominants dans cette période de notre carrière médicale. Notre présence continuelle auprès des malades et l’enseignement essentiellement pratique, un véritable compagnonnage, auprès de nos maîtres que nous appelions « Monsieur », conféraient à cette formation un caractère très spécial d’une qualité exceptionnelle que Maurice Camey décrit parfaitement. Dès les premières années de cette formation, les dons et le talent de Maurice le portèrent à traduire l’admiration et l’affection qu’il portait à ses maîtres en leur proposant les innovations et les améliorations qui lui paraissaient nécessaires.

Maurice Camey se révéla en effet très vite ce qu’il était : un créateur. L’époque s’y prêtait ; notre génération de jeunes étudiants avait découvert, à son entrée en médecine, des hôpitaux ruinés par l’Occupation allemande qui, de plus, fait paradoxal et inhabituel, et contrairement aux guerres précédentes, n’avait apporté aucune grande innovation médicale et chirurgicale. Ce sont les Américains qui nous ont fait découvrir la pénicilline, l’anesthésie, la réanimation, la vulgarisation de la transfusion sanguine. La médecine française se trouvait ainsi ravalée à un rang secondaire. On envoyait les enfants se faire opérer aux États-Unis faute de pouvoir le faire en France.

Nos jeunes patrons, Jean Hamburger, Jean Bernard, René Küss, Alain Mouchet entre autres, en furent rapidement conscients et nous encouragèrent à remettre avec eux notre discipline au 1 er rang mondial, place qu’elle n’aurait jamais dû quitter.

Dans ce mouvement, Maurice Camey fut un pionnier. À la fin de son internat en chirurgie, il eut à choisir entre la chirurgie digestive qu’il maîtrisait déjà et l’urologie, la chirurgie du rein, qui lui parut un terrain plus propice. Cette pratique lui fit découvrir un premier « impossible » : il avait une petite anomalie de l’œil droit qui ne lui permettait pas une vision totalement binoculaire. Il la surmonta avec courage et détermination. Son second problème fut de trouver un service hospitalier où il pourrait exercer son art. La chance voulut que son maître Küss obtienne la direction d’un petit service dans un hôpital moderne, récemment construit, l’hôpital Foch à Suresnes. Très vite, René Küss, lui-même pionnier mondial de la greffe du rein, lui fit totalement confiance tant il s’aperçut que l’habileté, le sérieux et la méticulosité technique de Maurice Camey étaient éclatants. Cette virtuosité, fruit d’un travail intense et prolongé, lui permit d’abord de tenter l’ablation de tumeurs du rein ou de la vessie, considérées par nombre de chirurgiens, comme inextirpables en raison de leur envahissement des organes voisins. C’est le succès de ces tentatives audacieuses et réussies qui lui valut le surnom par ses collègues de « chirurgien de l’impossible » et la reconnaissance admirative de ses malades. Mais ce qui tracassait surtout Maurice Camey, c’était le drame des tumeurs de la vessie, dont l’ablation complète imposait, pour permettre l’émission continue des urines, la mise à la peau des conduits venant du rein, les uretères, cause d’une infirmité terrible et socialement humiliante.

Maurice, hanté par une idée curieuse qu’il avait eue dans son enfance, imagina de fabriquer une nouvelle vessie avec un segment d’intestin. Ce fut l’opération de Camey, « le Camey ». Cette innovation magistrale, après les critiques d’usage suscitées par l’introduction d’une telle nouveauté, valut à Maurice une réputation mondiale et méritée. Cette opération sauva des milliers de malades et valut à son inventeur l’amitié et le respect de nombreux chirurgiens français et étrangers qui furent ses élèves. Sollicité dans le monde entier, il connut nombre d’aventures, source de savoureuses anecdotes. Je m’en voudrais de déflorer ce sujet et je préfère vous laisser le plaisir de le découvrir dans le style vrai et humoristique de Maurice Camey.

À ce livre, il faut ajouter un dernier chapitre. Alerté par un médecin urologue qui venait de créer au Mali une mission de Médecins du Monde, il apprend les terribles conséquences des mutilations génitales rituelles des jeunes Africaines. À 68 ans, malgré les réticences de son épouse et de ses enfants, il part dans des conditions de transport, là encore « impossibles », jusqu’à la petite ville de Mopti, où, dans des conditions et avec un appareillage chirurgical rudimentaires, il s’attaque à la réparation des communications (des fistules) entre le vagin, la vessie ou le rectum, favorisées par ces mutilations rituelles. Son d

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents