Systèmes de santé : l urgence
196 pages
Français

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Systèmes de santé : l'urgence , livre ebook

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Description

Le système de santé est devenu source d'angoisses. Un médecin, après une longue pratique de terrain, sent que rien ne va plus : de plus en plus de ses confrères succombent au syndrome du Burn-out, les patients, bien que de mieux en mieux soignés, sont de plus en plus inquiets. Ce livre dépasse la simple notion du "Trou de la Sécu", revisite le système de santé et analyse la prise de décision dans la relation médecin-patient.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2008
Nombre de lectures 156
EAN13 9782336257945
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

9782296040922
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Questions Contemporaines - Collection dirigée par J.P. Chagnollaud, B. Péquignot et D. Rolland Dedicace QU’EST-CE QUI NE VA PAS DOCTEUR ? INTRODUCTION PREMIERE PARTIE - L’EVOLUTION DU SYSTEME DE SANTE LES QUATRE GRANDS MODELES
L’EVOLUTION DU SYSTEME DE SANTE LES QUATRE GRANDS MODELES
DEUXIEME PARTIE - LA PRISE DE DECISION EN MEDECINE GENERALE
LA PRISE DE DECISION EN MEDECINE GENERALE LA PRISE DE DECISION DANS LA RELATION MEDECIN-PATIENT
TROISIEME PARTIE - QUESTIONS POUR UN DEBAT
QUESTIONS POUR UN DEBAT CE QUE JE DEPLORE
CONCLUSION ANNEXE - LISTE RECAPITULATIVE DES QUESTIONS
Systèmes de santé : l'urgence

Maurad Kheloufi
Questions Contemporaines
Collection dirigée par J.P. Chagnollaud, B. Péquignot et D. Rolland
Chômage, exclusion, globalisation... Jamais les « questions contemporaines n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.

Dernières parutions
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GROU P., CICCITRNI J., IIAMARD G., MERTENS-SANTAMARIA D., Pour un redécoupage des régions françaises. Mondialisation économique et taille des régions, 2007.
FAURE Alain et NEGRIER Emmanuel (sous la dir.), Les politiques publiques à l’épreuve de l’action locale, 2007
USANNAZ Emile, Refaire société, 2007.
BOURSE Michel, Eloge du métissage, 2007.
FERRAND Eric, Quelle école pour la République, 2007.
POITOU Philippe, Le livre noir du travail, 2007.
HELDENBERGH Anne (sous la dir.), Les démarches qualité dans l’enseignement supérieur en Europe, 2007.
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Paul KLOBOUKOFF, Rénover la gouvernance économique et sociale de la Froxrace, 2007.
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Noël JOUENNE, Dans l ’ ombre du Corbusier, 2007.
A mes patients, Ils ont donné un sens à ma vie Ils m’ont aidé autant que je les ai soignés.
Aux professionnels de la santé Isolés dans les quartiers Qui combattent sur tous les fronts Contre la maladie, contre les exclusions.
A mes confrères qui œuvrent depuis tant d’années Au développement de la médecine générale A lui donner toute sa place dans la cité Et l’ont hissée au rang de spécialité.
QU’EST-CE QUI NE VA PAS DOCTEUR ?
La question résonne bizarrement dans ce court et profond silence qui précède la rédaction d’une ordonnance.
Je relève les yeux, retire mes lunettes : - Que voulez-vous dire ? - Vous avez changé docteur, vous êtes moins souriant et plus pressé. Au début j’ai pensé que c’était juste une mauvaise passe et qu’on allait très vite retrouver notre bon docteur, mais ça commence à durer, alors j’m’inquiéte pour vous...et pour nous. Vous n’allez pas nous abandonner tout de même ? ! - Mais non rassurez-vous, j’espère bien vous suivre encore un bon bout de temps, tant que vous voudrez bien de moi. Mais merci pour votre franchise, je vous promets de faire un effort.
Qu’est-ce qui ne va pas docteur ?
La question me revient en fin de journée, une fois seul dans mon cabinet.
Qu’est-ce qui ne va pas ?
C’est évident que ça ne va pas, elle a raison et si je regarde autour de moi, les confrères ne vont pas mieux, une véritable épidémie. Tous ces articles sur le syndrome d’épuisement émotionnel avec perte de l’accomplissement de soi et déshumanisation dans la relation avec les patients, oui tous ces articles qui se multiplient sur ce syndrome du Burn-out correspondent bien à une réalité.
Mais qu’est-ce qui ne va pas ? Est-ce moi, est-ce nous qui avons changé, qui ne savons plus retrouver la motivation à l’origine de notre vocation ?
Est-ce le système de santé qui imprime sa marque et qui nous use ainsi ?
Réfléchissons un peu, il y a sûrement des décisions à prendre.
Comment sommes-nous arrivés à une telle situation ? D’où vient ce système si complexe qui a pris une telle emprise sur nous ?
Flash-back, faisons un petit retour sur la naissance et l’évolution du système de santé et voyons comment je m’y insère en tant que médecin généraliste.
Mon métier c’est de prendre des décisions. Prendre une décision médicale ne s’improvise pas, ça s’apprend. C’est souvent compliqué, mais ça s’apprend.
Le problème est que plus on apprend, plus on trouve ça compliqué. C’est stressant à la fin !

J’ai élucubré ainsi pendant quelques années (je n’ose vous dire combien) et le résultat est ce qui va suivre :

Un appel à débat.
INTRODUCTION
Notre système de santé, bien que de plus en plus performant, est déclaré en crise depuis plus de 25 ans par les gestionnaires, les économistes, les politiques, les représentants syndicaux et les médias. Sont accusés, tour à tour, les médecins, les malades, les industriels de la santé et même parfois, paradoxe insoutenable, les exclus de la société auxquels l’État a bien voulu accorder un accès temporaire aux soins, à défaut d’un travail et d’un logement. Le malaise est général, symbolisé par une curiosité, une entité paradoxale : « Le Trou de la Sécu ». Mythe ou simple symptôme nous sentons bien qu’il masque une réalité bien plus préoccupante, une menace qui nous concerne tous, malades commue bien-portants et qui va bien au-delà des simples questions comptables d’équilibre budgétaire.
C’est dans ce cadre que j’exerce mon métier de médecin, dans ce climat peu serein que nous affrontons, vaille que vaille, mes patients et moi depuis nos tous premiers « colloques singuliers ».
Dès le début de ma vie professionnelle, avant même mon installation en cabinet privé, c’est sous l’angle de la citoyenneté que j’ai jugé et construit ma pratique.
Je me suis installé, à l’aube des années 80, dans une de ces cités dites sensibles de la banlieue parisienne. C’était un vrai choix et je ne l’ai jamais regretté. J’aime ce quartier avec toute sa diversité, toute sa vitalité.
C’est de là que j’ai vécu les transformations importantes, du métier de généraliste.
Ces dernières années, des moments de doute, de désarroi, de colère et de plus en plus rarement de joie et de satisfaction se sont succédés, mélangés. Ils surgissaient au grès de ma pratique quotidienne, au décours des informations sur la santé relayées par les médias ou lors de mes rencontres dans le cadre de sociétés savantes ou de séminaires.
Je ne suis pas un cas isolé et c’est bien là qu’est le problème. De toutes parts, presque tous les jours me parviennent des nouvelles peu réjouissantes des confrères. La génération du « baby-boom » devient celle du « burn-out » et n’aspire plus qu’à la retraite. Les plus jeunes s’installent dans le statut de remplaçant ou cherchent leur salut dans le salariat. Parmi les rares médecins encore tentés par une carrière libérale, plus rares encore sont ceux qui accepteraient éventuellement de reprendre un cabinet dans un quartier comme le mien ou dans une ville un peu trop isolée.
Sous peine d’asphyxie (ou de déprime totale) il me fallait prendre du recul et réfléchir à l’origine de ce mal-être. Prendre du recul aussi par rapport au nombre croissant de petites tâches et préoccupations routinières, sans grand intérêt médical, qui parasitent notre exercice quotidien et nous éloignent insidieusement des valeurs à l’origine de notre vocation. Cet écart grandissant, entre la surexploitation administrative et sociale et la sous utilisation de compétences médicales acquises au cours d’une formation universitaire longue et de très haut niveau, fait naître un sentiment nouveau et désagréable, un sentiment de dévalorisation, une impression de gâchis et de tromperie.
Tout ça pour ça ? !
Démobilisé, moins passionné, mais médecin malgré tout, j’ai ressenti l’impérieuse nécessité de faire le point sur l’origine de ce malaise, de définir quelle était ma part de responsabilité

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