Géologue : une vie de recherches et d aventures
199 pages
Français

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Géologue : une vie de recherches et d'aventures , livre ebook

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199 pages
Français

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Description

Les colonies françaises n'étaient pas encore indépendantes quand l'auteur commença sa carrière de géologue en prospectant diamants et minerais en Côte d'Ivoire. A travers ce récit, il nous fait partager ses expériences et découvrir le milieu des Travaux Publics en France pendant la construction des autoroutes et nous entraîne ensuite en Afrique, en Asie et en Amérique où il contribua au développement des infrastructures de plusieurs pays.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2010
Nombre de lectures 293
EAN13 9782296690684
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Géologue : une vie
de recherches et d’aventures
Graveurs de mémoire


Dernières parutions


Pierre-Alban THOMAS, De la Résistance à l’Indochine. Les cas de conscience d’un FTP dans les guerres coloniales , 2009.
Elhadj Mohamed Lamine TOURE, Mémoires d’un compagnon de l’indépendance guinéenne , 2009.
Jean-Claude LEPRUN, Une jeunesse malgache (1942-1966) , 2009.
Jeannine PILLIARD-MINKOWSKI, Eugène Minkowski 1885-1972 et Françoise Minkowska 1882-1950. Eclats de mémoire , 2009.
Jacqueline ADUTT-THIBAUT, Avenue Montaigne , 2009.
Michel MALHERBE, Fonctionnaire ou touriste ? Mémoires d’un globe trotter , 2009.
Jacques-Thierry GALLO, Mon histoire avec Dieu. Un témoignage vivant , 2009.
Raymond Louis MORGE, Michelin 120 ans. A travers ceux qui l’ont bâti , 2009.
Régine LE HÉNAFF, Afrique aimée. Chroniques d’un temps passé , 2009.
Pierre VERNAY, Chronique amazonienne d’un bateleur fou d’écriture , 2009.
Éric LE RAY, Marinoni, fondateur de la presse moderne (1823 - 1904) , 2009.
Michèle PERRET, Terre du vent. Une enfance dans une ferme algérienne , 2009.
Pauline BERGER, Bruits de couloirs. Dans les coulisses d’un internat de jeunes filles (1951-1958) , 2009.
Franco URBINI, La libération de la France, l’Indochine. Souvenirs de guerre d’un 2 e classe (1941-1947) , 2009.
Rémy MARCHAND, Les mémoires d’un poilu char entais , 2009.
SHANDA TONME, Les tribulations d’un étudiant africain à Paris. Livre Id’une autobiographie en 6 volumes , 2009.
Attica GUEDJ, Ma mère avait trois filles. 1945-1962 : une enfance algérienn e, 2009.
Edmond Bagarre


Géologue : une vie de recherches et d’aventures


Afrique – Amérique – Europe – Asie
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-10796-0
EAN : 9782296107960

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre

COMMENT BAPTISTE DEVINT GÉOLOGUE
Du bateau, Maria regardait s’éloigner les façades colorées des maisons de Procida. Fille d’un pêcheur de l’île comme la Graziella chantée par Lamartine, elle quittait sa famille pour chercher du travail. Des parents l’hébergèrent quelque temps à Naples d’où elle gagna Marseille. Elle y retrouva une tante marchande de poissons qui la prit comme aide derrière son étal sur le Vieux-Port. La belle fille brune fut vite remarquée par Biaise. Descendu des Plans du Haut-Var, il faisait son service militaire dans les cuirassiers. Son temps accompli, il épousa Maria et l’emmena dans son village où il reprit l’exploitation des terres et la boulangerie héritées de son père. Maria, peu sensible au pittoresque des canons du Verdon, regretta la mer. Elle découvrit un mari brutal qui la malmenait. Le sémillant cuirassier était redevenu l’homme violent qu’il était. On racontait qu’il avait mis hors d’état de nuire des légionnaires déserteurs semant la terreur dans la région. Il était rude avec ses enfants, allant jusqu’à dire à l’un d’eux, atteint de tuberculose, que l’on conduisait à l’hôpital : « Regarde bien les murs du village, tu ne les reverras plus ! » . Après avoir eu quatre enfants, Maria vit sa santé décliner. Elle devint paralytique. Un temps amadoué, après son retour sain et sauf de la Grande Guerre, Biaise lui fit faire le pèlerinage de Lourdes. Elle y recouvra l’usage de ses membres mais l’idée de retourner au village lui était odieuse ; elle dit à Biaise « Je préfère redevenir comme j’étais plutôt que de continuer à vivre avec toi ! » et elle perdit le bénéfice de sa guérison. Avait-elle provoqué la Providence ? Les quelques années qui lui restaient à souffrir furent adoucies par la tendre sollicitude de son fils cadet. À peine âgé d’une dizaine d’années, Raoul, tout en soignant sa mère, aidait son père en chauffant le four de la boulangerie et en travaillant dans les champs. Malgré son dévouement, il recevait plus de coups que de caresses et ne devait pas se plaindre même si une faux lui tranchait le mollet ! Il pâtissait d’une éducation à la Spartiate de paysans brutaux ayant du mal à tirer leur subsistance d’un pays plus grandiose que fertile. Les truffes et le miel leur fournissaient un appoint à l’élevage de moutons et à la culture du blé à faible rendement et de la lavande. Le pater familias exigeait de ses fils en bas âge autant de travail que d’un adulte et les envoyait plus aux champs qu’à l’école. Aussi, dès qu’ils le pouvaient, les garçons fuyaient s’embaucher comme valet de ferme loin du toit paternel avant de s’engager dans l’armée en devançant l’appel. C’est ainsi qu’après son frère aîné qui se retrouva au Tonkin, Raoul, un peu plus tard, aboutit dans une ville inconnue de lui, Tulle.

Digression sur Tulle

Tulle étouffe entre ses collines dans l’étroit sillon où coule la Corrèze. Un semis de petites maisons couvre les coteaux jadis cultivés et où la vigne, éliminée par le phylloxera, poussait sur les versants bien exposés. Elle avait sans doute été introduite par les Romains. Les vestiges de leur occupation pendant plusieurs siècles ont été fouillés par les érudits locaux, heureux de la découverte, entre autres, d’une magnifique tête de Jupiter dans les ruines des arènes de Tintignac. Les Lémovices supportèrent mal la férule romaine et envoyèrent un contingent prêter main-forte à Vercingétorix enfermé dans Alésia. Avant les Romains, les Celtes gaulois célébraient leurs rites druidiques près des cromlechs et des mégalithes. Dans un plus lointain passé, Néandertal et Cro-Magnon quittaient leurs grottes du bas-pays pour chasser dans les forêts tulloises. Saint Martial et Saint Martin de Tours, fondateur de l’abbaye de Tulle, furent les évangélisateurs du Limousin. Pendant plusieurs siècles, jusqu’à ce qu’ils furent chassés par les révolutionnaires, de nombreux couvents prospéraient. C’est dans l’un d’eux que « le moine le plus pieux » invoqua Saint Jean-Baptiste pour conjurer la terrible peste qui, après les Anglais et les brabançons, ravageait la région. Depuis ce temps, aucune année n’a manqué à l’accomplissement du vœu. Le soir de la



Tulle

fête du Saint, la foule s’assemble autour du clergé devant la cathédrale. Les enfants de chœur précédés de la Croix ouvrent la marche. La statue de Saint Jean vêtue de sa robe rouge oscille sur le brancard porté par quatre hommes. Le tour de la « Lunade » s’ébranle. Les fidèles tiennent un cierge qu’on allume quand la nuit tombe. On aperçoit de la ville le lent cheminement des lumières tremblotantes serpentant sur les collines. Des pétards crépitent. Quelques échos des chants portés par le vent parviennent jusque dans la vallée. On fait une pause devant les croix jalonnant le parcours. Le chemin est dur, montant, caillouteux : sunt rupes virtutis iter proclame la devise de la ville : la voie de la vertu est semée de cailloux ! On chante des cantiques et des ave maria. Celui dédié à Saint Jean disait : « C’était au temps où les Anglais si forts et si mauvais… » et, depuis la Libération : « …les Anglais, maintenant nos alliés… ». La procession dure près de quatre heures et un grand salut achève la cérémonie dans la cathédrale trop petite pour contenir toute la foule. Pour rester fidèle au vœu, alors que tout rassemblement était interdit par l’occupant allemand, la statue miraculeuse était transportée, de jour, dans un sac, par petits groupes.
D’autres pèlerins, jadis, traversaient Tulle et passaient devant la Villa d’Espagne pour se rendre à Saint-Jacques-de-Compostelle en faisant escale à Rocamadour. La religion fleurissait en Limousin au point d’avoir donné trois Papes à la chrétienté dont Clément VI le Magnifique et Grégoire XI, le dernier Pape français qui ramena le siège de la papauté d’Avignon à Rome. La ferveur religieuse subit les persécutions de la Révolution et une partie de la cathédrale – qui arrivait jusqu’à la Corrèze – fut détruite. Un moine défroqué fut le plus fanatique des zélateurs locaux, il se vantait d’avoir

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