Les pèlerins d Halicarnasse
142 pages
Français

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Les pèlerins d'Halicarnasse , livre ebook

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Description

Un petit groupe de touristes, quelque peu "altermondialistes", part visiter les ruines du Mausolée, à Halicarnasse. Ils y découvrent un message de mesure et de philosophie de la nature. Nos "pèlerins" sont ressaisis par les interrogations essentielles de l'Humanité : existe-t-il une Harmonie que nous enseignerait la Nature ? La critique des religions dispense-t-elle de chercher un sens mystique à cet étrange phénomène que nous appelons l'Univers ? Un autre monde est-il possible si les peuples ne s'accordent pas d'abord sur la dimension spirituelle de l'aventure humaine.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2008
Nombre de lectures 146
EAN13 9782336278025
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les pèlerins d'Halicarnasse

Jean-Pierre Alain Faye
© L’HARMATTAN, 2007
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296046108
EAN : 9782296046108
Sommaire
Page de titre Page de Copyright Prologue - Destination : l’Antiquité Première partie - L’aventure...
1 - Pourquoi Halicarnasse ? 2 - La découverte 3 - Le message 4 - La seconde surprise du Sage 5 - Qu’en penser ? 6 - Derrière visite 7 - Deux pas en arrière, trois en avant ! 8 - L’ardue trouvaille de Jean-Pierre 9 - La synthèse de Paul 10 - Du féminisme à l’heure du thé 11 - Le Principe Harmonie 12 - Bouquet final
Deuxième partie - Nos modestes courriers
13 - Lettre d’Annick 14 - De Jean-Pierre à Annick 15 - Lettre de Michaela 16 - De Jean-Pierre à Michaela 17 - Courriel d’Annick 18 - Lettre de Paul à Jean-Pierre 19 - Courriel de Lena 20 - De Jean-Pierre à Lena 21 - Lettre de François Brune 22 - Fax de Michaela
NOTES
Prologue
Destination : l’Antiquité
Une destination est toujours un destin.
Y compris lorsqu’elle mène sur la voie de la Liberté. Mais par d’étranges méandres, il est vrai...

Nous voguions vers l’Orient. Vers l’origine du monde. Vers la genèse des Temps.
Par quel moyen ? Un beau voilier, nommé « La Galante ».
Sur quelle mer ? La Méditerranée, l’éternelle Méditerranée !
Combien étions-nous ? Six êtres humains : trois femmes, trois hommes.
Qui ? Et d’abord, pourquoi ?
Le savions-nous vraiment ?

Simplement, par un beau matin de juillet, nous étions partis de Saint Raphaël, portés par le mistral, cap au Sud, toutes voiles dehors. J’avais convaincu mes amis les plus chers de m’accompagner dans ce périple dont j’avais longtemps rêvé. Nous nous rendions en Anatolie du Sud, dans cette province turque que les Anciens nommaient l’« Ionie », et plus précisément la « Carie » 1 . C’est là qu’avait régné le satrape Mausole, contemporain de Périclès. Là que s’était élevée l’une des Sept merveilles du monde, dont je désirais tant contempler les traces : le Mausolée d’Halicarnasse !

À l’étroit dans nos cabines, nous nous sentions pourtant au large dans l’air marin, baignés de soleil, et flottant en douceur sur le miroir des eaux. C’était un plaisir que de s’adonner aux menues tâches de la navigation. C’en était un plus grand encore, au gré de ces tâches et de conversations anodines, de nous livrer ensemble à la plus passionnante des activités ludiques : nous faisions... connaissance! Non sans débattre de quelques grands sujets de notre temps comme la terre en péril, la mer polluée ou le dérèglement climatique, que semblait pourtant nier la sérénité de l’atmosphère. Il arrive que sommeillent les volcans du réel.

Il y avait là Michaela, mon amie de toujours, quelque peu journaliste, et profondément écolo. Elle avait confiance en la Vie, ce qui ne lui avait pas épargné quelques blessures inévitables. Mais la Vie avait confiance en elle, d’où bien des joies supérieures à ses maux. L’une d’elle était la présence de sa fille, la terrible Lena.

Lena était l’une de ces adolescentes éprises d’idéal, comme il en existe encore. Elle venait de passer son bac philo. Elle aspirait à la paix, à la joie, à la passion, aux grands espaces, à la liberté d’aimer et de construire, à la connaissance des mystères du monde aussi bien qu’à la révolte contre la misère des hommes, et ne perdait jamais une occasion de faire entendre sa voix rebelle contre ce que j’appelais, avec d’autres, le « désordre établi ».
Annick et Georges, propriétaires de la Galante et navigateurs d’expérience, m’étaient moins familiers. Ils sillonnaient depuis trois ans les mers du monde, après avoir vendu leur entreprise plutôt que de devoir « délocaliser » en Turquie. Leur objectif était d’enquêter sur ce qui fait vivre les hommes... C’est au cours d’un séjour à la Guadeloupe qu’ils avaient eu l’idée de baptiser leur esquif « La Galante ». Signe particulier : ils avaient dans leur jeunesse milité au sein de l’association Frères des Hommes , à une époque où l’Occident croyait à ce qu’il nommait « développement ».
Markos était un ami de longue date, un grec habile en toute chose, spécialisé dans l’import export d’antiquités orientales, non dénué de culture donc, et parlant un français sans accent. Je l’avais connu... comme client, ayant dû lui arracher plusieurs dents.
Quant à moi, « jeune » retraité, j’avais décidé de contempler enfin les merveilles de ce monde. Et pour commencer, celles qui portaient déjà ce nom au cours de l’Antiquité. Car, dentiste de profession, j’avais toujours voulu aller à la racine des choses...

Restait Paul, septième pèlerin, qui devait nous rejoindre trois semaines plus tard, en avion – ne pouvant pas abandonner au pied levé l’usine dont il était patron. Patron social, d’ailleurs ; mais patron tout de même, ce qui m’insupportait parfois. Cependant, à l’idée de ce voyage – qu’il avait en partie financé – il avait immédiatement donné son accord. J’ignorais alors qu’il se plaisait à lire les philosophes les plus ardus.
Quelques jours nous avaient suffi, avec des vents favorables, pour doubler la pointe sud de la Sardaigne et nous retrouver longeant la si jolie côte Ouest de la Sicile, où nous fîmes escale à plusieurs reprises. Marcher dans ces contrées parsemées de temples grecs (Agrigente, Ségeste !) nous donnait le sentiment d’être déjà en Grèce. Nous plongions peu à peu dans un passé vivant, dont le mystère nous rendait silencieux.
Une fois franchi le cap Pasero, nous entrâmes dans la mer Ionienne, dont le spectacle heure par heure nous enchantait. Notre navire devenait une sorte d’île flottante, et la grande paix des soirs nous faisait oublier provisoirement nos discours alarmistes sur la planète agonisante. L’agitation factice des métropoles civilisées avait-elle encore un sens face à ce continuel bruissement des eaux qui clapotent doucement le long de la carène ? La contemplation de cette mer transparente, dont l’infini redouble l’azur du ciel, nous avait fait entrer dans cet espace intemporel qui ne paraît étrange qu’aux drogués de la ville...
— Nous voguons peut-être vers l’Alter-Monde, suggéra Michaela.
— À moins que ce ne soit vers l’Alter-Temps, répondis-je.

Mais déjà, après vingt jours de rêve marin, un crochet par Corfou, et une escale sur l’île de Cythère, nous fûmes en vue des côtes turques, et nous nous dirigeâmes vers le site de Bodrum, où j’avais prévu que nous devions camper... au « Club Med » !
Première partie
L’aventure...
1
Pourquoi Halicarnasse ?
Il se trouve que le « Club Med » possède un village à Bodrum, qui se situe précisément sur les ruines d’Halicarnasse, cité antique. Il m’avait paru commode de choisir ce lieu, tel un sas temporel, pour mieux entrer en harmonie avec la Grèce antique, non sans nous adonner aux joies de la plongée maritime dans le cadre du Club, ainsi qu’aux jeux les plus divers, sans parler des soirées dansantes qu’aurait dû apprécier Lena.
À la vérité, celle-ci commença par vigoureusement protester : pour elle, le Club Med, symbole de la consommation touristique, était incompatible avec une approche à la fois écologique et philosophique de la civilisation grecque. J’eus le plus grand mal à la convaincre qu’il n’y avait là qu’une commodité pratique, qui ne compromettait pas l’objectif culturel de notre voyage. Mais l’arrivée dans la baie de Bodrum, face au château Saint Pierre construit par les Chevaliers de Rhodes, tout rayonnant des derniers feux du soleil couchant, l’impressionna tant qu’elle en perdit ses réticences.
La « Galante » une fois mise en lieu sûr dans le port, et les divers bagages installés dans nos bungalows respectifs, nous nous retrouvâmes à dîner en compagnie de Paul, qui nous attendait. Table heureuse, fort vin turc, ouvertures et taquineries réciproques : Paul s’intégra sans peine

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