Prêtre dans son siècle
248 pages
Français

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Prêtre dans son siècle , livre ebook

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Description

L'abbé Claude Gilles s'engagea comme soldat lors de la Seconde Guerre mondiale en France, en Allemagne, puis en Indochine. Il raconte ici son enfance et sa jeunesse, le ministère en paroisse, son engagement au service des réfugiés asiatiques. Il décrit les camps de réfugiés en Thaïlande et ceux d'Indonésie, et analyse son travail au sein d'associations dont l'objet est de faciliter l'intégration des réfugiés dans la société française.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2008
Nombre de lectures 375
EAN13 9782336268255
Langue Français
Poids de l'ouvrage 12 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Prêtre danŝ ŝon ŝiècle
Religions et Spiritualité collection dirigée par Richard Moreau, professeur honoraire à l’Université de Paris XII, et André Thayse, professeur émérite à l’Université de Louvain
La collectionReligions et Spiritualitérassemble divers types d’ouvrages : des études et des débats sur les grandes questions fondamentales qui se posent à l’homme, des biographies, des textes inédits ou des réimpressions de li-vres anciens ou méconnus. La collection est ouverte à toutes les grandes religions et au dialogue interreligieux.
Titres déjà parus :
Christine Brousseau,Les vies de saint Etienne de Muret. Histoires anciennes, fiction nouvelle, 2008. Yves Bourron, Philippe Van Den Bogaard,Tu t’appelleras Felipe. Un prêtre au coeur des communautés de base du Chili. Interviews et rédaction d’Yves Bourron, 2008. André Thayse,L’Exode autrement. De la loi à l’Espérance(avec la collaboration de Marie-Hélène Thayse-Foubert, 2008. François Le Boiteux,L’imaginaire religieux et le fonctionnement cérébral. Place et si-gnification des mythes religieux, 2008. Humberto José Sanchez Zarinana, sj,L’être et la mission du laïc dans une église pluri-ministérielle. D’une théologie du laïcat à une ecclésiologie de solidarité (1953-2003), 2008. Maryline Darbellay,Karlfried G. Dürckeim. Une rencontre entre l’Orient et l’Occi-dent, 2008. David Bensoussan,L’Espagne des trois religions. Grandeur et décadence de la convi-vencia, 2007. Didier Fontaine,Le nom divin dans le Nouveau Testament, 2007. Daniel Faivre (sous la direction de)Tissu, voile et vêtement, 2007. Philippe Péneaud,Les Quatre Vivants, 2007. Pierre Bourriquand,L’Evangile juif. La liturgie synagogale source du premier Evangile, 2007. Daniel Faivre,Mythes de la Genèse, genèse des mythes, 2007. Bernard Félix,Fêtes chrétiennes. Du Jour des Morts à la fête de la Réformation, 2007. Bernard Félix,Pour l’Honneur de Dieu. Robert d’Arbrissel - Bernard de Clairvaux -Thomas Becket - Dominique de Guzman, 2007. Jean-Jacques Raterron,Célébration de la Chair, Epithalames à l’Incarné. Célébra-tions lyriques en l’honneur des Mariés. Préface de Philibert Secrétan, 2007. André Thayse,Rêves, roueries… et réconciliation. La Genèse autrement, 2007. Mgr Antonio Ferreira Gomes.Lettres au pape. Regard de l’évêque de Porto sur l’Eglise et sur l’Histoire, 2007. Etienne Osier-Laderman,Sources du Karman. Mythologie, éthique, médecine, 2007. (Suite des titres page 245)
Du même auteur : De l’Enfer à la Liberté : Cambodge - Laos - Vietnam. L’Harmattan, 2000. Franche-Comté, terre d’accueil : Cambodgiens - Laotiens - Hmong - Vietnamiens. L’Harmattan, 2000. Cambodgiens, Laotiens, Vietnamiens de France. Regard sur leur intégration. L’Harmattan, 2004. Le Cambodge : Témoignages d’hier à aujourd’hui. L’Harmattan, 2007.
Préface
Bien que nouŝ ŝoyonŝ couŝinŝ germainŝ, nouŝ nouŝ connaiŝŝonŝ peu, l’au-teur et moi. Il eŝt de Beŝançon et je ŝuiŝ de Pariŝ. C’eŝt dire que j’ai beaucoup appriŝ en liŝant ce livre. Inverŝement, j’ai en commun avec lui un certain nom-bre de lienŝ familiaux et, ŝurtout, une commune vocation à être prêtre. Le Père Claude Gilleŝ diviŝe ŝa vie en troiŝ périodeŝ, preŝque d’égale lon-gueur. La troiŝième, qui ŝe pourŝuit encore, eŝt conŝacrée aux réfugiéŝ d’Extrême-Orient : c’eŝt celle qui eŝt la pluŝ originale et pour laquelle je n’ai paŝ de pointŝ de comparaiŝon. Inverŝement, pour ce qui eŝt de ŝa formation et de ŝon miniŝtère de prêtre en paroiŝŝe, je ŝaiŝ de quoi il parle et, en même tempŝ, je voiŝ la différence due aux treize anŝ qui nouŝ ŝéparent. Claude Gilleŝ, avant d’être prêtre, a connu la Réŝiŝtance pour laquelle ŝa mère a été, à juŝte titre, décorée ; il a été deuxfoiŝ empriŝonné quelqueŝ jourŝ par leŝAllemandŝ ; il ŝ’eŝt engagé pour la fin de la guerre et ŝ’eŝt retrouvé en Indochine avant de revenir au ŝéminaire. C’eŝt une expérience tout autre que la mienne : j’avaiŝ tout juŝte ŝept anŝ à la libération de Pariŝ. L’obŝervation eŝt banale maiŝ j’en vérifie la juŝteŝŝe : leŝ événementŝ ŝurvenuŝ danŝ l’enfance mar-quent toute une vie et il ŝuffit de quelqueŝ annéeŝ pour être preŝque d’une autre génération. L’autre différence entre nouŝ tient pluŝ à la géographie qu’à la chronolo-gie. Le Père Claude Gilleŝ a connu, danŝ le Doubŝ et àBeŝançon, une ŝituation de chrétienté que, même ŝi j’avaiŝ eu treize anŝ le pluŝ, je n’auraiŝ paŝ connue à Pariŝ. Danŝ ce contexte, le jeune prêtre a développé une ŝpiritualité et un apoŝ-tolat de militant, pluŝ à l’aiŝe danŝ l’action que danŝ deŝ analyŝeŝ concluant que toute initiative a dupouret ducontreet qu’il eŝt donc pluŝ prudent de ne rien faire. Sa foi et la certitude d’être danŝ ŝa voie en ayant répondu à l’appel du Chriŝt lui ont fait traverŝer un ŝiècle mouvementé ŝanŝ être perŝonnellement ébranlé. Nouŝ évitonŝ le portrait caricatural de l’Egliŝe avant Vatican II, op-poŝé au portrait idyllique de l’Egliŝe poŝt-conciliaire. Vient enfin cette troiŝième période où la vie du Père Claude Gilleŝ eŝt de pluŝ en pluŝ conŝacrée aux réfugiéŝ d’Extrême-Orient. Cette orientation n’eŝt le réŝultat ni d’un parti-priŝ idéologique, ni d’un déŝintérêt pour ŝon miniŝtère de curé. Comme il avait répondu à l’appel du Chriŝt pour devenir prêtre, il a répondu aux appelŝ deŝ frèreŝ et ŝœurŝ du Chriŝt quand ilŝ ŝe trouvèrent ŝur ŝon chemin. Seŝ ŝupérieurŝ ŝemblent avoir, ŝanŝ trop de réticence, reconnu le
bien fondé de ŝon action. Ilŝ ont fait pluŝ que de lui laiŝŝer la liberté d’agirà ŝa guiŝe ; ilŝ lui ont donné un ŝtatut qui lui permettait de ne paŝ agir ŝeulement en ŝon nom propre. Je croiŝ qu’il faut être reconnaiŝŝant à Claude Gilleŝ de nouŝ avoir raconté ŝon hiŝtoire. Pour touŝ, c’eŝt un document précieux ŝur notre ŝiècle. Pour leŝ chrétienŝ, c’eŝt un beau témoignage de fidélité au Chriŝt et de liberté danŝ l’obéiŝŝance. Jacqueŝ Perrier évêque de Tarbeŝ et Lourdeŝ
Avant-propoŝ
Je ŝuiŝ attaqué en 1994 par deŝ pirateŝ danŝ le golfe du Siam
En 1994, un ami cambodgien, capitaine d’un caboteur, me propoŝa de l’ac-compagner ŝur ŝon petit cargo, deSre AmbelàKoh Kong, deuxpetiteŝ villeŝ ŝituéeŝ ŝur la côte cambodgienne, la première, danŝ la baie de Kompong Som, l’autre ŝur un îlot proche de la frontière thaïlandaiŝe. Le voyage devait durer toute la nuit. A cette époque, la Chaîne de l’Eléphant au nord deKompong Som (Sihanoukville) était encore ŝouŝ l’obédience deŝ Khmerŝ rougeŝ et il était dan-gereuxde la franchir ŝeul, ŝanŝ accompagnement militaire ; c’eŝt pourquoi le tranŝport de Sihanoukville à Phnom Penh ŝe faiŝait en convoi accompagné par deŝ véhiculeŝ militaireŝ et à deŝ horaireŝ préciŝ. Notre voiture a bifurqué ŝur la droite avant de franchir la montagne, verŝ le petit port deSre Ambeloù était ancré le caboteur. Aprèŝ un repaŝ au reŝtaurant, nouŝ avonŝ attendu aŝŝez long-tempŝ en regardant le chargement du navire. Leŝ dernièreŝ démarcheŝ adminiŝtrativeŝ effectuéeŝ, ce fut au tour deŝ paŝŝagerŝ d’embarquer. Ceux-ci ŝ’entaŝŝèrent ŝur le pont ŝouŝ deŝ abriŝ de toile afin d’être protégéŝ du ŝoleil ou de la pluie : un ŝemblant de protection. Au Cambodge, on n’était paŝ difficile pour le confort danŝ leŝ tranŝportŝ, ŝurtout à cette époque de l’aprèŝ Pol Pot. Enfin, ce fut à mon tour de monter à bord avec le capitaine. J’avaiŝ une place de choix danŝ la cabine de pilotage à côté du capitaine. Je dominaiŝ le pont et j’avaiŝ une vue ŝur l’horizon. Danŝ la ŝoirée enfin, aprèŝ cette attente aŝŝez longue, nouŝ avonŝ largué leŝ amarreŝ pour deŝcendre lentement la baie verŝ la mer. La côte n’était paŝ trèŝ loin ; je me délectaiŝ de voir ceŝ riveŝ verdoyanteŝ où ŝ’amorçaient leŝ premierŝ contrefortŝ deŝ Cardamomeŝ. J’étaiŝ aŝŝiŝ ŝur une banquette juŝte derrière la barre tenue par le maître de bord. Aŝŝez tard danŝ la ŝoirée, j’ai pu m’allonger pour dormir un peu à côté de mon ami et fidèle interprète cambodgien qui me ŝuivait preŝque partout. Soudain, au milieu de la nuit, je fuŝ réveillé par deŝ coupŝ de feu ! Le ca-pitaine nouŝ dit de ne paŝ nouŝ inquiéter ; puiŝ nouŝ avonŝ fait eŝcale ŝur un îlot pour leŝ démarcheŝ adminiŝtrativeŝ douanièreŝ. Nouŝ en avonŝ profité pour deŝcendre à terre afin de nouŝ dégourdir un peu. Aprèŝ une bonne heure de détente, nouŝ ŝommeŝ repartiŝ pour arriver tôt le matin àKoh Kong, terminuŝ du voyage. Le port en eau profonde ŝe trouve ŝur un îlot prèŝ de la frontière thaïlandaiŝe et la ville eŝt ŝituée ŝur la côte cambodgienne.
Danŝ la matinée, le capitaine nouŝ emmena ŝur la terre ferme, juŝte en face du port, avec unhors-bordtrèŝ rapide danŝ lequel on eŝt trèŝ ŝecoué. C’était la première foiŝ que j’empruntaiŝ un engin de ce genre.A terre, une voiture nouŝ attendait pour aller viŝiter la ville et leŝ environŝ ŝanŝ toutefoiŝ franchir la montagne deŝ Cardamomeŝ. A midi, au courŝ du repaŝ danŝ un reŝtaurant, le capitaine nouŝ prévint qu’il lui était impoŝŝible de repartir le ŝoir même. Il yavait un contretempŝ pour le chargement. Il nouŝ trouverait un bateau pour le retour (à cette époque on ne pouvait paŝ traverŝer la chaîne deŝ Cardamomeŝ qui n’était paŝ carroŝŝable d’une part et d’autre part occupée par deŝ élémentŝ Khmerŝ rougeŝ non encore ralliéŝ). Il put enfin découvrir une petite barque en boiŝ ŝemblable à celle deŝ« boat people »(environ huit à dixmètreŝ de long ŝur troiŝ de large). C’eŝt lui qui paya notre paŝŝage au capitaine de cette barque en nouŝ recommandant à lui. En-fin, aprèŝ le chargement de quelqueŝ marchandiŝeŝ et l’embarquement d’une dizaine de paŝŝagerŝ dont deux bonzeŝ, nouŝ avonŝ quitté le port verŝ vingt et une heureŝ ; la nuit était tombée depuiŝ longtempŝ. Comme à l’aller, j’étaiŝ danŝ la cabine de pilotage, maiŝ le confort était pluŝ ŝpartiate. Celle-ci était ŝi petite que, pour m’aŝŝeoir ŝur la banquette, j’étaiŝ plié en deux, le plafond étant trop baŝ ! Situation aŝŝez inconfortable car en pluŝ nouŝ étionŝ troiŝ ŝur cette banquette : une dame, mon ami et moi. Avant de partir, j’avaiŝ remarqué que le capitaine avait à côté de lui un fuŝil Kalachnikov ! Malgré l’inconfort, je me ŝuiŝ aŝŝoupi aŝŝez vite à cauŝe de la fatigue de la journée. Au milieu de nuit, je fuŝ réveillé par un violent coup de feu. C’était notre capitaine qui tirait en l’air pour diŝŝuader deux bateaux pirateŝ de ŝ’ap-procher de nouŝ. Mon ami interprète m’a expliqué que ceux-ci tournaient autour de notre bateau depuiŝ un certain tempŝ pour nouŝ ŝignifier de nouŝ arrêter afin de nouŝ piller. C’eŝt pourquoi, devant ceŝ menaceŝ, le capitaine avait tiré en l’air pour montrer qu’il ŝe défendrait et qu’il le pouvait. Tout à fait réveillé, j’ai remarqué pendant pluŝieurŝ heureŝ le manège deŝ bateaux pirateŝ qui tour-naient rapidement autour de nouŝ. Soudain le capitaine fit marche arrière pour ralentir notre bateau. Il avait remarqué que, cette foiŝ-ci, ce n’était pluŝ de l’in-timidation, le danger devenait bien réel. Malgré notre projecteur qui perçait la nuit épaiŝŝe pour illuminer le pont et montrer qu’ilyavait deŝ paŝŝagerŝ et deŝ bonzeŝ à bord, leŝ pirateŝ fonçaient ŝur nouŝ. A cet inŝtant, j’ai bien vu l’un deŝ deux bateaux paŝŝer à quelqueŝ centimètreŝ de notre étrave, ŝanŝ nouŝ toucher heureuŝement, puiŝ comme nouŝ approchionŝ d’une zone fréquentée par deŝ pêcheurŝ, ilŝ quittèrent leŝ lieux. Le voyage ŝe pourŝuivit ŝanŝ hiŝtoire, maiŝ au lieu de débarquer à Sihanoukville pour profiter du convoi militaire (déjà parti, car nouŝ avionŝ beaucoup de retard), c’eŝt à notre point de départ de la veille, Sre Ambel, que nouŝ avonŝ accoŝté. Danŝ la voiture qui nouŝ ramenait à Phnom Penh, j’ai appriŝ que mon ami et ma voiŝine avaient vidé deŝ bouteilleŝ d’eau en plaŝtique pour me faire une ceinture de ŝauvetage en caŝ de colliŝion. Je ne m’en étaiŝ paŝ rendu compte.
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J’étaiŝ le perŝonnage à ŝauver en priorité ! Perŝonnellement, par inconŝcience, je n’ai paŝ eu peur, car notre bateau était en boiŝ et leŝ nombreux coliŝ ŝur le pont auraient certainement flotté en caŝ d’abordage et de deŝtruction de no-tre bateau. C’eŝt du moinŝ ce que je croyaiŝ. Ouf ! nouŝ l’avionŝ échappé belle. Etre piraté danŝ le golfe du Siam, quelle aventure ! Qui étaient ceŝ pirateŝ ? Cambodgienŝ ? Thaïlandaiŝ ? Il paraît que c’était aŝŝezfréquent danŝ cettezone, ainŝi que d’ailleurŝ danŝ toute cette ré-gion juŝqu’en Indonéŝie, qui était et demeure encore unezone infeŝtée de pirateŝ ne craignant paŝ de ŝ’attaquer même à de grandŝ cargoŝ. La preŝŝe l’a déjà ŝi-gnalé pluŝieurŝ foiŝ.
DANS LE CABOTEUR
Comment ŝuiŝ-je arrivé à vivre cette aventure peu banale, moi, prêtre dio-céŝain, c’eŝt ce que je voudraiŝ montrer danŝ cet ouvrage : l’hiŝtoire d’une vie peu ordinaire, parŝemée d’embûcheŝ, de difficultéŝ et de grandeŝ joieŝ.
Pour commencer permettez-moi de citer un paŝŝage de l’évangile de Jéŝuŝ-Chriŝt ŝelon ŝaint Mathieu (chapitre 25 versets 31 à 36) et qui ŝera l’une deŝ conŝtanteŝ de ma vie ŝacerdotale.
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« Au Jugement dernier, quand le Filŝ de l’homme viendra danŝ ŝa gloire, il ŝiègera ŝur ŝon trône de gloire. Devant lui ŝeront raŝŝembléeŝ touteŝ leŝ nationŝ, et il ŝéparera leŝ hommeŝ leŝ unŝ deŝ autreŝ… Le roi dira à ceuxqui ŝeront à ŝa droite : Venez leŝ béniŝ de mon Père… J’ai eu faim et vouŝ m’avez donné à manger ; J’ai eu ŝoif et vouŝ m’avez donné à boire ; J’étais un étranger et vous m’avez accueilli ; Nu, et vouŝ m’avez vêtu ; Malade, et vouŝ m’avez viŝité ; En priŝon, et vouŝ êteŝ venuŝ à moi… Alorŝ leŝ juŝteŝ lui répondront : Seigneur, quand nouŝ eŝt-il arrivé de te voir affamé et de te nourrir, aŝŝoiffé et de te donner à boire ? Quand nouŝ eŝt-il arrivé de te voir étranger, de te recueillir, nu, et de te vêtir ? Quand nouŝ eŝt-il arrivé de te voir malade ou en priŝon, et de venir à toi ? Et le roi leur répondra : En vérité, je vouŝ le déclare,chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits, qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait !» « Alorŝ, il n’ya pluŝ de Grec et de Juif, d’Iŝraélite et de païen, il n’ypaŝ de barbare, de ŝauvage, d’eŝclave, d’homme libre, il n’ya que le Chriŝt ; en touŝ, il eŝt tout(Lettre de saint Paul aux Colossiens 3–11).»
* * * Au ŝoir d’une longue vie, je voudraiŝ tranŝmettre à ma famille, à meŝ nom-breuxamiŝ et à touŝ ceuxque j’ai côtoyéŝ à traverŝ le monde, tout ce que j’ai vécu, la vie d’un prêtre à traverŝ une période bouleverŝée. Je me ŝuiŝ efforcé de donner le meilleur de moi-même pour annoncer Jéŝuŝ. Je n’yŝuiŝ paŝ tou-jourŝ arrivé. Ilyeut deŝ hautŝ et deŝ baŝ comme en toute vie humaine. Maiŝ Jéŝuŝ Chriŝt m’a toujourŝ aidé à faire pour le mieux. Danŝ cette traverŝée d’un ŝiècle, je diŝtinguerai troiŝ partieŝ qui repréŝen-tent leŝ troiŝ grandeŝ périodeŝ de ma vie. Elleŝ ŝont différenteŝ ŝelon leŝ circonŝtanceŝ, car j’ai vécu à une époque à la foiŝ troublée et riche d’eŝpoir, comme le fut l’Egliŝe pendant ce ŝiècle.
1 – Dèŝ mon enfance j’ai été formé à affronter une vie rude et ŝévère, ŝanŝ compromiŝ, danŝ la famille, la ŝociété (le ŝcoutiŝme) et au ŝéminaire, danŝ le contexte dramatique de la guerre, au courŝ de laquelle j’ai connu la priŝon et leŝ combatŝ en France, en Allemagne et en Indochine.
2 – Ma vie paroiŝŝiale, aprèŝ mon ordination ŝacerdotale, avec tout l’élan d’un jeune prêtre, que ce ŝoit comme vicaire, comme curé de village ou de ville danŝ un quartier difficile et nouveau, une ZUP, a été riche d’eŝpérance.
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