Simonne Ragouilliaux Sauvy
193 pages
Français

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Simonne Ragouilliaux Sauvy , livre ebook

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Description

Au lendemain de la mort de Simonne Ragouilliaux Sauvy, le présent ouvrage s'efforce de tracer les grands traits de sa vie, dont Jean Sauvy, son époux, a partagé les soixante dernières années. Cette vie a été exemplaire, par sa rigueur d'ensemble, par la générosité dont elle a fait preuve, par l'intérêt qu'elle a porté aux diverses cultures du monde et à son avenir, par les difficultés qu'elle a du surmonter et par l'arrivée de la maladie d'Alzheimer.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2010
Nombre de lectures 257
EAN13 9782296706064
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

S IMONNE R AGOUILLIAUX S AUVY
(1922-2009)


Une Parisienne du XX e siècle
en quête d’un monde meilleur
© L’H ARMATTAN, 2010
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12723-4
EAN : 9782296127234


Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Jean Sauvy


S IMONNE R AGOUILLIAUX S AUVY
(1922-2009)

Une Parisienne du XX e siècle
en quête d’un monde meilleur



L’H ARMATTAN
Ouvrages du même auteur

* Katanga, 50 ans décisifs, Collection Connaissance du monde, 1961
* L’Enfant à la découverte de l’espace, en collaboration avec Simonne Sauvy (pédagogue, épouse de J. Sauvy) ; Casterman, Collection E3, traduit en anglais et en italien ; Tournai, 1972
* L’enfant et les géométries, en collaboration avec Simonne Sauvy, Casterman, Collection E3, 1974
* Mots en rond, en collaboration avec Simonne Sauvy. (n°6 de la Collection "Les Distracts"), Cedic 1979,
* L’Industrie Automobile ("Que sais-je ? " n°714, Presses Universitaires) trois éditions, 22ème mille
* L’automobile (Collection "Repères") Nathan, 1995
* Les Automobiles Ariès, une marque, un homme, une époque, Presses des Ponts et Chaussées, 1996
* Charles, Baron Petiet. Un grand industriel, homme de pensée et d’action (en collaboration avec Hervé Dufresne). Kronos Éditions S.P.M. Paris 1998
* Enfance et adolescence d’un petit Provençal entre les deux guerres. L’Harmattan, Paris 2003
* Un jeune ingénieur dans la tourmente. 1938-1945. L’Harmattan, Paris 2003
* La descente du Niger en pirogues. L’Harmattan, Paris 2004
*Comment rendre plus attrayant l’enseignement traditionnel. L’Harmattan, Paris 2004
* Mon parcours dans le siècle. 1947-2001. L’Harmattan, Paris 2006
* Un médecin de campagne peu ordinaire. Mon père, le Docteur Jules Sauvy (1879-1957). L’Harmattan, Paris 2004
* Jean Rouch, tel que je l’ai connu. L’Harmattan, Paris 2006
* La maladie d’Alzheimer vécue à deux. L’Harmattan, Paris 2006
* Ô ! Temps, suspends ton vol (en Collaboration avec Alain Schvartz). L’Harmattan, Paris 2007
* Conte de la lune bleue. L’Harmattan, Paris 2009
* Sur les traces du Décaméron de Boccace.. L’Harmattan, Paris 2010.
* Sept livres pour la Jeunesse, Casterman, Hachette, L’Harmattan (dont trois en collaboration avec Olivier Sauvy, fils de J. Sauvy). Traduction de certains d’entre eux en portugais et en italien
Pourquoi cet ouvrage ?
Mon épouse, Simonne SAUVY, née RAGOUILLIAUX, est décédée, dans la Maison de retraite médicalisée Claire Demeure de Versailles, à 87 ans, le vendredi 13 novembre 2009, à la suite d’une défaillance cardiaque qui a mis un terme, sans douleur, à la longue maladie d’Alzheimer dont elle souffrait depuis plus de dix ans.
Simonne, (dont le prénom s’orthographie avec deux « n », en raison d’une fantaisie du rédacteur de son acte de naissance), a été enterrée, sans cérémonie, le 19 novembre 2009, au Cimetière de Triviaux à Meudon, ville où je réside, moi-même également en maison de retraite.
Son fils, Olivier, âgé de 55 ans, et moi-même, étions auprès d’elle, très peu de temps avant sa mort.
Les jours suivants, alors que j’étais encore ébranlé par les épreuves que je venais de vivre et profondément ému par les marques de sympathie que la défunte et moi-même avions reçues de toute part, je décide d’entreprendre, avec l’aide d’Olivier, la rédaction d’un document qui s’efforcerait d’évoquer la vie, exemplaire à beaucoup d’égards, de cette femme « à nulle autre pareille », dont la mémoire mérite, nous semblait-il, d’être conservée.
Nous disposons pour cela, en plus de nos souvenirs respectifs, souvent notés au jour le jour en ce qui me concerne, d’un témoignage écrit autobiographique de Blanche Ragouilliaux, mère de Simonne, ainsi que des lettres que la défunte m’écrivait lors de nos déplacements professionnels respectifs nous éloignant l’un de l’autre. Ce sont de précieux documents que j’ai fort heureusement conservés.

Jean SAUVY
Jalons significatifs sur le parcours de vie de Simonne Sauvy
Première partie De 1922 à 1989
Une jeune fille issue d’un milieu social modeste et profondément imprégnée par celui-ci


Je commence par le témoignage de la maman de Simonne, car il évoque de façon saisissante et parfois émouvante, le milieu social qui fut celui des parents de Simonne et le climat familial que fut le sien, au cours de ses jeunes années.

Document autobiographique, rédigé en 1981 par Blanche Ragouilliaux, maman de Simonne, alors qu’elle était veuve et résidait à Tréloup

« Je viens d’entrer dans ma quatre-vingt troisième année, ce qui représente une vie bien longue ».
Née d’une famille pauvre, habitant Paris. Mes parents ne s’entendaient pas et, durant toute mon enfance, j’ai assisté à des scènes de ménage qui empoisonnaient l’atmosphère. Cette situation, essentiellement provoquée par le manque d’argent, a attristé mon enfance. Ma mère était souvent malade et son caractère s’en ressentait, ce qui n’arrangeait rien. J’avais une sœur (Emma), plus âgée que moi, que ma mère n’aimait pas, et cela l’a marquée pour sa vie entière. De sorte que j’ai vécu mon enfance seule et traumatisée par un milieu familial malsain. Nous habitions dans une maison vétuste à Belleville où il n’y avait aucun confort, où les loyers n’étaient pas chers, et, malgré cela, nous n’arrivions pas toujours à payer le nôtre en temps voulu. Notre logement était mansardé et éclairé par une "tabatière" qui me permettait, en montant sur une chaise, de voir les allées et venues nombreuses sur ce boulevard. Il y avait des omnibus à chevaux et à impériale, des fiacres et quelques autos pétaradantes. C’était ma distraction en rentrant de l’école toute proche.
Puis mon père ayant trouvé un travail un peu plus haut dans le quartier, nous avons déménagé. L’appartement était plus vaste et une chambre donnait sur la rue devant un terrain dégagé qui nous permettait d’avoir une vue très étendue sur Paris. Mais la rue de Belleville monte et la rue Piat où nous habitions était en pente aussi, à cette époque, tous les transports se faisaient en camions tirés par des chevaux et je voyais ces pauvres bêtes peiner à tirer ces lourds camions et souvent tomber sur les pavés qui se blessaient dans leur chute et les cochers les fouettaient à tour de bras ; je les plaignais, ces pauvres bêtes.
Lorsque j’ai eu 13 ans, ma mère est morte ; ce fut une catastrophe pour moi et j’ai dû quitter l’école et assurer à la maison les tâches ménagères, tant bien que mal. Mon père était désemparé de me laisser seule toute la journée pendant qu’il allait travailler. J’avais un oncle, frère de ma mère et beaucoup plus âgé qu’elle, qui m’a mis en rapport avec une dame veuve avec laquelle il travaillait avec mon père. Ils se sont mariés et j’ai repris une année scolaire à la rentrée. Ma belle-mère n’avait pas d’enfant et j’ai eu beaucoup de difficulté à la supporter. J’étais un peu jalouse de voir qu’elle s’entendait avec mon père alors qu’autrefois avec ma mère c’était des scènes continuelles. A cet âge difficile j’acceptais mal l’autorité dont elle usait avec moi. Bref, lorsque j’ai eu quatorze ans, elle me mit à travailler dans la maison de chaussure où elle-même était employée. Ainsi elle pouvait me surveiller, se sentant responsable de ma conduite. C’est qu’à cette époque, on ne plaisantait pas avec la vertu des filles.
Puis la guerre de 1914-1918 est arrivée et nous avons connu les restrictions, les queues chez les commerçants, boulanger, viande, tabacs et les bombardements, la descente aux caves et la tristesse de ceux qui avaient les leurs dans les tranchées. C’était une jeunesse gâchée et les pauvres gars qui étaient au feu, c’était bien pire. Ma belle-mère avait une grande famille qui habitait la rég

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