Veilleurs de vie
161 pages
Français

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Veilleurs de vie , livre ebook

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Description

Dans ce monde morose où l'on nous serine la crise sur tous les tons comme pour justifier notre manque à vivre, lire ces récits biographiques et poétiques est une bouffée d'oxygène. Les récits de Marie-Odile de Gisors peuvent faire écho, résonance en chacun de nous parce qu'elle puise ses ressources d'écriture à l'essence même de la vie. De l'ensemble de ces textes ressort la force de l'expression de la vie inscrite au sein d'une humanité qui nous habite tous et illumine les moments intenses de celle-ci.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2009
Nombre de lectures 238
EAN13 9782296929425
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Veilleurs de vie
Rencontres en tendresse
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http:// www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-09861-9
EAN : 9782296098619

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Marie-Odile de Gisors


Veilleurs de vie

Rencontres en tendresse


Préface de Christian Leray


L’Harmattan
Histoire de Vie et Formation
Collection dirigée par Gaston Pineau
avec la collaboration de Bernadette Courtois, Pierre Dominicé,
Guy Jobert, Gérard Mlékuz, André Vidricaire et Guy de Villers

Cette collection vise à construire une nouvelle anthropologie de la formation, en s’ouvrant aux productions qui cherchent à articuler "histoire de vie" et "formation". Elle comporte deux volets correspondant aux deux versants, diurne et nocturne, du trajet anthropologique.
Le volet Formation s’ouvre aux chercheurs sur la formation s’inspirant des nouvelles anthropologies pour comprendre l’inédit des histoires de vie. Le volet Histoire de vie , plus narratif, reflète l’expression directe des acteurs sociaux aux prises avec la vie courante à mettre en forme et en sens.

Dernières parutions

Volet : Formation
Annemarie TREKKER, Des femmes « s’ » écrivent. Enjeux d’une identité narrative , 2009.
D. BACHELART et G. PINEAU, Le Biographique, la Réflexivité et les temporalités , 2009.
Franco FERRAROTTI, Les Miettes d’Epulon , 2009.
Isabelle GRAITSON, L’Intervention Narrative en Travail Social Essai méthodologique à partir des récits de vie , avec la collaboration d’Elisabeth Neuforge, 2008.
Danielle NOLIN, L ’ art comme processus de formation de soi , 2008.
Elizeu Clementino de Souza (coord.), (Auto) biographie. Ecrits de soi et formation au brésil , 2008.
Ronald MÜLLER, Jean Rouppert , un dessinateur dans la tourmente de la Grande Guerre , 2007.
Christian GERARD, Une histoire de prise de conscience. Modélisation d’une intelligence en action , 2006.
Josette LAYEC, Auto-orientation tout au long de la vie : le portfolio réflexif, 2006.
Ha Vinh Tho, De la transformation de soi. L’éducation des adultes au défi des histoires de vie , 2006.
Martine LANI-BAYLE (dir.) et Marie-Anne MALLET (coord.), Evénements et formation de la personne , 2006.
Remerciements
Je tiens à remercier Gaston Pineau
pour cette belle aventure de l’édition.

toute ma reconnaissance au père Michel
pour toute sa patience et son aide précieuse.
PRÉFACE
Dans ce monde morose où l’on nous serine la crise sur tous les tons comme pour justifier notre manque à vivre, lire ces récits biographiques et poétiques de Marie-Odile est une bouffée d’oxygène permettant de

Laisser émerger
les mots pétris des années d’enfance
les mots qui font place au ressenti
les mots qui font image
les mots qui deviennent
mots-passerelles vers le cœur de soi
et le cœur de l’autre
au cœur même du cosmos

En effet, les récits de Marie-Odile peuvent faire écho, résonance en chacun de nous parce qu’elle puise ses ressources d’écriture poétique à l’essence même de la vie. Elle y puise une force poétique apte à étreindre le monde car la parole poétique est essentielle et c’est pourquoi ses courts récits ne sombrent jamais dans l’anecdote mais nous parlent de « moments intenses » qui sont des « épiphanies » autrement dit des « révélations » au sens étymologique du mot. Ces moments intenses illuminent le caractère personnel et peuvent même signifier un tournant dans la vie d’une personne. Ellemême nous en donne l’exemple dans son texte adressé à son père « Va en paix » qui me semble un texte central dans la mesure où la tragédie d’un homme va éveiller chez elle l’importance d’être « une veilleuse de vie » pour soi et les autres. Bel exemple de « résilience » qui, selon Boris Cyrulnik, permet de transformer, de métamorphoser les émotions, tout en refusant la résignation à la fatalité du malheur. On découvre ainsi qu’un être humain peut à la fois souffrir de la disparition d’un être cher et en même temps sentir en soi l’émergence d’une liberté intérieure qui incite à aller au-delà de soi, justement en tant que « veilleurs de vie ». Tout est résumé dans cette belle phrase de la fin de ce texte :
« Depuis l’aube de mes temps, je perçois la détresse, le désespoir au cœur des êtres et je leur tends désespérément la main, la plume, les couleurs de la vie pour les aider à s’enraciner, qu’ils ne s’envolent pas comme toi, qu’ils s’ancrent dans notre bonne vieille terre où ilfait si bon vivre.
VIVRE
Va, je ne t’en veux point ! »

Cette volonté de vivre est d’autant plus affirmée avec force qu’à la fin de son texte, à l’instar de ses autres textes, Marie-Odile emploie le pronom personnel « je » alors que pendant la majorité des pages elle utilise le pronom personnel « elle » ce qui peut surprendre le lecteur, notamment lorsqu’il va lire cet autre texte biographique intitulé « Mais tu es trop jeune encore pour jouer les amoureuses… » où elle nous parle merveilleusement de ses premiers émois amoureux et de la naissance de son amour pour l’Espagne. Parler de l’intime de soi, c’est retrouver l’émotion enfouie, c’est sans doute pour cela que Marie-Odile commence son texte comme un conte : « Elle arrivait du grand Nord, pâlichonne, gringalette, tous pétales repliés sur un cœur qui avait déjà tant souffert en silence… ». Le ton est donné, comme si était sous-entendue la sempiternelle formule du conte « il était une fois… » ! Dans le livre coordonné par Afifa Bererhi intitulé L’autobiographie en situation d’inter culturalité , j’écrivais, à propos de l’une de mes recherches en sociolinguistique sur les contes et récits de vie : « Le conte parle des hommes tels qu’ils sont à telle époque… il implique l’enchevêtrement des différentes voix discursives qui croisent leurs dimensions narratives, institutionnelles, affectives et culturelles comme les trames variées d’un tissu complexe » (Alger, 2004, p. 531). On retrouve bien dans les différents textes de Marie-Odile ces différentes voix discursives d’hommes et de femmes qu’elle a côtoyés aussi bien dans l’institution scolaire que dans l’environnement culturel français ou espagnol, véritable creuset interculturel et créatif pour cette « éveilleuse d’écriture » Comme par une volonté de distanciation de soi par rapport au récit biographique, par un désir d’universalité, elle commence chaque récit à la troisième personne. L’effet littéraire est des plus intéressants dans la mesure où à la fin de chaque texte surgit avec d’autant plus de force le « je » personnel. Notons cependant que lorsqu’il s’agit d’une poésie comme « File le temps », elle emploie spontanément la première personne dès les premiers vers :
« Tisserande,
je quitte le métier,
je lâche la chaîne et la trame
j’ai relié les fils invisibles
de générations de visages
à la trame du temps qui passe… »

Cette poésie est comme le point d’orgue de ses textes sur l’école. L’intitulé du premier texte « Jamais je n’ai été aussi contente de voir une prof », reprend l’expression d’une élève lorsqu’elle vit son professeur venir lui rendre visite alors qu’elle venait d’être enfermée à l’hôpital psychiatrique, visite qui permit à Marie-Odile de lancer un appel dans sa classe pour trouver une famille qui puisse l’accueillir. Parce que dans les ateliers « Espaces de parole », chacun est invité à exprimer ce qui l’étreint au plus profond et à écouter l’autre dans son essence, se développe une solidarité humaine peu coutumière de nos institutions scolaires ni même de la société dans son ensemble.
Dans ses textes, elle montre aussi qu’elle ne s’est pas contentée d’une écoute attentive mais a su faire de ces Espaces de parole des « éveilleurs d’écriture » car les

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