El verdugo
16 pages
Français

El verdugo

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
16 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

La Comédie humaine - Études philosophiques - Tome II. Quinzième volume de l'édition Furne 1842. Extrait : Tout à coup Clara se leva, le groupe qui s’était formé autour de Juanito se sépara 

Informations

Publié par
Nombre de lectures 18
EAN13 9782824709697
Langue Français

Extrait

HONORÉ DE BALZA C
EL V ERDUGO
BI BEBO O KHONORÉ DE BALZA C
EL V ERDUGO
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-0969-7
BI BEBO OK
w w w .bib eb o ok.comLicence
Le te xte suivant est une œuv r e du domaine public é dité
sous la licence Cr e ativ es Commons BY -SA
Except where otherwise noted, this work is licensed under
h tt p : / / c r e a ti v e c o m m on s . or g / l i c e n s e s / b y - s a / 3 . 0 /
Lir e la licence
Cee œuv r e est publié e sous la licence CC-BY -SA, ce qui
signifie que v ous p ouv ez lég alement la copier , la r e
distribuer , l’ env o y er à v os amis. V ous êtes d’ailleur s
encourag é à le fair e .
V ous de v ez aribuer l’ o euv r e aux différ ents auteur s, y
compris à Bib eb o ok.EL V ERDUGO
A MART I N EZ DE LA ROSA.
    la p etite ville de Menda v enait de sonner minuit.
En ce moment, un jeune officier français, appuyé sur le p ara-L p et d’une longue ter rasse qui b ordait les jardins du châte au de
Menda, p araissait abîmé dans une contemplation plus pr ofonde que ne
le comp ortait l’insouciance de la vie militair e  ; mais il faut dir e aussi que
jamais heur e , site et nuit ne fur ent plus pr opices à la mé ditation. Le b e au
ciel d’Esp agne étendait un dôme d’azur au-dessus de sa tête . Le
scintillement des étoiles et la douce lumièr e de la lune é clairaient une vallé e
délicieuse qui se dér oulait co queement à ses pie ds. Appuyé sur un orang er
en fleur , le chef de bataillon p ouvait v oir , à cent pie ds au-dessous de lui,
la ville de Menda, qui semblait s’êtr e mise à l’abri des v ents du nord, au
pie d du r o cher sur le quel était bâti le châte au. En tour nant la tête , il ap
erce vait la mer , dont les e aux brillantes encadraient le p ay sag e d’une lar g e
lame d’ar g ent. Le châte au était illuminé . Le jo y eux tumulte d’un bal, les
accents de l’ or chestr e , les rir es de quelques officier s et de leur s danseuses
ar rivaient jusqu’à lui, mêlés au lointain mur mur e des flots. La fraîcheur
1El v erdug o Chapitr e
de la nuit imprimait une sorte d’éner gie à son cor ps fatigué p ar la
chaleur du jour . Enfin les jardins étaient plantés d’arbr es si o doriférants et
de fleur s si suav es, que le jeune homme se tr ouvait comme plong é dans
un bain de p arfums. Le châte au de Menda app artenait à un grand
d’Esp agne , qui l’habitait en ce moment av e c sa famille . Pendant toute cee
soiré e , l’aîné e des filles avait r eg ardé l’ officier av e c un intérêt empr eint
d’une telle tristesse , que le sentiment de comp assion e xprimé p ar
l’Esp agnole p ouvait bien causer la rê v erie du Français. Clara était b elle , et
quoiqu’ elle eût tr ois frèr es et une sœur , les biens du mar quis de Lég anès
p araissaient assez considérables p our fair e cr oir e à Victor Mar chand que
la jeune p er sonne aurait une riche dot. Mais, comment oser cr oir e que
la fille du vieillard le plus entiché de sa grandesse qui fût en Esp agne ,
p our rait êtr e donné e au fils d’un épicier de Paris  ! D’ailleur s, les Français
étaient haïs. Le mar quis ayant été soup çonné p ar le g énéral G..t..r , qui
g ouv ernait la pr o vince , de prép ar er un soulè v ement en fav eur de
Ferdinand V I I, le bataillon commandé p ar Victor Mar chand avait été cantonné
dans la p etite ville de Menda p our contenir les camp agnes v oisines, qui
obéissaient au mar quis de Lég anès. Une ré cente dépê che du maré chal Ne y
faisait craindr e que les Anglais ne débar quassent pr o chainement sur la
côte , et signalait le mar quis comme un homme qui entr etenait des
intellig ences av e c le cabinet de Londr es. A ussi, malgré le b on accueil que cet
Esp agnol avait fait à Victor Mar chand et à ses soldats, le jeune officier se
tenait-il constamment sur ses g ardes. En se dirig e ant v er s cee ter rasse
où il v enait e x aminer l’état de la ville et des camp agnes confié es à sa
sur v eillance , il se demandait comment il de vait inter préter l’amitié que le
mar quis n’avait cessé de lui témoigner , et comment la tranquillité du p ay s
p ouvait se concilier av e c les inquiétudes de son g énéral  ; mais depuis un
moment, ces p ensé es avaient été chassé es de l’ esprit du jeune
commandant p ar un sentiment de pr udence et p ar une curiosité bien légitime . Il
v enait d’ap er ce v oir dans, la ville une assez grande quantité de lumièr es.
Malgré la fête de saint Jacques, il avait ordonné , le matin même , que les
feux fussent éteints à l’heur e pr escrite p ar son règlement. Le châte au seul
avait été e x cepté de cee mesur e . Il vit bien briller çà et là les baïonnees
de ses soldats aux p ostes accoutumés  ; mais le silence était solennel, et
rien n’annonçait que les Esp agnols fussent en pr oie à l’iv r esse d’une fête .
2El v erdug o Chapitr e
Après av oir cher ché à s’ e xpliquer l’infraction dont se r endaient coup ables
les habitants, il tr ouva dans ce délit un my stèr e d’autant plus
incompréhensible qu’il avait laissé des officier s, char g és de la p olice no ctur ne et
des r ondes. A v e c l’imp étuosité de la jeunesse , il allait s’élancer p ar une
brè che p our descendr e rapidement les r o cher s, et p ar v enir ainsi plus tôt
que p ar le chemin ordinair e à un p etit p oste placé à l’ entré e de la ville du
côté du châte au, quand un faible br uit l’ar rêta dans sa cour se . Il cr ut
entendr e le sable des allé es criant sous le p as lég er d’une femme . Il r etour na
la tête et ne vit rien  ; mais ses y eux fur ent saisis p ar l’é clat e xtraordinair e
de l’O cé an. Il y ap er çut tout à coup un sp e ctacle si funeste , qu’il demeura
immobile de sur prise , en accusant ses sens d’ er r eur . Les ray ons
blanchissants de la lune lui p er mir ent de distinguer des v oiles à une assez grande
distance . Il tr essaillit, et tâcha de se convaincr e que cee vision était un
piég e d’ optique offert p ar les fantaisies des ondes et de la lune . En ce
moment, une v oix enr oué e pr ononça le nom de l’ officier , qui r eg arda v er s la
brè che , et vit s’y éle v er lentement la tête du soldat p ar le quel il s’était fait
accomp agner au châte au.
― Est-ce v ous, mon commandant  ?
―  Oui. Eh  ! bien  ? lui dit à v oix basse le jeune homme , qu’une sorte
de pr essentiment av ertit d’agir av e c my stèr e .
―  Ces gr e dins-là se r emuent comme des v er s, et je me hâte , si v ous le
p er meez, de v ous communiquer mes p etites obser vations.
― Parle , rép ondit Victor Mar chand.
― Je viens de suiv r e un homme du châte au qui s’ est dirig é p ar ici une
lanter ne à la main. Une lanter ne est furieusement susp e cte  ! je ne cr ois
p as que ce chrétien-là ait b esoin d’allumer des cier g es à cee heur e-ci. Ils
v eulent nous mang er  ! que je me suis dit, et je me suis mis à lui e x aminer
les talons. A ussi, mon commandant, ai-je dé couv ert à tr ois p as d’ici, sur
un quartier de r o che , un certain amas de fag ots.
Un cri ter rible qui t out à coup r etentit dans la ville , inter r ompit le
soldat. Une lueur soudaine é claira le commandant. Le p auv r e gr enadier
r e çut une balle dans la tête et tomba. Un feu de p aille et de b ois se c brillait
comme un incendie à dix p as du jeune homme . Les instr uments et les rir es
cessaient de se fair e entendr e dans la salle du bal. Un silence de mort,
inter r ompu p ar des g émissements, avait soudain r emplacé les r umeur s
3El v erdug o Chapitr e
et la musique de la fête . Un coup de canon r etentit sur la plaine blanche
de l’O cé an. Une sueur fr oide coula sur le fr ont du jeune officier . Il était
sans ép é e . Il compr enait que ses soldats avaient p éri et que les Anglais
allaient débar quer . Il se vit

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents