Cahiers simondon
155 pages
Français

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Cahiers simondon , livre ebook

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Description

Quelques-uns des meilleurs spécialistes se sont réunis pendant deux années de séminaire pour partager et discuter leur compréhension de tel ou tel aspect de la pensée du grand philosophe français Gilbert Simondon (1924-1989), reconnu comme visionnaire sur certaines des principales questions actuelles de la philosophie : le rapport humanité/animalité, la question de la technique et de sa place dans la culture, l'urgence de nouvelles Lumières face à la crise du sens et aux nouvelles formes d'aliénation, etc.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2009
Nombre de lectures 324
EAN13 9782336276939
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Collection Esthétiques — Série « Philosophie »
Coordonnée par Jean-Hugues Barthélémy
La série « Philosophie » de la collection Esthétiques se propose de publier des travaux philosophiques relatifs aux différentes « phases » (Simondon) de la culture : art, technique, religion, science, éthique, etc.
Elle ambitionne par là de participer au renouveau de l’Encyclopédisme, à une époque où se fait en effet sentir le besoin d’une nouvelle synthèse qui redonne du sens et permette de surmonter la crise déjà diagnostiquée en son temps par Husserl. La série « Philosophie » n’entend pourtant pas s’inscrire dans une optique phénoménologique, mais œuvrer bien plutôt à une prise de conscience qui soit source d’un « humanisme difficile » : un humanisme qui sache reconnaître, notamment, l’appartenance de l’homme au vivant, et celle de la technique à la culture.
Dernière parution
PENSER LA CONNAISSANCE ET LA TECHNIQUE APRES SIMONDON, Jean-Hugues Barthélémy, Esthétiques, 2005.
Cahiers simondon
Numéro 1

Jean-Hugues Barthélémy
© L’HARMATTAN, 2009
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296086661
EAN : 9782296086661
Sommaire
Coordonnée par Jean-Hugues Barthélémy Page de titre Page de Copyright Présentation SIMONDON, - LA TECHNOLOGIE ET LES SCIENCES SOCIALES GILBERT SIMONDON ET JACQUES LAFITTE : - LES DEUX DISCOURS DE LA « CULTURE TECHNIQUE » L’INDIVIDUATION DU VIVANT - Sur une intuition simondonienne restée ignorée DU MORT QUI SAISIT LE VIF - Sur l’actualité de l’ontologie simondonienne DE WIENER A SIMONDON : - PENSER L’INVENTION AVEC ET SANS BERGSON LA TACHE AVEUGLE ET LE POINT NEUTRE - (Sur le double « faux départ » de l’esthétique de Simondon) SIMONDON ET LA QUESTION ETHIQUE ACTIVITES DE L’ATELIER SIMONDON
Présentation
Les textes ici réunis sont issus de quelques-unes des communications faites, durant les années 2006-2007 et 2007-2008, essentiellement au sein du séminaire « Simondon ou l’Encyclopédisme génétique » à la Maison des Sciences de l’Homme de Paris-Nord. Le but était de couvrir les différents aspects de la philosophie de Simondon, dont on sait qu’elle est aujourd’hui reconnue comme l’une des plus grandes pensées françaises du XXe siècle. Le lecteur ne trouvera pas ici un débat exégétique sur telle ou telle thématique commune aux différents conférenciers, mais bien plutôt une sélection d’exposés complémentaires permettant d’avoir un aperçu de la richesse de cette pensée.
Le bonheur de ce séminaire fut de réunir à chaque fois, outre un public d’étudiants, plusieurs des auteurs ici présents, qui profitèrent bien souvent de nos séances pour discuter telle ou telle assertion du conférencier du jour. Mais ce n’est qu’exceptionnellement que l’on trouvera ici une trace de l’esprit de discussion qui nous anima alors les uns les autres. Peut-être un prochain numéro de ces Cahiers Simondon pourra-t-il bénéficier, lui, de l’enregistrement d’autres séances de séminaires, ou de celui de journées d’études et colloques à venir sur Simondon, et des discussions qui ne manqueront pas d’y être lancées.
Un « Atelier Simondon » a d’ailleurs pris le relai du séminaire « Simondon ou l’Encyclopédisme génétique ». Vincent Bontems le dirige à l’ENS Ulm, et c’est en vertu de ce relai que nous avons décidé de clore ce Numéro 1 des Cahiers Simondon par la présentation que donne Vincent Bontems de l’atelier qu’il dirige depuis l’automne 2008. Le texte de Giovanni Carrozzini est d’ailleurs issu de cet atelier. Signalons enfin que d’autres communications faites au séminaire « Simondon ou l’Encyclopédisme génétique » sont publiées en ligne, dans le Numéro 2, intitulé « Autour de Simondon », de la revue Appareil , hébergée par le site de la Maison des Sciences de l’Homme de Paris-Nord. Nous remercions cette institution, et tout particulièrement Pierre Moëglin et Jean-Louis Déotte, de nous avoir confié pendant deux ans la direction du séminaire « Simondon ou l’Encyclopédisme génétique », et de nous aider aujourd’hui à publier ce Numéro 1 des Cahiers Simondon.
Jean-Hugues Barthélémy
SIMONDON,
LA TECHNOLOGIE ET LES SCIENCES SOCIALES
par Xavier Guchet, Maître de conférence, Université Paris I

Introduction
Lors d’un entretien qu’il a avec Le Moyne en 1968 sur la mécanologie, c’est-à-dire sur la science des machines, Simondon doit répondre à la question suivante : « comment une pensée si fortement axée que la vôtre sur le problème de l’individuation en est venue à la mécanologie, à étudier l’objet technique comme tel ? » 1 . Il lui est donc demandé de clarifier la nature du rapport entre les deux thèses qu’il a soutenues dix ans auparavant.
La thèse principale porte sur le problème de l’individu et de l’individuation dans différents ordres ontiques (les ordres physico-chimique, vital et psychosocial). La thèse complémentaire est une réflexion sur le statut des machines dans l’ensemble de la réalité humaine. Simondon a par conséquent entrepris deux sortes de recherches, ontologique et technologique. Malheureusement pour les commentateurs, la lecture des thèses ne permet pas de répondre de façon pleinement satisfaisante à la question de leur unité. Simondon a par conséquent, lors de l’entretien de 1968, l’occasion de s’expliquer sur ce point. Or, à cette question épineuse mais très importante, il répond d’une manière pour le moins inattendue et décevante : « je comprends... En fait, je ne saurais le dire, il y a toujours des hasards universitaires ».
Il est vrai que cette non-réponse n’est pas totalement injustifiée. C’est peut-être une manière pour Simondon de signifier que la question est mal posée. Premièrement, Simondon n’a pas du tout commencé par des préoccupations ontologiques pour basculer dans l’étude des machines, pas plus d’ailleurs qu’il n’a commencé par celle-ci pour élargir son propos à des considérations ontologiques. Les choses ne se sont pas du tout passées ainsi. Les deux recherches ont été menées ensemble et non successivement. Deuxièmement, on ne peut pas selon Simondon définir la relation comme un rapport après coup entre des termes déjà individués. La relation n’est pas dérivée des termes qu’elle relie, ontologiquement seconde ; elle est première par rapport aux termes qu’elle relie. C’est d’un même mouvement que se constituent la relation et les termes en relation. La relation a « rang d’être » et n’est pas entre deux êtres individués déjà constitués ; elle est relation non pas entre individus mais de l’individu, relation constitutive de l’individu.
Simondon précise que ce qui est premier, c’est la réalité d’une situation d’incompatibilité, d’un problème, et que toute genèse de réalité individuée est le résultat d’une démarche de résolution de problème. Par conséquent, plutôt que de partir des deux thèses pour demander après coup ce qui les unit, il est de meilleure méthode de partir de la situation d’incompatibilité initiale à laquelle Simondon s’est trouvé confronté et, à partir de là, d’identifier la démarche de résolution de problème qui l’a conduit à individuer sa pensée sous la forme des deux thèses ontologique et technologique. Les deux thèses devront apparaître alors comme les deux aspects complémentaires, les deux « phases » dit Simondon, d’un seul et même problème qui a été résolu au terme d’une démarche d’invention.
Or, ce problème est très clairement formulé dans le texte d’une conférence que Simondon est invité à donner à la Société Française de Philosophie en février 1960, intitulée «Forme, information et potentiels » 2 . Que nous dit-il en effet ? Premièrement que ce problème « forme, information et potentiels » (Simondon reprend ici trois concepts au cœur de son ontologie) a un lien avec sa réflexion sur les techniques, autrement dit : la conférence fait état d

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