Conscience ouverte
162 pages
Français

Conscience ouverte , livre ebook

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162 pages
Français

Description

Qu'advient-il alors quand nous sommes devant les choses qui se font toutes seules ? Qu'advient-il quand, totalement éveillés, immobiles et silencieux, nous nous déplions, pli après pli, sans fin, rejoignant ainsi une conscience toujours plus ouverte ? Dans cet état de conscience amplifiée et non intentionnelle, nous percevons l'ensemble de ce qu'à l'ordinaire, pris dans nos ressorts coutumiers, nous ne percevons pas. « La vie simple et tranquille », nous la voyons se dérouler là, sous nos yeux.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2012
Nombre de lectures 23
EAN13 9782296508477
Langue Français
Poids de l'ouvrage 8 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

PierrePaul BRACCO
CONSCIENCE OUVERTE Un mode de connaissancequi exalte l’expérience du vivant
Conscience ouverte
Pierre-Paul Bracco Conscience ouverte Un mode de connaissance qui exalte l’expérience du vivant L’HARMATTAN
© L'HARMATTAN, 2012 5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Parishttp://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-96306-1 EAN : 9782296963061
MIRABILIA Lisez, lisez, puisque le livre est ouvert entre vos mains… portez le regard sur ces lignes et sur ces mots qui semblent fuir devant vous… oui, lisez, lisez, et faites résonner en vous ma voix à travers votre voix intérieure… écoutez bien ma voix à travers la vôtre… continuez à lire ainsi lentement, très lentement, sans émotion particulière, avec un débit interne volontairement monotone… maintenez votre attention sur la voix qui poursuit inlassablement sa lecture… ne soyez pas étonné si les muscles de votre corps se relâchent, si les mâchoires se décrispent, si les bras, les jambes, les mains, les pieds peu à peu se détendent… persistez à écouter votre voix qui se confond avec la mienne… restez lié à elle qui vous mène sans à-coups vers un début de somnolence… vêtes toujours plus détendu au point qu’une douce tiédeur envahit votre corps et que vos membres s’alourdissent davantage… vous continuez à lire en écoutant la voix et il
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vous est de plus en plus difficile de tenir les yeux ouverts… les paupières se mettent à peser étrangement lourd… vous avez un urgent besoin de sommeil… écoutez ce que vous dit la voix en traversant les mots… elle est là pour vous apaiser, pour atténuer par avance d’éventuelles fièvres brûlantes… elle est là pour délicatement vous assoupir… vous éprouvez de plus en plus le bien-être du sommeil qui approche… votre respiration s’est modifiée… Alors lisez, lisez encore… ne cessez pas de regarder le mouvement même des lignes qui se succèdent… passez des mots aux lettres et des lettres aux mots… pratiquez cet aller et retour plusieurs fois… laissez-vous gagner par une espèce de torpeur soyeuse… ne soyez pas gêné si vos paupières deviennent progressivement de petites poches molles et épaisses, toutes gonflées déjà de sommeil… continuez à suivre les lignes, mot après mot, lettre après lettre… votre vision se brouille quelque peu, vos yeux veulent se fermer, ne résistez pas à l’immense vague d’ensommeillement qui vous submerge et va vous emporter… abandonnez-vous tout entier, laissez-vous glisser insensiblement dans la plus lumineuse des nuits… avancez encore le long des lignes, collez ce qui vous reste de regard sur les lettres qui défilent, couvez-les de vos yeux mi-clos, de vos yeux au champ visuel passablement rétréci… concentrez-vous encore et encore même si tout se met à clignoter à présent et qu’un voile de brume recouvre jusqu’à vos doigts posés sur la page… vos yeux n’ont plus d’autre solution que de se fermer, ce qu’ils ont fait déjà à plusieurs reprises, mais cette fois, vous le savez, ils ne s’ouvriront plus… et au même instant vous sentez l’ensemble de votre corps prendre une consistance particulièrement pesante… vous êtes entré dans une immobilité pleine… vous dormez maintenant, vous dormez… oui, vous dormez.
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Néanmoins, petite île, toujours sur le point d’être définitivement submergée par les eaux qui l’entourent —toujours sur le point de s’enfoncer elle-même au fond d’abîmes liquides —, la conscience est là, percevant la surface qui remue et qui trompe, mais percevant aussi le dessous qui remue tout autant sans être nécessairement gris, terne ou sombre. Rien à voir avec l’inévitable noir et blanc des rêves, la coloration existe pour la conscience. La lumière jaillit avec toute sa force, écarte le voile d’irréalité et pénètre déterminée dans la couleur. Pénétrer dans la couleur n’est rien d’autre que pénétrer dans le dessous, là où il en va du ciel et de la terre — au-dedans des nuages, au-dedans des vagues, sous les lignes uniformes et lisses —, là où il en va d’un captage à la fois solide et liquide. D’un reflet qui n’en est pas moins la chose. La conscience ne répugne pas, au contraire, à entrer dans le paysage, à y creuser des niches, à y faire voleter les oiseaux jusque dans les grottes marines. Elle fixe volontiers ce qui se voit, puis plonge au fond de ce qui ne se voit pas (enfin pas encore). La conscience en alerte (vigilante étant le terme le plus exact, puisqu’il s’agit toujours de la poser face à son frère ennemi, le sommeil) s’emploie à recueillir la diversité infinie des bouts de lumière qui se diffractent devant elle, à observer avec émerveillement la fragmentation lumineuse des choses. Bonheur des saisons qui se renouvellent, frémissement modulé des jours, papillotement intense des secondes qui s’égrènent interminablement. C’est cela voir, voir vraiment, voir une fois pour toutes, la lumière en acte sculptant les formes, faisant naître les ombres et, à travers elles, la multiplicité du monde. Bien sûr, conscience des heures, conscience des lieux. La lumière n’est pas la même ici et là-bas… l’aurore
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