De l usage des mots en "-isme" en philosophie
282 pages
Français

De l'usage des mots en "-isme" en philosophie , livre ebook

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Description

Le discours philosophique est encombré de termes en "isme", qui apparaissent plus comme des obstacles à la réflexion que comme des instruments formés pour en faciliter l'exercice. Mots "barbares", ces termes peuvent pourtant devenir des outils intéressants pour qui veut cerner les problèmes qui se posent à toute réflexion critique. Ces termes sont ici regroupés en fonction de thèmes majeurs qui correspondent à la tradition philosophique, un index alphabétique accompagne l'ensemble.

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Publié par
Date de parution 01 mars 2014
Nombre de lectures 29
EAN13 9782336340302
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

apparaissent plus comme des obstacles à la réLexion que comme des instruments formés pour en faciliter l’exercice. Mots « barbares », ces
cerner les problèmes qui se posent à toute réLexion critique et passer « des mots aux idées ».
au départ un simple exercice lexical prenne corps philosophiquement.
vers ceux concernant les Ins, et la In, de l’existence humaine, en passant par le souci de la nature, de la vie ou de la liberté. Un index alphabétique permet au lecteur de situer rapidement les termes particuliers qui l’intéressent directement.
Bernard Jolibert
De l’usage des mots en « isme » en philosophie
éducation et philosophie
De l’usage des mots en « -isme » en philosophie
Éducation et philosophie Collection dirigée par Bernard Jolibert et Jean Lombard  La collection « Éducation et philosophie » publie des études et des textes philosophiques qui traitent des problèmes généraux de la formation des hommes et qui visent à élucider les conditions et les démarches de l’action éducative. Dernières parutions Jean LOMBARD,La démarche et le territoire de la philosophie, 2014. Jean-Louis VIVÈS,Les devoirs du mari, 2011. Jean-Louis VIVÈS,L’éducation de la femme chrétienne, 2010. Bernard JOLIBERT,Questions d’éducation. Finalités politiques des institutions éducatives, 2009. Bernard JOLIBERT,Montaigne, l’éducation humaniste, 2009. Sylvain MARÉCHAL,Projet de loi portant défense d’apprendre à lire aux femmes, 2007. Jean LOMBARD (études présentées par),L’école et la philosophie, 2007. Jean LOMBARDL’école et les sciences, 2005. Bernard JOLIBERT,Auguste Comte, l’éducation positive, 2004. Jean LOMBARD (études réunies et présentées par)L’école et l’autorité,2003. Jean LOMBARDHannah Arendt, éducation et modernité, 2003. Yves LORVELLECÉducation et culture, 2002. Jean LOMBARD (études réunies et présentées par)L’École et les savoirs, 2001. Bernard VANDEWALLEKant, éducation et critique, 2001. Yves LORVELLECAlain philosophe de l’instruction publique, éléments pour une critique de la pédagogie, 2001. Gérard GUILLOTQuelles valeurs pour l’école du XXIème siècle ?, 2000. Jean LOMBARD (études réunies et présentées par)Philosophie de l’éducation, questions d’aujourd’hui : l’École et la cité,1999.
Bernard Jolibert
De l’usage des mots en « -isme » en philosophie
Du même auteur e L’enfance au XVII siècle, Paris,Vrin, 1981. Trac, timidité, intimidation,Toulouse, Privat, 1985. Raison et éducation,Paris,Klincksieck, 1987. L’éducation contemporaine,Paris,Klinsksieck, 1989. Platon : l’ascèse éducative de l’âme,Paris, L’Harmattan, 1994. L’éducation d’une émotion : le trac, Paris, L’Harmattan, 1997. La Commedia dell’arte,Paris,L’Harmattan, 1999.Auguste Comte : l’éducation positive,Paris, L’Harmattan, 2004. La laïcité, actualité et histoire d’une idée, Belgique, EME et Intercommunications, 2005. Lexique critique du professeur des écoles(les mots clés pour réussir l’entretien du concours), Paris, Seli Arslan, 2006. Réussir le mémoire professionnel en IUFM. Conception, rédaction, direction et soutenance, Paris, Seli Arslan, 2006. La dissertation aux examens et concours, Paris, Seli Arslan, 2007. Réussir son inspection(avec Jean Lombard), Paris, Seli Arslan, 2008. Montaigne, l’éducation humaniste, Paris, L’Harmattan, 2009. Questions d’éducation : les finalités politiques des institutions scolaires,Paris, L’Harmattan, 2009. La Pensée occidentale, Paris, Ellipses, 2012. Traductions et adaptationsLe Maître (De Magistro)de saint Augustin, Klincksieck, 1988. La grande didactiquede Comenius, Klincksieck, 1992. Conférences sur l’éducationde William James, L’Harmattan, 1996. De l’enseignement(De Magistro) de saint Thomas d’Aquin, Klincksieck, 1999. Livre de l’éducation des enfants(Doctrina Pueril) de Raymond Lulle, Klincksieck, 2005. L’éducation de la femme chrétiennede J.-L. Vivès, L’Harmattan, 2010. Les devoirs du maride J.-L. Vivès, L’Harmattan, 2011. © L’Harmattan, 2014 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-02574-2 EAN : 9782343025742
SOMMAIRE Introduction ..........................................................................p. 7 I CONNAÎTRE ...................................................................p. 15 Idéalisme, sensualisme, innéisme, empirisme, cognitivisme, phénoménisme, immanentisme.II ÊTRE ...............................................................................p. 45 Matérialisme, spiritualisme, essentialisme, objectivisme, subjectivisme, structuralisme, systémisme.III AFFIRMER ...................................................................p. 79 Dogmatisme, intellectualisme, scientisme, probabilisme, académisme, scepticisme, éclectisme, nihilisme. IV CROIRE.......................................................................p. 107 Déisme, théisme, panthéisme fidéisme, athéisme, agnosticisme. V PENSER .........................................................................p.131 Réalisme, conceptualisme, nominalisme, intellectualisme. VI RAISONNER...............................................................p. 151 Rationalisme, mysticisme, hermétisme, occultisme, sentimentalisme, misonéisme, volontarisme, traditionalisme. VII AGIR...........................................................................p. 181 Moralisme, immoralisme, amoralisme, individualisme, eudémonisme, ascétisme, utilitarisme, pragmatisme, anarchisme. VIII SUBIR .......................................................................p. 203 Fatalisme, déterminisme, sociologisme, psychologisme, historicisme, culturalisme, humanisme. IX VIVRE..........................................................................p. 229 Mécanisme, vitalisme, créationnisme, fixisme, transformisme, évolutionnisme, finalisme. X MOURIR .......................................................................p. 249 Physicalisme, existentialisme, nihilisme, classicisme, animisme, providentialisme, essentialisme. Index ..................................................................................p. 271
Introduction« Autre chose est l’usage, autre chose l’intelligence des mots ». Épictète,Entretiens,II, XIV.Les mots en« isme », dont on use parfois sans discernement dans les débats d’idées, invitent à percevoir la philosophie comme une scolastique ennuyeuse et stérile, faite de compartiments abstraits que seuls quelques prétendus spécialistes d’une langue technique peuvent approcher sans risquer de proférer quelque absurdité. Inversement, ils apparaissent souvent comme des mots « fourre-tout », d’autant plus vagues et imprécis qu’ils veulent tout dire et leur contraire. Grands facilitateurs de bavardage mondain, ils peuvent alors donner à qui les emploie sans discernement l’illusion de penser. Autre critique courante : en figeant la réflexion dans des catégories rigides, accessibles seulement aux soi-disant « professionnels du débat », ils interdiraient aussi bien le libre jeu de l’imagination que l’accès de chacun au monde de l’abstraction. Lalande note justement que« la plupart des mots en isme sont vagues, équivoques et tendancieux. »(Vocabulaire technique et critique de la philosophie, Paris, PUF, 1962, p. 1040). Ces termes, qui touchent tout autant l’histoire des idées que l’épistémologie, l’esthétique, l’ontologie, l’éthique, la politique ou la pédagogie, ont pourtant une utilité dans la mesure où ils permettent de faciliter l’exposé mais aussi la pensée. Ils sontd’ailleurs aussicourants dans la langue philosophique que dans la langue commune, offrant l’avantage de rassembler plusieurs éléments de sens sous un même vocable afin de désigner un
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modèle général idéologique, un ensemble de croyances ou les éléments épars d’une doctrine philosophique précise. Ainsi, un spécialiste de l’histoire de la philosophie parlera de platonisme, de cartésianisme, de kantisme, d’hégélianisme pour renvoyer à un corpus global de textes dont l’unité, pour être souvent problématique, n’en est pas moins réelle. Le platonisme est ainsi l’ensemble doctrinal contenu dans les quatorze tomes de l’édition Budé ou les deux volumes de la Pléiade. Pourtant, même dans cet emploi parfaitement légitime, un doute s’installe rapidement lorsqu’on passe du contenant livresque au contenu intellectuel de la doctrine. Il est à noter que Descartes n’est pas souvent « cartésien », singulièrement lorsqu’il exalte les passions dans son dernier traité, celui qui porte sur les «passions de l’âme». Quant à Aristote, dire qu’il est aristotélicien est soit un pléonasme, soit une proposition plus que téméraire tant sa doctrine est diverse, étendue et complexe puisqu’elle navigue de la « poétique » à l’étude des animaux en passant par la rhétorique, la logique, la métaphysique, sans oublier la physique, la psychologie et l’éthique. Le vrai platonisme est-il dans les commentaires de David Hume, les Leçons de Hegel, lesIdéesd’Alain, chez Joseph Moreau, chez Paul Ricoeur ou Pierre-Maxime Schuhl, entre autres critiques illustres ? Ce sont souvent les disciples qui se réclament d’une doctrine, ou les professeurs soucieux de clarté didactique qui substantifient, par l’usage de termes en« isme »,doctrines des au sein desquelles les auteurs auraient souvent bien du mal à se reconnaître. Que pourrait penser Hegel des divers hégélianismes de droite ou de gauche que se déchire depuis plus de deux siècles l’histoire des idées ? Mais, après tout, cette facilité d’exposition qu’offrent les suffixes« ismatiformes »dans le cadre d’un résumé d’auteur, quand bien même ils resteraient approximatifs, n’est pas si grave. Il suffit à chacun d’en revenir aux textes pour se faire, loin des commentaires simplificateurs, une idée précise de la doctrine d’un auteur qu’il serait téméraire de prétendre synthétiser dans le cadre de cette recherche. Le kantismelui seul à , tout comme lemarxisme, leplotinisme, le
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platonisme, lespinozisme, lecartésianismedes rayons remplit entiers de bibliothèque, quand ce ne sont pas des bibliothèques entières. On peut consacrer une vie à l’étude d’un auteur en ayant conscience qu’on n’en fera jamais le tour. En dépit des polémiques d’interprétation, il reste que l’on est face à une œuvre qui se pose comme objet possible d’étude pour l’historien de la philosophie. L’œuvre est là, fermée sur elle-même par suite de la mort de son auteur, et la question de sa vérité ultime se voit comme repoussée à l’infini. Le terme de « platonisme » par exemple renvoie alors à la compréhension synthétique, idéalement visée, sorte d’intuition synoptique parfaite, de l’ensemble de l’œuvre qu’on pourrait englober d’un seul regard. Programme plus mystique que philosophique à vrai dire puisqu’on est en droit de se demander si l’auteur lui-même en a jamais eu l’appréhension ! Plus incertain en revanche est l’emploi des mots en« isme »dont on use couramment pour désigner des courants d’idées assez floues, des attitudes morales générales, des mouvements intellectuels aux contours le plus souvent indécis. On est dans le domaine qu’on appelait traditionnellement : « Philosophie générale ». Ici, pas de texte ultime ou mystérieux qui puisse servir de référence objective. C’est l’usage qui fixe avec plus ou moins de précision la signification de termes essentiellement ambigus. Ce sont pourtant ces termes qui servent à classer, catégoriser, organiser la pensée lorsqu’elle tente de se déployer dans le domaine des idées générales. Le plus souvent, ils s’emploient hâtivement pour écarter un champ théorique auquel on s’oppose ou, au contraire, élever au pinacle un modèle qu’on révère. Ainsi, le spiritualisme voit dans le matérialisme un « pourceau d’Épicure »,tandis que le second taxe le premier de « rêveur déconnecté du réel ». Le danger ultime des mots en « isme » est qu’ils peuvent donner l’illusion de penser alors qu’ils conduisent le plus souvent à se contenter d’une sorte d’ « opinionite » fonctionnant de manière binaire. A-t-on approché la pensée de Platon, de Descartes ou de Marx lorsqu’on les a classés en idéaliste, rationaliste ou matérialiste ?
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