De la démocratie en Europe
257 pages
Français

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De la démocratie en Europe , livre ebook

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Description

Cet essai tente de briser le carcan des idées reçues sur une "évidence" démocratique, en retrouvant un socle philosophique solide sur lequel bâtir un gouvernement "du peuple, pour le peuple et par le peuple". Il convoque les analystes américains comme Searle et Austin, les penseurs de l'Ecole de Francfort comme Jürgen Habermas ou encore des penseurs systémiques comme Niklas Luhmann. Il nous guide ensuite à travers une foule de détails concrets, d'exemples immédiats, et propose des remèdes aux maux qui rongent la démocratie moderne...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2008
Nombre de lectures 228
EAN13 9782336256016
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Questions Contemporaines
Collection dirigée par J.P. Chagnollaud, B. Péquignot et D. Rolland

Chômage, exclusion, globalisation... Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.
Dernières parutions
GARDERE Elisabeth et Jean-Philippe, Démocratie participative et communication territoriale. Vers la micro-représentativité, 2008.
PARANQUE Bernard, Construire l’Euro-Méditerranée , 2008.
SAVES Christian, Sépulture de la démocratie. Thanatos et politique, 2007.
VEVE Eric, Elections de mars 2008. Les clés pour comprendre les enjeux, 2008.
GUNSBERG Henri, Le lycée unidimensionnel, 2007.
SCHNEIDER Bertrand, France : la grande transition du XXe au XXIe siècle, 2007.
URTEAGA Eguzki, La politique d’immigration du gouvernement basque , 2007.
GROU P., CICCHINI J., HAMARD G., MERTENS-SANTAMARIA D., Pour un redécoupage des régions françaises. Mondialisation économique et taille des régions, 2007.
FAURE Alain et NEGRIER Emmanuel (sous la dir.), Les politiques publiques à l’épreuve de l’action locale, 2007 USANNAZ Emile, Refaire société , 2007.
BOURSE Michel, Eloge du métissage , 2007.
FERRAND Eric, Quelle école pour la République , 2007.
POITOU Philippe, Le livre noir du travail , 2007.
HELDENBERGH Anne (sous la dir.), Les démarches qualité dans l’enseignement supérieur en Europe , 2007.
Gilbert VINCENT, L’avenir de l’Europe sociale , 2007.
De la démocratie en Europe

Jacques Steiwer
Sommaire
Page de titre Page de Copyright Introduction CHAPITRE I : - ARCHEOLOGIE SEMANTIQUE CHAPITRE II : - APPROCHES CONTEMPORAINES CHAPITRE III : - FONCTIONS ET DYSFONCTIONNEMENTS CHAPITRE IV : - ETAT DES LIEUX CHAPITRE V : - ...DE LA DEMOCRATIE EN UNION EUROPEENNE CHAPITRE VI: - QUE FAIRE ? CHAPITRE VII : - LE PRINCIPE ESPOIR BIBLIOGRAPHIE
© L’HARMATTAN, 2008
5-7, rue de l’École-Polytechnique; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296053359
EAN : 9782296053359
Introduction
par John Wecker
Jacques Steiwer est bien placé pour parler de l’Europe et plus précisément de la démocratie en Europe et en Union européenne : il a en effet derrière lui une carrière européenne de 35 ans. Après des études à Paris et un rapide passage par l’enseignement à Luxembourg, il enseigne d’abord la philosophie aux Ecoles européennes de Bruxelles. Il est ensuite directeur de l’Ecole européenne à Varese en Italie avant de revenir en 1999 à Bruxelles où il est le premier directeur de la nouvelle Ecole européenne sur le campus de l’ULB à Ixelles. Mais Jacques Steiwer n’a pas fait qu’enseigner la philosophie ou diriger des écoles. Pendant des années il a également été secrétaire du comité du personnel des Ecoles européennes, c’est-à-dire le porte-parole des enseignants auprès du ‘Conseil Supérieur’, organe directeur des Ecoles européennes. En cela j’ai été son successeur, car peu après mon détachement à Bruxelles je devins vice-président de l’Union syndicale, le grand syndicat de fonctionnaires européens.
On peut en conclure que nous partageons des expériences, des idéaux et des soucis communs.
C’est donc avec un grand plaisir que j’ai lu son manuscrit De la démocratie en Europe, titre qui fait délibérément écho à Tocqueville, De la démocratie aux Etats-Unis . Mais alors que Tocqueville était conservateur, Jacques Steiwer l’est moins, et on lira ses justifications dans les pages qui suivent ; alors que Tocqueville admirait les Etats-Unis et les donnait en exemple à la France et à l’Europe, Jacques Steiwer n’admire pas outre mesure l’évolution des Etats-Unis en matière de démocratie ni plus particulièrement la situation en Union européenne, qu’il ne peut pas donner en exemples pour le moment.
Sa position est « critique », au meilleur sens kantien du terme. Mais entendons-nous : cet Européen engagé depuis toujours n’est pas devenu eurosceptique et destructeur de l’idée européenne en fin de carrière, comme on en a vus certains virer des audaces de Mai 68 au scepticisme droitier : Oriana Fallaci, pour ne citer qu’elle. Jacques Steiwer attaque les réalités pour rappeler l’idéal, encore bien présent dans les années 50, d’une liberté durement reconquise après la guerre mondiale. Ces temps de dialectique positive semblent oubliés aujourd’hui, et il y oppose les pratiques et traditions fâcheuses qui se sont établies depuis des décennies en Union européenne et qui relèvent plus de la poursuite sans vergogne d’intérêts particuliers ou nationaux, plus de la déconstruction et de l’enlisement de l’idée européenne que de sa construction.
La pierre de touche de ce livre est la notion de démocratie  : on s’emploie d’abord à rappeler les grandes lignes de la naissance et de l’évolution du concept de ‘démocratie’, que Platon voyait d’un mauvais œil et dont Aristote, quoique ambigu, parle déjà avec moins de parti pris. Avec Hobbes et Rousseau, au début des temps modernes, on voit se mettre en place la théorie du contrat et le droit positif, les outils nécessaires et suffisants pour faire naître la république moderne, puis la démocratie contemporaine.
Dans son deuxième chapitre l’auteur expose les instruments principaux dont il veut se servir pour d’abord faire le point sur l’état de la démocratie en Europe, pour ensuite esquisser les chantiers les plus urgents à mettre en route. Ces instruments sont empruntés à deux auteurs germanophones dont l’un et l’autre sont peu connus en France et incomplètement traduits en français : le premier est Jürgen Habermas, né en 1929, protagoniste le plus connu de la 2 e Ecole de Francfort. Remarqué dès les années 1960 en Allemagne, Théorie et pratique (1963), Connaissance et intérêt (1968), Technique et science comme ‘idéologie’ (1969), Habermas ne perce de manière internationale qu’en 1981 où paraît sa Théorie de l’agir communicationnel , dont seulement le premier volume est traduit en français (dès 1987, par Jean-Marc Ferry, qui avait étudié auprès de Habermas à Francfort et lui avait consacré sa thèse de doctorat : Habermas - l’éthique de la communication , en cette même année). Evoluant au début encore dans un milieu marqué par les membres de la 1 ère Ecole de Francfort (Adorno, Horkheimer, Marcuse ; sa Technique et science comme ‘idéologie’ est p.ex. le cadeau pour le 60 e anniversaire de Marcuse), Habermas commence à voler de ses propres ailes dans les années 1970 et comme son collègue et ami Karl Otto Apel (qui redécouvre Charles S. Peirce) se lance dans la réception des auteurs ‘positivistes’, puis ‘analytiques’ anglo-saxons, notamment américains (Ecole de Chicago, Talcott Parsons, G.-H. Mead), mais aussi de certains auteurs de la tradition phénoménologique (Alfred Schütz). Dans l’évolution de l’Ecole de Francfort, Max Weber prend la relève de Karl Marx. Habermas oppose son propre idéal de ‘Lebenswelt’ (‘monde de la vie’) emprunté à Husserl (qui à son tour s’était inspiré chez Richard Avenarius) au ‘système’ de Luhmann, frère ennemi (ensemble avec Dieter Henrich, autre tête de turc préférée de Habermas) et pourtant interlocuteur de toujours et complément nécessaire de Habermas. - Un aperçu très intéressant des idées principales de Habermas est donné dès 1978 par Thomas McCarthy dans son The Critical Theory of Jürgen Habermas. C’est aussi McCarthy qui traduit en anglais le texte intégral de la Théorie de l’agir communicationnel en 1985 (chez Beacon Press), en y ajoutant le sous-titre très percutant qu’il n’y a pas dans l’original allemand : Lifeworld and System : a Critique of Functionalist Reason, en français, Monde de la vie et systéme : une critique de la raison instrumentale . Par là McCarthy inscrit très clairement (et légitimement) Habermas dans le courant de la critique de la raison instrumentale opérée par Max Weber, Edmund Husserl, Max Horkheimer, une critique qui remonte à la distinction faite dès les années 1780 par Kant entre ‘raison’ et ‘entendement’, l’entendement étant la version réduite, fâcheuse, car purement scientiste et sans dimension éthique ni morale de la ‘Raison’ au grand complet. C’est ainsi qu’il arrive à Habermas de s’attaquer à la ‘raison réduite de moitié’, qui, en fin de compte, réduit le ‘monde de la vie’ au simple ‘système’.
Le deuxième auteur germanophone dont Jacques Steiwer appl

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