De la question stratégique en philosophie politique
128 pages
Français

De la question stratégique en philosophie politique , livre ebook

-

128 pages
Français

Description

En écho à la crainte de voir " la politique disparaître complètement du monde " (Arendt), ces essais de philosophie politique interrogent les formes actuelles que peut revêtir cette disparition. Trois axes semblent se détacher : la domination du (néo)libéralisme ; le retour du religieux ; la mainmise de l'expertise sur la vie démocratique. Contre une philosophie politique pure, l'idée est ici la suivante : comment articuler stratégiquement, dans le sillage de Bensaïd, philosophie et politique ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2012
Nombre de lectures 18
EAN13 9782296487024
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait






DE LA QUESTION STRATEGIQUE
EN PHILOSOPHIE POLITIQUE



















Ouverture philosophique
Collection dirigée par Aline Caillet, Dominique Chateau,
Jean-Marc Lachaud et Bruno Péquignot

Une collection d'ouvrages qui se propose d'accueillir des travaux
originaux sans exclusive d'écoles ou de thématiques.
Il s'agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions
qu'elles soient le fait de philosophes "professionnels" ou non. On n'y
confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle
est réputée être le fait de tous ceux qu'habite la passion de penser, qu'ils
soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines,
sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes
astronomiques.



Dernières parutions

Olivier LAHBIB, Avoir, Une approche phénoménologique, 2012.
Dimitri TELLIER, La métaphysique bergsonienne de l’intériorité.
Se créer ou se perdre, 2012.
Alessia J. MAGLIACANE, Monstres, fantasmes, dieux,
souverains. La contraction symbolique de l’esprit chez Sade, Dick,
Planck et Bene, 2011.
Xavier ZUBIRI, L’homme, sa genèse et sa durée. Etudes
anthropologiques II, 2011.
Xavier ZUBIRI, L’homme, sa réalité et ses structures. Etudes
antrhopologiques I, 2011.
Élysée Sarin, Épistémologie fondamentale appliquée aux sciences
sociales, 2011.
Pierre DULAU, L’arche du temps, 2011.
François HEIDSIECK, Simon Weil, 2011.
Guy VINCENT, Des substitutions comme principe de la pensée,
2011.
Marco BELANGER, Existe-t-il des dilemmes moraux insolubles ?
2011.
Paul AÏM, Vivre et exister, 2011.
Franck JEDRZEJEWSKI, Ontologie des catégories, 2011.
Michel FATTAL, Paroles et actes chez Héraclite. Sur les
fondements théoriques de l’action morale, 2011. Hans Cova





DE LA QUESTION STRATEGIQUE
EN PHILOSOPHIE POLITIQUE

Essais sur la politique, la culture, l’écologie













L’Harmattan Du même auteur

Jugement et temporalité. Trois essais sur le temps,
L’Harmattan, 2007.

Art et politique. Les aléas d’un projet esthétique,
L’Harmattan, 2005.














© L’HARMATTAN, 2012
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-96066-4
EAN : 9782296960664






« La lenteur coule des montres
Et laisse des flaques d'heures sur la terre
Mais la boue nous empêche même de savoir
Si c'est le jour ou la nuit. »
Serge Pey.
















































Questionnement stratégique...
(Avant-propos)

« Nous ne laisserons passer aucune occasion
de protester contre les philosophes qui
maintiennent ainsi la tradition philosophique et
font de leurs philosophies un barrage ; elles
interdisent tout projet de transformation de
ce " monde" ; elles consacrent la séparation
du futile et du sérieux ; elles mettent
définitivement d'un côté l'Être, la Profondeur, la
Substance et de l'autre les phénomènes, le
superficiel, les manifestations. »
Henri Lefebvre.

Dans sa célèbre Crise de la culture – en écho à la
Condition de l'homme moderne –, Hannah Arendt évoquait
cette menace, bien réelle, de voir la politique « disparaître
complètement du monde ». Se réverbérant dans le
traumatisme du totalitarisme, ce risque pouvait alors
prendre deux formes bien précises : sa décomposition
anticipée dans la logique implacable d'une histoire
orientée, vouée à la réalisation d'un destin progressiste, et sa
dilution dans les eaux positivistes d'une réalité sociale
auto-instituée – dont l'une des versions contemporaines
serait sans doute l'autosuffisance revendiquée d'une société
civile en rupture (contractuelle ?) avec la sphère étatique.
Alors que la première de ces formes sacrifie la politique
sur l'autel de la « nécessité historique » (confisquée
1notamment par une certaine orthodoxie marxiste ayant
mécaniquement – et paradoxalement – occulté cette part

1. Cette orthodoxie « oubliant » la (non moins) célèbre mise en
garde de F. Engels dans la Sainte Famille : « L'Histoire ne fait rien. »
7
essentielle d'incertitude inhérente à l'action), la seconde
fait sienne l'aspiration à une société harmonieuse, fidèle
gardienne d'un consensus péremptoire, où la fusion
programmée du social et de la politique (fusion
précisément lourde de dérives totalitaires...) passerait
nécessairement par la résorption d'une conflictualité ayant
historiquement surmonté ses propres contradictions.
Ce double péril, qui paraît en apparence marqué
temporellement (Arendt consacrant l'essentiel de ses
analyses à la nébuleuse période de l'entre-deux-guerres),
n'est pourtant pas sans trouver, au-delà des coïncidences
circonstancielles, moult points d'ancrage au sein de notre
tumultueuse époque (d'ailleurs probablement tout aussi
indécise) ; si ces thématiques entrent encore en résonance
avec des préoccupations bien actuelles – et ce, en dépit du
bouleversement manifeste des catégories politiques
traditionnelles, lesquelles ont vraisemblablement revêtu des
« habits neufs », selon l'expression de Wendy Brown –,
sans doute est-ce en raison de certaines tendances qui
maintiennent toujours la politique dans l'ombre (présence
spectrale ?) de son éventuel dépérissement. Car la
politique semble bel et bien être confrontée, de nos jours, à de
« nouvelles » menaces – insignes reflets d'une nouvelle
« grande transformation » –, qui ne sont pas sans dévoiler
les entraves à une pensée s'escrimant justement à en
distinguer la spécificité, laquelle, de toute évidence, ne
peut guère se complaire de manière satisfaisante – du
moins d'un point de vue critique – dans l'élaboration
frileuse d'une philosophie politique soi-disant non
partisane, condensée au sein d'un libéralisme providentiel (ce
dernier mot de l'Histoire...) et érigée formellement en
discours normatif (ce discours présumant dès lors une
frontière définitive entre la sphère privée et la sphère
publique, nonobstant les perpétuelles « interférences »).
8
De ces « nouveaux » risques de disparition, corrélatifs
des diverses perturbations (philosophiques, sociologiques,
2géopolitiques, etc.) qui affectent au quotidien notre
monde, trois grandes tendances – interdépendantes –
paraissent se dégager :

1) L'effacement progressif des notions politiques
coutumières (modernes) au profit des catégories religieuses
3(Axe du Mal, Bien, Croisade, etc.) . Se substituant à un
droit international (fort) balbutiant, cette quête tacite,
sinon pleinement assumée, d'une légitimation
théologique des différentes interventions, politiques et
militaires, trouve vraisemblablement son « essence » –
du moins sa détermination première – dans la guerre
(totale) contre le terrorisme, dilatée dans le temps et
l'espace – laquelle guerre tend précisément à s'imposer,
au-delà des intérêts et des contraintes géopolitiques
(voire tout simplement sociologiques), sur la forme
d'un état d'exception permanent. En ce sens, comme l'a
analysé dialectiquement Daniel Bensaïd, ce retour
contemporain du

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